Des jeunes filles sont retrouvées mortes dans Cater Street. Lorsque Lily, la bonne des Ellison, est tuée à son tour, toute la famille est directement touchée par ces drames, et les hommes de la maison sont soupçonnés par l'inspecteur Pitt.
Je ne sais pas du tout comment aborder cette chronique ! Je n'arrive pas à l'organiser, donc vous allez avoir mes impressions pêle-mêle. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que je ne m'attendais pas à avoir tant de points de vue différents. Je pensais rester avec Charlotte et l'inspecteur Pitt, puisque la saga porte leur nom, mais en réalité, ce premier tome met en scène leur rencontre. Charlotte est encore une jeune femme qui vit sous le toit de ses parents, dont la soeur aînée, Sarah, est mariée mais dont la cadette, Emily, est encore célibataire, comme elle. On suit tour à tour presque tous les personnages : Dominic (le mari de Sarah), Caroline (la mère), Emily, Sarah… Et bien sûr le futur couple. Vu le titre de la série, il n'y a pas trop de surprise dans ce premier tome, on se doute bien que Charlotte et l'inspecteur vont finir par convoler. Néanmoins, leur relation est bien menée, c'est très réaliste. C'est le cas d'ailleurs de toutes les relations. On est plongés en plein drame familial. Les meurtres de Cater Street vont réveiller des conflits en sommeil et changer à jamais cette famille bourgeoise londonienne. J'ai apprécié tous les personnages « à leur juste valeur » je pense. J'ai évidemment beaucoup de sympathie pour Charlotte et Thomas (même si on ignore son prénom dans ce roman), et le majordome, Maddock, m'a plu aussi (je crois que depuis Carson dans Downton Abbey, j'aime beaucoup la figure du majordome).
Je ne m'attendais pas non plus à cet équilibre en l'histoire d'une famille forcée d'évoluer et l'enquête policière, disséminée dans tous les recoins du livre. Elle n'est pas centralisée, c'est-à-dire que chaque personnage que l'on suit va remarquer des détails, qui sont autant d'indices destinés à mettre le lecteur sur la piste, ou à l'égarer, car douter de son entourage entraîne la mise à jour de secrets dont on ignore s'ils ont à voir avec les meurtres, mais qui changent l'histoire de famille et dynamisent le récit de toute façon. Si vous aimez les intrigues familiales sans trop de policier, c'est parfait. Je ne sais pas si c'est frustrant pour les fans de polar, je ne pense pas car la fin est assez magistrale (mais un peu rapide à mon goût), tout à fait inattendue pour ma part. le dénouement de l'enquête est vraiment surprenant et intéressant.
L'écriture est entraînante, ça se lit tout seul ! Certes, ce premier tome n'est pas très gros (un peu plus de 300 pages je crois), mais je ne pensais pas le lire si vite. On est souvent dans les pensées des personnages, ce qui permet une immersion rapide et totale dans la famille Ellison. Mon gros regret, c'est le peu de descriptions. On a quelques phrases qui nous aident à nous imaginer le Londres de la deuxième partie du XIXème siècle, mais c'est insuffisant pour moi. On nous parle un peu de vêtements, on mentionne l'utilisation du gaz dans les ménages, on voit le brouillard, et ça s'arrête à peu près là. Je vais me faire des ennemis, mais sur cet aspect-là, j'ai trouvé Un intérêt pour les morts d'
Ann Granger bien plus développé et mieux écrit. Néanmoins,
Anne Perry a vraiment une écriture agréable et certains passages ont réussi à me prendre à la gorge et à embuer mes yeux (notamment un évènement à la fin qui m'a bouleversée bien plus que ce que je pensais).
Voilà, je pense que je vais m'arrêter là. Cette première lecture est une réussite et je suis impatiente de lire d'autres romans de cette saga, mais je compte aussi en lire d'autres. J'ai déjà
Avant la tourmente (premier tome de la série Joseph et Matthew Reavley) et
À l'ombre de la guillotine (premier tome de la série Célie) dans ma PAL, et je compte acheter bientôt
Un étranger dans le miroir (premier tome de la série William Monk) et
le mystère de Callander Square (deuxième tome de la saga Charlotte et Thomas Pitt).
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