Citations sur Les Annales du Disque-Monde, Tome 16 : Accros du roc (55)
Il se prit une fois encore à penser que beaucoup trop de gens plaçaient leur confiance dans le fer et l’acier quand l’or fournissait certaines des armes les plus efficaces.
Le Tambour Rafistolé s'adonnait traditionnellement à des jeux de bistrot, disons, traditionnels tels que les dominos, les fléchettes et le coup de couteau dans le dos d'un client afin de le délester de son pécule.
"Tu n'y connais rien ! avait-il craché. Tu n'es qu'un vieillard imbécile ! Mais ma vie, c'est la musique ! Un jour, tout le monde dira que j'étais le plus grand musicien du monde !"
Des idioties. Comme si un barde se souciait d'opinions autres que celles d'autres bardes, lesquels mettaient une existence à savoir écouter la musique.
Mais il les avait tout de même prononcées. Et, quand la passion adéquate les anime et que les dieux s'ennuient, l'univers se transforme parfois autour de telles paroles. Les mots ont depuis toujours le pouvoir de changer les choses.
Il faut se méfier des voeux qu'on exprime. On ne sait jamais l'oreille de qui est à l'écoute.
Ou de quoi, en l'occurence.
A ta place, moi j’irais l’dire à l’univers que c’est pas juste. J’parie qu’il répondrait : “Oh, alors d’accord, excusez le dérangement, laissez tomber.
-Mais c’est une telle pagaïe ! Les braves gens meurent bêtement, les salauds vivent jusqu’à un âge avancé… c’est mal organisé. Ça ne tient pas debout. Il n’y a pas de justice.
[Young wizards] were always talking about splitting the thaum, the smallest unit of magic. The Archchancellor couldn't see the point. So you had bits all over the place. What good would that do ? The universe was bad enough without people poking it.
À la vérité, la musique qu'il aimait vraiment, c'était celle qu'on ne jouait jamais. De son point de vue, ça gâchait la musique de la martyriser au moyen de peaux séchées, d'intestins de chats crevés et de morceaux de métal transformés à coups de marteau en tiges et tuyaux. Elle devait rester écrite sur le papier sous forme de petits points noirs en rangs impeccablement consignés entre des lignes. Là seulement elle demeurait pure. C'était quand on se mettait à la manipuler que les choses se gâtaient. Il valait beaucoup mieux lire les partitions tranquillement assis dans sa chambre, sans autre intermédiaire entre l'esprit du compositeur et soi qu'un gribouillis d'encre. L'imaginer jouée par de gros types baignant dans leur sueur ou avec du poil dans les oreilles tandis que des gouttes de salive dégoulinent du pavillon de leur hautbois... Cette seule idée le faisait frémir. Mais pas trop, parce qu'il ne poussait jamais les choses à l'extrême.
Les rats tenaient une place importante dans l'histoire d'Ankh-Morpork. Peu de temps avant l'arrivée au pouvoir du Patricien, la ville avait connu une invasion de rats. La municipalité avait riposté en offrant vingt sous pour toute queue de rat qu'on lui ramenait. Ce qui, le temps d'une ou deux semaines, avait réduit le nombre de rongeurs - à la suite de quoi les files d'heureux chasseurs s'étaient multipliées, les finances municipales taries, et plus personne ne donnait l'impression de beaucoup travailler. Quant aux rats, ils paraissaient toujours aussi nombreux. Le seigneur Vétérini avait écouté attentivement l'énoncé du problème puis l'avait résolu d'une phrase mémorable qui en disait long sur sa personne, sur la folie des primes et sur la mentalité des Morporkiens dans toutes les situations mettant en jeu de l'argent : "Taxez les élevages de rats".
Et Crayeux, prenant une initiative inhabituelle pour un troll, avait même imprimé ses propres maillots. Lesquels disaient : Maison Crayeux 12, rue de la Courante Fabrique.
Et les gens en achetaient, déboursaient de l'argent pour faire la publicité de l'atelier de Crayeux. Même en rêve, Planteur n'avait jamais imaginé que le monde pouvait fonctionner ainsi.
C'était comme regarder des moutons se tondre tout seuls.
Il existe des millions d’accords. Il existe des millions de chiffres. Et tout le monde en oublie un : le zéro. Mais sans le zéro les chiffres ne sont que de l’arithmétique. Sans l’accord muet, la musique n’est que du bruit. La Mort joua l’accord muet