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Un sujet qui pourtant semblait être traité à la source mais au final qui reste un livre trop vague, très répétitif, avec beaucoup de questions en suspens et surtout pas très concluant (et parfois des points qui se contredisent, je trouve).
Il aura en tout cas le mérite de mettre en perspectif la spécificité de l'homme (petit h) dans sa violence envers la femme.
Un livre très intéressant d'un point de vue général et qui malgrés lui, sûrement, a un penchant féministe qui fait du bien.
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400 pages où de son propre aveu, Pascal Picq n'apporte pas de réponse définitive à cette question: pourquoi, dans toutes les sociétés que nous connaissons, ce sont les hommes qui s'accaparent quasiment tous les pouvoirs?

Bon, évidemment, cette question paraît encore de nos jours idiote pour une grande partie de la population, qui trouve cela "naturel" et "normal". Circulez, y a rien à voir, ça a toujours été comme ça, les copains. Pourtant, un seul élément devrait nous inciter à y réfléchir: plusieurs études montrent que les entreprises dirigées par des femmes se portent mieux que les autres. Et même Mc Kinsey l'a calculé: si les femmes étaient considérées à l'égal des hommes, la richesse mondiale augmenterait de plus de 1200 milliards de dollars.

Et pourtant, la paléontologie, l'ethnologie, et l'éthologie montrent qu'il a existé - et qu'il existe encore - tout un éventail de possibilités. Et même, des sociétés sans coercition des mâles envers les femelles.

Au passage, l'auteur met en lumière des éléments que l'on n'a pas forcément en tête. Par exemple, que l'espèce humaine est la seule où des mâles tuent les femelles. Et que si d'autres espèces peuvent se montrer agressives, l'homme s'est montré particulièrement inventif pour trouver des moyens de contrôler les femmes, pour justifier ces moyens, et pour punir les femmes qui tenteraient d'échapper à cette condition (que l'on pense seulement à ce qui s'est passé en Iran ces jours-ci...)

Le bouquin peut paraître un peu long, parfois technique par son vocabulaire (heureusement un glossaire figure à la fin), mais il mérite d'être lu tant pour les informations dont il fourmille, que pour les clichés qu'il remet en question. Comme par exemple l'image du mâle chasseur intrépide qui s'occupe de tuer l'auroch pendant que madame restait au fond de la caverne. En fait dès la préhistoire, les femmes travaillaient autant que les hommes.

Autre idée reçue: l'espèce humaine a t'elle forcément progressé au fil du temps? Rien n'est moins sûr. En fait l'évolution est bien plus complexe, elle tâtonne. Ce qui nous paraît aujourd'hui un écart à la norme est en fait un test d'autres possibilités, qui aboutiront peut-être un jour à un monde différent...

Finalement, le développement de nos cerveaux et notre capacité à construire des mythes - en particulier, les religions, - ont servi à justifier la coercition masculine. Laquelle répond à un but tout simple: les hommes ont toujours cherché à s'assurer le contrôle des moyens de production et de reproduction.
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C'est un livre très intéressant, pour ceux que le sujet questionne, quoiqu'un peu ardu,, sur les rapports homme femme vus et analysés par un paléoanthropologue.

La démarche scientifique est novatrice car l'auteur cherche à comprendre par le biais de la préhistoire et des traces qu'elle a laissé, comment s'articulaient les rapports homme femme et pourquoi il y a une telle coercition, une telle violence, des hommes envers les femmes et quelle en est l'origine culturelle et écologique ? biologique ? génétique ? ….

Si l'on voulait synthétiser de manière philosophique l'auteur évoque : Rousseau « l'homme nait bon c'est la société qui le corrompt » et Hobbes « l'homme est un loup pour l'homme » …

La préhistoire jusqu'à présent ne s'était pas ou peu intéressé aux rapports hommes femmes dit-il.

Il met également en parallèle les types de coercition dans le monde animal et particulièrement les primates, du chimpanzé extrêmement violents avec les femelles aux bonobos plutôt conciliants.

Bon le constat est plutôt affligeant, il affirme que les féminicides sont une particularité humaine et que jamais cela n'a été constaté chez d'autres mammifères et particulièrement les espèces de singes précédemment citées.

Cependant il y quelques lueurs d'espoir, car nous sommes dans le top des 6 pays dont la loi condamne les discriminations et toutes formes de coercition envers les femmes. Ça c'est la loi après dans les faits c'est une autre histoire…
Évidemment les zones rouges se situent en Afrique et au moyen orient (de l'excision à la charia).

Pour finir il évoque un chapitre sur les religions ou les codes religieux auraient ou auraient eu pour objectif principal d'enfermer et de contraindre encore plus les femmes (voir la charia). C'est un vrai sujet.

Je regrette que le livre ne soit pas assez vulgarisé, il faut sans cesse se référencer au glossaire un livre de scientifique pour les scientifiques, dommage car ces questions sont passionnantes et intéressent également les non spécialistes.
Je conseille également sur le site de BABELIO la vidéo de Pascal PICK en conférence reprenant tous les thèmes de ce livre.



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Pascal Picq a pour objectif de faire le ménage entre les propositions nées de nos idéologies patriarcales, marxistes ou féministes ou encore de dépoussiérer nos préjugés nés des vues antagonistes de Rousseau ou de Hobbes.
Il cherche par une analyse structurale et phylogénétique des comportements de notre espèce à trouver l'origine, les origines de la coercition exercée par les hommes sur les femmes.
Il est parfois difficile de tirer des conclusions claires de l'étude tant elle se veut à la fois authentique (ne reculant pas devant les contradictions) et exhaustive de la connaissance (psychologique, sociologique, anthropologique et bien d'autres logiques encore) de l'homme et de la femme et de leur rapports.
J'ai pourtant glaner ici et là quelques assertions éclairantes:
1. L'évolution fonctionnent avec deux mécanismes la diversification et la sélection naturelle
2. L'investissement dans l'éducation des petits induit la coercition des femmes
3. Contrairement à la plupart des singes, les grands singes sont majoritairement des sociétés patrilocales avec une coercition plus forte
4. Les sapiens sont l'espèce la plus coercitive envers les femmes
5. Avec l'apparition de la sphère privée, la coercition des femmes par son conjoint a encore gagné en intensité
6. le féminicide est propre à l'espèce humaine
7. Dans toutes les sociétés les femmes ont un prix (échanges culturels ou commerciaux, lignée, dot…)
8. La coercition ne commence pas avec la division des tâches
9. la rivalité des hommes pour l'accès aux femmes reste la 1re cause de la coercition
10. Les populations du sud de l'Europe conservent une idéologie masculine plus marquée
Conclusion : Heureusement que les Bonobos sont là pour nous montrer le bon exemple !!
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Un livre passionnant pour explorer l'origine des violences sexistes et sexuelles. L'auteur fait le tour de l'histoire de la domination patriarcale depuis le paléolithique jusqu'à nos jours. Cependant, l'ouvrage n'est pas facile d'accès : beaucoup de théorie et un volume de pages conséquent qui demande de prendre des pauses pour l'apprécier pleinement :) A lire à côté d'un bon roman.
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Essai foisonnant, passionnant. Qui pense plus large et plus fin,  géographiquement, conceptuellement. Qui rappelle tous les possibles que réserve l'Evolution et qu'on oublie souvent d'envisager, par manque de recul.
Un essai dont on peut regretter qu'il soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Mais n'est-ce pas là le plus stimulant !
Pourquoi tant d'acharnement des hommes à dominer et asservir les femmes ? En quoi leur font elles à ce point peur ???
Une note d'espoir cependant : ce mode de société n'est pas le seul possible !
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Et l'évolution créa la femmePascal Picq

Comme la question de l'asservissement des femmes par les hommes se posait à la lecture de ses 2 premiers livres « Premiers hommes » et « Sapiens face à Sapiens » Pascal Picq , après reprise des thèmes de notre évolution soit à partir de la lignée chimpanzés, qui pratiquent la torture, la violence, et les viols collectifs, ou à partir de la lignée bonobos, qui règlent les conflits avec le sexe, revient sur les origines de l'homme. Ce qui revient à opposer la vision de Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme, à la vision de Rousseau.
Auparavant, Pascal Picq tient à dénoncer l'idéologie au cours des siècles d'histoire, en particulier de la Belle Epoque, tendant à figer les femmes en objets de maison, et la projection de cette idéologie sur le paléolithique ( les hommes trainant leurs femelles par les cheveux, et les hommes, les vrais, allant à la chasse au mammouth tendis que les femmes attendaient dans la grotte avec les enfants. Aucun fondement scientifique, dit l'auteur)

Quels sont les changements entre les grands singes et les hommes ? la taille du cerveau, rendant l'accouchement beaucoup plus difficile et demandant l'aide d'autres femmes, la crainte du sang menstruel, symbole de mort ( tabou toujours présent dans les barbecues et le fait que ce soient les hommes qui coupent la viande)et incapacitant les femmes à certaines périodes, au passage leur interdisant de manger de la viande donc de les fragiliser ,enfin, les enfants, que les femmes nourrissent, périodes pendant lesquelles elles ne peuvent chasser.

Question : pouvoir chasser implique-t-il ne pas prendre un nourrisson dans ses bras ? non., nous dit PP .
Ce que nous imaginons des hommes préhistoriques, ne vient elle pas d'une contre-projection du « modèle de pavillon de banlieue » confinant les femmes dans un territoire délimité et protégé ?

Il semblerait que chez les Néanderthaliens, aucune discrimination liée au sexe ne soit perçue. Les femmes chassaient-elles comme les hommes ? On n'en sait rien, dit Pascal Picq, qui dira cette phrase plusieurs fois dans son livre.
La coercition sexuelle semblerait tout de même être le triste apanage des Sapiens, sauf qu'existent toujours de nos jours des sociétés matriarcales, matrilocales un peu bonoboénnes.

Paléoanthropologue, Pascal Picq se demande d'abord si les sociétés vouées au culte de la mère, avec les Vénus callipyges, les déesses-mères ont vraiment existé avant de céder la place à la coercition masculine qui « a inventé les moyens les plus vicieux pour entraver, dévaloriser et même interdire aux femmes de pratiquer la chasse avec les mêmes moyens que les hommes » ?
Réponse : Si un anthropologue du futur entrait dans une église avec, côte à côte, une Vierge Marie et un Jésus cloué sur la croix, il pourrait croire à un vieux culte matriarcal qui vénère la maternité et sacrifie les hommes adultes.

Voilà pourquoi, aux questions : comment ? à quel moment ? pourquoi ? la coercition masculine exercée contre les femmes est elle de l'ordre de la nature, ou de la culture ? Est elle universelle, alors qu'existent dans différentes sociétés, toujours à l'heure actuelle, des matriarcats, héritiers des bonobos ?

Rarement un livre aussi documenté, aussi savant, avec un glossaire ( ouf) à la fin, donnera aussi peu de réponses à toutes les questions qui se posent quant au passé des Sapiens. Mais, voilà, dire je ne sais pas est la preuve de l'intelligence d'un chercheur qui sait que la science évolue constamment.
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C'est un livre très documenté, passionnant et accessible après une remise à niveau de certains termes utilisés par l'auteur. Les modèles de coercition dont l'auteur parle au temps de la préhistoire montrent la violence des hommes envers les femmes ainsi que leur volonté de maitriser la sexualité de la femme .
Très enrichissant. Féministe ou pas, ce livre apporte une vision intéressante sur le sujet.
Lien : https://www.franceculture.fr..
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Il faut certes s'approprier de nombreuses notions scientifiques et sociologiques pour appréhender tous les aspects de cet essai de Pascal Picq, mais à la clé, c'est la compréhension du mécanisme du processus coercitif masculin, tout au long de l'histoire de l'évolution des humanités et même de celle des primates, jusqu'à nos jours, qui se révèle par bribe, tel un puzzle, dont bien trop de pièces ne sont sans doute encore que de futures découvertes paléolithiques restant à découvrir.
Mais c'est aussi toutes nos croyances simplistes qui volent en éclat dans ce livre, alors qu'elles arrangeaient bien les positions masculines dominantes actuelles pour les justifier. Car non, les anciens peuples de chasseurs cueilleurs, n'étaient organisées en de courageux chasseurs qui nourrissaient les communautés d'alors et de gentilles cueilleuses qui faisaient l'appoint de ces riches repas tout en élevant les progénitures. En dehors des latitudes très froides et donc plus proches des pôles, il est largement démontré que la cueillette constituait l'essentiel des apports, avec les incidences sociales qui vont avec.
Il fût ainsi un temps où au moins trois humanités coexistaient dont les sapiens, les néandertaliens et les dénisoviens, et où déjà on trouve des indices de violences faites aux femmes mais sans pouvoir démontrer une dominance de ces modes de fonctionnement, où coexistaient probablement diverses formes de communautés, tout comme chez les hominoïdes actuels, que sont les gibbons, les bonobos et les chimpanzés, où les deux formes de sociétés existent, avec celle des bonobos où la coercition sur les femelles est quasi inexistante et celle des chimpanzés où celle-ci est quasi la norme.
Et l'on en vient à se demander si Sapiens l'africain n'aurait pas tout bonnement généralisé cette forme de dominance et s'appropriant les femmes néandertaliennes et dénisoviennes contribuant par la même occasion à engager le déclin de ces autres humanités.
Et comme il n'existe aucune société entièrement matriarcale, mais seulement matrilocale ou matrilinéaire, si de telles sociétés ont existé, elles ont tout simplement disparu car Sapiens a eu le « génie » de déployer l'arsenal de plus étayé du règne vivant pour instaurer une coercition féminine des plus durables, par ses cultures, ses religions et ses croyances les plus folles, comme celle de ne pas risquer le mélange du sang des proies consommées à celui des cycles menstruels qui fait qu'encore aujourd'hui, les bouchers sont majoritairement des hommes.
On découvre dans ce livre une sorte d'évidence intuitive, mais non démontrée, « comme l'avaient écrit Marc et Engels, la condition des femmes se trouve à l'origine de toutes les inégalités humaines et leur évolution (p375) ».
Une belle leçon d'humilité si l'on avait encore quelques doutes. Merci à vous M. Picq pour ce bel exercice de tentative réhabilitation de la place de la Femme et pour ce regard honnête de nos pratiques coercitives masculines dont certaines n'appartiennent qu'aux Sapiens et que nulle autre espèce de primate ne pratique, le féminicide.
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L'analyse scientifique par la paléo anthropologie et l'ethnologie de ce problème récurrent et douloureux de la violence faite aux femmes.
Il ose comparer les sociétés de singes et les sociétés humaines à travers les âges. Son raisonnement scientifique se déroule tout au long du livre, et il n'est pas toujours facile à suivre.
Sa conclusion reste optimiste : le genre humain n'est pas condamné au machisme et à la violence, que la promotion des femmes est une chance pour la société. À lire par tous ceux et celles que le féminisme politique n'arrive pas à convaincre.
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