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4,39

sur 15042 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aurais voulu que ça ne s'arrête jamais.
J'aurais voulu la lecture de ce livre éternelle. Chaque soir, au moment du coucher, nous avions rendez-vous. Longtemps, j'en ai dégusté le contenu, ne lisant qu'un ou deux chapitres à la fois. Jamais plus car dès les premières lignes, j'ai compris que ce livre allait m'ensorceler. Il me plaisait tant, les mots et les images qu'il distillait étaient une sucrerie, une gourmandise, comme un caramel qu'on laisse lentement fondre au creux de sa bouche.

J'ai tout aimé dans cette histoire. Les personnages dont on enlève lentement les multiples couches ou vêtements qui les recouvrent pour mieux les dessiner. Les lieux si insolites et pourtant si porteurs de vie et de rencontres, comme les voies ferrées et les cimetières. Les multiples histoires de multiples personnages que l'on croise au cours d'une vie, petites gens qui portent les choses de la vie. Les sentiments et émotions dévoilés, suggérés ou profondément ancrés, amour haine amitié bonté sympathie empathie, rire et larmes.

🎶J'ai tant cherché à remonter jusqu'à la source du bonheur
À comprendre pourquoi soudain battait mon coeur
Oh oui ! j'ai tant cherché🎶
(Chanson d'Henri Salvador : J'ai tant rêvé)


Habit d'hiver, habit d'été... Couleurs sombres ou couleurs gaies... Violette Toussaint, gardienne de cimetière, sait parler des saisons, des saisons de la vie. de la sienne bien sûr mais aussi de celles des personnes qu'elle a croisées. de la sienne, elle garde la plus belle, celle couleur soleil et méditerranée, sa fille Léonine. Sa fille, sa joie de vivre, son amour, sa raison d'être... d'être et de disparaître car Léonine n'est plus. Mais Violette renaîtra car le printemps finit toujours par revenir...

J'ai quitté ce livre à regret, mais il est là, dans mon coeur et ma bibliothèque, bien au chaud. Il m'attend pour d'autres moments de rencontres : il est truffé de marque-pages pour des moments de grignotage gourmands, des passages à relire comme autant de bonbons assortis.
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Je me méfie toujours des livres avec autant d'avis positifs. J'ai peur d'être déçue. Mais ce roman est magnifique et bouleversant. Il est rempli de mélancolie et de lumière. je ne voulais pas qu'il s'arrête.
C'est un livre dont je me souviendrai longtemps .
Gros coup de coeur.
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Impossible de laisser faner ces phrases en couronnes d'émotions, de laisser flétrir ces éclatants pétales de mots, j'étais un des seuls à n'avoir pas changé l'eau des fleurs.
C'était le bouquet !
Je rends les âmes. Je laisse pris mes sentiments dans les lignes cristallines de cette auteure que j'ai découverte avec tant de plaisir.
Merci infiniment Valérie pour ce roman qui « comme un baiser en sucre glace nous offre à jamais un avant-gout des montagnes russes que l'avenir nous réserve. »
Violette m'a ému, effrayé, donné du cran, apaisé. Son courage est à la hauteur de sa dévotion.
J'ai pris du plaisir et ressenti de la peine à lire les épreuves de sa vie et celles de beaucoup d'autres, leurs miettes d'existence saupoudrées sur les stèles millésimées de leur destin.
Elle entretient son cimetière comme un jardin. C'est la gardienne.
Par vos mots, je suis tombé amoureux d'elle, comme Julien qui l'a croisée par hasard et qui depuis reviens la voir sans fin, sa vie en bazar.
J'ai aimé Irène aussi, qui oscille entre Paul-sagesse et Gabriel-passion, entre docilité et rébellion dans un crépuscule de vie et une aube de bonheur, ne sachant qu'aimer, l'exaltation ou la raison.
J'ai haï mais tenté de comprendre Philippe son mari volage au joli visage qui s'est perdu dans un virage.
Et puis il y a Sasha, son « Jiminy-cricket », Célia son retranchement dans les tourments. Ces gens-tendresse lui ont permis par instant de surmonter l'insurmontable, la perte de son enfant. Ce roman est multiple, tendre et cruel, jamais lacrymogène.
Par instant, j'ai songé qu'il y avait du « M. Delacourt » dans le style de « Mme Perrin ».

Souvent, malgré la présence de ses chats, je me suis, petite souris pelotonnée dans sa cuisine pour la voir évoluer dans le silence de sa douleur, avenante avec ses collègues, serviable avec les visiteurs de passage, méticuleuse avec ses clients défunts mais toujours déterminée à savoir comment et pourquoi.
De son jardin, j'en ai pris de la graine que je sèmerai doucement ou que je laisserai germer au gré de mes émotions.


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Ma femme avait adoré, alors je me méfiais… A tort ! J'ai fini par me laisser convaincre, et si je dois exprimer un regret, c'est celui de la dernière page, le regret que j'éprouve chaque fois que je termine un roman qui m'a fait passer un vrai bon moment. C'est tellement dommage quand ça s'arrête !

Pour le résumer en quelques mots, le livre trace le parcours d'apprentissage d'une anti-héroïne, une femme d'extraction modeste recelant des qualités humaines peu communes. Violette, née sous X, est une simple gardienne de cimetière. Bien que durement frappée par le destin, cette femme, décrite comme belle, structure sa résilience en changeant l'eau des fleurs, en cultivant son jardin, ou plus précisément – pour reprendre les mots de Candide il y a deux siècles et demi –, en cultivant notre jardin, car elle n'oublie jamais de partager.

Pour moi, l'essentiel du roman n'est pas dans le personnage de Violette. Je ne suis pas sensible à l'intention didactique, à la leçon de « positive attitude », au côté « feel good » mis en avant par certain(e)s.

Ce qui m'a séduit dans Changer l'eau des fleurs, un roman de presque six cents pages couvrant trois décennies, c'est son architecture symphonique. Telles des mélodies qui s'enchaînent, plusieurs fictions s'entrelacent presque naturellement, bouclant leur harmonie en un point unique, le petit cimetière champêtre veillé par Violette en Bourgogne.

Comme des violons pianissimo, le roman s'ouvre tout en douceur sur le quotidien de cette femme, dans son cimetière. Elle en cultive le jardin tout en récoltant, lors des enterrements, de petites anecdotes tendres, douces-amères, drôles. Après quelques dizaines de pages, on découvre qu'il y a eu un passé, un passé dense, pesant. On verra même qu'il est très lourd. Avant de s'installer au cimetière, où elle n'est pas arrivée par hasard vingt ans plus tôt, Violette avait été garde-barrière, en Lorraine, pendant onze ans. Le temps d'un couple, le temps d'une vie, le temps d'une mort…

Vers la moitié du livre, la tension monte. Entrée en jeu des cuivres. Des péripéties d'un autre genre émergent du passé et viennent se greffer autour des premières histoires. le roman devient noir. Quand un drame est survenu, on veut savoir : vengeance, négligence, accident, fatalité ? Il faudra attendre la fin pour connaître la vérité.

L'auteure, Valérie Perrin, connaît la région ; elle y a vécu. Scénariste de métier, collaboratrice de son mari Claude Lelouch, elle sait bâtir des histoires qui se tiennent. Je l'imagine partir de presque rien, observer un cimetière, imaginer des personnages, construire le synopsis, planter le semis de chaque aventure, puis laisser chacune d'elles se développer à l'instigation des personnages.

Parmi eux, certains retiennent l'attention, plus complexes qu'ils en ont l'air. Philippe Toussaint, un sale type, un très sale type, … et puis peut-être pas ! Sasha, un sage qui montre la voie à Violette. Gabriel, un grand avocat fort en gueule, calqué sur un modèle bien connu. Julien, un commissaire de police, sidéré de découvrir la vie cachée de sa mère décédée. Toutes et tous assument des amours atypiques, revendiquent leurs désirs, prennent leur jouissance.

Violette est la principale narratrice. Par moment, elle cède la parole ou la plume, car si certains aiment parler, d'autres préfèrent écrire, pour une confession, un souvenir, une déclaration. Et quand personne n'est là pour raconter, c'est l'auteure qui se glisse dans un rôle classique de narratrice.

Rien à redire sur l'écriture, juste, claire, conforme à celle ou celui qui s'exprime. L'émotion est souvent là. le livre se déguste tranquillement, rythmé par une petite centaine de chapitres courts, non chronologiques. Valérie Perrin s'est efforcée de leur donner à tous un titre, en puisant dans des poèmes, des chansons, des romans, des expressions populaires.

Changer l'eau des fleurs est un roman de facture classique, facile à lire. Même s'il ne révolutionne pas la littérature, je l'ai lu avec infiniment de plaisir et je reste très impressionné par les nombreuses qualités littéraires que j'y ai trouvées.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Beaucoup d'émotions dans ce roman bouleversant !
A travers ses personnages si attachants, Valérie Perrin écrit sur les petites et grandes choses de la vie, des choses simples, avec beaucoup de sensibilité.
Ce roman original, le cadre est un cimetière, se déguste et nous offre une belle leçon de vie.
De la gravité, de l'humour, une vraie intrigue, une écriture à la fois simple et poétique en font un roman marquant que l'on n'oubliera pas. J'ai beaucoup aimé !
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Violette est gardienne de cimetière. Elle fait de ce lieu de tristesse un immense jardin, semant des fleurs comme « des échelles vers le ciel ». Cette femme brisée se reconstruit, calme ce bruit qui tue au fond d'elle, ce vide.
La terre l'apaise ; les graines qu'elle sème, les fleurs récoltées, et surtout les rencontres presque magiques, la ressuscitent. Elle s'anime encore d'une étincelle de vie inespérée.
Sa vie fleurit à nouveau, en d'autres couleurs. L'absence devient une présence silencieuse, un murmure de plus en plus proche d'elle, de moins en moins déchirant.
Violette change l'eau des fleurs, elle change les larmes en mots, en gestes, en chemin. Et le chagrin devient fleur.

C'est un roman fort en émotion sans être larmoyant. Des mots qui apprivoisent le deuil, la solitude, les blessures.

Un roman avec une merveilleuse touche d'humour, de sensibilité et de poésie. C'est peut-être dans la mort qu'on parle le mieux de la vie.

Cette citation est pour moi l'une des perles de ce roman :
« Ma grand-mère m'a appris très tôt comment cueillir les étoiles : la nuit il suffit de poser une bassine d'eau au milieu de la cour pour les avoir à ses pieds. »
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Coup de coeur !

« Un hymne au merveilleux des choses simples ».
Cette phrase est la dernière de la quatrième de couverture.
Si je l'ai choisie pour débuter cette critique, c'est qu'elle résume à elle seule toute la magie de ce roman.
J'en ressors à regret, le sourire aux lèvres et des larmes d'émotion à fleur de paupières.
Que pourrais-je vous dire de Violette pour vous inciter à faire d'urgence sa connaissance ?
Que c'est une femme simple et honnête qui sait regarder, écouter, consoler, parles aux vivants et aux morts.
Violette est l'âme du cimetière de Brancion en Chalon dont elle à la garde,
une femme abimée par la vie, mais une figure du village, bienveillante et empathique.
J'ai suivi son quotidien, ses joies, ses peurs et peu à peu elle m'est devenue proche comme une ombre bienveillante.

Tout sonne juste dans ce roman, les caractères sont magnifiquement décrits,
les personnages secondaires aimables ou haïssables sont peints avec beaucoup de finesse.

Valérie Perrin signe un roman magnifique, de ceux, assez rares, que l'on n'oublie pas, qui laisse en nous un goût de bonheur même s'il est teinté de mélancolie.
Pour décrire aussi bien son héroïne, l'auteure doit bien la connaître et sûrement être son amie.
Et par la grâce de la littérature, Violette est aussi devenue la mienne.


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A la découverte de métiers oubliés, tel dans un journal télévisé de 13 heures, je fais la rencontre de Violette, garde-barrière. Déjà Violette, c'est pas commun, mais garde-barrière encore moins. Dans un patelin de la France profonde entre les Ardennes la Lorraine et le Jura, c'est dire le trou perdu et pommé, peut-être une des dernières barrières non automatiques de la SNCF. Et vous voulez mon ressentiment : qu'est-ce que ça doit être chiant comme boulot, attendre toute la journée les trains qui passent devant chez soi, sortir 3 minutes avant pour descendre cette foutue barrière. Mais comme toute belle (ou chiante) chose à une fin, cette barrière sera enfin automatisée.

Je passe volontairement les étapes intermédiaires, mais Violette passa ainsi de garde-barrière à garde-cimetière en Bourgogne. Ne s'appelle-t-elle pas d'ailleurs Violette Toussaint. Et oui, là aussi, un taf pas des plus joyeux. Et pourtant, c'est au sein des fleurs du cimetière de Brancion-en-Chalon que Violette va apprendre à vivre, au milieu du noir, des morts et des peines. Changer l'eau des fleurs, arracher les mauvaises herbes, faire pousser des chrysanthèmes et guider les vivants sur les tombes de leurs proches, voilà donc son nouveau boulot. Se reconstruire.

Si à chaque page de ce roman, je perçois de la tristesse, des mots l'âme des morts, l'âme d'un enfant mort, je ressens également beaucoup d'émotion, de bonté, de résilience. L'écriture est magnifique, une plume de deuil, et pourtant, c'est beau ! Un pur moment de poésie. J'ai été profondément ému par cette histoire, par l'humanité de Violette, par cette balade au milieu des tombes, des chats et des fleurs de Violette.
Touché, coulé, fané.
Des ténèbres à la lumière.
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« La mort commence lorsque plus personne ne peut rêver de vous. »

Violette est garde-cimetière depuis 20 ans. Son cimetière, elle le connait par coeur. Des dates aux noms inscrits sur les tombes, aux visiteurs qui arpentent les allées et qui trouvent un peu de réconfort en prenant le thé dans son modeste cabanon.
Son cimetière est loin d'être un lieu de tristesse et de désolation, Violette y veille, mieux elle y distille la beauté. Elle l'entretient, le bichonne avec l'aide des fossoyeurs Nono, Elvis et Gaston. S'ajoutent au tableau, les Frères Lucchini et le Père Cédric sans compter les nombreux chats perdus qui sont devenus les siens.
Violette a appris à porter le printemps sous sa veste d'hiver, à cultiver un jardin pour y faire pousser légumes et fleurs. Ne dit-on pas que « les fleurs sont des échelles pour les défunts » ?

Violette distille le bonheur et pourtant, la vie ne l'a pas épargnée, loin de là.
Malgré une enfance difficile, une fille que la fatalité lui a arrachée, un mari qui l'a abandonnée ou plutôt prolongé une de ses absences, elle a toujours composé avec la vie, toujours vu le beau côté des choses, rarement leur part d'ombre.
Son passé d'orpheline y est sans doute pour quelque chose. Après tout, on lui a toujours seriné que les enfants de l'assistance publique se contentent de peu.

Son mari, elle l'appellera toujours Philippe Toussaint, un patronyme hautement prémonitoire. le terme de mari, il n'y a pas droit. Et on la comprend ! Ce mari entre guillemets qui ne la regardait plus, la trompait et passait son temps sur sa moto.

Mais la roue finit toujours par tourner dans l'autre sens, c'est une question d'équilibre cosmique. Avec l'arrivée de Gabriel, Violette a rendez-vous avec son destin.

Plein de poésie et je tiens à préciser, sans mièvrerie aucune, ce magnifique roman se lit lentement pour savourer les innombrables saveurs que Valérie Perrin sait nous distiller au gré des belles citations qui débutent chaque chapitre. Il m'est souvent arrivé de m'arrêter en m'exclamant : que c'est beau ! Et croyez-moi, je suis loin d'être une romantique, préférant le rythme effréné des thrillers aux romans emplis de douceur.
Valérie Perrin est une conteuse hors pair qui mérite sa réputation de phénomène littéraire. J'avais beaucoup aimé Les oubliés du dimanche, j'ai adoré Changez l'eau des fleurs.
Récemment interviewée, Valérie Perrin a affirmé avoir toujours une boucle à boucler dans chaque roman. Son métier de scénariste n'y est pas étranger. Une brique de 672 pages qu'on ne sent pas passer. On quitte d'ailleurs avec regret l'attachante Violette et son cimetière fleuri.
Je recommande vivement cette perle de pur bonheur qui met du baume au coeur.
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Tout a été dit sur ce livre. Il est grandiose. Il vous arrache plusieurs fois des larmes ....ce roman fait partie de cette catégorie de livres, qu'on dévore et qu'on redoute de finir. L'histoire de violette va trotter un bon moment dans ma tête . Comment oublier cette femme ... En fait comment expliquer une histoire qui vous prend tellement aux tripes...lisez le !!
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