Les chroniques sexuelles d'Alexia Baine: Welcome to Toronto

- Tu vois ce que je veux dire, a t-il dit en s’approchant avec un sourire charmeur. Il n’avait même pas réalisé à quel point j’avais changé d’humeur.
- Non pas trop, ai-je répliqué avec agacement. « Mais si c’est comme ça que tu vois les choses, ça ne m’intéresse pas ».
- Quoi ? il s’est arrêté pour me regarder avec un air perplexe.
- Ton côté bad-boy qui a trois tatouages et une grosse moto, tu peux le retravailler avec quelqu’un d’autre. J’ai aucun « Daddy issue » donc j’ai besoin de personne pour « s’occuper de moi ». T’as cru quoi ? Qu’on était dans un vieux film porno des années 80.
- Pourquoi t’as vu beaucoup de pornos des années 80, m’a-t-il demandé avec un sourire charmeur.
Sa tentative d’humour n’a pas réussi à me calmer. J’étais furieuse contre moi de ne pas avoir vu plus loin que son joli faciès et ses plaisanteries. James était le connard typique qui enchainait les conquêtes. C’était évident.

J’ai senti ma gorge se nouer et j’ai préféré détourner le regard pour qu’il ne voie pas à quel point j’étais proche des larmes.
- Allez, a insisté Sebastian. « Tu as nommé une bouteille de cidre d’après elle, et tes yeux partent dans le vague à chaque fois que je dis son nom... Dis-moi qui est cette Amy ! »
J’ai senti ma gorge se nouer et j’ai préféré détourner le regard pour qu’il ne voie pas à quel point j’étais proche des larmes.
Parler d’Amy ou entendre son nom me faisait souvent cet effet.
Amy Fairschild, ma meilleure-amie, l’amour de ma vie, la femme qui avait brisé mon coeur et qui continuait à hanter mes rêves.
Celle à cause de qui j’enchaînais les relations vides de sens :
- Tu veux que je te parle d’Amy...

J’ai vingt-sept ans, de longs cheveux bruns, des yeux marron clair.
Tout ce qu’il y a de plus banal, non ?
Il y a quelques mois, j’étais une jeune éditrice prometteuse qui travaillait dans l’une des meilleures maisons d’édition du Canada. Aujourd’hui, je suis factrice dans un petit village de Normandie.
Que s’est-il passé ?
Je vais vous le dire...
Il y a quelques mois, on m’a brisé le
coeur et ça, c’est mon histoire !