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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A la fin de sa vie, Trond Sander s'installe dans une vieille maison, isolée près d'un lac, au nord de la Norvège. La hasard fait qu'il a connu son plus proche voisin, Lars, 55 ans plus tôt, lors d'un été passé avec son père à la campagne. Cette rencontre lui remet en mémoire les événements de cet été-là, qui aura transformé leur vie.
Un roman fort, sur la solitude des hommes, la difficulté, voire l'impossibilité, à communiquer, le retour sur soi, la mémoire, mais aussi la solidarité face aux petits ou grands accidents de la vie.
Une écriture forte et fluide, lente et descriptive, qui encourage à la lecture et ne lasse pas. Une narration qui passe en permanence du temps présent à l'été des 15 ans du narrateur, sans jamais embrouiller.
Un roman qui n'est pas sans rappeler "Les chaussures italiennes" de Henning Mankell ; mais je devrais plutôt écrire l'inverse.
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Un titre intriguant pour un très beau récit énigmatique.
Le roman est joliment construit sous forme d'un puzzle qui peu à peu, par un subtil jeu d'aller et retour entre le présent et le passé, permet de reconstituer, sans pour autant en résoudre réellement l'énigme, un pan essentiel de le vie du héros principal.
Ce n'est pas facile de voler des chevaux ni à 15 ans ni à 66 ans.
Car les fantasmes ne sont pas faits pour se réaliser.
Un livre nimbé de mystère et de délicatesse.
Un concentré d'émotions.




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Trond Sander, 70 ans, vit isolé dans un village de Norvège. Il raconte…. par bribes..pêle-mêle : Ce qu'il a vécu quand il avait 15 ans en 1948… ses relations avec son père… sa découverte de la réalité de la vie des adultes…. les drames de l'existence…l'immédiate après guerre en Norvège, sa vie de vieil homme dans un bourg isolé.
Avec son ami Jon, lui aussi 15 ans, leur jeu est de "voler des chevaux" à leur voisin. Voler des chevaux est un bien grand mot, il s'agit "juste" de les monter à cru dans le pré …et de se prendre pour des cow-boys…
Avec une écriture très fluide, très proche de la nature, Per Petterson nous emmène entre adolescence, âge adulte et réflexions sur la vie (et la fin de vie).
Trond Sander, est veuf, il a une fille à qui il parle peu… on sent tout la difficulté à communiquer. Ce livre est l'histoire de l'été de ses quinze ans où il est passé de l'enfance à l'âge adulte….A 70 ans, on le sent serein, il savoure ses dernières années et en profite pour se remémorer les instants heureux et malheureux de sa vie, de celle de son père, de Jon et de sa famille.
J'ai trouvé la description de ses relations avec son père très juste et très intéressante. Grâce à un voisin, Trond apprend que son père s'est engagé dans la résistance pendant la guerre et que "voler des chevaux" avait un autre sens pour lui. Son regard d'adolescent observe et ne comprend pas la vie des adultes. Il est tour à tour vif, révolté, effondré, amoureux….
La nature sauvage a une très belle part dans ce livre.
En conclusion : un livre que je recommande fortement.
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Un très beau roman norvégien où la montagne, la rivière et les arbres s'expriment contrairement aux hommes qui y habitent !

Ce roman, qui est un récit raconté par son personnage principal, présente Trond à trois moments de sa vie, des moments importants semble-t-il puisqu'il les a choisis. Trond est maintenant âgé et se souvient de ses quinze ans, d'un été en particulier.
Dans la montagne norvégienne, un village isolé, en fait deux villages isolés, celui où Trond a maintenant décidé de se retirer et celui de son enfance avec son père. Quoique l'enfance avec son père est probablement un terme abusif, la mémoire étant parcellaire ne fournissant que des morceaux choisis, il n'est juste certain de parler du village, du chalet et de la rivière de l'été de ses quinze ans avec son père.
Les deux sont traversés par une rivière et l'image de l'un se superpose souvent à l'autre ou ce n'est que le jeu de sa mémoire.
L'un est traversé par une rivière qui s'éloigne jusqu'à passer la frontière de la Suède, s'ouvrant sur autre chose avec tant de possibles, l'autre a une rivière qui a l'air au contraire de retenir.
Pourtant, ne dit-on pas que la rivière de son enfance avait la particularité de passer par la Suède mais aussi par les aléas des dessins montagneux d'aussi ensuite revenir en Norvège ?
La montagne est riche, offre et donne, elle fournit aux hommes du travail et la rivière les outils. Mais est-il pensable qu'elle prenne aussi en retour ?

Ce roman finalement arrive à faire transparaitre grâce à son environnement la solitude et surtout l'immense difficulté à s'exprimer, à communiquer des hommes. Ces silences des hommes parmi les bruits de la montagne sont loin d'être sans impact.
En effet, ce court roman aborde, effleure ainsi tant de sujets en partant du travail de la mémoire de Trond, les relations père-fils, les non-dits ou pire, ce qui est tu, se construire sur des silences.
Tout cela finalement se met en place pour laisser entrevoir un passé déterministe de l'avenir, pas forcément de manière fataliste mais tout de même. Cet effet de dominos des évènements qui au fur et à mesure se dessine même si encore une fois, les questions non exprimées ou les émotions importantes cachées ne permettront pas de lever le mystère sur tout, juste entrapercevoir l'impact à nouveau de la libre interprétation sans réel support et de ce qu'est capable de faire la mémoire.
Ce roman ne laisse par pour autant totalement de côté les femmes, qui sont en fait centrales dans ce récit mais uniquement représentées par deux êtres fantomatiques, estompés sans réels contours mais uniquement envisagées par le regard des hommes.

Au regard de ce qui est présenté sur l'auteur, Per Petterson, il est impossible de ne pas envisager la part importante intime et autobiographique dans ce roman.

Pour conclure, avec ce premier roman intense, je comprends que le travail de l'auteur sur ces sujets doit surement se poursuivre dans ses prochains romans, et montrer le chemin à parcourir jusqu'à reconquérir les silences et les absences.
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Défi ABC 2016-2017
Trond Sander vient de prendre sa retraite, dans une maison à retaper: il n'est pas vraiment bricoleur, mais qu'importe, il a le temps. Sa femme est morte trois ans auparavant, il occupe ses journées à son rythme, entre balades avec son chien, réparations, bûcheronnage... Un soir d'automne, il croise Lars, son voisin, échange poliment quelques phrases avec lui. L'hiver arrive, il faudra déneiger le chemin, bref, la vie ordinaire. Lars, ça lui rappelle bien quelque chose d'ailleurs. Et voilà les souvenirs qui reviennent. Il faisait si beau cet été-là, pendant des vacances avec son père. Avec le voisin, Jon, il volait les chevaux . Oh , rien de bien grave: emprunter les chevaux du fermier d'à côté pour faire une randonnée. Mais ce jour-là, Trond se fait désarçonner et Jon a un accès de violence inhabituel.
Peu à peu, Trond dévide sa mémoire. L'accident effroyable chez Jon, le passé de son père, la vie de sa mère. Et ce voisin qui finalement n'est pas un étranger.
Un très beau roman, qui laisse deviner plus qu'il n'expose les blessures des ses personnages, les révélations discrètes des "secrets de famille", une lecture touchante qui parle autant du temps qu'il fait que du temps qui passe.
Une nouvelle fois, merci au traducteur Terje Sinding.
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Ce Norvégien est en passe de devenir la nouvelle coqueluche de la littérature scandinave. Loin de l'univers du polar nordique ou de la farce finlandaise (que j'aime tous deux beaucoup) Per Petterson fait entendre une musique inquiète et solitaire où la nature se veut présente sans étouffer l'humanité des personnages. "Pas facile de voler des chevaux" est un roman de l'âge mûr, avancé même. Trond se remémore, solitaire, son amitié avec Jon, les chevaux empruntés plus que volés, son enfance somme toute ordinaire. Mais quelle enfance est ordinaire? Et qui était vraiment son père dont il apprendra tard l'attitude pendant la guerre.

On ne se débarrasse pas comme ça du passé. Ce passé n'a d'ailleurs rien de honteux mais toute jeunesse est douloureuse et à travers les images du père il semble qu'un fantôme tout bergmanien vienne à s'immiscer dans l'interrogation de Trond face à son nouveau voisin dans ce chalet de campagne où il a décidé de passer le reste de son âge. Un souvenir commun avec Lars et ressurgissent ces années d'apprentissage au bord du lac des vacances où amitié et cruauté chevauchent ensemble les mustangs de l'adolescence.

Des images très fortes restent gravées à la lecture de ce roman qui,loin d'être un respectable mais très couru roman d'initiation, transcende la quête du souvenir en un flot introspectif passionnant que, l'âge étant venu, Trond assumera le mieux possible. Emprises, disparitions, peurs et soupçons auront balisé une vie bien remplie, une vie d'homme, là-bas dans ce Nord qui me plaît tant.

J'avais assez peu aimé "Dans le sillage", autre livre de Per Petterson. Il me semble que "Pas facile de voler des chevaux" atteint d'emblée une universalité d'une toute autre envergure.
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A soixante-sept ans, Trond Sander s'installe dans une petite maison près d'un lac, à l'est de la Norvège, non loin de la frontière suédoise. La rencontre de Lars, un voisin, le ramène en 1948, l'été de ses quinze ans. Il avait alors passé des vacances seul avec son père dans cette région. Il se souvient de son ami Jon avec qui il « volait » des chevaux, du terrible accident survenu dans la famille de Jon, et des activités de son père pendant la Seconde guerre mondiale…

J'ai beaucoup aimé ce roman, que j'ai trouvé subtil, délicat, joliment mélancolique. L'histoire de Trond n'est dévoilée que petit à petit. Par une alternance entre passé et présent, Per Petterson fait dialoguer deux âges de la vie : l'adolescence et la vieillesse. Au fur et à mesure, on en apprend un peu plus sur l'histoire familiale de Trond, mais on referme le livre avec des questions sans réponse, plusieurs des personnages ayant gardé une part de mystère.
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Quelques temps après le décès de son épouse, Trond Sander s'est retiré du monde.
A la recherche de solitude, il s'est installé dans une région sauvage du nord de la Norvège avec pour seule compagnie sa chienne Lyra. Sa vie est rythmée par la remise en état de la maison, les promenades entre lac et rivière, l'observation de la nature et l'anticipation de l'hiver qui approche. Sans oublier quelques cogitations sur le temps qui passe.
Un soir, il fait la connaissance de son voisin, Lars. Cette rencontre déclenche les souvenirs en cascade.

L'auteur nous offre un récit pudique et nostalgique des amitiés adolescentes mais surtout des relations père-fils, sur fond de nature omniprésente, sauvage, fougueuse, somptueuse et prometteuse de liberté.
Une atmosphère toute masculine, sans machisme aucun. Mais cependant, cherchez la femme...
Est-on toujours rattrapé par son passé ? Sur ses vieux jours Trond serait-il venu retrouvé ce sentiment de plénitude rencontré cinquante ans plus tôt lors de cet été 48 ?


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Roman intimiste, sobre mais attachant par l'art qu'a l'auteur de traduire ses états d'âme en peu de phrases.
A l'âge de la retraite, Trond décide de terminer sa vie seul dans une petite maison sans confort près d'un lac. Il nous conte cette existence tranquille sans que naisse l'ennui.
Il y rencontre Lars, frère de son ancien compagnon de jeu et voisin. Les souvenirs d'enfance remontent alors dans sa mémoire et les chapitres alternent le présent et le passé.
On apprendra peu à peu à mieux connaître cet énigmatique personnage, les rapports ambigus avec son père, proche et lointain à la fois, l' absence de contacts avec une mère très effacée, l'influence de la guerre 40-45. Mais Trond ne se livre jamais tout à fait et il plane toujours une atmosphère de mystère, de mélancolie, qui rend ce roman bien agréable à lire.
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Pas facile de voler des chevaux, par Per Petterson. Pas facile non plus de parler d'un livre qu'on a lu il y a plusieurs semaines. Mais qui m'a laissé un souvenir radieux. D'abord une ambiance, climat nordique, la forêt, de bouleaux, de sapins, une rivière, un lac, les jeux du soleil et des nuages, de rares voisins. le narrateur aime cet environnement, très présent dans le livre, ses arbres, ses collines, sa lumière, son silence, et il parvient à nous le faire sentir, à nous le faire aimer, malgré son caractère ingrat, sauvage.
Ensuite l'histoire, étalée sur deux périodes, les années d'après-guerre et la période actuelle. Strond a quinze ans en 1948, c'est les vacances qu'il passe avec son père, un bricoleur plein de ressources qu'il admire beaucoup. Avec son ami Jon, ils «volent» des chevaux, en fait les montent à l'insu de leur propriétaire. Un évènement tragique survient, dont Jon se sent responsable, après lequel il disparaît. le père de Jon a ensuite un grave accident et il disparaît du roman à son tour. Deux adultes restent : le père de Strond et la mère de Jon… Ils ont visiblement des choses à se raconter.
La période actuelle est l'occasion pour Strond, soixante-cinq ans environ, de voir venir la vieillesse, de s'adapter à ce nouvel état, à cet isolement recherché – il est veuf, sa soeur est décédée, sa fille a sa vie, et il s'installe à la campagne. C'est aussi pour lui l'occasion d'évoquer le passé, cet été 48, mais aussi ce qu'un voisin lui avait raconté du comportement courageux de son père pendant la guerre.
Ce livre est une vraie découverte. Outre l'intrigue qui se démêle par bribes, le ton, un peu douloureux ou désabusé, est en parfaite adéquation avec le fond, et l'écriture dégage poésie et magie. Une atmosphère que l'on dirait nordique, ou scandinave ?
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