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3,92

sur 260 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est la gorge nouée que je termine cette lecture.
Il m'est difficile de parler ou d'écrire.
Que dire d'un texte bouleversant au ton si juste de bout en bout qu'il m'a souvent fait oublier que je lisais un roman et donné l'impression d'avoir sous les yeux le récit authentique d'une adolescente ?
Un récit sans artifice et terriblement troublant qui rend formidablement compte des multiples facettes de cette période difficile qu'est l'adolescence. Un monde à part, fragile et incertain.
François Truffaut a dit : "L'adolescence ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire." Ma mémoire est excellente, et c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles ce livre m'a tant remuée.
Le récit est léger et drôle au début, même si l'on sent qu'un malaise diffus est là, tapi sournoisement, prêt à laisser la place à quelque chose de grave. J'ai trouvé certains passages très "cinématographiques" dans leur façon d'installer le mystère sans rien dévoiler, un peu à la façon du début du film Shining qui donne des frissons d'angoisse alors que le spectateur voit une simple voiture sur une route de montagne.
Puis on entre dans le vif du sujet, jusqu'à cette fin si terrible qui vous serre le coeur.
Tout y est : cette timidité des jeunes qui se cherchent, cette ambivalence de ceux qui veulent se faire remarquer tout en ne le voulant pas, cette gaucherie qui inhibe mais peut aussi rendre si cruel, cette peur viscérale du regard des autres et de leur jugement, ce besoin impérieux d'être accepté dans le groupe.
Le groupe ! Tellement important. Primordial ! Et à l'origine de comportements que l'on n'aurait sans doute pas eu individuellement.
J'ai dévoré ce livre sensible, sincère, qui fait du bien mais qui fait mal aussi : toute l'ambiguïté de l'adolescence est là, entre vulnérabilité et cruauté.
Un livre que je n'ai pas pu lâcher avant de l'avoir terminé.
J'ai fini bouleversée, le coeur en miettes.
Chapeau bas à Anne Percin qui a su faire naître en moi autant d'émotions !
Et merci à toi Cécile, dont la critique enflammée m'avait fait mettre ce titre sur ma liste !
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Voici un tout petit roman dont j'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture. En fait je crois qu'on peut dire qu'il y a un certain genre de livre, certains thèmes aussi, récurrents, qui me font choisir ces lectures. Sans doute parce que ça me parle, sans doute parce que ça touche quelque chose au fond de moi. J'ai pas trop envie de savoir quoi d'ailleurs, pas pour le moment en tout cas. Ce Premier été fait partie de ces livres là, avec une dimension nostalgique évidente, avec un regard d'adulte porté sur les souvenirs d'enfance et les émois adolescents, tout ça dans une histoire simple mais qui sonne tellement juste qu'on dirait du vécu. Et même si ce n'est pas le cas, pas exactement le cas voire pas du tout le cas, même si tout cela n'est qu'une pure fiction, ça relève finalement du vécu universel car on a tous des souvenirs plus ou moins proches de ceux évoqués ici, on a tous gardé au fond de soi des impressions plus ou moins intenses, plus ou moins enfouies, de nos 16 ans, de cette période un peu bizarre et un peu floue, de cet “entre-deux-âges” qu'on traverse avec plus ou moins de séquelles… Vraiment, le Premier été est un joli roman plein de sensibilité sur le sujet a priori banal des premiers amours et Anne Percin avec sa plume sensuelle et sensitive parvient à glisser de l'émotion entre les lignes les plus anodines. Il règne aussi dès le début un mystérieux malaise qu'on s'explique peu à peu et qui donne une dimension supplémentaire au roman. Quelque chose qui ronge la narratrice depuis ce fameux été, quelque chose dont elle cherche à se libérer avec ce long monologue survenant après des années de silence, mais quelque chose dont on sait pertinemment qu'elle ne se libérera jamais. Je ne vais pas trop en dire sinon cette lecture perdrait de son charme (pour d'éventuels curieux qui voudraient s'y plonger) mais j'ai envie de terminer avec cette phrase tirée du livre et qui en traduit parfaitement l'esprit : “Tous les crève-coeurs de l'enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n'est rien d'autre qu'un réseau de stigmates”.
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Alliant belle écriture et finesse du récit, Anne Percin nous projette dans les pas de Catherine, à cette période de la vie qui peut être à la fois si douce et si dure.

Quel bonheur que ces vacances chez ses grands-parents où s'éclot la jeune fille à la porte d'entrée de l'adolescence, avec tout ce que cela peut impliquer de nouveau, de craintes, de joies, d'espérance, de petit bonheurs, de chagrins. Un moment où ces jeunes sont tellement sensibles à la perception que les autres ont d'eux, qu'ils en sont vulnérables. Une étape où la construction de soi relève des travaux d'Hercule tellement l'adolescente est chahutée dans sa tête entre ce qu'elle voudrait vivre, ce qu'il faudrait faire, ce qu'elle ne peut même pas imaginer, et la réalité.

Moment si tendre et si cruel à la fois, où les douleurs éphémères peuvent se révéler le terreau d'une base solide vers la vie d'adulte, mais qui peuvent également vous blesser au point de ne pas arriver à vous libérer du poids que vous portez en vous.

Anne Percin décrit à merveille les tourments de l'adolescence, où le besoin de s'exprimer, de s'épancher, de raconter ce que l'on vit est tellement important, et devient crucial quand le besoin de recevoir l'approbation des plus grands n'est à priori pas réalisable.

Quelle justesse dans les mots choisis, quelle habilité à décrire les émotions et les sentiments, quelle capacité à nous projeter dans le passé !

Coup de coeur
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Il est des livres qui agissent sur nous comme une caisse de résonance, où l'on se dit "Mais, c'est tout à fait moi, ça!". Ce fut le cas ici: je me suis totalement retrouvée dans le ressenti de l'héroïne au même âge. Ce roman a réveillé tellement d'émotions...
Un livre nostalgique sur l'adolescence, ses drames, qui façonnent l'adulte en devenir, sur l'éveil de la sensualité, sur les désillusions et la perte de l'innocence. Et sur ce qui nous rend parfois bêtes et méchants...
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Angélique et Catherine, 2 soeurs, la trentaine, se retrouvent dans un village en Haute-Saône dans la maison des grands-parents. La maison il faut la vider. Des souvenirs, parfois merveilleux, parfois douloureux reviennent. L'été de leurs 16 ans, les premiers amours avec les gamins du village, les garçons de la colonie de vacances. Voilà le décor de ce superbe roman.
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Touchée !
L'écriture d'Anne Percin m'a bouleversée. Ses mots se font cruels, doux, sensibles, érotiques, sensuels, enfantins... selon la nécessité de l'histoire. Mais surtout ils se font addictifs pour vous emmener jusqu'au bout du récit. Un récit qui vous enserre le coeur, qui vous prend aux tripes, qui vous laisse muet tant il est vrai, sincère, violent et tendre à la fois.

Deux soeurs se retrouvent dans la maison de leurs grands-parents, après le décès de ceux-ci. L'enfance est passée, l'adolescence a suivi. Les vacances se sont succédé ici dans cette maison, lieu de tant de rires, de souvenirs, de premières fois, mais aussi de grands secrets. L'aînée est mariée maintenant et a deux enfants. La seconde, Catherine, est toujours célibataire et solitaire. Elle s'est tenue éloignée de cette maison depuis l'été de ses seize ans. Pourtant aujourd'hui, elle a besoin de parler, de partager son histoire, de confier le secret qu'elle a enfoui depuis toutes ces années et surtout d'avouer sa honte et sa culpabilité...
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Cette histoire entre deux adolescentes en vacances chez leurs grands-parents s'annonce comme un roman tendre et léger.
Et Pourtant...
L'écriture d'Anne Percin, belle, limpide comme les yeux des enfants, raconte l'histoire d'une jeune fille pour qui les effluves sucrées des premiers émois et la désinvolture propre à son âge prennent un goût aux accents amers qui engendre progressivement un profond désir de résipiscence. Curieux et injuste mélange où la pureté et l'innocence flirtent avec la honte, la poisse et l'intolérance...
J'ai beaucoup aimé la plume de cette auteure, capable de mêler dans une même phrase poésie et cruauté :
"Comme un blessé, à qui les coquelicots faisaient des blessures en fleurs."
Ce livre est un coup de coeur ! Il me semble tellement difficile de rapporter dans ce billet toute la justesse des émotions que ce roman contient qu'il me paraît bien plus pertinent de vous recommander de le lire... Et puis je n'aime pas trop en dire, c'est si bon de découvrir !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Deux soeurs reviennent dans la maison des grands- parents où, adolescentes, elles passaient leurs vacances d'été . Les grands-parents ne sont plus , la maison est vendue , elles doivent vider et trier ce qui reste . La plus jeune Catherine, se remémore le dernier été passé à Sainte-Marie . C'est un été chaud , où il faut se faire reconnaître par ceux du village et ceux de la colo . Les tentatives d'approche , de rivalité , de solidarité entre les différents groupes dévorent l'énergie des jeunes . La soeur aînée s'essaie à l'amour , laissant la benjamine seule . Au cours d'une ballade en solitaire , celle-ci va faire une rencontre éblouissante où sa sensualité va s'éveiller , mais cette rencontre est porteuse du secret qui l'habite si longtemps après.

Un roman émouvant , sensible où les frissons et relations entre ados sont particulièrement bien décrites ( et pourtant je n'ai aucun penchant pour l'adolescence ) . Les blessures de la vie que ce soit pour le petit Alain avec ses chats , où celles de Catherine sont inéluctables mais y-a-t-il un choix possible à ce moment de leur vie ....

Un beau roman
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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j'ai adoré ce livre qui est tout à la fois "dérangeant"... peut être changera t il le regard de certaines personnes sur le handicap et permettra de comprendre que derrière "une enveloppe" il y a un coeur avec des sentiments... je l'espère ...
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Un petit livre et une énorme émotion.
Je n'avais pas lu de résumé détaillé et heureusement car j'ai pu ainsi avoir le plaisir de savourer tout le mystère de ce roman d'Anne Percin.
Il est question d'une histoire d'amour hors du commun, déraisonnable et interdite (aux yeux des "bien pensants") qui s'est jouée le temps d'un été.
La narratrice nous conte une belle mais cruelle histoire d'amour et nous en distille les secrets inavoués et inavouables au fil d'une écriture subtile, précise, colorée et sensuelle qui restitue pleinement la touffeur de cet été là et des premiers émois sensuels.
Merci aux lecteurs qui m'ont donné l'envie de lire ce roman.
Effectivement, Latina, ce livre est une "pépite" !

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