Une étincelle de vie

Après le très bon La tristesse des éléphants, après le magnifique Mille petits riens; Jodi Picoult revient avec un roman qui fait écho à l'actualité.

Alors que la question de l'avortement fait rage aux Etats-Unis, alors que les droits des femmes semblent en péril encore aujourd'hui, ce livre ne peut que nous amener à prendre conscience du chemin parcouru et des combats qui restent encore à mener.

Ce livre ne peut que nous toucher, nous émouvoir et ce d'autant plus lorsque tout cela est bien réel encore de nos jours. Une étincelle de vie permet de comprendre tous les tenants et aboutissants du débat grâce au travail minutieux de documentation effectué par Jodi Picoult.

En plus de l'importance de la thématique centrale du livre, Une étincelle de vie est à la fois un roman très émouvant et très addictif.

Émouvant au travers de ces personnages qui sont face à des choix terribles, à des situations impossibles. Des êtres perdus face à l'avalanche de jugements, de moeurs, de lois. Grâce à Jodi Picoult, ce livre est puissant car chaque opinion est représentée, chaque personnage a son avis, il n'y a aucun jugement volontaire dans ce roman : il y a une histoire, des personnages et des faits.

Addictif au travers de cette intrigue absolument passionnante. La construction narrative est extrêmement originale avec un compte à rebours inversé, avec un questionnement perpétuel sur ce qui va arriver et pourquoi. J'ai été happée dans ce livre qui est à la fois un roman social indispensable et un page turner très efficace.

En définitive, j'ai adoré ce livre et je pense qu'il est vraiment important de le lire dans le cadre de notre actualité.

C'est à l'aveugle que j'ai débuté cette lecture, et pourtant, j'ai très très vite identifié l'auteure puisqu'en 40 pages je me disais "on dirait Jodi Picoult". Bingo !

Alors oui, on reconnait ici les thématiques de Jodi Picoult, traitant toujours de sujets d'actualité forts, sans partie pris, avec toujours la volonté d'expliquer les visions qui s'opposent et les arguments que chacun défend. Ici, le roman commence fort, en pleine prise d'otages. La cible ? un centre où les femmes peuvent se rendre pour avorter ou obtenir un suivi gynécologique. Et c'est ce sujet de l'avortement, avec la forte mobilisation des pro-vie qui menacent les médecins qui aident les femmes à avorter qui est au coeur du récit. Parce que le preneur d'otages est là justement à cause du vécu de sa fille, et parce qu'il ne veut pas qu'aucune autre femme ne puisse avorter.

Le récit est fort parce qu'il touche la société américaine. Je me faisais la réflexion qu'en France, nous avions la chance de ne pas avoir une opposition si forte au droit des femmes d'avorter. Là bas, c'est autre chose !

Néanmoins, si Jodi Picoult traite ici toujours aussi bien un sujet d'actualité qui m'a beaucoup intéressée, j'ai regretté son choix pour la narration. En effet, elle a opté pour l'originalité d'une narration à rebours, qui commence donc sur la fin de la prise d'otages pour remonter aux premières heures de la journée. le problème c'est que du coup pour moi c'est parti trop vite, je n'ai pas eu le temps de comprendre qui étaient les personnages en commençant le récit par la fin et puis ensuite, j'ai eu du mal à raccrocher les wagons justement parce que tout était à l'envers. C'est un parti pris et je pense que c'est quitte ou double : soit on va adorer l'originalité du compte à rebours soit on va être un peu paumé. Avec moi, ça n'a pas fonctionné même si j'ai aimé les personnages et le thème traité.
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Le pitch c'est une prise d'otage dans un centre d'IVG. Mais en vrai c'est une ode à la vie. C'est une analyse en profondeur de la façon dont les USA traitent les femmes et bafouent leurs droits, leurs vies. Tout cela sans oublier de nous partager le point de vue des "pro-life".

J'ai été décontenancée par la narration: d'heure en heure mais à l'envers. de la fin au début.

Je suis très très agréablement surprise par la teneur du livre et la façon dont le sujet est traité.

D'un point de vue littéraire: les personnages sont construits, on s'attache vite à chacun d'eux. Même le preneur d'otages nous touche. Parce qu'au fond, on comprend...

Avis un peu décousu mais pas moins enthousiaste!

A lire!!!

Hugh McElroy est négociateur. Il est appelé le jour de ses 40 ans sur une prise d'otages dans un centre pratiquant les avortements. Un père, Georges, a décidé de se venger car sa fille est venue interrompre sa grossesse ici. Il ne le supporte pas. Cette situation somme toute banale dans le quotidien de Hugh McElroy prend une toute autre tournure quand il apprend que sa propre fille est dans ce centre. Elle y est venue avec sa tante, la soeur de Hugh, sans l'en informer, pour se faire prescrire la pilule. La particularité de ce roman est de fonctionner sur le mode d'un compte à rebours inversé : on part de la fin de la prise d'otages et on remonte, heure par heure, vers le début de la journée. Ça peut paraître étrange (on s'attend plutôt à l'inverse) mais, contre toute attente, on ressent tout de même une impression de suspense et de tension alors qu'on connaît déjà la fin (ou presque car l'auteur a gardé un épilogue). Ce roman est l'occasion de soulever le sujet très polémique aux Etats-Unis de l'avortement : il est légal mais la législation varie d'un Etat à l'autre et peu de centres le pratiquent ce qui met les femmes dans des situations catastrophiques. Tous les points de vue sont abordés, y compris celui des anti-IVG, car une femme activiste de cette cause est elle aussi coincée avec les otages (elle est venue clandestinement au centre pour tenter de récupérer des informations). Un livre que j'ai lu avec grand intérêt. Seul regret : une longueur un peu excessive.
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J'ai plongé dans ce roman sans lire la quatrième de couverture, donc sans savoir le thème abordé par Jodi Picoult. Qu'importe, pour moi la signature de cette autrice est toujours un gage de qualité par sa façon très personnelle, vibrante et engagée, empreinte d'une grande bienveillance, à traiter les problèmes de la société américaine sur lesquels elle procède à une recherche documentaire minutieuse et approfondie.

Dès le début du roman, l'ambiance est lourde et embarque le lecteur dans le drame absolu d'une prise d'otages. Un homme déterminé a déjà tué deux personnes et maintient une tension cauchemardesque sur le personnel comme sur les patientes de la clinique dans laquelle il a fait irruption. Ce centre, qui propose un suivi gynécologique à toutes les femmes le désirant, est le seul à procéder à des avortements dans l'État du Mississippi, malgré la pression constante et menaçante des opposants, postés devant l'entrée de l'établissement.

le débat des "pro-life", contre l'avortement, et des "pro-choice", militants pour le droit d'avoir le choix, se déroule dans un climat de violence et d'intimidation propre au puritanisme exacerbé des États-Unis. En marge de cette clinique, une jeune fille de dix-sept ans, susceptible d'être accusée d'infanticide, est retenue prisonnière sur son lit d'hôpital. Sa présence, dans l'histoire, permet de prendre conscience, s'il en est besoin, de la détresse dans laquelle sont plongées les adolescentes face à une grossesse accidentelle, par défaut d'informations.

La construction du livre est très surprenante et peut gêner certains lecteurs. L'action se déroule sur une seule journée, cependant les heures s'égrainent à contre-sens, de la 17e heure à la 8e heure de rétention, le dernier chapitre étant l'heure ultime concluant cet épisode traumatisant dans la vie des protagonistes. Plusieurs fois, en cours de lecture, je me suis surprise à espérer que les choix des uns ou des autres aient changé pour dévier le cours des événements tout en étant consciente de l'utopie de ce souhait, comme lorsqu'on regarde un film que l'on connaît par coeur en attendant, de façon irrationnelle, une fin différente !

Cette fois, contrairement à l'habituel roman choral, Jodi Picoult donne toujours la parole à chacun des personnages présents dans cette clinique, mais au sein d'un même chapitre, au fur et à mesure que s'écoulent les heures. Remontant le temps, on s'attache de plus en plus à chacun des acteurs de ce drame, otages comme agresseur, en pénétrant leur intimité et en découvrant les raisons qui les ont conduits en ce lieu. Un vrai suspens s'installe comme dans un thriller, même à l'envers.

Encore une fois, l'autrice m'a embarquée sans difficulté dans son histoire. La confrontation des clans opposés, si elle est agressive sur le terrain, elle est bien plus mesurée et calme dans la réflexion, loin de toute idée de haine ou de vengeance. Sa plume précise aborde avec sérénité et netteté les deux points de vue, en faveur et contre l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) sans aucun parti-pris. L'éternelle question du stade de développement d'un foetus à partir duquel il est considéré comme un être à part entière, est sans cesse reposée bien que la loi établisse clairement des limites. J'avoue avoir été intensément remuée par les détails concernant l'avortement tardif, relatés par Louie Ward, le médecin du centre d'IVG. Les tissus embryonnaires commençant à se différentier d'un amas cellulaire sont-ils pour autant capables de sensations et de compréhension, caractéristiques d'un être humain aussi petit soit-il ? Les uns défendent le droit à la vie et à sa protection en arguant d'autres solutions comme l'abandon des enfants non désirés et la mise à l'adoption. Les autres soulignent les circonstances intolérables entourant la conception, les violences conjugales, l'inceste, le viol et les accidents de parcours comme une contraception défaillante ainsi que la détection d'anomalies chez le futur enfant. Cet éternel débat entre les deux positions provoque un dialogue de sourds aboutissant à la fureur du désespoir du preneur d'otages.

Si l'autrice a la délicatesse de ne pas livrer son opinion pendant le roman, laissant ses personnages plaider le droit de disposer de leur corps comme celui de protéger la vie, la postface qu'elle introduit à la fin du livre est très instructive sur le risque réel du retour en arrière de la loi. C'est aussi pour cette raison que j'aime cette écrivaine. Elle s'empare de sujets forts, actuels avec une volonté farouche d'exposer des avis opposés et surtout argumentés. Quelle que soit sa position personnelle, personne ne peut rester sourd et insensible à ce type de débat.

Les faits se déroulent aux USA où l'opposition est extrêmement pressante et agressive avec la complexité administrative de la disparité des lois entre les États. Il ne faut pas oublier que cette situation est aussi valable en Europe où L Histoire démontre qu'il ne faut jamais se satisfaire des acquis, surtout en ce qui concerne le droit des femmes. Faire preuve de vigilance pour ne pas subir un retour en arrière tragiquement moyenâgeux est une nécessité absolue. Pour ma part et au risque d'en choquer certains, je reste persuadée que chaque femme prend la décision d'interrompre une grossesse sans enthousiasme ni satisfaction. Seules des circonstances déplorables la contraignent à choisir cette voie radicale. Au regard de l'évolution fluctuante de la société, le chemin parcouru depuis une quarantaine d'années est immense cependant, il reste encore de nombreux combats à mener, ne serait-ce que pour conserver les droits légaux obtenus par la lutte acharnée et douloureuse de nos aînées.

« Une étincelle de vie » se présente sous une trame un peu particulière puisque l'histoire nous est racontée à rebours : on commence par la fin avant de remonter le fil quasi heure par heure. On y découvre qu'une prise d'otage meurtrière a lieu dans le dernier centre de gynécologie pratiquant encore des IVG dans le Mississippi, un état du sud particulièrement conservateur et religieux.

Un homme, George, dont les raisons relèvent d'un registre plus personnel qu'idéologique retient de force plusieurs femmes et un médecin, prêt à tout pour se faire entendre.

Parmi ces femmes retenues en otage, se trouvent notamment Wren et Bex, respectivement la fille et la soeur du négociateur dépêché sur place par les forces de l'ordre pour tenter d'apaiser la situation. Bien évidemment, ce dernier (Hugh) cache son implication dans le tragique évènement en cours afin que ce conflit d'intérêt ne l'oblige pas à se dessaisir de l'affaire.

On découvre, tour à tour, chacune des personnes retenues dans le centre et les raisons (multiples) de leur présence. Il y a :

- Bex et son âme d'artiste, la soeur adorée de Hugh, mère de substitution pour Wren qui n'a, elle-même, presque plus de contact avec sa mère ;
- Wren, adolescente de 15 ans, bien mature pour son âge, passionnée par les secrets de l'univers et amoureuse pour la première fois ;
- Joy, une jeune femme un peu malmenée par l'existence qui fait le choix d'une IVG après une liaison sans lendemain ;
- Izzy, une infirmière courageuse avec le coeur sur la main qui est, depuis quelques temps, confrontée à un passé qu'elle a du mal à assumer ;
- Olive, l'aînée de ce groupe de femmes, qui vient tout juste d'apprendre une très mauvaise nouvelle ;
- Janice, une « anti » (avortement) convaincue, en mission d'infiltration dans le centre. La prise d'otage va l'ébranler dans ses convictions et la forcer à se confronter à sa propre histoire ;
- Et bien-sûr Louie, le gynécologue. Un afro-américain chrétien qui se donne le devoir de mettre ses propres convictions de côté pour protéger la vie des femmes et leur permettre de rester maîtresses de leurs choix (et de leurs corps).

Ces personnages ont quelque chose d'intéressant à raconter et je les ai tous trouvés émouvants à leur manière.

La prise d'otage va naturellement exacerber les points de vue et nous interroger sur ce que nous sommes prêts à faire pour défendre (ou imposer) nos opinions.

« Une étincelle de vie » questionne naturellement sur ce débat sans fin et sans vainqueur du droit à l'avortement et/ou à la vie en exposant chacune des thèses en présence car, comme il est dit dans le roman, « n'est-il pas d'abord nécessaire de cerner les choses auxquelles on s'oppose avant de savoir avec certitude ce que l'on défend ? »

Ce roman met également la lumière sur les relations filiales sous leurs différentes acceptions et les notions de « parents biologiques » et « sociologiques ».

J'ai, en revanche, été un peu dérangée par la timeline antéchronologique. Non seulement car elle prive le lecteur de tout effet de surprise (le roman commençant par la fin) mais aussi parce qu'elle est génératrice d'un certain nombre de répétitions, au fur et à mesure de la narration, ce qui crée des longueurs. de ce fait, l'intérêt du lecteur décroît en avançant dans l'histoire.

Ceci étant dit, Jodi Picoult a, comme à son habitude, fourni un grand travail de recherche et on sent qu'elle s'est adressée au corps médical, ainsi qu'à des femmes ayant eu recours à des IVG et à des militants anti avortement.

Il ne s'agit pas de mon livre préféré de l'auteure (pour le moment « Mille petits rien » n'a pas été détrôné) mais j'ai apprécié cette lecture instructive qui m'a, personnellement, confirmé dans mes opinions et m'a poussé à me renseigner sur le fonctionnement des IVG, notamment, en France. Dans un monde où les droits des femmes ne tiennent qu'à un fil et où les retours en arrière sont si facilement arrivés, il est toujours important de se pencher sur ces sujets qui nous paraissent parfois, à tort, acquis.

En bref : Pas un coup de coeur en raison de quelques longueurs qui ajoutent de la lourdeur (du fait du fil narratif), mais j'ai passé un bon moment et vous recommande cette histoire si le sujet vous intéresse.
Lien : https://thecosmicsam.com

Ce roman traite un sujet difficile et source de nombreuses oppositions de points de vue.
Ce roman représente justement tous ces points de vue avec profondeur et sensibilité.
Ce roman ne prône pas une vérité concernant l'avortement, il essaye de questionner, d'amener de la nuance.
Ce roman est profondément touchant, grâce à ses personnages étudiés, très réalistes et remplis de contradictions (comme nous tous).
Enfin, ce roman est étonnement bien construit: il nous fait remonter le temps, tout en nous faisant découvrir les personnages et leur secret au fur et à mesure.
Ce roman est intelligent: de l'écriture, au point de vue en passant par la structure !

Attention tout de même, aux éventuels « triggers » qu'il peut générer auprès des personnes pour qui l'avortement est un sujet sensible.

Le hasard a fait que j'ai lu ce livre juste après "le livre d'un héros américain" de J-C Oates. Ce sont deux façons d'aborder le sujet de l'avortement aux États-unis. le parallèle entre ces deux pères qui ont élevé seuls leurs filles devenues adolescentes. Celle qui veut prendre la pilule et celle enceinte qui n'a d'autre solution que l'avortement illégal. J'ai été révoltée par la probable condamnation pour meurtre de Beth, prise au piège du système de santé américain. Cette plongée dans les tabous de l'Amérique est très bien décrite.

Encore un très bon roman, bien documenté de Jodi Picoult sur le droit à l'avortement aux États-Unis.
Dans cette histoire, on va suivre différents protagonistes pendant quelques heures dans le seul centre d'avortement du Mississippi où une prise d'otage vient d'avoir lieu. Ce roman chorale permet d'avoir une vision très large de cette thématique du droit à l'avortement. L'écriture est facile d'accès, fluide, on rentre tout de suite dans l'histoire.
Encore une fois, Jodi Picoult aborde un fait sociétal américain avec beaucoup de talent et sans jugement.

Roman choral qui se déroule dans le dernier centre d'avortement encore en activité dans le Mississippi.
Grace à une construction à rebours, on comprend comment Wren, Hugh, Bex, Louie, Olive, Joy, Lil' ou encore George se retrouvent dans cette situation, et pourquoi.
Chacun a sa propre motivation dans l'histoire, tout aussi légitime (selon eux) que celle de son voisin, et Jodi Picoult, par ce roman à la limite du documentaire (basé sur 150 témoignages et une bibliographie conséquente), évoque l'avortement dans un pays où la religion, qui peut parfois être extreme, peut s'avérer être une menace pour les droits des citoyens et citoyennes.