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4,31

sur 2887 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman de Benoît Philippon, renferme deux étages, deux degrés de lectures qui s'opposent et pourtant se complètent parfaitement.
Une première façon de présenter cette aventure serait d'insister sur l'humour et le comique de situation et des dialogues percutants qui ne sont pas sans rappeler, d'autres l'ont déjà dit avant moi, ceux d'Audiard ou de Frédéric Dard.
Berthe, petite bout de femme de 102 ans est en garde à vue pour avoir tiré sur son voisin. Elle a aussi permis à un couple en cavale d'échapper à la police.
L'inspecteur Ventura, chargé de l'interrogatoire, comprend toutefois, au fur et à mesure, que la mamie en question est plutôt du genre flingueuse que gâteau. Il découvre en même temps que nous cette vie qui débute avec la Première Guerre mondiale et qui traverse le XXe siècle à coup de meurtres en tout genre. Dans sa cave, à la mémé, on retrouve un cadavre, puis plusieurs. Et à chaque fois, Berthe explique ce qu'il s'est passé, avec une gouaille et une verve réjouissante, un décalage total entre la façon de le raconter et les horreurs qui sont commises. Les dialogues sont souvent très drôle, et on se dit que ce livre léger est parfait pour passer un bon moment, le sourire au lèvres.
Et puis, au fur et à mesure, se détache de ce fond humoristique, le patchwork que fut la vie de mamie Luger. On a les informations dans un ordre non chronologique, choisi par l'auteur, judicieusement disséminé et si l'humour des dialogues est présent du début à la fin, le deuxième étage de ce roman nous apparaît de plus en plus clairement et ce n'est plus aussi drôle que ça dans le fond.
Mamie Luger a connu une existence compliquée de sa jeunesse avec sa grand-mère, Nana qui en fait une fille forte et intelligente, à ses mariages avec des hommes violents, peu efficaces dans les choses de l'amour, adeptent de la domination masculine qui allait de soit à l'époque, sa traversée de l'Occupation dont elle a conservé le Luger qui lui donne son surnom, un autre mariage avec un séducteur italien …
Elle a traversé le siècle, subissant la condition féminine et refusant de se laisser faire par les hommes. Seulement, Berthe, quand elle doit résoudre un problème, elle le fait définitivement. Et quand les problèmes, ce sont les hommes de sa vie, la solution est tout aussi radicale.
Cette exagération et ce décalage, racontés avec des dialogues aux petits oignons apportent de l'humour et de légèreté, mais le fond, le véritable propos du livre, c'est la situation des femmes et sa très lente évolution au XXe siècle.
A la violence des mâles, Mamie Luger a répondu par une violence féminine, plus forte, et plus définitive. Plus intelligente aussi, pourrait-on dire, car, après tout, elle n'a jamais été prise. Avouer tous ces crimes à 102 ans a quelque chose de surréaliste.
Pourtant, on l'aime cette mamie Luger, on ne la voit pas comme un tueur en série ou une psychopathe, on lui trouve des circonstances atténuantes, on se réjouit presque du sort de tous ces c…
L'émotion aussi, vous guette au détour de quelques pages quand, la mémé en manque de confidences narre son amour pour un soldat américain noir, lui aussi victime de discrimination chez les siens et de préjugés en France.
Un roman plus profond qu'il n'en a l'air et qui sous un vernis réjouissant d'humour et de dialogues percutants présente un condition féminine beaucoup moins rose.
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Blam ! Blam ! C'est à coups de Luger que Berthe accueille la flicaille qui cerne sa maison. du haut de ses 102 printemps, malgré l'arthrose et ses lunettes en cul de bouteille, elle en a encore dans le coffre ! Mais faut croire que les flics en ont encore plus puisque c'est avec un barouf de tous les diables qu'ils enfoncent la porte. À leur tête, l'inspecteur André Ventura qui dirigera l'interrogatoire. Car, non seulement la vieille dame, désormais en garde à vue, a tiré sur les flics mais aussi sur son voisin. À deux reprises et dans le cul ! Va falloir qu'elle s'explique, Berthe, pourquoi elle a fait ça pendant que Roy et Guillemette, deux fugitifs, se tiraient avec l'Audi dudit voisin. Et va falloir que Ventura soit patient. La garde à vue risque bien d'être longue au vu des secrets bien enterrés que cache Berthe !

Elle a du pep's, la Berthe ! du répondant, de la verve et de l'humour, noir parfois. Parce qu'à 102 ans (on peut dire qu'elle arrive au crépuscule de sa vie), elle en a vécu des choses. Des belles et des beaucoup moins belles aussi ! Ainsi, assise face à l'inspecteur Ventura, qu'elle surnomme affectueusement Lino, elle a de quoi en raconter pendant des heures. Et nous, lecteurs, suivons avec grand intérêt son histoire, loin d'être ennuyeuse d'ailleurs. de sa naissance en 14 à sa rencontre avec Roy et Guillemette, en passant par son adolescence auprès de Nana, sa grand-mère, ses mariages foireux ou ses épreuves, Berthe se dévoile sur un ton haut en couleur et envolé. Cette garde à vue, même si elle ne manque jamais de piquant tant par ces dialogues jouissifs et une joute verbale colorée, laisse entrevoir tout de même quelques lueurs d'émotions. Benoît Philippon, de par sa plume jubilatoire et ciselée, nous plonge dans un huis-clos inoubliable.
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Le choix de Benoît Philippon de nous présenter la " vie " de mamie Luger de façon désopilante aurait pu s'avérer un " fiasco total ". En effet , loin d'être une " comédie de boulevard ", ce roman dramatique va s'appuyer sur l'humour décalé et un style désopilant, pour nous faire rire , certes , mais mettre " le doigt " sur des sujets extrêmement graves de notre société comme les violences de toutes sortes faites aux femmes , l'auto - défense , car ce livre est profondément féministe, beaucoup plus sérieux qu'il n'y paraît au premier abord . Raconter de la sorte une telle " vie faite presqu'exclusivement de drames " relève tout simplement du grand art . Mon attention a été "accrochée " dés les toutes premiéres lignes et ne s'est relâchée qu'à la fin .
Sans arrêt, le drame et , sans arrêt, le comique de situation , de langue , un feu d'artifice des réparties dignes , quelqu'un l'a dit avant moi , de San Antonio et d'Audiard . J'ajouterais que , personnellement , mamie Luger m'a rappelé l'un des personnages des Bodin's par sa gouaille, son assurance , ses apparentes bonne humeur et joie de vivre .Et pourtant , quelle sensibilité cachée derrière cette inénarrable gouaille , ce culot monstre , ces certitudes que seule une solide expérience de la vie , c'est à dire un âge plus qu'avancé ,permet de " balancer sans filtre " comme on dit aujourd'hui .
Ce qui n'aurait jamais pu recevoir un écho favorable avec une héroïne plus jeune , va faire mouche avec " Mamie Luger " toute acquise à notre cause de par sa personnalité hors norme ....et ses 102 ans...C'est mon avis .Vous me direz mais , avant , il faut lire....ou avoir lu .Et si vous n'avez pas lu , mon conseil sera de vite mettre ce livre dans vos bagages pour les vacances .
Un langage un peu cru , des scènes difficiles prennent une toute autre allure sous la plume de monsieur Philippon , son habileté à " jouer " avec les mots , avec les phrases , fait mouche à chaque fois et nous conduit à une réflexion finalement plus pertinente quant à la gravité des faits . A force de lire , dans la presse , des faits divers plus dramatiques les uns que les autres , on finit par " s'y habituer " et les banaliser....
Alors , c'est vrai , on se " marre " , mais , comme Ventura , ou Beyoun , on finit par éprouver plein de "choses positives " , de compassion pour Berthe et on souhaite plein de bonheur à Roy et Guillemette .....Et que dire de Berthe et Luther ?
Ce roman est à lire ....Mamie Luger , c'est un cas ....hélas, pas unique. Tenez , un exemple "Mamie " , oui , bon , c'est à cause de son âge qu'on l'appelle comme ça....parce que mamie , personne n'a pu le lui dire , elle n'a jamais eu d'enfants donc pas de petits enfants non plus ...Au village , elle n'est pas trop en odeur de sainteté......Seule , toujours seule ....Pris de remords , vous envisagez de lui rendre visite ? Belle idée mais ....Attention, vous pourriez " morfler " . Mamie , non , le Luger , oui ....Et vous allez voir , elle vise plutôt bien ....Je vous aurai prévenus.....surtout les hommes , du reste .
" Cette petite vieille à un don pour passer d'une humeur à une autre , une vraie douche écossaise " ( p347). Au village , c'est " la Veuve Noire " . Vous savez tout . Bonne lecture et , après, croyez- moi , vous regarderez les vieilles dames avec plus ......
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"Mamie Luger" de Benoît Philippon était annoncé comme un roman noir. Il l'est certes mais je serais tenté de dire qu'il bien plus que çà et ... pleinement coloré car l'animal en question, Berthe âgée de 102 ans a le verbe haut et facile (coloré aussi), tout comme la gâchette et la pelle et qui ose l'embêter finit par passer de vie à trépas.

Ce roman m'a épaté comme jamais car notre héroïne, sous des aspects plutôt gentillets se révèle être une tueuse en série, et de surcroit affligée de l'étiquette assez explicite de veuve noire car si elle en a épousé des maris, pas mal d'entre eux ont mal fini et ont justement fini dans sa cave.

On rit beaucoup dans ce roman et force est de constater que notre tueuse est au final sympathique et que sa garde à vue est le récit d'une femme centenaire qui a toujours été libre, féministe et avant-gardiste dans l'âme ... au caractère et aux idées bien trempées.

Je recommande sans hésitation ce bon livre qui décrispe les zygomatiques à chaque page et donne à réfléchir sur les violences conjugales, l'évolution des moeurs et du statut de la femme (mariée ou non) depuis un siècle. Un bon divertissement et rafraichissement estival en somme !
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Il était six heures du matin, quand la suspecte, Berthe ( une auvergnate de 102 printemps) tira sur son voisin , puis sur les flics venus l'arrêter...

Mais qu'est ce qui lui a pris ?
S'en suivra une garde à vue, pas piquée des hannetons, ou l'inspecteur Ventura sera tout à tour : ébahi, énervé, attendri, révolté, touché, estomaqué, re-énervé, re-attendri etc...

-Et nous ?
-Pareil !
-Pourquoi ?
Parce qu'elle dépote la mamie, elle envoie du lourd, elle surprend et bien plus encore... Sa garde à vue va s'étendre, c'est qu'elle en a des choses à dire... Des choses pour expliquer... Et c'est toute sa vie qu'elle sera obligée de dérouler, juste (au départ) pour expliquer pourquoi, que diable, elle est en possession d'un Luger, une arme allemande !
Et sa vie, elle est dingue ! Enrichie par son vocabulaire fleuri, sa garde à vue s'avére être un vrai délice ( pour nous ) et sa cave un vrai "paquet surprise"...
Veuve à de multiples reprises, on peut dire que cette femme au caractère bien trempé a échappé au pire, a connu parfois le meilleur, mais en majorité, en a bien bavé. Et tout ça à cause des hommes à qui elle a bien rendu tout le mal qui lui ont fait (et le bien aussi parfois).

C'est un roman à l'humour féroce, ultra rock'n roll.
Ça dépote, ça défouraille, ça a un coeur qui déborde et souvent un petit coeur qui souffre, mais Berthe ne s'en laissera pas compter, c'est une héroine très féministe , dont la morale est toute personnelle, et pas conventionnelle.
Elle a plus d'un tour dans son sac cette centenaire, elle a même des aiguilles à tricoter, une pelle (ça peut toujours servir ) , un Luger en pleine possession de ses moyens, et un coeur bien accroché, car la Berthe , il faut la suivre ! Y en a qui ont essayé, y'en a qui se sont fait avoir, y en a même qui ont trépassé, mais toujours sans se douter de rien ! C'est qu'on ne se méfie pas d'un petit bout de femme, surtout dans ces années là, ♫ sous son coeur la grenade♫ !
Eh oui quand même ...


Jubilatoire, cash, hyper original, et très féministe, on adore ...


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Comme c'est bon de lire de l'humour noir de temps en temps ! Mamie se fait arrêter à 102 ans pour avoir tirer sur son voisin. Interrogatoire par l'inspecteur Ventura qu'elle appelera, bien sûr, Lino. Un dialogue à la Audiard avec le truculent langage de Berthe. Et on est pas au bout de nos surprises. L'avancée de la garde à vue va dévoiler les cadavres planqués dans la cave de la serial killeuse. Pas moral tout ça ? Eh bien on serait presque en accord avec Marthe et disons-le si on avait pu faire pareil nous et nos ascendantes certaines fois ! Car, comme le pense Ventura c'est vrai que celui-là était un vrai salaud. Ah s'il y avait que des Berthe sur terre, la plupart des goujats auraient disparus ! Jubilatoire ! Unique ! Truculent !
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Des personnages que vous ne croiserez jamais dans la vie réelle (et heureusement !), que vous aurez du mal à prendre au sérieux — même s'ils sont lourdement armés — parce qu'ils vous amuseront, et dans le cas de Mamie Luger, parce qu'ils vous émouvront aussi, peut-être que ça vous rappelle quelque chose ? Oui ? Non ?
L'inspecteur André Ventura interroge Berthe, incriminée pour avoir aidé deux malfrats à s'échapper et pour avoir tiré sur son voisin (dans le dos), ainsi que sur les forces de l'ordre. L'inspecteur est dérouté : ce n'est pas tous les jours qu'il interroge une suspecte âgée de cent deux ans, prise sur le fait et qui de surcroît le prend pour un lapin de trois semaines.
Est-ce que les choses sont ce qu'elles paraissent ? Oui et non. Oui, parce que Berthe est experte au tir depuis longtemps, et qu'elle a la gâchette facile. Non, parce Roy et Guillemette ne sont pas les truands attendus.
Le lecteur oscille entre rires, attendrissement, larmes et frissons devant quelques horreurs aussi.
Un roman noir et drôle servi par un style vivant

Lien : https://dequoilire.com/mamie..
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Mademoiselle Berthe Gavignol allias « Mamie Luger » a cent deux ans et vient d'être arrêtée par les forces de police à son domicile, alors qu'elle a fait un deuxième trou de balle à son voisin, le nommé de Gore et qu'elle a tiré sur l'escouade de képis venue l'appréhender. L'inspecteur Ventura la place en garde à vue et commence son interrogatoire qui va révéler la personnalité haute en couleur d'une dame dont le poids des années n'a pas entamé sa gouaille et une vie qui ne lui a pas fait de cadeaux à une ou deux exceptions près.
Le roman de Benoît Philippon sous des aspects de comédie meurtrière raconte l'histoire d'une veuve noire qui finit par attraper le lecteur aux sentiments et démontrer que la justice n'en a parfois que le nom…
Un excellent et savoureux roman.
Editions Les Arènes, le livre de poche, 380 pages.
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Blam, blam !

Haut les mains, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain, voilà que débarque la mamie Luger et vous allez pas vous en remettre, foi de Juju !

A l'heure où il est de bon ton de paraître jeune, moi, je veux vieillir en beauté comme la mémé de ce roman ! Cette mémére là, je te conseille pas de la pousser dans les orties, elle risquerait de t'entraîner avec elle et de te le rendre au centuple !

Elle a 102 balais, on peut parler de vieille peau là je crois ! Et dés le départ, elle annonce la couleur en se retrouvant en garde à vue pour avoir tiré sur son voisin ! Evidemment, Mamie Luger n'a pas la langue dans sa poche et plus rien ne lui fait peur !

Une garde à vue qui va prendre des allures de confession, la mémé va vider son sac et je peux vous dire qu'il est plutôt rempli le bougre ! Jamais l'expression « des cadavres dans le placard » n'aura eu autant de sens !

A la croisée des Tontons Flingueurs et d'un roman de Valérie Perrin (oui, oui, et je pèse mes mots !), ce roman est un coup de coeur absolu ! Une petite pépite qui pétarade et envoie du lourd ! Une réflexion sur les monstres qui la plupart du temps ne sont pas ceux que l'on croit !

Ce petit bijou d'humour noir alterne entre la garde à vue et le passé de cette savoureuse mamie qui un jour fut jeune et follement libre !

A la fois complètement hilarant, avec des dialogues savoureux et inimitables, cette lecture est aussi un beau plaidoyer sur les femmes ! Ils sont rares les bouquins qui peuvent à la fois te faire te marrer comme une baleine et te coller la larme à l'oeil la page d'après !

Un roman comme on en fait (trop) peu ! Qu'on ne voudrait jamais terminer.
Allez, viens prendre un sacré coup de vieux, tu vas en redemander, c'est promis ! Moi, je me suis déjà commandé les deux autres romans de Benoît Philippon en bon nouveau fan qui se respecte !

Blam, blam !!

Un coup de flingue dans le coeur ! Une détonation inoubliable ! Un must have dans nos bibliothèques !

Blam, blam !
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Mamie Luger est une serial killeuse de 102 ans. Interrogée par la police après avoir tiré sur son voisin (et accessoirement sur les policiers venus l'arrêter), elle va se repentir d'une vie ponctuée de crimes. Quel incroyable roman !!! Cette histoire est belle, drôle, décalée...j'ai tout simplement adoré. Difficile de ne pas donner d'avis dithyrambique quand on a connu cette mamie si attachante.
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