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sur 389 notes
Encore une chronique littéraire cette semaine, histoire d'écluser un peu les romans du premier semestre 2013 avant que je ne sois noyé ( pour mon plus grand plaisir, il va sans dire) par les romans de la rentrée de septembre.

Ce roman, je ne pouvais pas ne pas vous en parler, tant c'est sûrement un des livres les plus forts que j'ai pu lire cette année, alors même, u'au départ, je ne misais pourtant pas énormément dessus.

En effet, si vous savez peut-être, car je l'ai déjà dit lorsque j''ai parlé des films de ce genre là , je ne suis pas forcément passionné par les récits de guerre, loin s'en faut, alors même que ce genre a pourtant donné lieu à d'incontestables réussites,reconnues, par la grande majorité des observateurs, comme de très grandes oeuvres cinématographiques ou littéraires sur le sujet.

Mais si je vous avais parlé de mon peu de goût pour ce genre, je ne vous en avais pas jusqu'à présent donné les raisons.

Eh bien, aussi étrange que cela puisse paraitre, figurez vous qu'elles remontent à loin : en effet, un de mes meilleurs amis d'enfance, celui avec qui j'ai passé pratiquement une bonne partie de mes années de eunesse, disons, de 8 à 14 ans, était un gosse véritablement dingue d'armée et de tout ce qui touchait de près ou de loin aux militaires, et passait pratiquement toutes ses journées à me raconter les exploits du général Patton ou de Napoléon à Waterloo.(euh oui, ca existe, je vous assure)..

Et moi, dont le père était pourtant un antimilitariste convaincu, et qui avait pris de lui ce coté quand même super pacifique, j' écoutais sans ciller ces récits, mais jusqu'à en être dégoutés, surtout quand l'ami en question s'est engagé dès l'âge de 16 ans et s'est mis à m'envoyer des photos de lui où il posait devant le drapeau français.

Bref, j'en ai conservé une petite aversion contre les histoires militaires, mais je suis obligé de reconnaitre que dernièrement j'ai un peu changé d'avis, grâce à une oeuvre littéraire, qui est un véritable petit miracle littéraire.

Ce roman c'est Yellow birds, il est l'oeuvre d'un jeune américain, Kevin Powers qui est parti de sa propre expérience pour tisser un récit largement inspiré de ses souvenirs personnels. En effet, Powers est un ancien marine, engagé dans les marines dès l'âge de 17 balais, et qui a fait la guerre contre l'Irak pendant deux années, en 2004.


Son "Yellow Bird" ( le nom d'un chant de ralliement que les soldats chantaient là bas) se passe d'ailleurs en Irak, et fait des allers retours aux Etats Unis, où le héros de l'histoire est revenu, avec le quoditien de cette guerre en Irak qu'il n'a jamais vraiment réussi à quitter, d'autant plus que son meilleur ami, Murph, est mort au front, alors même qu'il lui avait fait la promesse de le ramener au pays sain et sauf.

C'est donc un roman qui dit plein de choses, mine de rien, des choses essentielles comme par exemple sur le poids de la culpabilité qu'on porte en soi quand un ami meurt en notre présence, mais aussi sur l'horreur et les absurdités de la guerre, les traumatismes énormes qu'elle engendre, consciemment ou non.

Cela pourrait être terre à terre et ultraréaliste (ce que je reproche un peu au Soldat Ryan de Spielberg, un des grands films dont je parlais au début de mon billet), c'est, au contraire, une oeuvre pleine d'humanité, de lyrisme et de poésie.

Et surtout, il donne l'impression qu' aucune de ses phrases ne semble être laissée au hasard, toutes étant tellement pleines de sens et de portée philosophique et presque métaphysiques.

Et le récit, à la chronologie éclatée, se lit avec un vrai plaisir, captivés que nous sommes par ce récit intense et brûlant. Ce livre a été couronné comme meilleur roman étranger par le Journal le monde, cela m'a semblé être totalement méritée, foi d'un anti livre de guerre assumé!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un témoignage poignant fourni par un jeune écrivain déjà vétéran de la guerre en Irak. Il décrit comment cette sale guerre a détruit deux jeunes Américains - qui s'étaient engagés sans réaliser dans quelle situation ils se mettaient - en quelques mois, à force de peur, de brutalités commises sur les populations, de visions de mort... Il montre aussi comment l'armée américaine contrôle et tient en main ses soldats, y compris après leur engagement, et comment ils doivent "montrer patte blanche" pour pouvoir être relâchés dans la vie civile. Je recommande sa lecture à tous ceux qui veulent comprendre ce que signifie la guerre en Irak, en Afganistan ou au Mali et qui ne se contentent pas des images édulcorées fournies par les services de communication des armées !
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"Nous étions faussement puissants".
Bartle et Murphy ont 18, 19 ans, ils se battent pour les Etats-Unis dans le nord de l'Irak, et font l'expérience terrifiante de la guerre. Des garçons - des gamins encore, qui ont à peine serré une fille dans leurs bras, qui font face comme ils peuvent, presque abandonnés à eux-mêmes. Les supérieurs eux-mêmes - le sergent Sterling, presque le Kurtz d'Au coeur des ténèbres, ou le lieutenant, même pas 25 ans - sont aussi paumés et démunis.
Un an sur le qui-vive, une année d'épuisement, "craignant que chacun des instants ne soit décisif". La guerre semble d'autant plus absurde que toutes les actions armées sont présentées sorties de leur contexte, désincarnées, sans ennemi, mais piégeant fatalement des soldats pour lesquelles elles n'ont aucun sens et des civils démunis ("Je songeais à la guerre de mon grand-père. Au fait qu'ils avaient des destinations et des buts à l'époque").

"Tout le monde est content de te revoir, toi, l'assassin, le complice, celui qui, au minimum, porte une putain de part de responsabilité"
Et puis ils rentrent - laissant une parcelle d'eux-mêmes là-bas. Ou bien ils ne rentrent pas. Ou dans un cercueil drapé. Mais est-ce bien différent ? Kevin Powers semble dire que non, dans une construction habile qui alterne souvenirs et présent, avec sa réflexion sur l'impossibilité d'un après, entre confusion, indifférence, colère, dépit et culpabilité. Bartle est comme absent à lui-même, sa vie est suspendue. D'autant plus qu'il se reproche la mort de son ami Murphy, et qu'il souffre de ne pas l'avoir ramené vivant, comme il l'avait pourtant promis à sa mère. "Murph et moi et les mêmes fantômes nuit après nuit".

Eblouissant roman sur la guerre, la prison mentale de la mémoire et de la culpabilité, et l'impossibilité du deuil. Marquant, et un sacré talent pour un premier roman.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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A 21 ans Bartle vient de s'engager dans l'armée américaine. Il part combattre en Irak. A l'entraînement, il rencontre Murphy, âgé de seulement 18 ans. Les raisons ayant conduit ces jeunes à s'engager apparaissent progressivement. Des raisons plutôt banales, avec des conséquences qui le sont nettement moins : certains y laisseront la vie, les autres reviendront traumatisés. Par contraste, les oraisons funèbres vantant l'héroïsme de ceux qui sont tombés par amour pour la liberté ou la patrie paraissent bien malvenues.
Plus que les combats eux-mêmes, l'auteur décrit la peur ressentie par les soldats, les effets destructeurs de la guerre sur leur personnalité et leurs difficultés pour reconstruire une vie normale après leur retour. Il le fait de manière très convaincante, tout en montrant l'absurdité de ce conflit pour certains de ses protagonistes, notamment les jeunes engagés.
Malgré ces qualités, je suis resté à distance du récit, probablement faute de sympathie pour les personnages, y compris pour le narrateur. Je m'en aperçois - et le regrette - d'autant plus en découvrant les avis enthousiastes des autres lecteurs (cf. billets de Lehane-Fan, le Bison)...

- avis : 3.5/5
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Après avoir été roué de coups par son sergent, le jeune homme qui écrit "Je demeurai allongé dans la neige, à regarder les étoiles qui brillaient suffisamment pour ne pas être masquées par la lumière artificielle des fenêtres des bâtiments et des lampadaires alignés dans l'allée. Je distinguai Orion, le Grand Chien. Lorsque les lumières s'éteignirent dans la caserne, je vis d'autres étoiles, telles qu'elles étaient il y a des millions d'années ou plus. Je me demandai à quoi elles ressemblaient à présent ", le jeune soldat qui écrit cela n'est pas fait pour la guerre. Mais à son retour des combats en Irak, John Bartle, psychiquement meurtri, cultivera cette sensibilité pour en témoigner dans Yellow Birds, titre inspiré par un chant militaire traditionnel américain repris en épigraphe.

"Une des principales raisons pour lesquelles il est si facile d'expédier des hommes à la guerre au pas cadencé, c'est que chacun d'entre eux se prend de pitié pour son voisin qui va mourir" : on pourrait croire que l'anthropologue Ernest Becker a écrit cette phrase pour le personnage autobiographique de Kevin Powers. Il était très lié à son frère d'armes Murphy dont pas même la dépouille ne reviendra d'Irak. Bartle avait pourtant promis à la mère du garçon qu'il ne lui arriverait rien. Revenu au pays il se remet difficilement de la perte. D'autant que l'armée cherche un bouc émissaire aux événements troubles liés à la fin de Murphy : John connaîtra la prison pour méditer ces jours où le G.I. disparut et fut retrouvé mutilé au pied d'un minaret.

La beauté du roman réside dans son lyrisme sobre, mais aussi dans l'absence d'observations politiques et stratégiques du narrateur qui le rend inactuel. La guerre, qui pourrait aussi bien être une autre, semble autant en lui que sur le terrain des combats. À son retour du merdier, – comme appeler cela autrement ? –elle habite son crâne et un sentiment d'inanité le ronge. Seul indice pour nous rassurer sur l'avenir du narrateur, la dédicace Pour ma femme et quelques photos de l'écrivain que nous pouvons juger en apparente bonne forme face à la presse.

Aucune insistance sur les scènes difficiles. L'implacable est donné sans gore ni grandiloquence et la prose de Powers s'avère sans écueil. Encore que certaines expressions imagées passent mal en français: "Pendant notre sommeil, la guerre frottait ses milliers de côtes par terre en prière" et plusieurs considérations semblent tirées par les cheveux pour ne pas dire abstruses : "L'habituel devenait remarquable, le remarquable ennuyeux, et par rapport à ce qui se situait entre les deux, je me sentais abattu et perturbé". L'auteur – ou le traducteur – doit être le seul à se comprendre.

Le pire n'est pas le recours au passé simple, dont nous savons la douleur de l'entendre répéter en français, "Je gagnai, je les fermai", etc... mais le j"e sentai" page 125 fait vraiment mal. Rebelote page 199: "je tendai les mains". Chez Stock, il faudra songer à revoir la distribution des compétences. Les accords de genre ne semblent pas mieux réglés : "J'avais feuilleté des gros manuels et seules ces mouvements correspondaient..." de quoi être ébété un peu plus loin, car une H tombe sans pitié pour nous achever. On dit que le livre se porte mal ?

Un fois écrit, un livre n'appartient plus à son auteur dit-on : c'est d'autant plus vrai pour les Yellow Birds que la traversée de l'Atlantique a joliment esquintés. Dommage pour un beau récit de guerre, où Kevin Powers a su transmettre son message sur la vulnérabilité de l'homme face à la brutalité des conflits armés. le titre fut finaliste des National Book Awards 2012.
Lien : http://christianwery.blogspo..
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Deux jeunes soldats américains sont envoyés en Irak, parmi d'autres. On leur demande de tuer et d'obéir aux ordres. Uniquement cela. Et c'est l'effet dévastateur qui nous est conté. Effet dévastateur jusqu'au bout. de lire le ressenti de ces soldats est bouleversant surtout que l'auteur est lui-même allé combattre en Irak. Et il dédie ce livre à sa femme, nous confiant ainsi avoir lui-même vécu ces immenses souffrances qu'il nous relate. J'ai été juste un peu déphasée par les allers retours opérés par l'auteur, mais l'on s'y retrouve finalement.

Un livre à découvrir certainement.
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Premier Kevin Powers pour moi .
Histoire poignante . On parle souvent du choc des images , mais le poids des mots de Powers va me poursuivre un moment.
L'histoire? Un jeune vétéran rentre d'Irak (2005) et raconte sa guerre . du départ au retour aux USA , chaque chapitre étant entrecoupé par un chapitre de l'après guerre du narrateur.
Parti avec un autre jeune de sa région, le narrateur promet à la maman de celui ci de veiller sur lui. il rentrera avec un secret que l'on devine sans vraiment le cerner, ce qui fait tout le sel du roman.
C'est un roman très poignant, qui fait froid dans le dos et traduit les horreurs d'une guerre que beaucoup ne comprennent pas. le désarroi du retour est extrêmement puissant. La manipulation des hommes pour sauver la face est également bien décrite, comme une fatalité. Touchant.
Un beau tour de force .

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Un moineau jaune / Au bec jaune / S'est penché / Sur ma fenêtre / J'lui ai donné / Une miette de pain / Et j'lai éclaté / Ce putain d'serin… » (Chant militaire).


« La guerre essaya de nous tuer pendant le printemps. (…) Jour après jour, elle tentait de supprimer, en vain. Non pas que notre sécurité fût prévue. Nous n'étions pas destinés à survivre. En vérité, n'avions pas de destin. La guerre prendrait ce qu'elle pourrait. Elle était patiente ».
Ainsi commence « Yellow birds », le magnifique récit du soldat Bartle, narrateur, de retour de la guerre en Irak pour laquelle il est parti à seulement 21 ans.


Au début de sa mission, il avait naïvement promis à la mère d'un soldat de son unité qu'il le ramènera en vie. Mais ce soldat est tué au combat et, peu après, leur supérieur se suicide... Ainsi, quand Bartle rentre au pays, c'est en se débattant avec beaucoup de sentiments contradictoires : D'atroces souvenirs le hantent, et le traumatisme énorme de cette expérience, bien plus affreuse qu'il ne l'avait imaginée en s'engageant, l'empêchent de se réadapter facilement à la vie américaine « normale ». Au fil de son histoire, nous découvrons donc une partie de ce qui s'est passé sur le front, pourquoi son ami est mort, pourquoi la culpabilité et le doute rongent Bartle, pourquoi il refuse les remerciements de ses concitoyens… Et pourquoi une enquête sur la mort de camarade est ouverte.


« Je ne mérite la gratitude de personne, et en vérité les gens devraient me détester à cause de ce que j'ai fait, mais tout le monde m'adore et ça me rend fou. »


*****

Au-delà du récit de cette guerre et de ses conséquences sur les soldats, il y a donc bien une histoire sous-jacente qui nous tient en haleine durant tout le roman et qui constitue son fil conducteur. le narrateur nous en révèle les tenants et les aboutissants en alternant ses souvenirs du conflit sur le terrain en 2004 avec ce qu'il subit depuis son retour sur le sol américain en 2005, mettant ainsi en parallèle les causes et les conséquences de sa situation actuelle. Or celle-ci n'est pas brillante puisqu'au-delà des horreurs de la guerre, Bartle semble porter un lourd secret pour lequel on veut le faire payer… On veut donc absolument savoir ce qui s'est passé en Irak et qui hante notre héros.


« Tu savais qu'il n'y avait aucune excuse pour faire ce que tu étais en train de faire, puisque c'est quelque chose qu'on t'a appris toute ta vie, pourtant tu as continué, et à présent même ta mère est ravie et fière parce que tu as su viser, parce que grâce à toi des gens se sont écroulés pour ne plus jamais se relever (…). En vérité cela n'a aucune importance car, finalement, tu as échoué là où tu aurais pu accomplir au moins une chose de bien : l'unique personne que tu avais promis de ramener vivante est morte. »


Dès le départ l'écriture extrêmement poétique amortit les coups portés par les mots et descriptions des faits. Malgré tout, vous ne ressortirez pas indemnes de ce roman car les propos n'en sont pas moins présents et leur pertinence, issue apparemment d'une réflexion mûre et posée, est néanmoins ponctuée de quelques descriptions assez crues de la réalité qui nous rattrape et nous rappelle à l'ordre. Les idées préconçues, les convictions, les désillusions. C'est le récit d'une guerre réelle et des vies d'hommes et de femmes qui ont basculé à cause d'elle. Et même si nous ne pouvons qu'imaginer ce qui se passe là-bas, nous nous devons de ne pas l'ignorer.


« J'ai l'impression que quelque chose me bouffe de l'intérieur et je ne peux rien dire à personne parce que tout le monde est si reconnaissant envers moi ; je me sentirais trop ingrat si je me plaignais de quoi que ce soit. »


L'auteur aborde avec intelligence les thèmes essentiels du traumatisme né du combat, puis de la réadaptation au monde des (sur)vivants. Mais surtout, ce roman incite à réfléchir à la nécessité des combats sans fin que l'on inflige à ces hommes, et aux épreuves qu'ils subissent au nom d'une cause qui nous semble plus importante.


« Je voulais m'endormir pour toujours car il n'existait aucune excuse pour tuer des femmes, ou même regarder des femmes se faire tuer, ou tuer des hommes pour les mêmes raisons, leur tirer dans le dos, leur tirer dessus plus de fois que nécessaire afin de s'assurer de les avoir vraiment tués. »


Sur le même thème, n'hésitez pas à lire un livre tout aussi percutant datant de la rentrée littéraire 2013 : « Voir du pays », de Delphine COULIN.

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Al Tafar, province de Ninawa, Irak.
Un lieu sur une carte pour les uns dont je fais partie, un enfer pour d'autres dont l'auteur Kevin Powers fait partie.
Ce roman nous compte le parcours irakien d'un soldat ainsi que son retour et sa réaclimatation difficile. Écrit avec pudeur, cette histoire, probablement inspirée de l'expérience irakienne de l'auteur, nous fait vivre quelques épisodes de la guerre à travers le regard de Bartle. Sans jamais tomber dans le voyeurisme avec réserve mais néanmoins beaucoup de réalisme on est confronté aux doutes et aux interrogations du héro.
Un excellent roman qui nous fait réfléchir sur la guerre, ses conséquences sur les pions que sont les soldats et sur le dur retour à la vie "normale". A lire absolument, spécialement par ceux qui pensent que la guerre est un jeux cool!
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Dès la première phrase j'ai été conquise, il faut dire que je la trouve puissante et pleine de promesse : " La guerre essaya de nous tuer durant le printemps", le ton est donné et je m'incline. Pourtant, je n'aime en général ni les livres ni les films de guerre, mais là j'ai eu un coup de coeur, un gros, très gros coup de coeur.

C'est une histoire simple, un schéma déjà vu mais jamais traité avec cette force, cette beauté et cette tristesse aussi. C'est une écriture épurée et un récit réaliste avec pour thème principal la guerre en Irak. Les doutes, les peurs, le manque de la famille, le patriotisme, les peines des soldats sont disséqués et traités de main de maître par l'auteur.

Il y a une telle maîtrise dans l'écriture que l'on a peine à croire que c'est un premier roman. C'est sans concession que l'on découvre les manoeuvres des Etats-Unis pour convaincre des jeunes gens pas préparés psychologiquement et physiquement à faire la guerre : promesse de papiers , études, reconnaissance, famille protégée.

On arrive à comprendre certaines attitudes, certains gestes que nous n'acceptons pas en tant que civils.

C'est vraiment poignant, j'ai été tour à tour écoeurée, révoltée, compatissante, triste. Vous l'aurez compris lire Yellow Birds c'est passer par une large palette d'émotions. Il n'y a pas d'espoir dans ce récit , que l'on en revienne ou que l'on en meure la guerre détruit tout sur son passage. Ceux qui en reviennent ne sont pas à envier tant ils sont atteints psychologiquement.

Une histoire touchante et cruelle à la fois j'ai été touchée en plein coeur.

VERDICT

A lire absolument, ne passez surtout pas à coté. A faire lire aussi aux collégiens et lycéens. Un grand, très grand premier roman.
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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