Vous connaissez l'expression « avoir des cadavres dans le placard» ? Chez Berthe dit «
Mamie luger » c'est dans sa cave que sont ses cadavres et ce n'est pas une simple image.
Lorsqu'un matin à 6 heures, elle se met à canarder son voisin et la police, elle finit en garde à vue, et se met à raconter sa vie. A partir de ce moment on passe tout au long du livre par un panel d'émotions... Parce que du haut de ses 102 ans, elle en a des choses à dire...
La guerre, le grand amour, les drames de la vie, ses joies et ses peines ainsi que ses mauvaises rencontres, elle dit tout à l'inspecteur Ventura. Comme si elle avait besoin de se libérer de tous ses secrets.
Et quels secrets, parce que si André Ventura (renommait par Lino) se pensait face à une vieille dame frêle qui a perdu la tête, il se fourre le doigt dans l'oeil. Entre son franc-parler, son caractère de cochon et sa manie à vouloir régler ses problèmes à coups de carabine, notre flic n'est pas au bout de ses peines... Une mamie hilarante, anticonformiste qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Quel délice ! Alors que l'on découvre petit à petit les crimes de Berthe on ne peut s'empêcher de la comprendre et de s'attacher à cette femme qui n'a pas eu la vie facile. Elle a commis des actes immoraux et pourtant j'ai jubilé très souvent parce que ses actes ne sont jamais gratuits et que je n'ai pu m'empêcher de me dire que c'était mérité.
Féministe avant l'heure, Berthe est loin d'être du genre à se laisser dominer par qui que ce soit, elle a passé sa vie à se faire respecter à coup de luger.
Malgré tout, j'ai aussi eu beaucoup de peine pour cette femme qui au cours de sa vie aura connu de très nombreux drames qui l'auront endurcie. Un personnage haut en couleur qui donne un vent de fraicheur malgré les nombreux thèmes difficiles abordés.
Un livre léger, drôle tout en étant émouvant que j'ai dévoré. Un coup de coeur que je ne peux que vous conseiller de découvrir si ce n'est déjà fait.
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