Au premier abord,
L'étrangleur de Cater Street m'a fait penser à Orgueil et Préjugés.
Plus de 50 pages plus tard, un meurtre et l'arrivée de l'inspecteur Pitt me fait penser que les choses sérieuses vont commencer.
Finalement, après cet événement, cela m'a fait penser à Orgueil et préjugés avec des meurtres comme thème pour conversations de salon ou entre gentlemen.
Des conversations, il y en a...beaucoup, tout le temps, des petites, des moyennes, des redondantes, des superficielles mais aussi utiles pour l'enquête ou pour découvrir avec Charlotte l'envers de son décor quotidien.
Pour l'intrigue en elle-même, rien d'exceptionnel. Charlotte se pose des questions mais ne joue pas vraiment un grand rôle pour la résolution de l'enquête.
Plus surprenant, l'inspecteur Pitt non plus.
C'est bien lui qui en est en charge mais nous ne le suivons pas dans ses avancées, ses doutes.
Nous ne savons de cette enquête que ce qu'il dit à Charlotte.
Finalement, cette histoire de meurtre m'a semblée bien secondaire, sa fin prévisible et son meurtrier sans trop de surprise.
Alors, pourquoi cet élan pour continuer ma lecture jour après jour ? Pourquoi cette facilité à ouvrir ce livre et ce plaisir à le faire ?
Parce que j'aime bien cet univers bourgeois et guindé de l'Angleterre du XIXe siècle. Tellement rigide qu'il en devient ridicule et donc drôle.
Drôle pour une femme du XXIe siècle, beaucoup moins pour celles de cette époque qui ne pouvaient souhaiter qu'une chose : faire un bon mariage.
Exit les hommes d'un milieu social inférieur ou les lectures traitant de thèmes sérieux comme la géopolitique par exemple.
Autre point positif, j'ai été touchée par le personnage de Charlotte.
Jeune femme impulsive, son fort caractère est souvent abordé par sa famille comme un "sabordage" social, une inconvenance, et même une "honte".
Qu'elle puisse un jour se marier est un tracas et semble compromis car qui voudrait d'une femme qui dit ce qu'elle pense ?
Enfin, beaucoup de dialogue dans ce livre, certes mais j'apprécie cette manière de faire avancer l'histoire que je trouve plus vivante.
Un peu plus d'action aurait été néanmoins apprécié aussi.
L'étrangleur de Cater Street n'est donc pas, pour moi, uniquement un roman policier puisque l'intrigue me semble assez secondaire.
C'est plutôt un moyen pour l'auteure de nous dévoiler les carcans sociaux que portaient les femmes de "bonne famille" du XIXe siècles, les inégalités hommes/femmes et de mettre en comparaison ce monde avec son opposé : les quartiers pauvres.
Ce roman n'a donc pas complètement répondu à mon attente mais a été une découverte très intéressante et me donne envie de continuer dans la série.