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4,05

sur 168 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les faibles et les forts c'est une histoire tirée de faits réels liée à la ségrégation et au racisme des années cinquante.

Une famille afro-américaine, en 2010 dans la Louisane, en proie aux difficultés de leurs conditions voit les policiers débarquer chez eux pour fouiller le fils, Marcus. S'en suivent des tourments et des flashs liés à l'année 1949. Les piscines sont alors majoritairement ouvertes aux américains blancs, on n'interdit pas aux noirs d'y plonger mais c'est sous des regards racistes et injustes qu'un groupe de jeunes afro-américains s'y risquent. À leurs risque et périls.
Ce jour de canicule 49, un drame survient et signera le traumatisme dans les mémoires.

Ce roman aurait pu me séduire davantage s'il n'avait pas été divisé sur deux époques, avec une confusion dans les personnages et un manque selon moi de profondeur et de pertinence dans le thème soulevé. Il m'a manqué ce petit plus en terme de clarté. Sinon, un roman qui intéressera tous ceux portés sur les thèmes du racisme, ségrégation et apartheid.
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Un petit livre à lire pour le cours de français ça ne m'avait pas manqué ! :)
Mais bref, quand j'ai lu le résumé du bouquin, il faut dire que j'étais un peu sceptique, parce que les livres réalistes et moi c'est pas non plus une amitié folle et, même si je me disais que les messages que faisait passer le roman pouvaient être intéressants, ça ne me tentait pas trop.
Mais bon, je l'ai lu parce qu'il faut bien, et j'en suis ressortie mitigée, mais surtout marquée par ma lecture.

Ce livre se divise en trois parties qu'on peut appeler : ‘'la mise en place du décor'', ‘'l'avant'' et ‘'l'après''.

Pendant ‘'la mise en place du décor'', on rencontre un par un les membres de la famille qu'on va suivre : la grand-mère, la mère et les enfants. Chacun d'eux a le droit à son point de vu, et j'ai trouvé ce début de roman assez déroutant car la narration m'a pas mal perturbée au début et il m'a fallu du temps pour apprendre à passer outre.
En effet, il y a extrêmement peu de dialogues et de très longues phrases qui nous donnent l'impression d'être plongé à 100% dans le cerveau du personnage, et de voir littéralement ses pensées défiler devant nos yeux. C'est la première fois que je lis un roman écrit de telle sorte, avec cette manière de tourner la narration, une plume assez brute et crue, et ça m'a beaucoup déroutée au début.
Le point positif d'avoir les différents points de vu de la famille, c'est qu'on a celui de différentes générations donc c'est intéressant de voir les contrastes entre les pensées de la grand-mère et celle de la petite fille par exemple.

Ensuite, lors de la partie ‘'avant'', on va suivre une journée particulière de l'enfance de la grand-mère (Mary Lee), une journée lors de laquelle les piscines ont été autorisé aux Noirs (parce qu'on était en 1949 et que le racisme était roi :/ ).
On assiste à beaucoup de violence, de haine, de racisme, d'injustice… C'est révoltant et horrible à lire, mais on ne comprend pas vraiment le rapport avec la première partie avant de lire la dernière : ‘'l'après''.

C'était marqué dans le résumé : on savait que les enfants allaient se noyer, mais ça ne rend pas cette partie moins affreuse à lire, le témoignage de Peter le sauveteur était particulièrement horrible et impactant.
Et c'est là où on relie tout : personne ne savait nager, les piscines étaient interdites aux Noirs qui ont fini par avoir peur de l'eau…
60% des enfants Noirs ne savent pas nager d'après ce livre, une statistique affolante mais vraie. À cause du racisme inacceptable, des aprioris et de la peur que leur ont transmis leur famille, des enfants meurent aujourd'hui par noyade parce qu'ils n'ont jamais appris à nager. Et de connaître à la fin du livre, les prénoms et les âges des vrais enfants noyés (cette histoire est inspirée d'un fait divers) rend la lecture encore plus horrible.

Je n'avais jamais entendu parler de tout ça, et je suis ‘'heureuse'' de l'avoir appris grâce à ce livre.
Je n'ai pas forcément apprécié ma lecture (surtout la dernière partie qui était particulièrement dure à lire), mais je pense que c'était nécessaire que je lise ce livre.
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Un livre qui laisse un goût d'inachevé. Essentiellement pour des questions formelles et des choix esthétiques audacieux mais non maitrisés.

Le roman pourrait se décomposer en trois parties. Dans la première Perrignon présente les membres d'une famille noire américaine au détour d'une intervention policière. L'auteur choisit de multiplier les narrateurs afin de restranscrire au plus près les événements. Esthétiquement, pour atteindre la vérité, mieux vaut sans doute multiplier les points de vu. Un bon point pour Perrignon. Hélas, pour que le procédé soit efficace, l'écrivain doit personnaliser son style à chaque narrateur. Or en lisant cette première partie, tous les personnages parlent pratiquement à l'identique (quelques inflexions pour marquer l'âge des différents protagonistes, sont censés faire le job). A ce compte, mieux aurait peut-être valu rester sur une narration classique...

...D'autant que la seconde partie, moins audacieuse mais mieux maitrisée, est superbe. Ce flasback qui revient sur l'ouverture des piscines aux Noirs en 1949 est sans conteste le point fort du roman et on regrette vraiment que Judith Perrignon n'ait pas adapté ce schéma tout au long de son roman. Moins audacieux, sans doute. Mais maitrisé. Et efficace.

La dernière partie du roman oscille entre le mauvais et le bon. L'auteur choisit de raconter les événements de 2010 (un fait divers suivant l'intervention policière qui constitue la première partie) à travers un Talk Show. ce passage est mauvais comme un... talk-show. Ne sachant visiblement pas comment introduire dans son roman, les éléments historiques expliquant et donnant toutes leur forces aux événements touchant cette famille Noire-américaine, Perrignon a recours à cet artifice : faire parler un "Professeur" dans le cadre d'une émission. le lecteur aura donc droit à la leçon du professeur... C'est à se demander où est la littérature dans ce passage qui ne retrouve droit de cité qu'avec le témoignage, hautement improbable, d'un témoin direct du fait divers. Une des narratrices reprend ensuite la parole et achève le roman sur une bonne note.

Cependant malgré toutes ses imperfections, ce roman sonne juste à bien des reprises lorsqu'ils évoquent l'intériorisation et même l'incorporation des peurs au sein des noirs américains. le rapport à la police est rendu sensible et touche le lecteur tout comme naturellement les racines historiques du fait divers en question : les noirs n'apprennent pas à nager (60% d'entre eux ne savent pas nager aux Etats-Unis). la natation leur était interdit pendant l'esclavage parce qu'un esclave ne pouvant traverser une rivière ne peut pas fuir longtemps. L'Histoire s'incorpore dans les corps des générations présentes et peut expliquer les drames les plus profondément tristes et révoltants.

Bref : un roman qui aurait pu être une tuerie si l'auteur avait plus travaillé la forme ou fait des choix esthétiques à sa mesure.
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Première scène : Marcus est fouillé et déshabillé par la police chez lui, sous les yeux effarés de ses petits frères et soeurs, de sa mère et sa grand-mère. Il est adolescent, noir et vit dans un quartier mal famé, cela suffit aux Etats-Unis à faire de lui un suspect.

La police repart bredouille mais non sans menacer de revenir. La famille, humiliée, se met tout de même en route pour le barbecue prévu au bord du fleuve avec des voisins.

A travers les mots des différents membres de cette famille de noirs américains, nous vivons cette chaude journée d'été dans le sud qui commence par un petit drame et se termine en tragédie.

La grand-mère Mary Lee, se souvient de la ségrégation et de l'émeute quand les piscines ont été ouvertes aux noirs en 1949, émeutes dans laquelle son frère a perdu à jamais l'ouïe. Dana, la mère des enfants, pense aux hommes qui l'ont abandonné, à sa beauté fanée, à ses enfants qu'elle éduque seule. Marcus, Déborah, Wes, Jonah et Vickie. Qui aimeraient oublier la scène matinale au profit des copains et des premières amours.

Ce roman, tiré d'un fait divers, souligne les conséquences sociales actuelles de la ségrégation aux Etats-Unis. On ne réalise pas toujours jusqu'où cette histoire s'immisce dans la vie quotidienne des noirs américains encore de nos jours. 60% des Afro-américains ne savent pas nager, longtemps bannis des piscines, ils ont intégrés de génération en génération l'idée que l'eau n'était pas faite pour eux.

J'ai apprécié ce parti pris de l'auteur, j'ai lu beaucoup de romans sur la ségrégation ou l'histoire des noirs aux Etats-Unis et ce roman m'a apporté un regard neuf et permis d'en saisir certains retentissements. J'ai juste trouvé que l'argumentation était parfois un peu trop visible, en dépit du romanesque. Mais j'ai tout de même lu le dernier chapitre d'une traite, la gorge nouée.

Un livre très bien construit, nécessaire et par bien des aspects bouleversant.

Céline

"Je caresse ses joues, je sens à l'intérieur les mots qu'elle est incapable de prononcer, elle voudrait dire, comme moi à mon grand-père, comme vous qui réclamez Shine, comme tous les enfants qui ont besoin de voir les adultes heureux pour grandir, Riez, riez, c'est tout ce qui compte, ne criez plus."

"Tous ces gestes ne sont pas mes gestes, ce sont ceux des mères, elles ne sont pas fortes comme on le prétend, elles sont résistantes, ce n'est pas pareil."
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Roman polyphonique publié en août 2013 aux éditions Stock (collection La Bleue), Les Faibles et les Forts est avant tout le récit romancé d'un fait divers réel trop vite oublié.

Comment rendre compte de ce roman sans pour autant en dévoiler la trame principale ? Dès la première ligne, nous rentrons dans un univers précis. C'est d'abord avec la voix de Mary Lee Baker, la grand-mère de Marcus, 17 ans, qu'est dévoilé le début de la journée. Une matinée qui ne commence pas sous les meilleurs auspices puisque Marcus subit une descente de police infructueuse devant toute sa famille. Puis, au fil du roman, nous ferons face aux points de vue des autres personnages ; Marcus lui-même, sa mère Dana, sa soeur Deborah, Wes, Jonah etc. Pour apaiser les tensions vécues par cette banale famille noire américaine issue de la Louisiane, tout le monde décide en ce 2 août 2010, de se rendre sur les bords de la Rivière Rouge...
Au milieu du roman, nous suivons les pensées de Mary Lee au 21 juin 1949. Elle nous racontera un évènement qui a marqué sa jeunesse ainsi que celle de milliers d'autres noirs américains. « Légalement, rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entrer dans une piscine » annonçait le maire-adjoint de la ville. L'ouverture prématurée d'une piscine publique aux « noirs » à Saint-Louis dans le Missouri : un fait historique qui aura marqué toute une population. La véritable trame de l'histoire se trouve dans ces lignes, puis nous revenons ensuite à l'époque actuelle avec le témoignage d'un homme sur une émission de radio. Nous comprenons alors ce qu'il s'est passé et savons surtout pourquoi cela s'est déroulé ainsi.

Judith Perrignon (également auteure de Les Chagrins paru en 2010) parvient à nous faire entrer dans l'intimité de cette famille noire américaine avec très peu de détails. Elle écrit le juste nécessaire pour dénoncer l'Histoire et ses répercutions. le récit d'une plume grandiose, poignante mais surtout engagée.
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Roman chaudement recommandé par la blogosphère et à lire pour ne jamais oublier le poids négatif du racisme dans les sociétés.
L'auteure est française et connaît visiblement bien la société américaine, comme à chaque fois qu'une étrangère pose son regard critique sur le fonctionnement d'une société , je suis toujours moins convaincue que lorsqu'un écrivain du pays le fait lui-même.
Et sur le sujet les Américains décrivent fort bien ce qu'a été la condition des noirs et les retentissement sur les comportement actuels..

Je pense, par exemple, au livre incontournable « le temps où nous chantions » de Richard Powers
On va mieux depuis l'élection d'Obama qui rassure enfin cette communauté et nous a donné confiance dans la société américaine.




Le sujet du roman tourne autour d'une tragédie : des adolescents d'une même famille noire meurent parce qu'ils ne savent pas nager.
S'ils ne savent pas nager , c'est que le fameux poids du racisme fait que les enfants noirs ont été si longtemps interdits de piscine , qu'ils en sont venus à penser qu'ils n'étaient pas faits pour la natation.
Tragédie qui permet d'en évoquer une autre, celle où un jour en 1949, des enfants noirs ont cru qu'ils pourraient eux aussi jouer dans les piscines.

La vieille femme noire, enfermée dans ses propres souvenirs et dans ceux, encore plus horribles, de ses parents, ne peut pas comprendre la façon de vivre de sa fille , avec des enfants sans père et de son petit fils qui risque d'aller vers la délinquance.

C'est un roman très fort, mais un peu trop démonstratif.



Lien : http://luocine.over-blog.com..
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