Les Annales du Disque-Monde, Tome 16 : Accros du roc

-Mais…tout ça ne change rien, tu sais. Le monde est toujours autant peuplé d’imbéciles. Ils ne se servent pas de leur cerveau. On dirait qu’ils n’ont pas envie de réfléchir correctement.

La bibliothèque ne renfermait pas seulement des livres de magie, ceux qui sont enchaînés à leurs étagères, les très dangereux. Elle en renfermait aussi de parfaitement ordinaires, imprimés sur du papier banal avec de l'encre classique. Ce serait une erreur de les croire inoffensifs, uniquement parce que leur lecture ne déclenchait pas des feux d'artifice dans le ciel. Elle jouait parfois des tours autrement plus dangereux en déclenchant des feux d'artifice dans l'intimité du cerveau de l'imprudent qui les consultait.  (p.144)

 Il importe de se rappeler que les créatures de la nuit ne sont pas simplement les gens du jour qui veillent tard parce qu'ils s'imaginent ainsi d'avantage dans le coup et plus intéressants. Il faut beaucoup plus qu'une couche épaisse de mascara et un teint pâle pour franchir la ligne de démarcation.  (p.59)

Il existe un type de filles incapables de nettoyer leur chambre même sous la menace d'un couteau mais qui se bagarrent pour obtenir le privilège de passer la journée à pelleter du fumier dans une écurie.

POURQUOI, demanda-t-il, EST-CE QUE VOUS VOUS BALADEZ AVEC UN CANARD SUR LA TETE ?
_ Quel canard ?
_ AH. PARDON.

Il s'était depuis longtemps débarrassé du bureau officiel. Il préférait de loin une table de billard. Rien n'en tombait grâce aux rebords, les poches nombreuses s'avéraient commodes pour y remiser bonbons ou autres bricoles et, quand il en avait assez, il pouvait balancer la paperasse par terre et travailler des coups spectaculaires.

La bouche de mademoiselle Derches s'ouvrit et se referma. Et Suzanne s'aperçut qu'elle était franchement petite. Elle avait un maintien altier, une voix haut perchée et de grands airs, elle n'était donc pas petite à bien des égards, sauf pour ce qui était de la taille. Chose étonnante, elle avait réussi à le dissimuler à son entourage.

— Va falloir se remuer si on veut faire un tabac au festival, dit Crash.
— Quoi ? Tu veux dire… comme… apprendre à jouer ? s’inquiéta Jimbo.
— Non ! La musique de rocs, ça se fait comme ça. Si on s’amuse à apprendre, on ira jamais loin.

— Ça fait plus de soixante-dix ans que je suis de ce monde, dit le doyen, et il est d’un ennui mortel.

Après tout, chacun se fait une idée de l’être humain normal en se référant constamment à son entourage et, quand l’entourage en question se compose d’autres mages, la spirale ne peut que descendre en vrille.