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Titre : Ermites dans la Taïga
Auteur : Vassili Peskov
Genre : Témoignage
Bonjour,
Je viens de finir ce livre, cette histoire me laisse un sentiment difficile à expliquer.
J'ai eu ce livre, je ne sais plus comment quelqu'un me l'a donnée, sans première de couverture, ni résumé. Un livre tout marron avec en lettre dorée le nom de l'auteur et le titre. de nature curieuse, je l'ai gardé dans ma PAL depuis presque dix ans en me disant que je lirais un jour.
Je lis de tout avec une préférence pour le fantastique. Ici, c'est une histoire vraie qui pourtant frise avec la fiction. Comment à un moment dans sa vie, on peut se dire tien, je me retire de la société et de tout ce qui en vient. Comment on peut se couper du monde à ce point ?
L'histoire des Lykov des vieux croyants qui se sont retirés du monde en 1945 et ont décidé de vivre à l'écart dans la forêt sibérienne avec tous les aléas que cela engendre.
D'une famille de six personnes (le père, la mère, deux fils et deux filles) il ne restera à la fin que la plus jeune des filles. le journaliste raconte sa rencontre avec cette famille, il n'a rencontré que le père et la plus jeune fille, les autres étant déjà éteints avant son arrivée. Quelques photos viennent illustrer leur vie au quotidien. Les descriptions de leur environnement et l'aide que leur apportent les géologues qui les ont découverts améliore les conditions de vie des Lykov. Des personnes attachantes, mais un patriarche têtu même dans son dernier souffle. La jeune Agafia tient de son père et refusera de revenir à la civilisation. Elle n'est pas faite pour ce monde, née dans la Taïga, elle y restera envers et contre tous « p'tit papa n'a pas béni mon départ ».
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Etonnante histoire que celle de cette drôle de famille d'"ermites" dans une région vide de toute habitation, et dans une extrême pauvreté matérielle.
Depuis 1938 en effet, une famille de " vieux-croyants" s'est retirée du monde, a construit sa cabane, élevé quatre enfants en pleine nature, fait pousser des légumes et chassé pour sa survie.
En 1978, des géologues ont repéré leur maison au milieu de rien, et se sont intéressés à ces Robinsons.
La plus jeune des filles, Agafia, a tenté d'approcher le monde mais s'en est éloignée. Vit-elle encore aujourd'hui? En tout cas Vassili Peskov nous livre ici le quotidien de ces personnages ,humains, lettrés, et extrêmement pieux. Leur foi mène leur vie. Je me suis vraiment attachée à eux
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Ce livre m'avait été recommandé par un ami et je l'en remercie. Il est vraiment bluffant! On découvre la vie à l'isba des Lykov. Suite à un schisme religiquex (ou devrais-je ire le schisme religieux qui s'est déroulé en Russie il y a déjà bien longtemps!), une communauté s'est retirée du monde séculier. Karp est ses enfants (son épouse décède avant l'arrivée des géologues) mènent une existence ascétique et éloignée de toute technologie. Un récit touchant et palpitant. Agafia est une personne attachante et on espère que sa fin de vie lui fut douce...
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elle pense à la mort comme à une sorte de passage et non une fin en soi.
elle remarque fort justement que les semences apportées il y a bien
des années, comme des pierres précieuses, n'ont jamais subi la
dégénérescence (cf. kokopelli et nos plantes hybrides, trangéniques etc)
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J'ignore pourquoi ce titre m'est revenu en mémoire, au point de l'emprunter (et directement à la bibliothèque, sans qu'il soit au 'magasin'!)(avec des commentaires au crayon, et des mots en russe), ah si peut-être une émission à la radio, parlant d'une 'suite'? (je-la-veux)(chez Babel, paru en 2013, titré Des nouvelles d'Agafia, ermite dans la taïga)


En attendant, voici l'histoire incroyable:
S'imaginer le fin fond de la Sibérie (du sud, mais quand même...). Là, en 1978 furent 'découverts' les Lykov, le père, deux fils, deux filles, vivant dans des isbas isolées, depuis des décennies. Coupés de la civilisation, et vivant selon les rites des vieux-croyants. Un schisme datant de trois siècles.


"Les Lykov appartiennent à une confrérie de sans-prêtres gouvernée par le principe de l'auto-exclusion. Depuis Pierre cela impliquait le refus du tsar, des lois gouvernementales, de l'argent, du service militaire, des passeports et de tous les papiers officiels. Pour observer ce principe, il fallait se cacher et vivre sans contact avec le monde. Dans un pays aux espaces aussi vastes, c'était réalisable."


Vassili Peskov est journaliste, et, mis au courant de l'existence des ces gens, il leur rend visite régulièrement, accompagnant une équipe de géologues. Petit à petit l'on découvre comment ils vivent, leurs réactions face à notre monde. La plus jeune fille, née en 1944, reste seule, refusant de quitter son coin pour aller vivre dans le 'siècle'.
C'est absolument passionnant, les Lykov sont fidèles à leurs valeurs, et les gens de l'extérieur ont un comportement d'aide respectueuse. Agafia est une personne qui évolue, et fort attachante.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Histoire d'une amitié, reportage délicat... Les feuillets retracent l'histoire d'Agafia Lykov, et de son père Karp, ermites quelques part aux confins de la Russie et de la Mongolie.
L'auteur, journaliste, tisse avec eux un lien pérenne depuis les années 1980 et nous les présente avec pudeur.
Une histoire fascinante...
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Un journaliste moscovite, à la fin des années 70, apprend par un de ses amis géologue l' existence d'une famille de chrétiens perdus au milieu de la taïga sibérienne. Intéressé par l'histoire de ces drôles d'ermites dévots, il décide de les rencontrer et par ma même de les raconter.

Son ami, le géologue, installé dans une base de la taïga sibérienne à environ 15km du lieu d'habitation de la famille, est un des très peu nombreux personnages à cotoyer parcimonieusement la famille en autarcie complète. Elle possède deux "isba" situées à 2000 m d'alitude en pleine taïga sibérienne.

Au fil de ses visites, le journaliste apprend à connaître les différents membres de la famille mais surtout le père et la plus jeune des filles, seuls survivants des hivers très rudes. Il peaufine alors avec finesse, psychologie, respect et beaucoup de curisioté les portraits de ces "vieux- chrétiens" de la Taïga qui cherchent à tout prix à éviter "le siècle" et ce depuis les années 40. Il raconte les relations qu'il noue peu à peu avec la petite famille, mais aussi leur quotidien, leurs difficultés, leur courage, leur foi mais parfois aussi leur obscurantisme toujours avec le respect qui leur est du.

Un document bouleversant sur l'autarcie, la solitude, le refus de la modernité, la foi à travers la vie de ces anachorètes de la taïga sibérienne.
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« Ermites dans la taïga » ; Vassili Peskov (Babel Actes Sud 290p)
Récit étrange, intéressant, émouvant, et qui a provoqué en moi des ressentis divers.
Au début des années 80, l'auteur, journaliste assez bien installé dans la presse officielle de l'URSS, est contacté par un ami qui fait partie d'un groupe de géologues en mission de longue durée dans un coin des plus reculés de la taïga sibérienne. Ceux-ci sont entrés en contact avec une famille qui vit là, retirée du monde, coupée de quasiment tout contact humain depuis…1945.
Vassili Peskov décide d'aller à la rencontre de ces ermites, de découvrir leur mode de vie et leurs motivations. Avec l'appui logistique (matériel, humain, aérien) des géologues et donc des autorités locales, il va y retourner pour de courts séjours, d'année en année, donnant des reportages pour le journal dont il est le correspondant. Ce livre en est une synthèse. Lorsqu'il fait la connaissance des Lykov, ne survivent plus que l'ancêtre octogénaire, Karp, et sa fille Agafia, âgée d'une quarantaine d'années. C'est par eux qu'il découvrira l'histoire de la famille (la vieille mère, une soeur et deux frères, tous décédés il y a quelques années), et de leurs ancêtres. Une épopée qui prend sa source au XVIIème siècle, sous le règne du tsar Alexis puis de son fils Pierre 1er. Cette période de schismes religieux poussa certains « vieux croyants » à se couper du monde, à refuser les nouvelles règles et les nouveaux usages, et toute forme d'autorité venant du « siècle », perçus comme péchés profonds. de décennie en décennie, les exilés se retirèrent de plus en plus loin de la civilisation, s'enfermant en communautés de plus en plus restreintes, dans une piété fixée et rigoriste, bien pire que celle des mormons. Les Lykov en sont les derniers survivants.
Alors oui il y a un côté Robinson volontaires, une osmose avec une nature d'une extrême dureté, une mise au défi de tout progrès. Sans rentrer dans les détails de la vie quotidienne des deux survivants (rigoureusement décrits et qui font une grande part de l'intérêt du livre), de leur accroche irréductible à un mode de vie quasi inébranlable, aux modalités de leur foi archaïque et sectaire (4 ou 5 heures de prières par jour), on sent qu'ils souffrent en même temps du manque terrible de contacts humains, et qu'ils finissent par ne survivre que grâce à l'aide matérielle ponctuelle, discrète et respectueuse des géologues, et donc d'un « siècle » qu'il refusent, et pas que pour de mauvaises raisons. Et c'est surtout le portrait d'une femme extraordinairement attachante, d'un courage inouï, d'une force de caractère exceptionnelle, alliée à une humanité qui n'a que bien trop peu d'occasions de s'exprimer. Agafia, tout en s'accrochant, à ses croyances, accepte et en même temps se bat un peu contre « petit papa » pour renouer avec d'autres humains, malgré les difficultés pour s'émanciper un tant soit peu de l'autorité patriarcale ! Elle s'y épanouit pourtant, d'une certaine manière, y trouvant sans doute un nouvel équilibre. Mais même la mort du père ne la fera pas changer d'objectif, car « ça m'est interdit. » Il reste que ce choix de vie fait aussi écho, chez moi, à un choix délibéré d'enfermement, comme le fait de décider librement de se voiler, provoquant à la lecture un mélange d'admiration et d'une certaine tristesse.
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En 1978, des géologues en mission dans la taïga, au sud de la Sibérie, à 200 km environ de la frontière mongole, repèrent depuis leur hélicoptère quelque chose qui ressemble fort à un potager à un endroit qui pourtant est officiellement vide d'hommes. Là ils font la découverte d'une famille de cinq personnes, le père et ses quatre enfants âgés de 56 à 33 ans et qui vivent coupés du monde depuis 40 ans. Les deux cadets n'ont jamais rencontré d'autres personnes que leurs parents et frère et soeur.

Les Lykov sont des vieux croyants qui se sont éloignés du "siècle" pour pouvoir vivre leur religion à leur convenance. En 1653 le tsar Alexis et le patriarche Nikon réforment l'Eglise orthodoxe pour retourner vers les textes originels qui avaient parfois été mal traduits ou recopiés. Cette réforme provoque un schisme, le raskol. Ceux qui refusent de modifier leurs pratiques sont les vieux croyants. A la mort du tsar Alexis (1676), son successeur Pierre le Grand décide de les taxer doublement. Certains prennent alors la forêt pour échapper à cette imposition. Trois siècles plus tard les Lykov, qui vivaient déjà dans un endroit guère passant, s'éloignent encore plus de la civilisation au point de ne plus croiser de personne étrangère à leur famille pendant 40 ans.

Vassili Peskov est grand reporter à la Komsomolskaïa Pravda. En 1982 il apprend l'existence des Lykov et leur rend visite. A ce moment là la famille ne se compose plus que du père et de la fille cadette, Agafia. Les trois autres enfants sont morts l'hiver précédent. Vassili Peskov s'attache à ces deux personnages et revient régulièrement les voir, environ une fois par an. Ce sont ces rencontres sur dix ans -le récit s'arrête en 1991- que raconte Ermites dans la taïga. L'ouvrage est illustré de quelques photos des ermites et de leur cadre de vie.

Vassili Peskov présente les conditions de vie en totale autarcie de ces fascinants Robinson. du monde ils n'ont emmené avec eux que quelques outils de métal, en bien mauvais état 40 ans plus tard. Tout le reste est fabriqué par leurs soins : seaux en écorce de bouleau, vêtements de chanvre cultivé sur place. La nourriture est fournie par le potager (essentiellement des pommes de terre), ramassée dans la forêt, pêchée dans le torrent. Des fosses-pièges permettent à l'occasion d'attraper du gibier. L'alimentation est l'objet d'un travail et d'un soucis permanents, la situation toujours précaire. La mère est morte de faim en 1961. Pour la nourriture spirituelle, cinq heures de prière par jour.

Leurs retrouvailles avec les hommes va modifier la vie des Lykov. Ils vont accepter d'utiliser certains biens produits à l'extérieur : tissu, ustensiles de cuisine. Ils vont cultiver de nouveaux légumes (carottes), élever des animaux. S'ils prennent plaisir à fréquenter à l'occasion (l'ermitage est inaccessible pendant plus de la moitié de l'année, à cause de la neige) des gens de l'extérieur, ils ne renoncent pas à leur vie isolée ni à leurs convictions religieuses.

Je n'en dis pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir cette aventure fantastique qui m'a fascinée. Si le vieux est pas mal un tyran domestique, sa fille est plus attachante avec sa capacité à évoluer et je m'en vais la retrouver bien vite dans Des nouvelles d'Agafia.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Quelle histoire incroyable ! En 1978, une équipe de géologues russes trouve au milieu de la Taïga, à plus de cent kilomètres de toute habitation, une famille entière, vivant en autarcie complète, sans avoir vu aucun autre être humain depuis 1945 ! Soit 33 ans ! le père (80 ans) vit seul avec ses quatre enfants (deux garçons et deux filles) dont la plus jeune, Agafia, est née en 1944 (elle a donc 34 ans). La mère est morte en 1961 et les enfants n'ont aucune connaissance du monde civilisé. Ils ne savent même pas que des voitures existent, des trains, des téléphones, des télévisions, etc. Ils parlent un russe vieillot parsemé de mots anciens que les géologues ont parfois du mal à comprendre. Ils sont ultra religieux, animés d'une foi orthodoxe d'un autre temps.

Qui donc sont ces gens qui vivent uniquement de leur maigre culture (de la pomme de terre surtout) et de ce que la seule forêt peut offrir, au milieu d'une nature hostile, montagneuse, inhospitalière, très froide et où la neige recouvre le sol pendant neuf mois de l'année ?
Ils sont ce qu'on appelle en Russie des « vieux croyants ». Un peu d'Histoire (brève). En 1653, le Tsar Alexis et le patriarche Nikon décidèrent de renforcer la foi orthodoxe. Pour cela, ils font collecter les textes les plus anciens de la religion écrit en grec et les font retraduire pour revenir aux sources et les purger des erreurs accumulées au cours des siècles. Une très forte opposition s'éleva alors contre ce qui était devenu des traditions séculaires et indépassables. Mais que sont donc ces changements voulus par Alexis et Nikon ? Des broutilles ! Les processions ne doivent plus se faire dans le sens du soleil mais à l'envers, il faut désormais doubler et non tripler l'alléluia, une prosternation doit se fait à hauteur de la ceinture et non à terre, il faut se signer avec trois doigts et non deux, etc.
Et sur l'opposition au changement va se créer un schisme (le raskol) et ceux qui rejetèrent la réforme s'appelleront désormais les « vieux croyants », dont certains (les plus fanatiques) choisirent de se retirer du siècle, de se cacher et de vivre entre eux. Bien sûr, ils sont soumis à de multiples tracasseries, exil et persécution de la part du pouvoir central bientôt remplacé par le fils d'Alexis, le tsar Pierre le Grand.

Cette famille recluse est une famille de « vieux croyants » qui (le père et la mère) toujours plus loin décidèrent avec leurs enfants en bas âge de se retirer du monde pour préserver leur foi.

Ce livre est passionnant et à plus d'un titre. Il nous plonge dans le mode de vie d'une famille dépourvue de quasiment tout. Une vielle masure, une seule pièce, pas de fenêtre, les pieds nus l'été (voire l'hiver pour les garçons), des vieux vêtements rapiécés en toile de sac, et une foi religieuse omniprésente où l'ennemi juré reste l'antéchrist : le tsar Pierre le Grand ou le patriarche Nikon. le monde s'est arrêté au XVIIème siècle. Fascinant.

Pour ceux qui aiment la rencontre (souvent émouvante) avec des êtres exceptionnels, hors du temps, il faut impérativement lire ce livre. Et je suis resté stupéfait ensuite en faisant une recherche sur Internet d'apprendre qu'Agafia, la plus jeune, née en 1944, dernière survivante de la famille, vit toujours seule au même endroit (mais dans une isba reconstruite par des gens qui se sont pris d'affection pour elle), au milieu de rien, au coeur de la Taïga et de son froid glacial. Incroyable.
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