Citations sur Zelda la rouge (42)
Le plus difficile dans un repas copieusement arrosé, c'est d'avoir une conversation suivie, vu que les buveurs "coq-à-l'ânisent" à tout bout de champ. Ils finissent par avoir autant de suite dans les idées qu'une girouette dans une tornade. (p.113)
"Faut que je me grouille, c'est le moment de planter, la lune monte.
- Me dis pas que tu crois à ces trucs-là ? je m'insurge.
- Même un enfant de cinq ans peut comprendre que si la lune fait les marées, elle peut faire aussi la pluie et le beau temps, et les racines plus ou moins profondes. (p.93)
"C'est comme du temps de mes grands-parents, pendant la guerre, quand les gens manquaient de tout et devaient faire pousser leur nourriture, remarque Kathy.
- Moi je dirais plutôt que c'est comme aujourd'hui, j'objecte, quand pas mal de Terriens manquent de tout et doivent faire pousser leur nourriture à cause des irresponsables qui font joujou avec le CAC 40 ! (p.92)
- Une fleur… ou bien, attends, non, c'est pas une fleur, c'est… une tête de mort, je crois.
- C'est vrai qu'on peut confondre".
Jules ressent les choses, ça oui, mais question observation, c'est le zéro pointé, autant interviewer une taupe. (p.62)
"En fait, je me rappelle plus quel âge elle a", elle poursuit en mâchant.
Sa voisine de table, Madame Lucotte, s'intéresse à la question, et une conversation surréaliste s'engage.
"A quel âge vous l'avez eue, votre mère ? elle demande gentiment.
- Je ne sais pas, mais j'aimerais autant que ce soit pas un âge canonique.
- Oui, je comprends.
- Le problème c'est quand je lui touche les oreilles, parce qu'alors je ne sais plus… Non, je ne sais plu… Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
- Je pense que votre mère a raison.
- Oui, évidemment… En fait, je crois qu'elle est assez âgée, mais ça dépend des jours.
(…)
Ce qui est sûr, reprend-elle, c'est que c'est pas un âge canonique." (p.56)
Au vestiaire, en enfilant ma blouse, je m'harnache aussi d'un sourire qui fera du bien aux gens, surtout à ceux qui ont le plus gros de leur vie derrière eux. Bien sûr, si on le regarde d'un peu trop près, on devine qu'il a été plaqué là sans grande sincérité. Sauf qu'après deux-trois échanges il fait boule de neige et gagne son brevet d'authenticité. (p.47)
Pour vous résumer son portrait, je dirais que c'est un homme qui a toujours aimé faire plaisir. Premièrement, à ses parents en devenant fonctionnaire, puis à sa femme en se fadant tous les recoins de la planète squattés par le Club Med. peintre des dimanches, il ne pouvait s'adonner à son art que pendant les rares moments où ni ses parents ni sa femme n'avaient prévu l'emploi de son temps. Quand il est devenu veuf, un an après avoir pris sa retraite, il a enfin pu se faire plaisir à lui-même. (p.42-43)
Jules, c'est mon chevalier au grand cœur. Si elle n'avait pas sacrifié ses études, je serais en train de piaffer dans un institut spécialisé. Je dis pas que c'est nul, l'institut spécialisé, mais y a que des handicapés. Je dis pas que c'est nul les handicapés, mais on ne met pas tous les myopes dans un lycée pour myopes, ni tous les gros dans une école pour gros. (p.21)
Je crois pas que ça fasse du bien à cette vieille qu'on la traite comme une qu'a pas autorité sur sa situation. Même si elle a pas autorité sur sa situation, tu me suis ? Y a un truc incontournable avec l'humain, c'est le respect… (p.13)
J'ai tant eu à me battre qu'il ne m'est pas resté de place pour la haine. Alors j'ai arrêté de me focaliser sur les causes auxquelles je ne pouvais rien changer, pour m'intéresser aux effets que je pouvais améliorer. Je suppose que c'est une des rares circonstances où les effets sont plus importants que les causes. (p.11)