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Avez-vous remarqué combien le thème de l'Art est récurent parmi les dernières parutions littéraires ? Après « Veiller sur elle », « Les yeux de Mona », « L'allègement des vernis » et « L'archiviste », je reviens vers ce thème dont je ne me lasse pas.

« L'inconnue du portrait » raconte l'histoire d'un tableau, celui du « Portrait d'une dame » de Gustave Klimt dont on découvre une partie en couverture. J'aime la féminité et la sensualité qui se dégagent des peintures de Gustave Klimt. Alors cette couverture d'un de ses tableaux ne pouvait que m'attirer.

*
Camille de Peretti, en avant-propos, explique rapidement l'extraordinaire histoire de ce tableau peint en 1910, acheté par un commanditaire anonyme, perdu, vendu, volé, repeint puis rendu.
Beaucoup de questions restent encore aujourd'hui sans réponse. L'une d'entre elle est la découverte en 1996 d'une autre peinture dissimulée sous ce portrait.
Pourquoi l'artiste a-t-il remanié ce tableau alors qu'il était réputé pour ne jamais faire de retouches ? Qui est cette belle jeune femme au sourire triste ? Les historiens de l'Art n'ont rien trouvé sur elle, c'est une parfaite inconnue.

L'autrice s'est emparée du mystère autour de cette oeuvre, naviguant avec aisance entre faits réels et fiction pour redessiner les parties manquantes en une fresque familiale qui s'étale sur un peu plus d'un siècle.

*
Avant d'être un roman d'art, c'est avant tout un portrait de femme et c'est sans aucun doute le coeur même de ce roman foisonnant.

Pour cela, l'autrice va imaginer la vie de cette inconnue et de ses descendants en brodant autour des faits réels grâce à trois histoires différentes qui s'entremêlent dans un mouvement de va-et-vient. Ainsi, Camille de Peretti brasse les époques et nous entraine dans un voyage passionnant entre Vienne et New York, en passant par Paris et Plaisance en Italie.

La première histoire est celle d'Isidore. Il vit seul et se débrouille en cirant les chaussures des hommes d'affaires du quartier de Wall Street. On est dans l'Amérique de la Grande Dépression et ce jeune homme vif et intelligent a décidé de faire fortune dans la finance en investissant ses maigres économies en bourse.

Le deuxième fil narratif se développe au début du XXème siècle autour de Martha, une jeune domestique viennoise renvoyée d'une famille de riches bourgeois.

Et le dernier fil arbore une temporalité plus récente, 1980 et aujourd'hui autour du personnage de Pearl en quête d'identité.

*
Les personnages de Camille de Peretti sont superbement campés car il faut bien reconnaître que l'autrice sait raconter des histoires. L'autrice est proche de ses personnages, elle réussit à donner vie à chacun d'entre eux en exprimant leurs qualités et leurs défauts, leurs sentiments, leurs peurs, leurs joies, …

Ils sont attachants, chacun à leur manière. Et cette jeune inconnue au teint délicat de rose que le peintre a peint une unique fois nous apparaît par petites touches impressionnistes et dorées pétries de poésie, d'une grande délicatesse et d'une touchante pudeur.

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Il n'est pas nécessaire d'aimer l'art pour lire cette histoire car c'est davantage un roman à énigmes autour du tableau. Cette incroyable histoire se lit un peu comme une enquête à la découverte de l'histoire de cette oeuvre, de cette mystérieuse jeune femme et de sa descendance. C'est comme un puzzle dont le lecteur rassemble les morceaux et les remets dans l'ordre.

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Le roman remonte le temps, valse entre les époques, mêle secrets de familles et drames intimes. Il embrase ainsi de nombreux thèmes autour de l'histoire de l'art et l'histoire familiale, de la quête d'identité et la transmission, de l'amour et du fossé entre les classes sociales.

L'autrice a une écriture très agréable, très immersive. Elle écrit avec beaucoup de subtilité pour nous rendre l'histoire prenante et addictive. Ce qui est intéressant aussi dans ce livre, c'est que l'autrice s'attache à nous plonger dans l'atmosphère de chacune des périodes évoquées, notamment celle du début du XXème siècle à Vienne ou pendant le crise de 1929 à New York.

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« L'inconnue du portrait » est une fresque incroyable, toute à la fois romanesque et historique.
J'ai adoré la construction de ce roman entre réalité et imagination autour du portrait de cette belle inconnue. J'ai aimé sa façon de croiser les lieux, les temporalités, les personnages pour dessiner au final une histoire familiale touchante, pleine de rebondissements et de suspense.

Un très grand plaisir de lecture en ce qui me concerne, je vous recommande ce très beau roman.
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Victimes du syndrome De Stendhal

Autour d'un mystérieux tableau de Gustav Klimt, Camille de Peretti a construit un somptueux roman, mêlant secrets de famille et drames, réussites spectaculaires et homicide, histoire de l'art et quêtes passionnées. Une formidable réussite!

Les trois chapitres initiaux de ce beau roman vont nous permettre de faire la connaissance d'une belle galerie de personnages.
Les premiers sont au pied de la bourse de Wall Street. C'est là qu'Isidore travaille comme cireur de chaussures. À 19 ans, il se dit qu'une autre vie est possible en faisant la même chose que ses principaux clients, spéculer. Mais pour cela, il lui reste quelques étapes à franchir, à commencer par initier Bola, un garçon à qui il va laisser sa place pour peu qu'il lui transmette les informations que pourraient lui lâcher les boursicoteurs. En attendant de faire fortune, il se réjouit de pouvoir retrouver Lotte, la jeune fille croisée devant les manèges de Coney Island.
Puis nous faisons la connaissance de Martha, une jeune femme qui ne veut pas se retrouver sur le trottoir à Vienne. Après avoir mis au monde un bébé, elle quitte la capitale autrichienne et va trouver un emploi de dégraisseuse dans une usine de Leobendorf qui traite les plumes pour les couvre-chefs des militaires. Car elle préfère s'éreinter au travail que de subir les assauts des hommes.
Ensuite, on se retrouve dans un cabinet d'avocat à Houston, au Texas. Michelle vient consulter un homme de loi pour savoir si le père de sa fille Pearl, née d'un «accident de capote», peut-être confondu par un test ADN. Comme il s'agit d'une grosse fortune et que la jeune mère semble sûre d'elle, le «meilleur avocat de Houston» voit dans cette requête une belle opportunité et accepte de porter l'affaire en justice.
Enfin, on découvre Franz Brombeere, un Viennois fortuné, arrivant dans l'atelier de Gustav Klimt et portant sous le bras une toile du maître. Cette dernière représente une jeune femme l'épaule nue, portant un grand chapeau, et un boa autour du cou. Les atours d'une prostituée. Or, c'est ce qui gêne Franz, car il a reconnu le modèle. Il est tombé amoureux de cette femme engagée au service de sa famille et souhaite que l'artiste corrige son tableau en y supprimant cette connotation qui le perturbe. C'est la seule oeuvre de Klimt connue comme un repeint.
En passant d'un récit à l'autre et en alternant les temporalités, Camille de Peretti nous offre un roman total. On voit au fur et à mesure se tisser les liens entre la Vienne du début du XXe siècle et le New York de la fin du siècle. On est pris dans le tourbillon de l'Histoire et dans une quête aux secrets de famille au centre de laquelle Isidore et Pearl vont jouer les rôles principaux.
On ne sait trop s'il faut d'abord saluer la virtuosité de la romancière qui a construit un puzzle que l'on prend un plaisir fou à reconstituer, admirant l'ingéniosité de sa créatrice, qui pousse le lecteur à attendre la pose de la dernière pièce pour découvrir un chef d'oeuvre ou s'enthousiasmer pour le travail documentaire autour de ce mystérieux Portrait de femme de Gustav Klimt qui a aujourd'hui retrouvé sa place à la Galleria Ricci Oddi, à Plaisance, Italie. Car tout est vrai dans la destinée de cette oeuvre-double, de son vol à sa restitution, en passant par l'arrestation d'un faussaire et la découverte de sa copie destinée à Bettino Craxi, ancien Président du Conseil italien, comme l'explique fort bien Léa Simone Allegria dans les colonnes de Marianne.
Reste ce formidable tour de force de l'autrice, nous faire préférer sa version, car toujours la fiction l'emportera sur la réalité!
Voilà en tout cas mon premier gros coup de coeur de cette rentrée!
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai beaucoup aimé L'Inconnue du Portrait qui m'a tout de suite happée dans cette histoire qui prend comme fil conducteur un tableau de Klimt, Portrait d'une Dame.
A partir des quelques éléments connus de l'histoire mystérieuse de ce tableau, l'autrice reconstitue une grande fresque familiale entre Vienne et New-York, en passant par l'Italie ou le Texas avec en arrière-plan l'histoire du XXème siècle.

Le roman se divise en trois parties qui se distinguent vraiment les unes des autres. J'ai préféré la première partie dont la construction m'a beaucoup plu. A partir de personnages qu'on découvre dans des lieux et à des périodes différentes (une ex-prostituée dans le Texas des années 1980, un jeune cireur de chaussures de New-York à la veille du Jeudi Noir, une mère célibataire dans l'Autriche des années 1910, …), l'autrice esquisse l'histoire tortueuse d'une famille aux liens complexes.
Le reste du roman est aussi très intéressant, mais il n'y a plus le même mystère bien que les zones d'ombre soient encore nombreuses…
Les événements se font écho d'une génération à l'autre .

L'épilogue m'a semblé évoquer un peu trop rapidement ce qu'il était advenu de la jeune femme. .

C'est donc un roman très riche écrit d'une plume fluide et agréable qui fait paraître la lecture plus simple qu'elle ne l'est réellement (étant donné la complexité de l'intrigue et de la construction du récit, on devine qu'il y a eu un énorme travail préparatoire...).
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Lorsque vous vous retrouvez face à un tableau, ne vous êtes-vous jamais questionné ou imaginé l'histoire de celui-ci ? Amatrice d'art et ayant beaucoup d'imagination (souvent un peu trop 😉), la lecture de l'inconnue du portrait de Camille de Peretti était faite pour moi !

L'auteure a su créer toute une intrigue autour du mystérieux Portrait d'une dame de Gustav Klimt (peintre autrichien auteur de l'oeuvre le baiser) qui a fait l'objet d'un vol en 1997 au sein du Musée de Plaisance avant d'être retrouvé emballé dans un sac-poubelle 20 ans après par un jardinier dans une trappe d'aération du jardin bordant le musée.

J'ai vraiment eu un coup de coeur pour cette histoire dont la plume de Camille de Peretti a su complètement m'emporter. J'ai aimé son écriture fluide, le thème et l'attachement que j'ai eu immédiatement pour ces personnages.
Ayant généralement des difficultés lorsque je me trouve en présence de nombreux personnages, ici cela ne m'a posé aucun problème. Au contraire, les descriptions apportées par l'auteure m'ont permis de rapidement les situer et d'avoir l'impression de les accompagner tout au long du récit.

Même si vous n'êtes pas fan d'art, je vous conseille de vous lancer dans la lecture de ce roman car vous serez rapidement pris dans un récit où le portrait de cette femme inconnue est un fil conducteur captivant. Et puis en y pensant, si l'on prend le cas de la Joconde, ne vous êtes-vous jamais posé la moindre question sur la fameuse Mona Lisa ? 😉

Je tiens à remercier les Éditions Calmann-Levy et Netgalley France pour la découverte de ce petit bijou ainsi que la plume de Camille de Peretti.
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Comme Philippe Besson dont le roman" L'arrière-saison" prend comme point de départ un tableau d'Edward Hopper ou Tracy Chevalier et sa " Jeune fille à la perle", Camille de Peretti a construit son roman autour d'une oeuvre de Klimt.

Cette " Jouvencelle" devenue , après avoir été remaniée par le peintre lui-même ( eh oui!) et rebaptisée " Portrait d'une dame", est déjà un mystère, avant même de devenir un sujet de roman! le fait d'avoir repeint le tableau est d'abord étrange. Ensuite, il a été volé puis retrouvé ! Ce sont ces faits qui ont inspiré l'auteure.

le lecteur est tout de suite pris par cette histoire qui commence en 1910, lorsque Klimt fait le portrait d'une jeune fille pauvre, Martha. Nous suivons ensuite , après la mort de celle-ci, jeune , de la grippe espagnole, le destin de son fils Isidore, qui devient un magnat des affaires aux Etats-Unis.

Bien sûr, son destin et celui de sa descendance seront liés intimement à cette fameuse oeuvre de Klimt. Si la fin m'a un peu déçue, trop rocambolesque, et si certains détails m'ont paru peu vraisemblables, notamment le syndrome De Stendhal qui touche deux personnes de la même famille, j'ai pris grand plaisir à accompagner le parcours pour le moins particulier des personnages, complexes et secrets. Et j'avoue que les extraits de poèmes de l'autrichien Georg Trakl ont ajouté encore au charme du livre.

Voilà donc, malgré quelques réticences, une lecture réjouissante, pleine d'imagination fiévreuse et d'ombres mystérieuses...

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L'histoire du tableau intitulé Portrait d'une dame de Gustav Klimt peint en 1910 est insolite et est racontée en préambule du roman.
Cette toile est au centre du récit mais son évocation reste plutôt marginale sauf en toute fin du roman .

Le modèle du tableau étant inconnue, Camille de Peretti peut broder une belle histoire autour de plusieurs personnages dont le lecteur va comprendre peu à peu le rapport avec ce tableau.

Manhattan 1929, Isidore, un jeune immigré originaire de Vienne , est cireur de chaussures , ses clients sont des hommes fréquentant Wall Street et le jeune homme a du bagout et, on le verra rapidement, le sens des affaires car Isidore est amoureux et il sait qu'il ne peut pas se contenter de son sort actuel .

On revient quelques années en arrière, à Vienne, où Martha , une jeune mère de 16 ans , chassée de sa place auprès d'une famille riche , les Brombeere , travaille dure pour élever son fils et lui offrir des moments intenses comme cette tasse de chocolat chaud bue dans un café de Vienne .

La troisième période , vers les années 2000, simplement ébauchée au début du roman concerne une femme Michelle se préoccupant de l'avenir de sa fille Pearl en exigeant un test ADN pour prouver que le riche Monsieur Hoffman Ferguson est bien le père de sa fille

Tout est en place pour que le lecteur se laisse emporter dans cette saga marquée par l'histoire d'amour entre Isidore et Lotte et entre la ressemblance du portrait de Klimt avec Pearl !

Les imbrications des différentes périodes s'harmonisent parfaitement, la lecture est fluide, le tempo parfait pour ne pas lâcher les protagonistes, l'intrigue est soutenue jusqu'à la fin.
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Calmann-Lévy pour cette belle découverte littéraire !

Après une brève introduction factuelle autour d'un tableau de Gustav Klimt, le roman démarre à New York à la fin des années 1920, où un petit cireur de chaussures amoureux se lance dans la spéculation boursière. Camille de Peretti nous entraîne ensuite tour à tour en Autriche, puis au Texas, pour revenir à New-York, au grès de nos rencontres avec les multiples personnages : Isidore, Martha, Franz, Michelle, Pearl... Chaque personnage va apporter sa pierre à l'édifice, pour résoudre le mystère de cette inconnue du portrait.
Ce mystérieux portrait est un excellent prétexte, une belle inspiration pour nous raconter une histoire riche en rebondissements et en émotions. Tantôt roman historique, tantôt roman social, L'inconnue du portrait nous raconte des histoires de courage, de résignation, de bâtardise, de familles, de deuils, de boucles bouclées, d'abandons et de retrouvailles, de mensonges et de révélations ; mais quelles histoires, quelles boucles et quel personnage que cet Isidore !

"Il y a celui que nous sommes et celui que nous nous rêvons être, et les deux coïncident si peu que le second empêche toujours le premier de jouir de qui il est."

Nous traversons plusieurs époques, plusieurs pays et plusieurs sphères professionnelles : la finance, l'industrie, le droit des affaires et, évidement, le monde de l'Art (plus présent à partir de la deuxième partie). Les trois premiers univers me sont relativement étrangers, et j'ai pris plaisir à les découvrir sous la belle plume de Camille de Peretti.
Beaucoup de protagonistes peuplent ce beau roman. J'ai eu du mal à m'y attacher au tout début, mais un fois impliquée dans ma lecture, je ne voulais plus les lâcher ! Les personnages se révèlent progressivement, jusqu'à ne faire "plus qu'un". On découvre peu à peu (et parfois avec surprise) les liens qui les unissent ou les séparent. L'intrigue se recentre finalement sur un personnage et sa descendance. L'essentiel tourne en effet autour d'Isidore, que l'on rencontre jeune homme, puis vieux, puis enfant, puis homme accompli ; tantôt antipathique au possible, tantôt terriblement touchant... Il cristallise autour de lui toutes les failles, faiblesses, courages, défauts inavouables et douleurs d'un être simplement humain, qui doit évoluer pour survivre dans un environnement hostile. Ce foisonnement de personnages et d'univers, ainsi que les changements réguliers de lieux et d'époques en font une lecture exigeante. Mais le contexte géopolitique ou social est toujours suffisamment bien décrit et bien placé pour qu'on ne perde le fil que durant quelques lignes.

Le style de Camille de Peretti est fluide, très agréable, intense, à la fois travaillé et spontané. le vocabulaire est précis, sans être pompeux. La construction, non chronologique, peut paraître compliquée voir éparpillée de prime abord, mais il n'en est rien, bien au contraire ! On va de rebondissements en surprises, dans une rythmique parfaite. La deuxième partie m'a paru plus lente et plus redondante, mais c'est peut-être parce que j'avais vraiment hâte d'éclaircir les mystères. L'autrice explique en fin d'ouvrage que ce roman a nécessité beaucoup de recherches et j'ai apprécié les aspects réalistes et documentés qui apportent encore plus de profondeur à l'ouvrage.

#LInconnueduportrait #NetGalleyFrance
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Impossible de passer à côté de ce roman pour une féroce amoureuse de Klimt comme moi. L'histoire réelle du tableau au coeur de cet ouvrage est déjà un roman en soi. Tableau acheté par un inconnu, dont les registres de vente ne gardent aucune trace. Acquisition quelques années plus tard par un musée italien d'un autre tableau de Klimt. 70 ans plus tard, une étudiante en art pressent que cette oeuvre est un repeint de celui disparu. Rayons X à l'appui, les deux oeuvres s'avèrent être la même, fortement remaniée par le maître, alors que Klimt ne repeignait jamais ses toiles. Un an après cette incroyable découverte, le tableau est volé et réapparaît 20 ans plus tard dans un sac poubelle laissé dans le jardin d'un autre musée italien. Quel incroyable destin !
Sur cette histoire absolument véridique vient s'ajouter la charpente imaginaire, très étayée, de Camille de Peretti . Un roman dans le roman pour réinventer la genèse de ce tableau et son parcours hors norme. Une vraie réussite pour moi !
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Personne ne connaît la jeune femme peinte par Gustave Klimt en 1910 à Vienne ni comment et pourquoi il a été remanié et retrouvé 22 ans après son vol dans le jardin du musée d'art moderne de Plaisance, en Italie.

Camille de Peretti s'est inspirée de cette histoire et a romancé le destin de cette jeune femme, nous offrant une fresque accomplie exceptionnelle ! le livre s'ouvre à New-York en 1929, avec Isidore ce jeune garçon de la rue et celle qui a ses yeux est l'incarnation de la beauté, Lotte. Voilà le départ pour un voyage au long court sur 120 années entres les États-Unis et l'Autriche.
A mon sens, la force de ce roman est aussi dans sa construction. Camille de Peretti nous tisse une toile de personnages présentés à des époques différentes, créant ainsi un suspens véritable au fil des pages pour une enquête inattendue, sans pareil.
Voici un somptueux roman d'une force magistrale !
#LInconnueduportrait #NetGalleyFrance
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"Le monde de l'art n'est pas celui de l'immortalité, c'est celui de la métamorphose." (André Malraux).

"L'inconnue du portrait", de Camille de Peretti (Calmann - Levy, 2024) est un roman historique et familial qui s'inspire d'un tableau mystérieux de Gustav Klimt, peint à Vienne en 1910 et retrouvé en 2019 dans les jardins d'un musée italien. le portrait représente une jeune femme dont l'identité, le destin et les secrets sont inconnus. Camille de Peretti imagine alors l'histoire de cette femme et de ses descendants, jusqu'à l'époque contemporaine, en composant, entre les villes de Vienne, New-York et Milan, essentiellement, une fresque romanesque et historique, sur plus d'un siècle.

Le roman se compose de quatre parties, chacune centrée sur un personnage lié au tableau, alternant entre le présent et le passé du personnage, retraçant son parcours, ses secrets, ses amours, ses drames. le tableau apparaît comme le fil rouge qui relie ces destins, mais aussi comme le symbole des passions, des ambitions, des illusions et des désillusions de ces êtres humains.

Le roman de Camille de Peretti est une roman à la fois simple et intelligent, qui mêle, habilement, fiction et réalité, art et histoire, amours heureuses ou contrariées et suspense.

L'intrigue est captivante jusqu'à son dénouement. L'auteur parvient remarquablement aussi à donner vie à des personnages attachants, complexes et nuancés, qui évoluent au gré des époques et des lieux, tout en questionnant le rapport entre l'artiste et son modèle, entre l'oeuvre et son propriétaire, entre le visible et l'invisible.

De même, le roman de Camille de Peretti explore la question du déterminisme social et du libre arbitre à travers les destins des quatre personnages, essentiellement, liés au tableau controversé : il évoque simultanément la contrainte et la liberté, la fatalité et le choix, la soumission et la révolte. Chaque personnage réagit différemment face à ces enjeux, selon son origine, son époque, son caractère, son désir. le roman est extrêmement intéressant en ce qu'il montre ainsi que le déterminisme social et le libre arbitre ne sont pas des notions fixes, mais qu'elles peuvent évoluer et se combiner selon les circonstances.

En conclusion, "L'inconnue du portrait" est un roman qui se lit avec plaisir, qui offre un voyage dans le temps et dans l'art, qui raconte une saga familiale pleine de rebondissements et d'émotions. Il a le mérite d'inciter à réfléchir sur le sens et la valeur de l'art, de la vie, de l'amour.

Je recommande vivement.

Bonne lecture.

Michel.
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