AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9780143126461
304 pages
Penguin (29/09/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
From master language creator David J. Peterson comes a creative guide to language construction for sci-fi and fantasy fans, writers, game creators, and language lovers. Peterson offers a captivating overview of language creation, covering its history from Tolkien’s creations and Klingon to today’s thriving global community of conlangers. He provides the essential tools necessary for inventing and evolving new languages, using examples from a variety of languages inc... >Voir plus
Que lire après The Art of Language InventionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je sais, la couverture fait peur, avec ses signes cabalistiques qui vous sautent aux yeux sans prévenir. Pourtant, ça serait dommage de s'enfuir si vite, parce que ce livre est une mine d'informations, et présentée avec beaucoup d'humour, ce qui ne gâche rien.
L'auteur ne vous est probablement pas inconnu. Il a en effet participé à l'élaboration de la série Game of Thrones, en créant de (presque) toute pièce le Dothraki et le Haut Valyrien, des langues parlées dans cet univers. Tout ce qui est naturellement sous-titré dans les épisodes provient de lui.

Bon, alors, comment on crée une langue ? Pour que ça fasse vrai, il faut que ça ne s'éloigne pas trop des langues naturelles. Et c'est là que le livre devient passionnant, car du coup, il faut étudier tout ce qui se parle, s'est parlé, s'écrit, et s'est écrit, aux quatre coins du monde et à toutes les époques.

Dans une première partie, l'auteur commence par lister tous les sons que peut produire le corps humain (de la région de la gorge en tout cas), et il essaie de nous les faire prononcer. Ça serait probablement plus drôle en lecture de groupe, mais même seul avec quelques vidéos d'apprentissage en parallèle, il y a déjà de quoi s'amuser. On apprend ensuite comment chaque peuple sélectionne les sons qu'il utilisera et ceux qu'il laissera de côté. Et on comprend mieux pourquoi un Américain est incapable de prononcer le son « u » correctement, tandis que les Français, même supporters de football acharnés, ne sont pas foutu de prononcer Mbappé (« Émeu-bappé ») et N'golo (« Haine-Golo ») correctement.

Peterson développe ensuite la manière de créer des mots, de leur coller des « re- » ou des « -ment » pour leur faire dire autre chose à peu de frais, d'effets de mode qui deviennent des règles consciencieusement enseignées à tous les étudiants, et des incompréhensions qui génèrent des orthographes intouchables. Niveau verbe, on essaie de comprendre comment des phrases comme «  Je voulais que tu lui eusses dit bonjour avant de manger ton repas. » ont pu émerger, et comment elles sont d'ailleurs indispensables pour exprimer certaines nuances. Et on se rassure (vaguement) en réalisant que dans le monde de la complexité des temps, le français reste plutôt gentil.

On aborde enfin l'évolution d'un système dans le temps. le plus amusant, c'est de constater le caractère organique d'une langue : on crée de nouveaux mots avec deux bouts de ficelle pour un nouveau besoin, on en recycle d'autres pour leur faire dire autre chose, des euphémismes prennent le pas sur le mot original quand les contraintes sociales sur celui-ci deviennent trop fortes, … L'usage l'emporte toujours sur le bon sens, on peut charrier des curiosités orthographiques pendant des siècles, ou forger de nouvelles orthographes simplement pour obtenir une prononciation simplifiée (la paresse humaine restant une motivation déterminante dans l'évolution de quoi que ce soit).

Une langue est vivante, celle qu'on parle aujourd'hui n'est ni celle de nos parents ni celle de nos grands-parents, et ça ne sera certainement pas celle de nos enfants. Essayer de graver ses règles dans le marbre, même quand on est une Académie prestigieuse, avec des costumes élégants, est totalement voué à l'échec.

Si créer des langues ne fera sans doute pas partie de mes futurs hobbys, j'ai maintenant envie d'en apprendre une cinquantaine !
Je regrette aussi de ne pas avoir eu quelques explications de ce type durant mes cours au lycée, devoir apprendre par coeur des listes de verbes irréguliers ou d'exceptions grammaticales c'est très rébarbatif, et comprendre d'où ils venaient m'auront sans doute permis d'être plus indulgents à leur égard et de les apprendre plus volontiers.
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le temps est l'encodage grammatical du moment auquel se déroule une action. À l'inverse des stratégies de dénombrements, s'il y a un temps farfelu auquel vous pensez, une langue naturelle le possède probablement déjà. Un temps spécial juste pour les choses que vous avez faites depuis que vous vous êtes levé ? Ça s'appelle un "hodiernal" et de nombreux langages le possèdent. Un temps juste pour raconter des histoires ? Ça s'appelle le "narratif", et de nombreux langages le possèdent. Un temps spécial pour les choses qui se dérouleront dans un futur distant par opposition au futur proche ? Il y a un temps pour chacune de ces choses, appelés, sans beaucoup d'imagination, "futur distant" et "futur récent".
Commenter  J’apprécie          81
Le suffixe "-oholic/-aholic" (workaholic, sugaroholic,...) est en bon chemin aussi pour entrer dans la langue officielle – tout comme "-gate", s'il tient le rythme (c'est-à-dire : controverse + -gate = l'intérêt social et/ou la fureur portant sur la-dite controverse)

Imaginez maintenant que vous ne parlez pas anglais, et qu'on vous introduit les suffixes de l'anglais et ce qu'ils signifient. Votre instructeur vous dit "Et vous ajoutez ce suffixe à n'importe quel mot et ça forme un nom qui signifie une frénésie médiatique sur une controverse associée au mot auquel vous l'avez ajouté". Ça sonne teeeeellement faux. Pourquoi une langue aurait un suffixe pour ÇA ?!

Et pourtant, ça existe. Des histoires identiques se cachent derrière chaque règle. Bien que tout ait commencé par une blague douteuse, ça devient au final de la grammaire.
Commenter  J’apprécie          62

autres livres classés : PrononciationVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de David J. Peterson (2) Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Pluriel de quelques mots composés (2e)

Les carottes sont crues

des épluche-légume
des épluches-légume
des épluche-légumes
des épluches-légumes

12 questions
73 lecteurs ont répondu
Thèmes : vocabulaire , orthographe , Accords , pluriel , noms , motsCréer un quiz sur ce livre

{* *}