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Joe Bennett (Illustrateur)Andres Guinaldo (Illustrateur)Javier Pina (Illustrateur)
EAN : 9781302908492
136 pages
MARVEL - US (03/10/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
In Cap we trust! But as Steve Rogers ushers in the Secret Empire, what will this new order mean for Sam Wilson? Find out, as a crucial mission brings Sam back out from the shadows - and into the skies once more!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Empire Building (épisodes 12 à 16 de la série Steve Rogers), et à End of the line (épisodes 18 à 21 de la série Sam Wilson) qu'i faut avoir lus avant. Les événements de ce tome se déroulent concomitamment à l'événement Secret Empire (2017). Il contient les épisodes 22 à 24 de la série Sam Wilson, et 17 à 19 de la série Steve Rogers, tous écrits par Nick Spencer, avec l'aide de Donny Cates pour les épisodes 18 & 19 de Steve Rogers, et 24 de Sam Wilson.

Ces épisodes ont été dessinés par de nombreux artistes : Sean Izaakse (dessinateur et encreur épisode 22 Sam Wilson), Joe Bennett (dessinateur) et Joe Pimentel (encreur) pour les épisodes 23 & 24 de Sam Wilson. Pour la série Steve Rogers, l'épisode 17 a été dessiné par Ramon F. Bachs et Andres Guinaldo. Les épisodes 18 & 19 ont été dessinés par Andres Guinaldo et Javier Pina. Cette diversité des équipes artistiques (ainsi que l'aide apportée au scénario) découle des délais contraints de production, et du degré élevé de coordination nécessaire pour l'événement Secret Empire.

À l'issue du tome précédent, Sam Wilson a décidé de prendre le large, de se retirer quelques temps dans une partie désertiques des États-Unis où il n'y a pas de réseau pour le téléphone. Pendant qu'il faisait le point sur lui-même, le monde a bien changé. En particulier Steve Rogers a réussi à s'emparer du pouvoir aux États-Unis et à instaurer une forme de gouvernement militaire, au nom d'Hydra. Des soldats aux couleurs de l'Hydra patrouillent les rues et effectuent des arrestations, rétablissant une certaine forme d'ordre dans la nation, et regonflant l'estime de soi d'une partie du peuple. Quand Sam Wilson décide de revenir à la civilisation, il assiste à une tentative d'agression d'une mère et de sa fille, toutes les 2 des inhumaines. Il décide de contacter Misty Knight pour mettre en place une filière d'exfiltration pour les ressortissants inhumains.

De son côté, Steve Rogers, maintenant commandeur des États-Unis et chef de la nation, a accepté de donner sa première interview à Sally Floyd, journaliste qui l'avait déjà interviewé pendant la Guerre Civile des superhéros, voir Civil War (2006) de Mark Millar & Steve McNiven. Avant qu'elle ne pose la première question, le docteur Faustus (Johann Fennhoff) lui indique qu'il y a un sujet qu'elle ne doit pas aborder : les événements survenus à Las Vegas. Elle commence par évoquer sa prise de pouvoir au nom de l'Hydra. Il évoque l'incapacité des superhéros à défendre la Terre, et leur propension croissante à se battre entre eux, plutôt que d'affronter les ennemis. Ils échangent ensuite sur l'invasion des Chitauri, puis la situation de New York enchâssée dans une bulle de Darkforce. L'échange passe alors sur le confinement des Inhumains dans une zone de détention, pour des raisons de sécurité nationale.

Bien évidemment, cela n'a pas grand sens de lire ce tome, indépendamment du crossover Secret Empire (2017) écrit par Nick Spencer. En début de chaque épisode, il est indiqué qu'il convient de le lire après tel ou tel numéro de la série Secret Empire, pour ne pas craindre de découvrir des faits racontés dedans, mais aussi pour comprendre les événements auxquels il est fait référence. Il est vraisemblable que le lecteur qui a apprécié la lecture de Secret Empire est très tenté de lire ce tome, également écrit par Nick Spencer et venant étoffer le point de vue personnel des 2 Captain America, explicitant les choix et l'état d'esprit de Steve Rogers, montrant ce qu'a fait Sam Wilson pendant ce temps, et pour quelles raisons il a choisi d'agir ainsi. Mais il existe une autre raison d'être tenté par la lecture de ce tome : savoir comment se terminent les 2 séries exceptionnelles Steve Rogers + Sam Wilson, écrites tout du long par Nick Spencer. À l'usage, le lecteur se rend compte qu'il peut même très bien lire ce tome sans avoir lu Secret Empire et comprendre l'enchaînement des événements. Mieux même, il a la satisfaction de découvrir une forme de coda à la série Sam Wilson, et un développement intéressant aux prises de position radicalisées de Steve Rogers.

Il est vrai qu'à une ou deux reprises le lecteur peut se sentir un peu frustré de ne pas savoir ce que vient faire une image ou une autre, comme un dessin en pleine page consacré à Ultron/Hank Pym à la fin de l'épisode 23 de la série Sam Wilson. Mais il ne s'agit que d'une poignée de frustrations mineures. La fin du tome 5 de la série Sam Wilson l'avait laissé dans une situation bancale et le lecteur apprécie de découvrir quels sont ses choix suivants. Alors qu'il s'est retrouvé confronté à toutes les réactions négatives suite à ses actions, il bénéficie enfin des retours positifs, ce qui le prend à contrepied, mais trop tard. de manière naturelle, Nick Spencer montre son personnage revenir à ce qui lui importe le plus, et cela repose sur l'entraide. le lecteur peut y voir un commentaire sur le pouvoir des critiques négatives et leur impact sur l'individu, sur sa vie publique, et sur ses choix. Ainsi le scénariste conserve l'orientation de la série Sam Wilson, qui est de décrire comment Sam Wilson a essayé d'être Captain America à sa manière. le lecteur découvre alors qu'il a effectivement incarné des valeurs morales de plusieurs individus, mais que la minorité critique l'a emporté sur la majorité silencieuse. Il y a un vrai questionnement sur ce l'individu peut faire en fonction de ses convictions, mais également en fonction de l'image que lui en renvoie la société.

Nick Spencer poursuit donc également le fil narratif principal de la série Steve Rogers. L'exercice est plus délicat puisque cette série servait essentiellement à montrer comment la vie de Steve Rogers avait été réécrite et comment cette nouvelle version de son histoire personnelle s'inscrit dans les faits connus et rendus publics de sa vie. Ces 3 épisodes servent à nouveau à étoffer le point de vue du personnage, à le montrer dans sa vie publique et privée. le scénariste ne fait pas semblant : Steve Rogers porte un uniforme militaire de dictateur, ses sbires arrêtent arbitrairement des individus dans la rue et les Inhumains sont parqués de manière préventive dans un camp qui les rassemblent et les concentrent dans un endroit. Il n'y a pas de doute dans l'esprit du lecteur qu'il s'agit d'une dictature répressive, avec les abus de pouvoir inévitables et inadmissibles. Malgré tout, Steve Rogers ne perd pas de sa superbe et se comporte comme un meneur d'hommes avec une vision. Il ne peut pas faire autrement que de constater le prix à payer qui se chiffre en vie humaine.

Dans le même temps, le mode de gouvernance de Steve Rogers reste séduisant. le scénariste le part des atours du fascisme, tout en montrant ce qu'il peut avoir de constructif. Il se positionne clairement d'un point de vue moral contre ce mode de confiscation du pouvoir par un individu certain de la suprématie de sa vision des choses. D'un autre côté, en y regardant de plus près, Steve Rogers ne fait que déplacer d'un cran ou deux le curseur de l'autoritarisme. Les apparences sont exagérées pour que le lecteur ne s'y trompe, les modalités pratiques sont celles d'un dirigisme appuyé, sans être caricatural. Nick Spencer ne fait que montrer ce qu'est un chef politique usant d'autorité. Steve Rogers devient l'incarnation de l'aspiration d'une partie de la population pour un chef qui prend des décisions, un meneur d'hommes. C'est une façon de mettre en scène un fantasme politique, celui d'une époque révolue où l'autorité politique pouvait être autoritaire. Or ce mode de gouvernance a perdu sa pertinence à la fin du vingtième siècle, du fait que l'humanité vit dans un monde qui échappe à tout contrôle, comme l'a formulé Ulrich Beck (1944-2015). La révolution scientifique et technologique n'a pas apporté de réponse définitive à tous les questionnements de l'humanité, et les scientifiques et les décideurs politiques se divisent sur les réponses à apporter aux risques. Dans ce monde, l'autoritarisme est vécu comme une dictature qui s'exerce au détriment d'une partie de la population, et qui débouche inexorablement sur des confrontations avec d'autres gouvernements.

Le lecteur constate qu'une fois encore l'éditeur Marvel n'a pas mis les petits plats dans les grands et a fait appel à 6 dessinateurs différents qui se partagent les tâches sur 6 épisodes : Sean Izaakse, Joe Bennett, Joe Pimentel, Andres Guinaldo, Ramon Bachs et Javier Pina. le lecteur ne peut que regretter un tel état de fait, et il se prend à rêver de ce qu'aurait pu être sa lecture avec une équipe artistique solide et unique. Au vu des contraintes (rappel de séquences avec de nombreux superhéros), Sean Izaakse, Joe Bennett et Joe Pimentel s'en sortent plutôt bien sur les épisodes de la série Sam Wilson, avec une approche à mi-chemin entre l'esthétique de superhéros classique, et des passages plus réalistes quand Sam Wilson n'est pas en costume. La densité visuelle n'est pas très élevée, les expressions des visages manquent de nuances, mais la narration est efficace et claire, et même variée, même dans l'épisode 24 qui comprend une scène de dialogue de 10 pages. Les artistes successifs sur la série Steve Rogers s'en tirent un peu moins bien, avec une apparence moins peaufinée et des mises en scène plus exagérées, sans que cela ne soit vraiment catastrophique. Cependant le lecteur regrette l'absence de Jesus Saiz.

Alors que ce tome remplit la fonction d'annexe pour l'événement Secret Empire, le lecteur découvre qu'il peut aussi se lire comme une coda aux séries mensuelles Sam Wilson & Steve Rogers, continuant le développement des conséquences de leur choix, exposant leur état d'esprit et leur conférant une réelle épaisseur de personnages. Les dessins sont globalement un peu au-dessus du simple outil fonctionnel, sans être de la qualité que le lecteur est en droit d'attendre sur 2 séries majeures ayant servi de fondations pour l'événement.
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