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Poète roumain du début 20e,
Ion Pillat vécut et fit des études un temps à Paris.
J'ai apprécié le travail de la traductrice
Gabrielle Danoux (Tandarica sur Babelio) qui s'est surpassée dans un travail d'orfèvre réussi à la perfection.
Celle- ci m'a confié les contraintes supplémentaires engendrées par une traduction qui se doit de rester fidèle à l'oeuvre originale. En raison de cette contrainte, certains mots m'ont parfois échappé, sans que cela nuise à la beauté de la poésie.
Je découvre les monostiches du début du recueil, vers d'une seule ligne qui sont excellents, je préfère les superbes poèmes venant à la suite.
Il est toujours difficile de présenter un recueil de poèmes. Inutile à mes yeux de faire de longues phrases, il faut laisser parler l'auteur. Quelques courts extraits de certains poèmes, choisis en fonction du plaisir ressenti, suffisent pour faire découvrir aux lecteurs la qualité de ceux-ci, et donc de l'ensemble.
BERCEUSE
Dors, dors, pour t'endormir je t'ai apporté
Les phalènes, les fleurs, la feuillée,
Les nuages du couchant découpés,
En vol vers les sommets,
Les aurores, les étoiles, les soirées,
Pour t'endormir je te les ai apportées,
Je te les ai apportées…
LE CERISIER
Le cerisier sera rouge comme lors de mon enfance,
Les cerises pendront aux branches comme des dormeuses,
Les bras nus, la fille en prendra dans sa vareuse,
De sa perche chaque fois des cents en abondance.
DANS
LA CATHÉDRALE - NOTRE-DAME DE CHARTRES
La lumière dorée forme des fleurs tremblantes
En bouquets les rassemble
Sur les murs noirs et arqués ; dans les autels coule le sang
Lorsqu'elle transperce les vitraux et leur déluge érubescent.
AUX MOULINS À VENT
Ô, noirs auvents ailés sous le disque blanc de la lune,
Qui se souviennent, tant ils sont vieux, incessamment,
De Don Quichotte qui luttait avec les moulins à vent,
Aperçus une nuit sur le chemin de Pampelune !
LES COQUILLAGES DES TRITONS AU LOIN
Sur la lame de fond
Nages-tu sirène ?
Si ce n'est-là, réponds,
Sous quelle carène ?
TANT AI-JE CONTEMPLÉ TON CORPS…
Tant ai-je contemplé ton corps que des yeux je l'ai volé,
Tant ai-je aspiré ta voix que ton verbe j'ai ravi.
Ton ombre seule attise toujours des robes rêvées
Et tes propos résonnent comme un écho affaibli.
SOLDATS DE PLOMB…
Et, nous les enfants, avec nos sabres en bois, partions nous quereller
En portant comme étendard des serviettes au soleil flottant.
Quel corps à corps, quelle raclée sous les mûriers du verger !
Et après la bataille, combien de morts fuyaient en riant…
La rime a été respectée dans les poèmes que j'ai montrés. La forme des vers est parfois différente sans que cela n'altère la qualité du poème.
Je me suis toujours demandé comment l'on pouvait traduire des vers et leurs rimes tout en leur gardant leur mélodie poétique. Je pense à l'immense
Cyrano de Bergerac d'
Edmond Rostand qui est traduit et joué dans de nombreux pays avec un succès immense.
Il en est de même avec la traduction de ce recueil.
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