J'ai adoré ce roman de Camille de Peretti, dont je découvre pour la 1ère fois la plume !
Et c'est un livre qui me marquera pour la vie, comme le Parfum de Süskind,
le crime de l'Orient-Express d'
Agatha Christie, ou, beaucoup plus récemment
La dernière allumette de
Marie Vareille. Donc des livres que je relis régulièrement. 😊
L'autrice a brodé ou plutôt peint, un portrait magnifique de cette inconnue du tableau de Gustave Klimt, "Portrait d'une dame".
C'est toute l'histoire inventée d'un "repeint" (une toile qu'on a repeinte, et quand on passe le tableau au rayon X, on découvre qu'il y a un dessin sous le dessin) qui nous est contée ici avec fluidité et rebondissements.
L'histoire vraie :
Les faits avérés, c'est qu'un tableau du maître a été repeint pour partie par le maître, 7 ans après sa création, mais on ignore pourquoi, dérobé, retrouvé puis enfin accroché, on l'espère définitivement dans un musée italien.
L'histoire romanesque :
C'est le bon adjectif pour qualifier cette histoire montée de toutes pièces, et magnifiquement, autour de cette oeuvre.
Camille de Peretti met en scène plusieurs personnages : assez peu Klimt, finalement, mais surtout Martha, 16 ans, jeune femme qui a posé une fois pour lui, Franz, 21 ans, dont elle est la maîtresse, en bonne et due forme, au sein de la famille fortunée à laquelle il appartient, car cela évite à ce jeune homme d'aller s'encanailler dans les bordels et d'en rapporter la syphilis. Mais aussi Isidore, le fils de Martha, à plusieurs âges, et sur deux continents. Et la fille illégitime de ce dernier, Pearl. Pour les principaux.
Camille nous raconte les rapports des uns avec les autres, nous fait voyager entre Autriche et États-Unis.
C'est une fresque comme on peut en avoir dans certains livres
Gabriel Garcia Marquez. J'y ai trouvé le même rythme dynamique, j'y ai aimé les allers et retours dans le passé, les différents points de vue, et voir s'éclaircir les faits au fur et à mesure.
On apprend des choses sur la peinture, la bourse (de façon même assez pointue, et j'ai vibré pendant toute la semaine précédant le Krach boursier de 1929), la grippe espagnole, le monde de l'hygiène bucco-dentaire, le syndrome
De Stendhal (à savoir la fascination pour une oeuvre d'art) à différentes époques, on suit des personnages très attachants, c'est dynamique et ça se lit dès l'adolescence. J'aurais aimé ce roman autant à 15 ans que maintenant.
Il y a du suspens, des gentils et des méchants, mais aussi tout cet entre-deux qui nous caractérise tant ! 😉
Je ne suis pas particulièrement fan de Klimt, j'ai une culture en peinture même assez peu étendue, mais j'ai beaucoup aimé connaître la vie de Vienne contemporaine du peintre.
Mais j'aime beaucoup sa citation : "Le goût, c'est bon pour les amateurs de vin et les cuisiniers. L'art n'a rien à voir avec le goût."
Je suis ravie que
Camille de Peretti vienne récemment de gagner le prix "Maison de la presse", c'est mérité, j'aurais voté pour elle ! Et ce n'est pas fini, les éloges et prix vont continuer à pleuvoir !