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4,05

sur 168 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un livre court et efficace, qui montre par un fait divers terrifiant l'ampleur du racisme en Amérique, et l'hypocrisie des bien pensants.
la ségrégation, bien qu'abolie, continue à exister en causant douleurs, tragédies.

Un jour d'avril 2010, une famille afro-américaine profite de la chaleur pour pique-niquer au bord d'une rivière. Les enfants ne savent pas nager, et la plupart perdent la vie lors de cette journée. En effet, les enfants afro-américains ne savent pas nager - un enfant noir à trois plus de chances de se noyer - héritage tragique des politiques ségrégationnistes qui ne permettaient pas aux populations noires de se rendre à la piscine municipale.
On est plongé dans le quotidien de cette famille qui subit de plein fouet le racisme : délit de faciès, acharnement moral, tabassages ...
Edifiant.
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Une bande d'adolescents noirs, frères, soeurs, copains, partent se baigner dans une rivière boueuse et dangereuse du sud des Etats-Unis, emmenés par leurs familles. La grand-mère de l'une des fratries, ayant quitté une ville sinistrée du nord pour suivre sa fille, abandonnant son frère, raconte l'histoire du jour où celui-ci est devenu handicapé auditif.
Le récit de ce qu'il adviendra lors de cette journée estivale de baignade est mis en parallèle avec celui de Mary Lee, la grand-mère. Il est aussi basé sur un fait réel (les prénoms ont bien entendu étaient changés, et l'histoire romancée). La première journée est une des causes de la seconde.
Des interviews radiophoniques rendent parfaitement compte de la réalité de la mentalité des américains blancs en 2010.
Une dernière légende, transmise de génération en génération, termine le livre, en donnant fictivement une revanche aux afro-américains.
Ce livre est une antidote absolue contre le racisme.
Le style, en revanche, trop monotone, ne m'a pas emballée.
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C'est un véritable souffle qui traverse et qui porte ce roman ! Quelle belle écriture ! Quel sujet ! Et quelle délicatesse dans son traitement ! Peu de livres traitant de la ségrégation tapent aussi juste ! Merci Mme Perrignon pour ce très beau moment de lecture.
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« Les faibles et les forts", livre que j'ai 'brocanté' pour 2,95€ est un vrai coup de coeur!
Sorti de la plume de Judith PERRIGNON, (Editions Stock, 2013), il nous plonge, en 2010, au coeur d'une famille Negro. Mamy Lee, sa fille Dana, ses enfants Marcus, Deborah, Wes, Jonah, ... Tous ils ont peur, des flics et de l'eau. Surtout de l'eau!
En juin 1949, un adjoint au Maire a osé décrété que, légalement, rien n'empêchait un noir dese rendre à la piscine jusqu'alors à l'usage exclusif des blancs! Non, mais... [Un travail ! Une place dans le bus! Ou au restaurant! C'est déjà leur faire grand honneur! Mais dans l'eau! Dans nos vestiaires! A poil! Leur peau! Leurs microbes! Veulent pas coucher avec nos femmes pendant qu'on y est ?]

A St Louis, cet événement va déclencher des émeutes urbaines mettant la population sans dessus-dessous! Les battes et les lames se déchaînent. La politique dira que la légalité est juste mais irréalisable! Mamy Lee, alors gamine a assisté à ce jeu de massacre!

En août 2010, en Louisiane, six adolescents se noient dans une rivière. Tous noirs! Pas étonnant, aux USA, 6 enfants afro-américains sur dix ne savent pas nager. C'est là une des facette de l'héritage de l'esclavage, des ségrégations et des conditions précaires d'existence qui ont imprimé dans l'inconscient collectif des noirs cette croyance en leur incapacité profonde de pouvoir apprendre à nager! C'est le constat de Mamy Lee. L'eau n'est pas bonne pour les noirs, elle est dangereuse, sournoise... D'ailleurs c'est elle qui a pris ses six enfants, ses petits-enfants, la chair de sa chair.

Avec son écriture aussi puissante que simple, en croissant les regards de ces différents membres d'une même famille, repassant le film des événements pour les situer dans le vécu individuel de chacun, l'auteur nous plonge au coeur d'une réflexion sur la violence de la société. Il nous interpelle sur la cruauté du regard des autres, sur les maladresses qui sont au coeur de nos relations, mêmes celles que nous voudrions bienveillantes. Un grand livre qui ausculte le coeur d'un monde malade de ses réticences à admettre pour richesse la différence!
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Beaucoup entendu parler de ce roman dans lequel un drame se déroule… J'ai eu mal à rentrer dans l'histoire, à placer chaque personne du foyer ; la première partie est chorale, la parole est laissée aux membres de la famille afro-américaine Baker qui est constamment sur ses gardes avec la police. On sent une tension mais ils semblent aussi très soudés. Dans la seconde partie, on revient quelques décennies en arrière ; en juin 1949, officiellement dans l'état du Missouri, les piscines sont ouvertes à tous. En théorie, seulement. La population d'alors est mécontente de devoir partager ses piscines avec les Noirs. Des émeutes ont eu lieu, beaucoup de vies sont gâchées… En 2010, d'autres le seront.
C'est une lecture qui m'a énormément touchée, comment un héritage d'esclavage, de ségrégation, a des conséquences sur le peuple d'aujourd'hui… Judith Perrignon m'a appris que la natation était laissée de côté par les afro-américains comme si les événements des années 40 et 50 (et ceux encore avant) avaient posé des limites dans l'esprit de ce peuple. Les piscines, les fleuves, les eaux, même soixante ans après, restent des barrières entre les forts et les faibles. Pourvu que la différence disparaisse, pourvu que les barrières s'abaissent…
Une lecture difficile mais nécessaire.
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Ce court roman inspiré d'un fait divers réel met en parallèle la ségrégation raciale dans le Sud des Etats-Unis dans les années 40-50, en s'appuyant sur le personnage de la grand-mère, et ses conséquences encore prégnantes dans la société américaine actuelle. A partir d'un constat « 60% des enfants afro-américains ne savent pas nager », Judith Perrignon démontre comment un système s'est perpétué sur plusieurs générations malgré les lois. C'est en même temps une démonstration admirable qu'un droit acquis dans la loi doit, ensuite, être conquis dans les faits.

Ce roman est l'une des oeuvres les plus admirables et les plus efficaces qu'il m'ait été donné de lire sur le thème de la lutte contre le racisme. le système ségrégationniste se perpétue, dans les faits, plus de 50 ans après les combats victorieux des droits civiques. [...]

La construction habile du récit permet de passer du point de vue d'un personnage à l'autre tout en progressant dans l'intrigue. J'ai été saisi par ce drame bouleversant qui donne beaucoup à réfléchir sur le chemin qu'il reste encore à accomplir dans la lutte contre le racisme. Au-delà de l'histoire, l'écriture aussi est admirable, les pages les plus prenantes étant celles où l'on se retrouve dans les pensées de la grand-mère, Mary Lee.

L'auteure s'efface totalement derrière ses personnages, elle va à l'essentiel, dans un récit court, sans fioriture, d'une efficacité redoutable, qui sonne comme un uppercut.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce court roman, incontournable et important.
Lien : https://lionelfour.wordpress..
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Un livre grave sur un fait divers de 2010 à Saint Louis, Missouri... répercussion de la ségrégation ordinaire depuis des décennies.

Comme une mélopée funèbre, toute une famille afro-américaine mêle leurs voix pour dire les conditions de vie difficile, et les débuts d'une journée qui augurait de bons moments mais qui se terminera en drame.
On entend surtout le chant douloureux de la grand-mère, les souvenir des émeutes, de l'injustice, de la haine qui ont déjà frappé. Avec l'expérience du passé, c'est la plus lucide sur les risques toujours présents.
Si elle ne le réalise pas totalement, nous comprenons que c'est ce racisme passé et présent, qui a encore conduit à cette affligeante tragédie.

Une lecture poignante, rythmée par la violence raciale... entrecoupée de pauses éplorées.
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En générale je n'aime pas les romans polyphoniques. le début de ce livre n'échappe pas à ma règle, cependant j'ai trouvé le chapitre radiophonique d'une telle puissance et le thème si bien traité que je ne peut que recommander chaleureusement cet ouvrage d'une grande qualité.
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Un roman prenant, qui raconte vigoureusement bien les difficultés pour les personnes de couleur de vivre au sein de la communauté américaine. Beaucoup de discriminations, de diffamations et de rumeurs sont portées à leur encontre, confrontés à de nombreux obstacles pour essayer de vivre correctement leur vie, et ce avec quelque peu de dignité.

Par ailleurs, l'auteure rend compte des inégalités incontestables entre la "population blanche et la population noire", notamment en ce qui concerne l'instruction. C'est ainsi ce qu'explique la fin de ce roman, mais aussi tout au long de ce récit. Par cette différence d'éducation, d'accès à l'instruction, beaucoup se dirigent vers le trafic de drogues, sombrent dans l'alcoolisme, ou même les gangsters (sans vouloir généraliser mes propos), ce qui accentue davantage la frontière entre ces deux populations.

L'auteure a su mener à merveille le cours de ce roman, en le construisant de telle sorte que le lecteur reste emporté par cette lecture. La fin est inattendue, mais très touchante, et avec beaucoup d'humanité.

Une très belle découverte littéraire, dans laquelle j'ai pu retrouver un peu du style de "Couleur des sentiments".
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Au nord de la Louisiane en août 2010 une famille noire composée de l'aïeule Mary Lee et de sa fille Dana mère célibataire de cinq enfants.
Mary Lee a fuit le Sud il y a longtemps mais sa fille choisit d'y revenir vivre.
Avec ses cinq enfants sans pères elle fait ce qu'elle peut, mais ce matin là la police met à sac sa maison et humilie son fils Marcus soupçonné de trafic de drogue.
Malgré tout, en cette très chaude journée le pique-nique au bord du fleuve est maintenu.Dans la voiture chacun reste dans ses pensées, Mary Lee, elle se souvient de la ségrégation et des émeutes en 1949 lorsque les noirs obtiennent l'accès aux piscines.
Le drame va surgir comme une fatalité.
La polyphonie de ce livre en accentue la dramaturgie.
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