AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le gardeur de troupeaux (66)

(...)
Une fois j'aimai, et je crus qu'on m'aimerait,
mais je ne fus pas aimé.
Je ne fus pas aimé pour l'unique et grande raison
que cela ne devait pas être.

Je me consolai en retournant au soleil et à la pluie
et en m'asseyant de nouveau à la porte de ma maison.
Les champs, tout bien compté, ne sont pas aussi verts pour ceux qui sont aimés
que pour ceux qui ne le sont pas.
Sentir, c'est être inattentif.
Commenter  J’apprécie          340
Je porte dans mon coeur
comme dans un coffre impossible à fermer tant il est plein,
tous les lieux que j'ai hantés,
tous les ports où j'ai abordé,
tous les paysages que j'ai vus par des fenêtres ou des hublots,
ou des dunettes, en rêvant,
et tout cela, qui n'est pas peu, est infime au regard de mon désir.
POESIES D'ALVARO DE CAMPOS
Commenter  J’apprécie          270
(...) c'était le 8 mars 1914 - je m'approchai d'une commode haute et, prenant un papier, je me mis à écrire, debout, comme je le fais toutes les fois que je le puis. Et j'écrivis trente et quelques poésies, en une espèce d'extase dont je ne saurais définir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie, et jamais je n'en pourrai connaître de semblable. Je partis d'un titre : Le Gardeur de troupeaux. Et ce qui suivit fut l'apparition en moi de quelqu'un à qui je ne tardai pas à donner le nom d'Alberto Caeiro. Excusez l'absurdité de l'expression : il m'était apparu mon maître. Telle fut la sensation immédiate que j'éprouvai.
Commenter  J’apprécie          220
Que ne suis-je la poussière du chemin,
les pauvres me foulant sous leurs pieds...

Que ne suis-je les fleuves qui coulent,
avec les lavandières sur ma berge...

Que ne suis-je les saules au bord du fleuve,
n'ayant que le ciel sur ma tête et l'eau à mes pieds...

Que ne suis-je l'âne du meunier,
lequel me battrait tout en ayant pour moi de l'affection...

Plutôt cela plutôt qu'être celui qui traverse l'existence
en regardant derrière soi et la peine au coeur...
Commenter  J’apprécie          210
Je suis un gardeur de troupeaux.
Le troupeau, ce sont mes pensées.
Et mes pensées sont toutes sensations.
Je pense avec les yeux et avec les oreilles
Et avec les mains et les pieds
Et avec le nez et la bouche.

Penser une fleur, c'est la voir et la respirer
Et manger un fruit c'est en savoir le sens.

C'est pourquoi lorsque par un jour de chaleur
Je me sens triste d'en jouir à ce point,
Et que je m'étends de tout mon long dans l'herbe,
Et que je ferme mes yeux brûlants,
Je sens mon corps entier étendu dans la réalité,
Je connais la vérité et suis heureux.
Commenter  J’apprécie          182
Ce n'est pas tous les jours qu'il fait soleil,
Et la pluie, quand elle manque beaucoup, on la demande.
C'est pourquoi je prends le malheur avec le bonheur
Naturellement, comme qui ne s'étonne point
Qu'il y ait montagnes et plaines,
Ainsi qu'herbes et rochers...
Commenter  J’apprécie          172
Le Gardeur de Troupeaux

Je n’ai jamais gardé de troupeaux,
Mais c’est vraiment tout comme.
Mon âme ressemble à un berger,
Elle connaît le vent et le soleil
Et marche la main dans la main avec les Saisons,
Poursuivant son chemin et regardant.
Toute la Paix de la Nature sans les hommes
Vient s’asseoir auprès de moi.
Mais je suis triste comme l’est un coucher de soleil
Pour notre imagination,
Lorsqu’au fond de la plaine le temps fraîchit
Et que l’on sent la nuit entrer.
Commenter  J’apprécie          170
Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.
ALVARO DE CAMPOS
Commenter  J’apprécie          170
Navire qui pars pour des terres lointaines,
comment se fait-il qu'à l'inverse des autres
tu ne me laisses, en partant, aucun regret?
C'est que, dès que je ne te vois plus, tu cesses d'exister.
Et, s'il est des gens pour regretter ce qui n'existe pas,
il n'est chose au monde dont j'éprouve un tel regret;
ce n'est pas le navire, mais nous-mêmes, que nous regrettons.
Commenter  J’apprécie          170
Je veux finir parmi les roses, parce que je les ai aimées dans mon enfance.
Les chrysanthèmes venus par la suite, je les ai effeuillés à froid.
Parlez peu, tout doucement.
Que je n'entende pas, surtout avec la pensée.
Ce que j'ai voulu? J'ai les mains vides,
douloureusement crispées sur la courtepointe éloignée.
Qu'ai-je pensé? J'ai la bouche sèche, abstraite.
Qu'ai-je vécu? Il serait si bon de dormir!
POESIES D'ALVARO DE CAMPOS
Commenter  J’apprécie          150






    Lecteurs (120) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1224 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}