Citations sur La Dame de pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine.. (59)
En plus des récits dont vous avez bien voulu faire mention dans votre lettre, Ivan Pétrovitch a laissé une quantité de manuscrits dont vous trouveriez chez moi une bonne partie; le reste fut employé par sa ménagère pour divers besoins domestiques : ainsi, l'hiver dernier, toutes les fenêtres de sa maison furent calfeutrées avec la première partie d'un roman inachevé.
Elle était capricieuse, avaricieuse et enfermée dans un égoïsme froid, comme toutes les vieilles personnes qui ont passé l’âge d’aimer et à qui le présent est étranger.
- Le jeu m'intéresse, dit Hermann, mais je ne suis pas d'humeur à risquer le nécessaire pour gagner le superflu.
N'ayant pas de foi, il avait, selon l'ordinaire, beaucoup de superstition. Persuadé que la comtesse morte pouvait exercer une maligne influence sur sa vie, il s'était imaginé qu'il apaiserait ses mânes en assistant à ses funérailles.
La comtesse n'était pas certes méchante mais, gâtée par le grand monde, elle était capricieuse, avaricieuse et enfermée dans un égoïsme froid, comme toutes les vieilles personnes qui ont passé l'âge d'aimer et à qui le présent est étranger.
Les proverbes sont particulièrement utiles dans les cas où, de nous-mêmes, nous ne trouvons pas grand-chose pour nous justifier.
En effet, Lisaveta Ivanovna était une bien malheureuse créature ! Le pain de l’étranger est amer, dit le Dante, et les marches de l’escalier d’autrui sont pénibles à monter. Et qui pouvait mieux savoir l’amertume de la servitude, que la pauvre élève de la noble comtesse *** ? Certes, la comtesse n’avait pas l’ame méchante, mais elle était entière comme une femme gâtée par le monde, avare et absorbée par le plus froid égoïsme, comme toutes les vieilles gens qui au temps passé ont aimé et beaucoup, et qui sont étrangers au temps présent qu’ils ne comprennent plus. Elle prenait part à toutes les futilités du grand monde, se traînait à tous les bals et figurait là, toujours assise dans un coin, couverte d’une couche de rouge et habillée à l’antique. — C’était un monstrueux et indispensable ornement de toute salle de danse. — Chacun, en arrivant, par un reste d’usage, s’approchait d’elle et lui faisait un profond salut ; puis c’était fini pour la soirée, personne ne s’en occupait plus. Chez elle, elle recevait toute la ville, et cela avec la plus stricte étiquette ; mais c’était merveille, si elle reconnaissait quelqu’un et si elle n’embrouillait pas et les titres et les noms.
Son nombreux domestique engraissait, vieillissait, grisonnait dans ses antichambres, et ses femmes de chambre, ne faisant que leur volonté, la volaient à tour de rôle, et à qui mieux mieux. Il n’y avait que Lisaveta Ivanovna qui était le martyr né de la maison. Elle faisait le thé, et recevait force réprimandes et gronderies, parce que le sucre allait trop vite. Elle lisait à haute voix les romans, et se trouvait accusée et coupable de toutes les fautes de l’auteur. Elle accompagnait la comtesse dans ses promenades et était responsable de la rigueur du temps et de la dureté des pavés. Il lui était fixé des honoraires qu’on ne payait jamais en entier, et on exigeait d’elle qu’elle fût habillée de la façon la plus simple, c’est-à-dire la plus élégante. Dans le monde, elle jouait le plus triste rôle. Tous la connaissaient et personne ne daignait la remarquer. Au bal, elle ne dansait que s’il manquait un vis-à-vis, et les femmes ne lui parlaient et ne la prenaient amicalement sous le bras que s’il leur fallait aller dans la chambre de toilette pour arranger quelque chose à leur robe ou à leur coiffure. Certes, elle sentait bien sa triste position, la pauvre Lisaveta Ivanovna, et son amour-propre blessé attendait avec impatience un sauveur qui lui ferait prendre sa revanche ; mais les jeunes gens, calculateurs avant tout, avaient trop de froide vanité pour l’honorer de leur attention, et ils lui préféraient d’impertinentes et raides promise, mille fois moins jolies qu’elle. Aussi, que de chagrins, que de tortures ! et que de fois il lui arrivait de se glisser furtivement hors de l’ennuyeux et magnifique salon, et de s’en aller pleurer toutes ses larmes dans sa pauvre petite chambre, dont tout le mobilier ne consistait qu’en un misérable paravent de papier, une commode, un lit en bois peint, un petit miroir et une mauvaise chandelle qui brûlait d’une lumière triste et sombre dans un chandelier de cuivre.
Ce Hermann est vraiment un personnage romanesque.
Il a le profil de Napoléon et l'âme de Méphistophélès.
Je crois qu'il doit avoir au moins trois crimes sur la conscience.
Assise à sa place et travaillant, elle pressentait son approche, relevait la tête et le regardait chaque jour plus longuement.
Le jeune homme paraissait lui en être reconnaissant
Hermann est un héros de roman, continua
Tomski. Il a le profil de Napoléon et l’âme de
Méphistophélès. Je crois qu’il a au moins trois
crimes sur la conscience.