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Citations sur La porteuse de mots (31)

Pernelle se massa les épaules, ultime répit avant de se jeter dans la mêlée : malgré 'l'heure matinale, la fontaine de la Halle était assaillie de monde : ça chahutait, ça criait, ça se bousculait autant que dans la basse-cour à l'heure du grain.
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Tout comme l’imprimerie, la médecine va entamer sa révolution à l’époque de Pernelle.
La pratique des soins a longtemps été liée à la religion : on demandait la guérison à Dieu, au Christ ou aux saints protecteurs par des prières ou en faisant bénir des herbes médicinales selon tout un rituel. On appelait cela « la médecine du pauvre », car elle ne coûtait rien et résidait dans l’espérance. Les religieux sont dépositaires du savoir, sont instruits des choses de la médecine mais Dieu reste au centre de tout et la médecine n’évolue pas.
Parallèlement, au XIe siècle, à Salerne (Italie), est née une école de médecine laïque. En France, son équivalent est créé à Montpellier. La renommée de ces écoles grandit grâce à l’ouverture d’esprit de ceux qui y enseignent : ils accueillent des étudiants de toute l’Europe et s’intéressent au savoir des Arabes et des Juifs. Une rivalité naît alors entre la médecine laïque et religieuse. L’Église de Rome empêche Salerne de pratiquer des autopsies et interdit aux religieux d’avoir recours à la chirurgie.

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L’imprimerie (procédé répandu en Europe par Gutenberg en 1453) est l’une des inventions les plus révolutionnaires pour la propagation des connaissances (avant, les manuscrits étaient recopiés à la main, par des clercs, dans les scriptoriae, ce qui prenait beaucoup de temps pour ne recopier qu’un seul ouvrage).
Le plus grand génie depuis Gutenberg est sans conteste Aldo Manuzio. Si Paris regorge d’imprimeurs et de libraires, entassés sur le pont Notre-Dame malgré les nombreux effondrements, Venise est la ville phare de l’édition au XVe siècle. Plaque tournante du commerce entre l’Orient et l’Occident, la cité des Doges dispose de papier, d’ouvriers qualifiés et de techniques nouvelles.
Un homme personnifie à lui seul le génie de Venise : Aldo Manuzio. C’est un précurseur et un inventeur à part : son cerveau, sans cesse en ébullition, ne se contente pas de faire « comme tout le monde », il cherche sans répit des méthodes nouvelles.
Il est l’inventeur de l’italique : jusqu’alors on imprimait en caractères gothiques, difficiles à lire et prenant beaucoup de place. Aldo recherche un caractère d’imprimerie qui puisse se rapprocher de l’écriture cursive : il fait appel à Francesco Griffo, orfèvre et tailleur de poinçons, qui lui dessine l’aldine (que l’on nommera plus tard italique, car née en Italie), ou capitale romaine minuscule. Ce sont les caractères que nous employons encore aujourd’hui. S’y ajoute le point virgule, une autre de ses trouvailles.
Aldo Manuzio est également l’inventeur du livre de poche. Les manuscrits et livres anciens sont très grands, très lourds, peu maniables et coûteux. Aldo Manuzio a l’idée de plier ces grandes feuilles de papier en trois : il obtient ainsi huit feuillets soit seize pages de texte (qu’il baptise a octavo, c’est-à-dire « en huit ») ; ce nouveau format permet de transporter et lire son livre partout… Manuzio vient d’inventer il tascabile, le livre de poche. (...)
Le génie d’Aldo Manuzio a donc permis de réduire la taille, le poids et le coût des livres. C’est ainsi que le savoir va devenir accessible à un plus vaste marché, mais aussi à des lecteurs moins fortunés. Grâce à lui se développe également l’édition des œuvres de divertissement.

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La découverte du Nouveau Monde en 1492 apporte une nouvelle représentation du monde. Pas seulement géographique, mais également religieuse et philosophique : c’est la naissance de l’humanisme, qui place l’être humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Jusqu’alors, il suffisait d’être un homme d’élite, un prince ou un guerrier pour avoir tout pouvoir. On s’appuyait sur la religion pour régenter les lois et les esprits. Or, le monde change : l’imprimerie permet la diffusion des connaissances et la redécouverte du savoir ancien ; la médecine progresse grâce à l’enseignement ; des hommes nouveaux font leur apparition sur le devant de la scène : ils étudient, voyagent, connaissent plusieurs langues, explorent les secrets de la nature dans les facultés, les bibliothèques, ou les laboratoires.
Développé en Italie, l’humanisme va rapidement se propager dans toute l’Europe, atteignant son apogée au cours du XVIe siècle. Bien sûr, la lutte avec l’Église sera âpre car la religion imprègne la culture médiévale (...).
La rupture avec le passé est entamée et le siècle suivant va poursuivre magistralement cette évolution : le monde renaît différemment à travers ce que l’on nommera (plus tard) la Renaissance.

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Aldo Manuzio, (...) homme remarquable, né en 1449 et mort en 1515, a d’abord enseigné le grec et le latin à de brillants élèves vénitiens. Comme il ne trouve pas d’éditions savantes des classiques à des formats pratiques, il décide de s’en charger lui-même et de fabriquer exactement le genre de livres dont il a besoin pour ses cours. (...)
Manuzio s’entoure des savants orientaux émigrés, exilés et réfugiés et se lance dans un ambitieux programme de publications : les œuvres en grec (Sophocle, Aristote, Platon…) et en latin (Virgile, Horace, Ovide…) dans la langue originale. Il va grandement contribuer à diffuser l’humanisme grâce à ses ouvrages.
Il s’allie Jensen, un spécialiste de la gravure, à qui il commande des caractères grecs, qui n’existaient pas jusqu’alors. Outre les textes classiques, Manuzio publie des grammaires et des dictionnaires. Il invite à Venise d’éminents humanistes venus de toute l’Europe, afin de discuter des titres à imprimer.

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Antoine Vérard (...), éditeur et libraire parisien était installé dans une boutique sur le pont Notre-Dame entre 1485 et 1512. En 1499, quand débute ce roman, nous sommes à la charnière entre l’ancien monde et le nouveau. Antoine Vérard, qui travaille pour le roi et les riches bourgeois, combine les techniques anciennes et les modernes : il travaille encore sur vélin richement enluminé pour des clients fortunés, ou imprime sur papier avec des enluminures faites à la main.

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Barthélémy de Chassanée (...) était le grand spécialiste des procès d’animaux. Il se rend célèbre dans le procès des rats, auquel assiste Pernelle dans le roman. Car au Moyen Âge, aussi incroyable que cela puisse paraître, on juge les animaux comme les hommes et selon la même procédure ! Lorsque leurs récoltes sont dévorées par des animaux, le paysan peut donc demander réparation devant la justice. Les affaires sont alors portées devant un tribunal ecclésiastique, ce qui donne lieu à de véritables procès dont nous connaissons de nombreux détails foisonnants et savoureux.

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Érasme(1469-1536) est considéré comme l’un des plus éminents humanistes. Prêtre, écrivain et théologien hollandais, il voyage beaucoup, ce qui l’enrichit de tous les mouvements culturels européens. De 1495 à 1499 il fait de nombreux séjours à Paris, où il prépare le doctorat de théologie de la Sorbonne. Il gagne sa vie en travaillant comme précepteur et est hébergé par l’austère collège Montaigu, dont les conditions de vie très difficiles font tomber Érasme malade ; il part séjourner en Angleterre, puis à Venise où il rencontre Manuzio. Comme décrit dans le roman, il fait partie de son « collège » d’érudits, chargés de lire, traduire, commenter les œuvres antiques en vue d’édition.
Dans L’Éloge de la folie, son plus célèbre ouvrage, Érasme critique l’attitude du clergé et des papes, dont les comportements lui semblent contraires à la parole des Évangiles.
Preuve que son rayonnement est toujours aussi grand : aujourd’hui le programme d’échanges d’étudiants dans les universités d’Europe se nomme « Erasmus ».

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En contemplant le reflet de son image dans la vitre, elle comprit que si le monde changeait, elle aussi avait changé ; elle avait gravi la montagne du savoir évoquée par Enzo et, en cet instant, elle eut la certitude qu’un jour elle serait libraire ou imprimeur.

Troisième partie. chapitre 4
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— Si on m’avait dit qu’un jour, moi la porteuse d’eau qui ramassait des fruits invendus au marché, qui ne savait ni lire ni écrire… Si l’on m’avait dit qu’un jour je serais employée par le plus grand génie après Gutenberg, puis que je serais sollicitée par le plus grand libraire de Paris, l’imprimeur du roi de France…(...)
Au fil du temps, la porteuse d’eau s’était faite porteuse de mots…

Troisième Partie. chapitre 4
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