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3,48

sur 89 notes
Sur les ruines du Vieux Monde se construit le Nouveau Monde, jalonné de nouveaux paysages, et davantage régi par les femmes, qui ont désormais les pleins pouvoirs. L'homme est relégué au second plan. Milo fait partie de l'une des tribus nomades qui vont de terres en terres au gré des saisons. Éperdument amoureux de Faith, leur amour est pourtant impossible. Lorsque Milo est banni de la tribu, va alors débuter une longue errance pour le jeune homme, tandis que Faith ne réussira jamais à l'oublier. Pourront-ils se retrouver ?

Je ressors bluffée par la qualité de ce roman, tant par l'écriture somptueuse que par l'intrigue qui ne m'a totalement captivée. Il s'agit de mon premier roman d'Emmanuelle Pirotte et j'ai trouvé cette lecture excellente à tous les niveaux.

L'auteure a un véritable talent de conteuse. Si au début, je me suis quelque peu sentie perdue dans cet univers dystopique, peu à peu, les éléments nous sont dévoilés et on en comprend davantage. Je ne me suis jamais ennuyée lors de ma lecture, bien au contraire.

Il faut dire que tous les ingrédients d'une intrigue captivante sont habilement réunis. Entre amours contrariées, jeux de pouvoir, trahisons, le lecteur est pris dans une aventure unique et très originale.

Les personnages de Milo et de Faith vont porter l'histoire, mais bien évidemment, une galerie de personnages secondaires vont s'unir à l'intrigue. J'ai trouvé que l'auteure a su leur donner l'épaisseur nécessaire.

La plume de l'auteure est élégante, somptueuse. J'ai totalement accroché à l'écriture très particulière d'Emmanuelle Pirotte, et je ressors bluffée par son talent de conteuse. le style est exigent par moments, malgré tout, je ne m'en suis jamais lassée au fil des pages. Les descriptions sont retranscrites avec minutie. L'histoire prend peu à peu forme.

Un roman d'une grande qualité stylistique. Sous une plume élégante, l'auteure dévoile une intrigue foisonnante dans laquelle tous les éléments sont réunis pour passer un excellent moment de lecture. Une petite pépite que je vous recommande.
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Notre mode de vie nous a conduit à « la Chute », et sur les cendres de notre civilisation naît une nouvelle humanité, étrangement proche de celle que nous avons laissée derrière nous après l'industrialisation, faite de royaumes et de guerres, de tribus nomades et de superstitions, de vie pastorale et de jeux sanguinolents. Seule différence : ce sont maintenant les femmes qui dominent le monde, condition sine qua non pour que l'humanité continue d'exister. Au milieu de tout ça, un homme, une femme, un amour interdit – une histoire comme il y en a mille, mais dans ce contexte, elle prend une toute autre tournure.

Dès le départ, l'autrice nous immerge dans ce monde, si différent du nôtre et pourtant si semblable – à croire que les Hommes n'ont rien appris de leur (presque) disparition. On est très vite entraînés par la poésie qui se dégage de cette compagnie de Gypsies dans laquelle ont grandi Milo et Faith, leurs voyages à travers l'Europe, leurs coutumes un peu trop traditionnelles, leurs veillées au coin du feu. Ce monde a un charme que le nôtre a perdu, ce que l'autrice nous souligne bien au fil des pages, nous ramenant sans cesse à tout ce que nous avons d'inutile voire de néfaste par rapport à eux.

Le récit est très addictif dans la première partie, tout se précipite avec le bannissement de Milo, les péripéties se succèdent, parfois de manière assez surprenantes, certaines n'étant pas du tout expliquées. On sent que le destin des personnages va entrer en collision à nouveau, on est dans l'expectative de ce moment, et puis quand il arrive, c'est le revirement de situation inattendu, on n'en croit pas nos yeux ! Un bon moment de lecture donc, même si la fin m'a semblé très lente, ça manque d'action soudainement après ces montagnes russes, et la fin semi-ouverte m'a laissée sur ma faim – on dirait bien qu'Emmanuelle Pirotte laisse la porte ouverte à une suite…
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Les reines ont pris le pouvoir après l'effondrement de la société humaine. Désormais c'est un système matriarcale qui est mis en avant dans un roman épique entre guerre de pouvoir, folie, rapport aux hommes et dons surnaturels.

L'histoire : L'humain a failli disparaître sans que l'on sache comment. Les “survivants” ont décidé de mettre en place un nouveau monde. Un monde dans lequel les hommes ont perdu leurs privilèges au profit des femmes. Dorénavant il faut respecter Mère nature et tout ce qu'elle apporte. La violence et l'injustice ont-elles disparu ?
Dans ce monde le folklore fait loi. C'est ainsi que Milo, de la communauté des Gypsies, va être banni de son clan. Seul il affronte la nature sauvage et la violence de son espèce. Mais il n'oublie pas son attirance et son lien puissant avec Faith, une jeune femme qui déchaine les passions autour d'elle. Des personnages au profil de tragédie grecque dans une épopée glaciale sur les Terres du Nord nous entraînent dans un monde où la priorité est la survie.

Retour de lecture : L'écriture épique de l'autrice fonctionne merveilleusement bien avec cette histoire. J'ai nettement préféré “les reines” à “d'innombrables soleils” que j'avais lu à sa sortie en 2019 (et que j'ai chroniqué sur l'ancien blog.) Je ne suis pas certaine du discours qui se cache derrière cette histoire et la prise de pouvoir des femmes (l'autrice l'explique dans une interview que j'ai mis dans l'article du blog ou à retrouver sur le site de d'éditeur). J'ai eu la sensation que c'était avant tout ce nouveau monde et le retour à la survie, aux royaumes, et à un fonctionnement nomade qui intéressait l'autrice.

J'ai beaucoup aimé l'univers présenté par l'autrice. Elle sait si bien installer son décor que j'ai voyagé avec les personnages. S'il fallait apporter une légère réserve ce serait l'apparition du fantastique. Certains personnages semblent avoir des dons magiques. Pas des dons qu'on leur impute comme on a pu le faire par le passé mais des dons véritables pour lesquels il ne fait aucun doute qu'ils sont réels.
Et je donne cette réserve alors que je suis amatrice de fantasy. Je n'oublie jamais que ce n'est pas moi qui écris le livre et je respecte les décisions du créateur de l'histoire (même si on n'adhère pas toujours.) Mais en tant que lectrice ce petit point m'a légèrement dérangée. Il sert à l'intrigue mais pas à l'univers.

Je ne vais pas vous présenter tous les personnages mais si vous aimez les livres où ce sont eux qui font l'histoire, foncez. Vous en détesterez peut-être certains mais ce n'est pas possible d'aimer tout le monde. C'est un aspect que j'ai bien aimé retrouver ici aussi.

Le conseil de la bibliothécaire : Je ne conseillerai pas spontanément “Les reines” aux amateurs de romans d'anticipation, même si l'histoire se déroule dans un potentiel futur. Il pourra plaire à ceux qui aiment quand il y a des jeux de pouvoir (comme une roman historique qui ne vous raconte pas des faits historiques véritables.)
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Les Reines situe son action dans un monde de « l'après ». Des royaumes gouvernés exclusivement par des reines ont succédé à des siècles de domination masculine et
cette rupture avec le passé se caractérise par un retour à des coutumes anciennes. Dans ce cadre, on suit d'une part Alba, sorte de sibylle recluse sur une île où elle ressasse son passé, et d'autre part Milo et Faith, deux adolescents de la tribu nomade des Britannia, qui s'aiment passionnément mais ne peuvent consommer leur amour. Désir, violence et trahisons façonnent ces personnages et ceux qui les entourent, se jouent de leurs vies et les entraînent inéluctablement vers une destinée qu'aucun-e n'aurait pu prévoir.

Ce qui m'a frappée en premier lieu dans ma lecture, c'est le style de l'autrice. le récit est porté par un souffle épique et un travail de la langue qui le rendent très imagé. La description des caravanes des Britannia, des sentiers escarpés de l'île de la sibylle ou des murs froids de la reine scandinave sont toujours très évocatrices et vives malgré leurs différences, ce qui offre une galerie d'atmosphères riche. Je ressors de ma lecture avec des images nettes qui me donnent l'impression d'avoir voyagé.
Les personnages m'ont également marquée. Très caractérisés, ils évoquent des héros et héroïnes tragiques, contraint-e-s de se battre à tout moment contre la fatalité. La tonalité dramatique de l'ensemble et le pouvoir d'attraction qu'exercent les trois protagonistes sur leur entourage donnent à ce roman des allures de saga. J'ai particulièrement apprécié la diversité des personnages féminins représentés. Certaines sont entourées de mysticisme, d'autres rongées par leur goût du pouvoir, d'autres démontrent de bout en bout une grande loyauté pour leurs proches. Mon seul regret à cet endroit est que j'aurais aimé plus de développement sur les relations entre ces reines, notamment pour leurs rivalités. J'attendais avec beaucoup de curiosité la confrontation entre deux personnages, et elle n'est finalement pas venue.
Les touches de fantastique m'ont intriguée. On comprend que la sibylle est réellement investie de pouvoirs, et que la place de son fidèle serviteur à ses côtés est essentiel, mais le tout reste imprégné de mystère jusqu'à la fin. J'aurais aimé plus de détails sur leur mode de vie et sur le fonctionnement des visions.
L'univers des Reines m'a plu. Il est discrètement post-apocalyptique, dans la mesure où on y fait des allusions au monde d'avant, à ses technologies et à son système patriarcal, a priori révolu. J'ai toutefois regretté que les principales antagonistes soit présentées comme tyranniques, misandres et secrètement travaillées par leur désir pour les hommes. J'ai trouvé ce portrait d'autant plus dérangeant qu'il s'oppose à celui d'autres reines ou diplomates qui semblent, elles, déplorer la perte de la virilité des hommes et vouer une fascination à ces-derniers, et sont dans le même temps présentées comme des personnes mesurées par rapport à leurs rivales. Il m'a semblé sur la fin du récit qu'on se dirigeait vers une lente réhabilitation du modèle patriarcal, comme s'il s'agissait là d'un juste retour à la norme, sans que soient questionnées les leçons tirées des deux modèles de gouvernance. Cette analyse n'engage que moi et n'enlève rien à la force des portraits de personnages féminins riches et complexes qu'offre le récit.
Mes réserves pour cette lecture tiennent au regret de voir un cadre intéressant finalement trop peu exploité à mon goût, aux quelques longueurs dont souffre le récit, et aux points soulevés dans le dernier paragraphe. Au demeurant, Les Reines reste pour moi un tragique et beau roman sur les passions humaines, le pouvoir, la filiation et la destinée. Il est frappant pour son style et ses personnages et trouvera sans mal son public parmi les amatrices et amateurs de sublime et de fresques héroïques.
Merci à NetGalley et aux éditions du Cherche-Midi de m'avoir permis de découvrir ce titre ! J'irai avec plaisir découvrir d'autres romans d'Emmanuelle Pirotte, dont l'écriture m'a beaucoup parlé.
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Un grand roman shakespearien « Fantasy » où même Nietzsche est convoqué, qui mène le lecteur des confins glacés de l'est de L'Europe au mur d'Hadrien.
Notre monde a disparu ,tué par ses rêves accomplis d'intelligence artificielle.
Des générations plus tard, apparaissent dans un Nouveau Monde de nouveaux habitants (un demi-million) qui vivent vêtus de peaux de bêtes dans des immensités glacées. C'est l'avènement des Reines, les hommes ayant pris la place des femmes dans le Vieux Monde .Ces gens vivent en tribus nomades, leurs moeurs sont aussi rudes que le climat glaciaire , parfois on se croirait dans le Très Vieux Monde avec les jeux du cirque.
Mais immortel , charnel et éternel, un beau roman d'amour traverse ce roman de 500p., foisonnant, éblouissant ,même pour le lecteur pas forcément féru de fantastique et d 'anticipation. L'écriture d'E.Pirotte est belle, poétique, visuelle, même si parfois, elle tombe dans quelques expressions triviales bien de notre temps; cela est voulu très certainement...
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