AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 228 notes
Alessandro Pignocchi a des idées bien arrêtées. Depuis qu'il a rencontré Philippe Descola, il veut diffuser un message bien clair. L'homme n'est pas au-dessus de tout et non le technosolutionnisme n'est pas à la solution à tous les problèmes. Il n'y a pas d'un côté la nature et de l'autre l'humain. Les Jivaros perçoivent les choses autrement. Il n'y a aucune raison de dire que la vision de la société de consommation est meilleure car basée sur l'économie financière. On reconnaît des personnalités comme François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine ou Manuel Valls qui ont des attitudes des plus surprenantes. Est-ce que l'on s'attendrait vraiment à voir une chancelière demander de troquer un poisson contre des stères de bois? un président russe qui va se marier avec un papaye? un premier ministre français nu souhaitant rencontrer un tigre quitte à être dévoré? Déplacé le regard incite à se poser des questions. le changement ne peut se faire qu'à travers l'investissement des ces politiques. le lecteur n'est pas en dehors aussi de cet aspect critique. Pour donner une communication plus percutante rien de tel que de l'absurde. Ainsi on pourrait faire un parallèle avec les réalisations de Fabcaro aussi bien dans l'écriture que la représentation graphique. On voit une image reproduite plusieurs fois avec du texte qui se modifie. le scénariste propose deux regards sur le rapport à l'environnement. D'un côté, c'est celui des politiques agissant très différemment, à l'opposé de la logique actuelle. Et de l'autre, c'est celui d'un indien Jivaro qui observe comment des gens de la ville vivent. C'est assez drôle. Une façon aussi de montrer une démarche ethnologique et anthropologique. La bande dessinée interroge autant qu'elle amuse. On ne reste pas insensible à cette forme qui bouscule des certitudes. L'ancien chercheur ne va pas s'arrêter à ce changement de regard. Il poursuit son travail dans un ensemble de créations complémentaires qu'il va falloir lire par conséquent. Mais c'est aussi une forte invitation à lire et/ou écouter Philippe Descola, élève de Claude Levi-Strauss.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
Commenter  J’apprécie          50
Livre très surprenant qui aborde de nombreux sujets avec une approche plutôt animiste. C'est frais, dynamique, parfois drôle (surtout les petites histoires ou l'humain est étudié). Ce livre invite à voir les choses autrement, et il serait plus que temps :)
Commenter  J’apprécie          40
I have a dream...
Allessandro Pignocchi l'a mis en image. Nous devenons tous animistes, sauf quelques villages d'irréductibles...
L'anthropologie est une beau lorgnon pour changer de point de vue, on ajoute de l'humour, ça glisse sous le pinceau d'Alessandro et voilà le résultat : des scenettes aiguisées (ou lapidaires , c'est selon) et si drôles...
le texte en fin du livre est limpide et nous ouvre une réelle dimension ; nous pourrions grandir, nous humains, si nous changions de regard.
Soupir...
I have a dream...

Merci les amis pompey pour ce cadeau, merci Alessandro Pignocchi.
Commenter  J’apprécie          40
Un délicieux coup de coeur au dessin vraiment superbe, Petit traité d'écologie sauvage peut se lire à plusieurs niveaux, le simple sens premier assez drôle, et ensuite peu à peu, les implications sous-tendant le récit sur le monde dans lequel nous vivons.
On rit, on grince des dents sur le monde actuel, on referme l'album et puis paf, on revient au début pour une seconde lecture! Il y a beaucoup d'intelligence dans cet album, caché derrière l'humour (le strip avec Poutine!), dans cette histoire d'un monde qui a inversé son rapport avec la nature et où les derniers tenants d'un profit à tout crin sont étudiés comme des sauvages par quelques anthropologues Jivago.
Drôle, intelligent, décalé, il paraît qu'il y a un tome 2, vivement que je mette la main dessus!
Commenter  J’apprécie          40
Le décalage créé par l'inversion des normes entre la doxa consumériste-individualiste qui prévaut dans notre société occidentale actuelle, et la cosmogonie Jivaro ayant conquis, pour l'ouvrage, la majorité des humains à l'exception de quelques enclaves, est des plus rafraichissante.

Les situations rocambolesques issues d'un tel changement de paradigme émerveilleront ou rebuteront au premier abord, selon l'ouverture et les affinités de chacun, mais dans tous les cas : déstabilisent, appellent au questionnement.
Alessandro PIGNOCCHI ne fait pas de prosélytisme envers la philosophie animiste des autochtones d'Amazonie que sont les Jivaros, mais s'en sert comme prisme d'étude anthropologique, comme un outil pour faire un pas de côté. On papillonne de case en case : un coup l'on suit un Ministre qui ne cherche qu'à démissionner, vainement, pour se rapprocher des rainettes ; le coup d'après un anthropologue Jivaro venu étudier une des dernières enclaves « occidentale » à Bar-le-rois ; le tout sur fond d'aquarelles aux couleurs et textures tamisées créant une atmosphère propre au détachement, à la « remise à zéro », requis par l'ouvrage.

Une lecture très agréable, fluide, qui aura même eu le mérite de me faire sourire tant « l'absurdité » de certaines planches ne sont pas sans rappeler l'humour British.

Une très bonne surprise dont la suite, déjà publiée, ne tardera pas à rejoindre ma bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          40
Le monde occidental a adopté le point de vue des indiens d'Amazonie sur la nature. Humains, animaux, plantes, à tous on reconnaît l'existence d'une âme. A partir de ce postulat, Alessandro Pignocchi suit, sur un mode mi-humoristique, mi-réflexif, trois lignes narratives : il raconte comment les grands dirigeants sont amenés à prendre des décisions en accord avec cette nouvelle vision du monde (ah... le président russe annonçant son mariage avec une papaye), comment un anthropologue jivaro essaie d'étudier les nouveaux et anciens comportements des Français, et enfin comment la vie quotidienne de tout à chacun est bouleversée. Comme il l'évoque dans sa postface, son objectif est avant tout de faire réfléchir en tirant certains fils jusqu'à l'absurde. Qu'est-ce qui justifie qu'une vision et un rapport au monde serait plus valable qu'un autre ? Cette BD m'a provoqué de francs éclats de rire ! La mise en scène des politiques, tout comme celle des tentatives d'analyse de nos habitudes quotidiennes par l'anthropologue jivaro sont savoureuses.
Commenter  J’apprécie          40
Un peu d'humour absurde, de sublimes dessins à l'aquarelle, l'écologie et l'anthropologie sous un angle différent, une bande dessinée qui fait le plus grand bien ! Mes yeux se sont régalés du pinceau doux et coloré de l'auteur, mon humeur s'est égayée de ces situations complètement décalées, mon esprit cogite encore face à ces scènes incongrues. Et pourtant il suffirait d'un rien pour que ce monde parallèle imaginé par Alessandro Pignocchi ne devienne palpable, l'improbable pour mettre en évidence l'absurdité du réel. Dans la veine de Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro je me suis laissée porter avec délectation dans cet imaginaire où l'on peut épouser les papayes, où Angela Merkel troque un esturgeon contre un stère de bois, où le G20 se transforme en rassemblement de grèbes huppé. J'en redemanderai bien et tant mieux parce qu'apparemment… il y a une suite !
Commenter  J’apprécie          30
Brillamment amené, ce petit traité utopique excellemment dessiné et rédigé par le jeune et talentueux, prolifique Alessandro Pignocchi, est un vrai pamphlet en faveur d'un monde nouveau. C'est intelligent et drôle et indispensable, inhabituel et parfaitement en phase avec le changement que l'on voudrait voir dans ce monde, cette impérieuse métamorphose de perspective que je souhaiterais voir s'exprimer chez tous les êtres...
Commenter  J’apprécie          30
"Dans cette bande dessinée, j'ai voulu prolonger ce mouvement de mise à distance en imaginant à quoi ressemblerait le monde si l'on empruntait quelques outils de composition aux Jivaros. le résultat est absurde. Mais l'est-il beaucoup plus que le monde que nous sommes en train de composer ?" explique Alessandro Pignocchi en fin d'ouvrage.

Cette BD est un petit bijou. Elle permet de poser un autre regard sur notre fonctionnement, faire un pas de côté pour s'interroger sur notre rapport à la nature. C'est à la fois drôle et intelligent. J'ai le sentiment qu'on peut la lire plusieurs fois et en retirer à chaque fois quelque chose.
Commenter  J’apprécie          30
J'adore l'humour absurde. Sur ce point je suis servie.
Les dessins colorisés à l'aquarelle sont de qualité, et les dialogues d'un monde animiste après une utopique prise de conscience rafraichissent les neurones. le changement de perspective est salutaire.
Quelques pages à la fin du livre expliquent l'intention de l'auteur et la comparaison entre la culture occidentale et amazonienne offre de fait beaucoup d'interrogations sur l'absurdité de notre monde actuel, en écho à l'absurdité des petites histoires de la BD.
Commenter  J’apprécie          20





Lecteurs (528) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}