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sur 436 notes
Avortement et prise d'otages dans le Mississipi : nous voilà dans de beaux draps.
Le décor est campé dans une des dernières cliniques de l'Etat à pratiquer l'avortement. Un forcené faisant partie d'un groupe manifestant contre l'avortement entre, tire sur des personnes, en blesse, en tue et prend des autres en otage. Une des otages, Wren est la fille d'un policier négociateur, appelé dans ces situations. le docteur Ward, gynécologue, blessé, nous livre son cheminement vers l'écoute des femmes dans les difficultés lorsqu'elles sont dans l'impossibilité d'assumer un enfant.
Un autre drame se joue dans une clinique où une jeune fille, Beth, a pris elle-même des médicaments pour avorter. Elle est défendue par une avocate mais risque une lourde peine de prison.
L'auteure nous livre différents avis sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Elle imagine des personnages très plausibles pour parvenir à analyser cette situation bien difficile.
J'ai éprouvé une déception avec la narration qui, au lieu de défiler dans le temps, remonte en arrière d'heure en heure. Cela m'a brisé le suspense mais j'ai alors décidé de m'attacher au développement des différents caractères des personnages. C'était sans doute le but de Jodi Picoult.

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Wren regrette de ne pas avoir dit à son père qu'elle venait ici, elle regrette d'avoir demandé à sa tante de l'accompagner. Elle n'aurait pas dû venir au centre, elle aurait dû rester une petite fille. le centre est le seul endroit de l'état du Mississippi où l'on pratique encore des avortements. Ce qu'ils ont arraché à sa fille, il ne le récupérera jamais, alors George va leur en faire payer le prix, il est venu se venger parce que sa fille s'est fait avorter ici. Hugh est chargé en tant que négociateur d'établir le dialogue avec George, Dieu sait combien il y a de cadavres à l'intérieur du centre, en plus des cinq otages toujours en vie. Et l'un de ces otages se trouve être sa fille.

Une fois de plus Jodi Picoult s'attaque à un sujet de société parmi les plus brulants actuellement aux États-Unis, l'avortement. J'ai apprécié l'originalité de la construction du récit. Chaque chapitre est un compte à rebours qui raconte comment des individus très différents sont amenés à se retrouver mêlés à une prise d'otages.
L'intrigue commence donc à la fin et nous allons remonter heure par heure, l'occasion pour l'auteur de dérouler toute une galerie de personnages réalistes et attachants.
En parallèle à cette prise d'otage nous suivons Beth une jeune fille de 17 ans menacée d'aller en prison pour avoir avorté illégalement au moyen de comprimés achetés sur Internet.

Bien entendu ce récit en forme de thriller n'a d'autre but que de dénoncer la difficulté pour les femmes, encore aujourd'hui aux États-Unis, de disposer librement de leur corps. Jodi Picoult utilise des phrases percutantes pour asseoir son propos et surtout a l'immense talent de donner un visage humain à ce problème.
Elle nous montre toute la puissance et les méthodes utilisées par les activistes anti avortement. Ce roman est aussi une belle réflexion sur la paternité, sur les relations entre père et fille.

L'histoire est aussi l'occasion de s'arrêter sur le métier de négociateur et les qualités requises. Garder son sang-froid et sa neutralité, rester calme et clairvoyant, savoir écouter d'une oreille attentive, prêter attention à ce que dit l'autre, concentré sur chaque détail. Maîtriser l'art du mensonge.

À la fin de son livre, l'auteur nous délivre quelques notes qui à mon avis apportent un éclairage à son récit. Un roman puissant et volontairement provocateur, mais sans aucun parti pris, qui a le mérite de poser le débat d'une manière très constructive.

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L'IVG serait il un droit en sursit aux États Unis?

En dépit d'une loi fédérale de 1973 qui protège cette décision comme faisant partie de la vie privée, le débat public et politique fait rage, compliqué par des législations différentes selon les Etats. En marge de cette situation souvent ubuesque, la position des associations anti IVG est bien souvent accompagnée d'actions violentes, individuelles ou collectives, envers les centres médicaux et les femmes qui désirent avorter.

Pour illustrer ce fait de société, Jodi Picoult produit un thriller très réaliste d'une prise d'otages dans un centre IVG, y réussissant des éléments représentatifs de la variété sociale impliquée: professionnels de santé, parents, enfants, opposants ou sympathisants.

Si le déroulé du roman peut accrocher par son suspens, il vaut surtout pour sa construction narrative à rebours, remontant le temps pour donner de la densité aux personnages dans leur vie personnelle et dans leur motivation.

L'aspect « événementiel romanesque » m'a un peu lassée, mais j'ai été accrochée par le fait de société dans ses implications pratiques et juridiques. La postface de l'auteur est très éclairante sur la question. Elle ne s'autorise aucune prise de position personnelle mais démontre la complexité du débat et le risque évident de retour en arrière pour le droit des femmes.
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Comme toujours, Jodi Picoult nous gratifie de sa plume légère et d'un thème documenté pour nous amener à la réflexion. Il s'agit ici de l'avortement avec ses "pro-life" et ses "pro-choice". Débat prégnant aux États-Unis avec les valeurs républicaines et l'empreinte religieuse très ancrées dans certains États. Quoique la question du droit des femmes et de disposer librement de leur corps n'est pas non plus une cause acquise partout en Europe avec des reculs en matière légale, aussi aberrants qu'effarants.

J'avoue pour ma part que les questions portées par le livre au travers des arguments avancés dans les deux camps ne m'ont guère passionnée étant irrémédiablement convaincue que ce recours ultime qu'aucune femme ne choisit de gaieté de coeur, est et doit rester un droit.

Si l'écriture de l'auteure est toujours aussi agréable, le procédé stylistique de narrer l'histoire à rebours est quelque peu déconcertant et je ne suis pas certaine de sa plus-value. Les premières pages sont confuses, on avance sans vraiment comprendre. Les personnages se multiplient et il est difficile de s'accrocher à quelque chose dans ce brouillard d'éclatés de vies. Mais petit à petit, la brume s'effiloche, les personnages nous apparaissent en couleurs et on s'attache, on s'éprend de leur histoire personnelle. Vient s'ajouter le suspens de la prise d'otage de ce forcené qui a fait irruption dans ce centre de planning familial qui procède à des IVG. Et là on est mordu pendant une bonne moitié du livre...
Mais comme le livre commence presque au dénouement de l'histoire, la tension va decrescendo et l'intérêt décroit. Certains pans nébuleux de l'histoire de chacun des personnages se révèlent toutefois comme un dernier sursaut, mais on termine, à mon sens, un peu de manière tiède ce qui nous avait mis en ébullition.

C'est donc mon regret à cette lecture, bien que cette tournure soit originale (et très cinématographique). Je pense que Jodi Picoult a souhaité avant tout mettre l'accent sur le thème, qui du reste est bien approfondi, plutôt que d'en faire un suspense, et le pari est gagné car c'est bien ce que l'on retient : le fond ne s'efface pas au profit de la forme.

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A l'heure où certains Etats des USA tirent à boulets serrés sur les quelques centres d'avortement qui subsistent, où on restreint les lois des femmes à pouvoir avorter quand on ne cherche pas à demander la peine de mort contre celles qui avorteraient puisque avorter serait comparable à un meurtre, je vous conseille de lire le nouveau roman de Jodi Picoult « Une étincelle de vie ». Ce roman évoque, à travers une prise d'otage, ce thème douloureuxt et ce que j'ai aimé c'est que l'auteure ne prend pas parti. Elle fait entendre aussi bien la voix de ceux et celles qui cherchent à préserver ce droit que les arguments de ceux et celles qui considèrent que ce droit est une autorisation de tuer. Au lecteur de choisir en son âme et conscience sa position.

L'intrigue se concentre donc dans le dernier centre du Mississippi ouvert pour les femmes qui souhaitent avorter. Un homme surgit et tue quelques personnes avant de prendre en otage les quelques malheureuses présentes. Parmi elles, une adolescente Wren qui venait simplement demander la pilule, une jeune femme, Joy, qui vient d'avorter, une autre, Janine, en mission secrète pour le compte du groupe anti-avortement auquel elle appartient, une infirmière, Izzy, le médecin qui pratique les IVG. A l'extérieur un flic, Mc Elroy, qui négocie avec le tueur tout en sachant que sa fille est à l'intérieur. La prise d'otage est donc ainsi racontée par ces femmes et ces hommes, chacun vivant différemment les événements. de plus, elle est racontée à l'envers car le roman commence en fin de journée au moment où la prise d'otage va s'achever. Remonter le temps permet de découvrir peu à peu les raisons pour lesquelles ces femmes se sont trouvées là au mauvais endroit au mauvais moment, pour lesquelles le tueur est intervenu et a décidé de s'en prendre à ce centre. C'est l'occasion aussi d'apprendre à quel point la législation de certains Etats conservateurs fragilisent la condition des femmes qui cherchent à avorter en dernier recours. Et plutôt que de hurler après ces femmes désespérées, on ferait peut-être mieux de les aider financièrement à élever leurs enfants. de toute façon interdire l'avortement légal n'y mettra pas un terme. Ce sera plus dangereux pour les plus démunies, quant aux plus riches, elles auront toujours les moyens de le faire sans danger.

Un très bon roman que je conseille vivement !

Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Un roman qui analyse, décortique, explique les notions de foetus et les conditions de réalisation des IVG dans un pays, les Etats-Unis, où il est de plus en plus difficile de se faire avorter. Il y a un vrai suspense dans ce récit : sur l'issue de la prise d'otages dans le centre de gynécologie mais également sur le pourquoi de la présence des différentes personnes dans le planning familial. La narration est étonnante puisque tout est raconté heure par heure en commençant par la fin. In fine, un texte intelligent qui se lit comme un polar.
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Jodi Picoult sait raconter les histoires, créer des personnages construits au passé et aux émotions presque tangibles. Elle relate une prise d'otage en remontant les heures, joue avec la temporalité pour mieux inviter son lecteur à s'immerger dans l'intériorité de ses protagonistes, hommes et femmes lui permettant de tourner intelligemment autour de la question de l'avortement, sans jamais prendre radicalement position (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/05/15/une-etincelle-de-vie-jodi-picoult/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Avec "Une étincelle de vie", Jodi Picoult nous fait vivre une prise d'otages dans un centre médical pratiquant entre autre l'avortement.

Hugh, le policier chargé de la négociation, découvre que sa fille est à l'intérieur, sans qu'il ne sache pourquoi.

L'originalité du récit réside dans le fait que l'auteur commence par la fin de la prise d'otage, et rembobine le film à l'envers : A chaque chapitre, nous nous retrouvons une heure plus tôt. Nous apprenons ainsi à connaître les personnages et ce qui a amené chacun, tireur compris, à être là aujourd'hui. L'exercice demande au lecteur un petit effort pour s'y retrouver chronologiquement, mais c'est intéressant.

En revanche, j'ai trouvé que ce procédé nous faisait perdre en intensité et en suspense. Or, on parle d'une prise d'otage, un acte hyper grave et intense : la tension devrait aller crescendo jusqu'au dénouement. Alors que là, la tension diminue à chaque chapitre, puisqu'on s'éloigne du point critique, du dénouement.

Par cette technique, l'auteur met finalement plus en avant les vies de ses personnages, et les arguments pour et contre l'avortement, que le suspense de la prise d'otage ou son dénouement. Comme si ce dernier n'était pas le plus important car, quel qu'il soit, les vies des personnages se retrouvant dans cette situation est autrement plus universel. Car en réalité, le débat de pouvoir avorter ou non est le thème que l'auteur voulait aborder, cette prise d'otage n'étant que le moyen de la mettre en exergue.

L'auteur nous place du côté des pro-choix de par ses personnages principaux, leurs histoires et le lieu choisi, mais elle ne juge pas les points de vue de ses autres personnages, les "anti". Elle incite également les "anti" à ne pas juger trop vite, eux non-plus, en exposant toute une série de situations différentes, qui doit amener à comprendre que se trouver devant ce choix à faire n'est jamais de gaité de coeur et n'émane pas obligatoirement d'un acte irresponsable ; qu'il y a différents droits à prendre en compte, et que, parfois, les argument "anti-avortement" sont plus politiques qu'idéologiques...

Pas de grands argumentaires développés dans ce roman, mais des morceaux de vie qui ont le mérite de faire réfléchir. Et bien sûr, comme d'habitude avec l'auteur, un scénario bien préparé.

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille aussi et surtout le magnifique John Irving : "L'oeuvre de Dieu, la part du diable".
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Ce qui est frappant dans ce livre c'est la place accordée aux différents points de vue sur la question "très sensible" de l'avortement aux Etats-Unis. Un sujet plus que jamais d'actualité depuis que ce doit n'est plus garanti par la constitution (vote de la cour suprême en juin 2022) laissant de fait libre court aux Etats de se positionner.
Alors, le dialogue est-il encore possible entre partisans et défenseurs ? D'autant que l'accès à l'avortement (quand c'est encore possible) questionne les libertés individuelles et les inégalités sociales notamment en matière de santé.
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Tout m'a séduite dans ce roman. le thème et la façon intelligente, factuelle dont l'auteure l'aborde. Mais en tout premier lieu la construction atypique et parfaitement maîtrisée employée : l'auteure va remonter le cours de cette journée heure par heure : nous découvrons ainsi les évènements et les différents personnages progressivement. Tout s'explique petit à petit, les situations différentes se comprennent. Il y a dans ce roman une galerie de personnages qui vont tous nous toucher. Aucun n'est complètement noir. Quelques belles pages aussi sur les relations père fille, sur le rôle de négociateur.
En résumé un roman très riche qui est un vrai coup de coeur pour moi.
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