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Citations sur Le gardeur de troupeaux (66)

Lorsque reviendra le printemps…


Lorsque reviendra le printemps
peut-être ne me trouvera-t-il plus en ce monde.
J’aimerais maintenant pouvoir croire que le printemps est
un être humain afin de pouvoir supposer qu’il pleurerait
en voyant qu’il a perdu son unique ami.
Mais le printemps n’est même pas une chose : c’est une
façon de parler.
Ni les fleurs ne reviennent, ni les feuilles vertes.
Il y a de nouvelles fleurs, de nouvelles feuilles vertes.
Il y a d’autres jours suaves.
Rien ne revient, rien ne se répète, parce que tout est réel.

/Traduction : Armand Guibert
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                   XXVIII


                  Extrait 3

Il faut ignorer ce que sont les fleurs, les pierres et les fleuves,
pour parler de leurs sentiments.
Parler de l’âme des pierres, des fleurs, des fleuves,
c’est parler de soi-même et de ses fausses pensées.

Grâce à Dieu les pierres ne sont que des pierres
et les fleuves ne sont que des fleuves,
et les fleurs tout bonnement des fleurs.
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                   XXVIII


                  Extrait 2

Parce que les poètes disent que les fleurs ont des sensations,
que les pierres ont une âme
et que les fleuves se pâment au clair de lune.

Mais les fleurs, si elles sentaient ,ne seraient pas des fleurs,
elles seraient des personnes ;
et si les pierres avaient une âme, elles seraient des choses
  vivantes, et non des pierres ;
et si les fleuves se pâmaient au clair de lune,
ils seraient des hommes malades.
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                   XXVIII


                  Extrait 1

J’ai lu aujourd’hui près de deux pages
du livre d’un poète mystique
et j’ai ri comme qui a beaucoup pleuré.

Les poètes mystiques sont des philosophes malades,
et les philosophes sont des hommes fous.
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                   XXVII


                 Extrait 1

Seule la nature est divine, et elle n’est pas divine...

Si je parle d’elle comme d’un être,
c’est que pour parler d’elle j’ai besoin de recourir au
  langage des hommes
qui donne aux choses la personnalité
et aux choses impose un nom.
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                   XXVI


                 Extrait 2

De la beauté, une fleur par hasard en aurait-elle ?
Un fruit, aurait-il par hasard de la beauté ?
Non : ils ont couleur et forme
et existence tout simplement.
La beauté est le nom de quelque chose qui n’existe pas
et que je donne aux choses en échange du plaisir qu’elles
  me donnent.
Cela ne signifie rien.
Pourquoi dis-je donc des choses : elles sont belles ?

Oui, même moi, qui ne vis que de vivre,
invisibles, viennent me rejoindre les mensonges des hommes
devant les choses,
devant les choses qui se contentent d’exister.

Qu’il est difficile d’être soi et de ne voir que le visible !
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                   XXVI


                  Extrait 1

Parfois, en certains jours de lumière parfaite et exacte,
où les choses ont toute la réalité dont elles portent le pouvoir,
je me demande à moi-même tout doucement
pourquoi j’ai moi aussi la faiblesse d’attribuer
aux choses de la beauté.
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                   XXIV


Ce que nous voyons des choses, ce sont les choses.
Pourquoi verrions-nous une chose s’il y en avait une autre ?
Pourquoi le fait de voir et d’entendre serait-il illusion,
si voir et entendre c’est vraiment voir et entendre ?

L’essentiel c’est qu’on sache voir,
qu’on sache voir sans se mettre à penser,
qu’on sache voir lorsque l’on voit
sans même penser lorsque l’on voit
ni voir lorsque l’on pense.

Mais cela (pauvres de nous qui nous affublons d’une âme !),
cela exige une étude profonde,
tout un apprentissage de science à désapprendre
et une claustration dans la liberté de ce couvent
dont les poètes décrivent les étoiles comme les nonnes
  éternelles
et les fleurs comme les pénitentes aussi éphémères que
  convaincues
mais où les étoiles ne sont à la fin que des étoiles
et les fleurs que des fleurs,
ce pourquoi nous les appelons étoiles et fleurs.
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                   XXII


Tel un homme qui par un jour d’été ouvre la porte de sa maison
et qui de tout son visage est à l’affût de la chaleur des champs,
il advient que tout à coup la Nature me frappe de plein fouet
au visage de mes sens,
et moi, j’en garde trouble et confusion,
essayant de comprendre
je ne sais quoi ni comme...

Mais qui donc a voulu que je cherche à comprendre ?
Qui donc m’a dit qu’il y avait quelque chose à comprendre ?

Lorsque l’été passe sur mon visage
la main légère et chaude de sa brise,
je n’ai qu’à éprouver du plaisir de ce qu’elle soit la brise
ou à éprouver du déplaisir de ce qu’elle soit chaude,
et, de quelque manière que je l’éprouve,
c’est ainsi, puisqu’ainsi je l’éprouve, qu’il est de mon devoir
  de l’éprouver.
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                   XX


Le Tage est plus beau que la rivière qui traverse mon village,


Le Tage porte de grands navires
et à ce jour il y navigue encore,
pour ceux qui voient partout ce qui n’y est pas,
le souvenir des nefs anciennes.

Le Tage descend d’Espagne
et le Tag se jette dans la mer au Portugal.
Tout le monde sait çà.
Mais bien peu savent quelle est la rivière de mon village
et où elle va
et d’où elle vient.
Et par là même, parce qu’elle appartient à moins de monde,
elle est plus libre et plus grande, la rivière de mon village.
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