AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 45 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suivez-moi sur La Passionnée, sur Facebook: @LaPassionDesLivres

Le ScénarPhilippe Pratx

Polar, road movie, roman d'horreur, film politique, comédie dramatique, avec une touche de fantastique (ou fiction fantastique) et d'amour… mais est-ce vraiment réel? Est-ce que la lecture que vous allez entamer est un roman ou un film? Un scénario ou canevas? À vous de le découvrir et vous comprendrez rapidement de quoi je parle…

(Pour vous mettre un rien en contexte : Un scénario tombe entre les mains des personnages du roman et ils vont, pendant toute notre lecture, décortiquer et analyser son contenu.)

Théo et Léo sont jumeaux, très gentils, et arrivent très survoltés au parc, excités par leur bonne nouvelle. Ils ont quelque chose pour Lola, leur amie passionnée de cinéma. C'est au poste 9 qu'ils L'ont trouvé… ou le 6 (s'il n'a pas été retourné par quelqu'un… Voyez comment la réalité peut vous jouer des tours). L'un des jumeaux est tombé sur un document à la salle informatique, un jour. Ils ont l'habitude de trouver toutes sortes de choses dans cette salle; photos, messages, documents. Mais en fait, sur cette clé USB qu'il a trouvée, et sachant combien Lola aimait le cinéma, notre jumeau n'a pu s'empêcher de faire une copie (une impression) en voyant le nom du dossier « scenar ».

Alors, tous les trois nous entraînent dans la lecture du scénario qu'ils ont trouvé. Théo et Léo l'ont déjà lu et ne cesseront de nous interrompre pendant cette analyse. Ils ont beaucoup de questions et peu de réponses. Ils veulent savoir : qui a écrit cette histoire? Un texte qui semble avoir beaucoup d'empathie, qui est très tendre, avec un titre poignant : « Velorex ».

Ils feront donc la connaissance de plusieurs personnages, dont Alena qui est également passionnée de cinéma, Olivier son amoureux, Erzsébet, Jaroslav, le flic de Venise, etc… Alena et Olivier sont des « jeunes que le passé attire » (J'ai bien aimé cette expression.) et partent à l'aventure dans un Velorex (faites comme Théo, Léo, Lola ou… moi : j'ai moi aussi fait la recherche afin de me faire ma propre idée).

« -Est-ce que la logique ne voudrait pas qu'on constate d'abord, comme tu l'as fait, que la vie, la réalité, est absurde ? Qu'elle est absurde dans ses coïncidences comme dans leur absence ? »

Mais Lola s'interroge : pourquoi les deux garçons lui ont apporté ce scénar? Pour lui faire plaisir, afin qu'elle trouve des producteurs et qu'ils fassent le film de l'année? Mais sans la personne qui a réellement écrit ce scénario, Lola a besoin de réfléchir à tout cela… Il y a trop de coïncidences, d'informations manquantes dans le scénario versus la vie réelle. Certes, les jumeaux ont fait beaucoup de recherches, ont essayé de trouver le propriétaire de la clé USB, mais il manque un élément qui « chiffonne » Lola. Toutefois, elle se passionne de plus en plus, embarque davantage à chaque lecture dans l'histoire, dans son contexte et se fait ses propres scénarios avec le texte… Ils en viennent à avoir chacun leur version de l'histoire…

« C'est peut-être aussi jouer avec les degrés de l'existence. Ce qui existe. Ce qui n'existe pas. Sentir que cette binarité : exister / ne pas exister, est irrecevable. »

Alors, est-ce que j'ai aimé ma lecture? Je pourrais vous dire que je suis déroutée et surprise. Philippe Pratx a, je crois, l'habitude de charmer ses lecteurs, de distraire et d'envoûter, s'adressant plusieurs fois à nous (nous déroutant encore plus). Il y avait plusieurs, beaucoup, de références que je ne connaissais pas, où j'ai dû faire plusieurs recherches. Parce que je suis québécoise… ou parce que je ne suis pas étudiante en cinoche?! (hihi) Aucune idée. Toutefois, j'ai été envoûtée par son histoire, littéralement propulsée dans son road trip. L'auteur a une écriture intéressante, intrusive et déroutante. Totalement envoûtante.
Moi aussi, comme nos trois personnages, j'ai fait quelques recherches pendant ma lecture… je le fais beaucoup pendant mes lectures afin de m'intégrer totalement à l'histoire… celle-ci n'y passerait pas outre: Velorex… le nom des personnages. Même la chanson « Alicia's Blues » dont on ne trouve que la chanson de Benny Goodman (pas de V.P.?)
Beaucoup d'interrogations sans réponses dans cette histoire. Beaucoup de contradictions, d'illusion au réaliste tout en étant du fantastique. Deux histoires en une… je pourrais même dire TROIS si on intègre les passages où l'auteur insère ces commentaires au fil de son écriture. ET une lecture qui devient rapidement publique… OUF! Dure à suivre? C'est normal! Il faut lire l'histoire pour comprendre et vous ne comprendrez pas tout!

Avec une touche de mystère, de suspense et BIEN D'AUTRES synonymes… Philippe Pratx nous entraîne dans son univers, dans son histoire, dans son scénar, avec sa plume addictive, éloquente, émouvante et SURPRENANTE. À lire… avec précaution! Une lecture dont le « livre n'est pas très sérieux », mais dont vous serez vite épris.

Merci pour ce service presse entraînant!
#Scénar #histoire #scénario #cinéma #secrets #mystère #manucrit #chat #réalité #fiction #roadmovie #fantastique #politique #philosophique #suggestiondelecture #lecturedumoment #lecturedusoir #chronique #servicepresse

Résumé :
Le Scénar, c'est l'histoire – mais est-ce bien une histoire? – de quelques personnages qui ont découvert le texte anonyme d'un scénario de cinéma. Quand on découvre un trésor, quand on découvre un secret… cela peut changer une vie. Mais quand on découvre le manuscrit d'un «scénar», que peut-il se passer ? Emo, le jeune chat, peut-être un peu étrange sur les bords, serait-il le mieux placé pour le savoir? «… un chaton minuscule et craintif devant un monde qui se dérobe comme dans un roman de Stephen King, shooté à l'Apocalypse. Que nul n'entre ici s'il n'est cinéphile, pour paraphraser la célèbre Académie», selon les mots du préfacier Jean-Max-Méjean. Roman allégorique qui explore la relation que nous avons avec la réalité et la fiction, le Scénar est aussi une déclaration d'amour au road movie… un road movie nourri d'inspirations fantastiques, politiques, philosophiques…

Lien : https://www.facebook.com/pho..
Commenter  J’apprécie          41
Théo et Léo ont trouvé un scénario sur une clé USB oubliée. Vous savez ce que c'est, ils ont trouvé la clé abandonnée sur un ordi, alors ils ont regardé pour voir si son ou sa propriétaire n'avait pas laissé ses coordonnées dedans, mais il n'y avait que le scénar, non signé. Ils ont laissé la clé, après avoir imprimé l'ouvrage, mus par la curiosité et bien décidés à percer ce mystère. Qui mieux que Lola, leur amie étudiante en cinéma, pourrait les accompagner dans leur enquête ?
Toutefois Théo, Léo et Lola ne devraient peut-être pas prendre leurs aises, car qui dit qu'ils sont les personnages principaux ? Ceux du scénar, Olivier — pétri de rêves communistes mais aussi de fierté identitaire — et Alena — distante et néanmoins bouillonnante de sensations, de sentiments, de pensées qu'elle ne parvient pas toujours à exprimer — ainsi que tous ceux qui gravitent autour d'eux ont une nette tendance à voler la vedette à ces personnages du roman un peu plats cherchant à les analyser, en quête du moindre indice. Et puis il y a cet agaçant narrateur qui semble vouloir nous embrouiller sans cesse avec des réflexions plus ou moins creuses et digressives. le narrateur, c'est un peu toutes ces personnes qui croient opportun de vous tirer de votre lecture. Parce que c'est connu, un lecteur est en attente que la vie le rappelle. Ou le plus souvent en attente qu'on l'ennuie avec des palabres qu'on croit plus intéressantes que n'importe quel livre… Et il palabre ce narrateur, c'est sûr, mais qui est-il en fait ? Est-il l'auteur ? du livre ou du scénario ? Est-il vraiment omniscient, voire omnipotent, ou juste un personnage mégalomane ? Cache-t-il des vérités sous des couches et des couches de mots qui parfois captent votre attention pour mieux vous engourdir l'esprit trois paragraphes plus loin ? Et n'oublions pas — même si ce serait difficile — le scénar lui-même, personnage à part entière. Un scènar qui ne semble pas vouloir choisir son genre, qui intrigue, qui accroche, plus que l'histoire qui se tisse autour de sa découverte.
J'ai aimé le mystère nimbant le scénario, cette mise en abyme permanente et ces strates, ces personnages difficiles à cerner. J'aime qu'on m'égare. Cependant, la narration, avec ces digressions permanentes, qui ne m'ont pas toujours semblé naturelles, n'a eu de cesse de me repousser hors de l'histoire. S'emmêlent des considérations sur l'écriture, sur la vie, sur le cinéma, sur la psyché humaine, la musique et tant d'autres sujets, que l'on trouve soit intéressantes, soit pontifiantes ou déplacées selon l'humeur et le stade de la lecture. L'auteur se moque de nous, ce qui est plutôt une bonne chose, mais la finalité de tout cela reste absconse.
Je pense être une lectrice attentive, et pondérée, peu encline à absorber et ressentir sans avoir intellectualisé d'abord. Notez que ce n'est pas forcément une bonne chose et que j'en suis consciente. Les récits à tiroirs ne me perturbent pas, les digressions non plus. En fait, plus on cherche à m'égarer, plus je tends à regarder autour de moi pour trouver les contours de l'illusion et sortir du cadre afin de mieux observer le tableau. Mais là, j'avoue qu'à un moment, j'ai juste laissé glisser parce que je n'en pouvais plus des monologues du narrateur. Je n'y ai pas trouvé de sens, mais après tout on n'a jamais dit qu'il devait y en avoir un, même si on voudrait nous le faire croire.
Le scénar lui-même, qui tourne et vire sans cesse, comme s'il cherchait à définir sa propre nature au fil du voyage, un peu comme nous au fil de la vie en fait, m'a offert la partie la plus plaisante de la promenade. Pour moi, il avait surtout la saveur des nouvelles de Fantastique que j'ai toujours affectionnées et il l'a gardé jusqu'à la fin. Les multiples interruptions n'ont jamais vraiment réussi à m'en détourner. À côté de ça Lola, les jumeaux et tous les personnages qui gravitaient autour avaient la pâleur de didascalies plutôt que l'épaisseur d'une histoire secondaire.
Ce qui est signifiant, ce qui ne l'est pas, les digressions diverses, les coïncidences, grossières ou subtiles, et les mcguffins, tout se mélange et ce n'est pas important au final. Ce roman est un récit à niveaux plus qu'à tiroirs, différents niveaux de lecture, qu'on veuille ou non les explorer. On l'aime, ou pas, et je l'ai aimé, même si je ne l'ai pas toujours compris. À vous de voir si vous trouverez votre chemin dans ce labyrinthe.
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          20
« VELOREX
C'est ça le titre du scénar. Lola l'a lu – c'est joli, lo la la lu – et, même si elle le connaissait déjà, elle s'arrête immédiatement, comme lorsqu'on découvre une chose bizarre, qu'on ne comprend pas, et que l'on voudrait bien comprendre. Alors on s'arrête et on essaie de voir comment on pourrait comprendre. »

Et s'efforcer de comprendre ce qui se passe dans ce roman à plusieurs niveaux, imbriqués les uns dans les autres, c'est être assuré d'aller d'hypothèses en hypothèses, qui se révèleront toutefois toutes insuffisantes. C'est ce qui fait son charme : se faire mener en bateau n'est pas désagréable !

Quelques mots de l'argument tout de même, sans en dévoiler trop, pour ne pas risquer de gâcher le plaisir d'autres lecteurs : Léo et Théo, les jumeaux, trouvent sur un clé USB abandonnée le scénario d'un film. Ils l'impriment, le lisent, et pensent que Lola, étudiante en cinéma, pourrait être intéressée par cet étrange film potentiel. Ils ont plus ou moins l'intention de trouver l'auteur(e) de ce travail. Lola va procéder à la lecture à voix haute du scénario, d'abord en petit comité puis, au fur et à mesure de la progression en compagnie de plus en plus de personnages.

Un (ou une) Velorex est un véhicule produit en Tchécoslovoquie des années 50 à 70. Imaginez une sorte de tricycle (deux roues à l'avant, une à l'arrière) motorisé et, comme une 2CV vintage, habillé d'un habitacle de toile. Les deux personnages principaux du scénario, Lena et Olivier, traverseront grâce à cet engin décidément increvable une bonne partie de l'Europe.

Là où le bât blesse, c'est que « réalité romanesque » et scénario sont poreux. Et que l'auteur, démiurge capricieux, prend plaisir à multiplier les chausse-trappes pour ses personnages et interpelle directement son lecteur.

L'une des nombreuses influences de ce roman fait appel à « Jacques le Fataliste et son maître » de Diderot. Or, coïncidence, je lisais en parallèle à ce roman un essai d'Italo Calvino « Pourquoi lire les classiques ». Dans un chapitre consacré à Diderot, j'ai relevé ceci, qui pourrait tout à fait décrire ce que Philippe Pratx tente de faire dans « le Scénar » :

« Diderot anticipe de deux siècles l'opération que Brecht a voulu faire avec le théâtre : il transforme le rapport du lecteur avec le livre en changeant l'acceptation passive en une mise en discussion continue ou même en une sorte de douche écossaise qui tient en éveil l'esprit critique. À cette différence près : que Brecht le réalisera en fonction de ses intentions pédagogiques précises, alors que Diderot ne semble que vouloir dissoudre tout parti pris.
Il faut dire que Diderot joue un peu comme au chat et à la souris avec son lecteur, ouvrant devant lui, à chaque tournant de l'histoire, l'éventail des diverses possibilités, comme s'il voulait le laisser libre de choisir la suite qu'il préfère, pour le décevoir ensuite en les écartant toutes sauf une, qui est toujours la moins « romanesque ».

Si je pense avoir saisi la plupart des références littéraires, y compris celle, récurrente, de Saragosse j'ai eu plus de difficultés pour celles qui sont cinématographiques (je n'ai jamais vu, ou n'ai pas gardé souvenir, de « Easy Rider », « Zabriskie Point », « La Comtesse » ou « Vrchní, prchni! », ce dernier ayant la particularité de mettre en scène un (ou une) Velorex. Pour les références musicales actuelles, disons pudiquement que c'était la Bérézina ! Je n'ai pas non plus été tenté de chercher sur le net les titres cités... J'ai à peu près l'âge de l'auteur, et si le rock progressif des années 1970, que j'apprécie, ne m'est pas inconnu, le reste ne m'a pas dit pas grand-chose.

S'il y a un reproche à faire à ce roman, je dirais que pour ma part je l'ai trouvé parfois trop bavard, surtout dans son dernier tiers. Accepter d'être perdu, ou baladé, est une chose qui peut être agréable. Mais quand l'ennui commence à poindre, c'est pour moi rédhibitoire.

Heureusement le format de 200 pages permet de ne pas l'éprouver trop longtemps. J'ai globalement apprécié cette lecture déstabilisante (mais c'est son but) et je remercie beaucoup l'auteur de m'avoir donné accès à son édition numérique.
Commenter  J’apprécie          303
Merci à l'auteur ,Philippe Pratx ,de m'avoir permis la lecture de ce roman inclassable.Deux étudiants jumeaux ont trouvé une clé USB oublié sur un PC d'une salle informatique qui contient un scénario où l'on va suivre Aléna et Olivier qui font un rallye en Velorex ,un véhicule à trois roues fabriqué en Tchécoslovaquie.Les jumeaux vont proposer leur trouvaille à Lola ,une jeune scénariste ,et ensemble ,ils vont suivre le périple d'Aléna et Olivier.Un roman atypique truffé de références cinématographiques agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          240
Entre roman de vie, scénario de film engagé et essai philosophique sur le genre humain, le scénar étonne par la variété de ses genres, le rythme de ses différents passages et surtout par la profondeur de ses réflexions. le point de vue du narrateur perturbe également. Personnage central de l'histoire, il ne fait pas que nous décrire ce qu'il perçoit. Loin de là.

Il s'invite à l'intrigue et s'adresse régulièrement aux lecteurs, brisant le fameux mur qui nous sépare habituellement. Ici, l'auteur s'amuse, tout en mettant en lumière l'importance de tous ces rôles qui parsèment les récits ou les scénarios, de tous ces ingrédients qui aident une histoire à prendre forme et à devenir réalité. du moins, dans nos imaginaires bouillonnants.

Un mixte entre deux genres

Le titre de l'oeuvre le laissait sans doute deviner : le scénar s'avère un savoureux mélange entre roman d'aventure, scénario de film engagé et narration atypique. Dans ce texte, les chapitres se mélangent et s'enchaînent ; les uns seront mis en page comme un véritable scénario, les autres resteront présentés comme les romans le prévoient. Cette alternance amène du suspens et donne vie à la lecture faite par l'une des protagonistes, qui se plonge dans un scénario trouvé par hasard par deux de ses camarades.

Il est intéressant de constater que les deux styles diffèrent par leur manière de décrire une scène (un scénario ne détaille pas les pensées des personnages par exemple, et se concentre sur les dialogues et l'essentiel), mais se ressemblent quand il s'agit d'offrir du rêve et de la réflexion. L'art créatif reste en fait le même, bien que la forme change.

Une mise en abîme bien orchestrée, pour un texte qui se lit à cent à l'heure, qui se vit et qui se décortique avec minutie. Rien n'est laissé au hasard ; la construction des phrases, le choix des mots, le rythme, tout a été choisi avec précision.

Un ton vivifiant

Le narrateur nous porte par sa voix tantôt sardonique, tantôt moqueuse, parfois ironique ou sarcastique, ou encore passionnée. Par ces tons différents, il nous intrigue et nous embarque avec lui dans une aventure peu commune. de l'humour se glisse dans tous les chapitres ; l'auteur ne se prend pas au sérieux et sert avant tout son histoire.

Le lecteur est captivé par cette voix spéciale, qui peut être amenée à lui parler, à lui donner des détails inutiles, à ralentir volontairement le récit par des absurdités, ou à l'accélérer pour ne plus ennuyer. le scénar fait partie de ces oeuvres à part, qu'un public habitué à des récits logiques pourrait ne pas apprécier. Il faut se laisser porter, s'évader et ne finalement retenir que ce qui nous intéresse vraiment. Certains y verront une histoire un peu folle, d'autres une ode à la liberté ou un hommage à ceux dont le métier, ou la passion, est de créer.

Des créations vivantes

Même des personnages imaginaires peuvent impacter notre vie. D'ailleurs, c'est bien cela que ressentent de nombreux lecteurs attachés à leurs héros fétiches ; ils pleurent avec lui quand de terribles injustices le poussent dans ses retranchements, ou exultent de joie quand tout leur sourit.

Le scénar met cela en avant, via l'une des héroïnes, si l'on peut ainsi dire, de ce texte. L'imaginaire prend littéralement réalité ! La jeune fille s'attache aux personnages qu'elle rencontre dans le scénario, comme s'ils étaient véritablement en vie. le talent des écrivains réside en cela : rendre palpable, réel, ce que leur plume met en scène.

Une histoire un peu folle

L'histoire du scénario, comme celle du reste du roman, constitue des intrigues alambiquées, un peu folles, et même engagées, souvent politiques et philosophiques. On ne comprend pas forcément tout précisément, comme les héros du roman qui lisent le scénario en même temps que nous, et qui le dissèquent de leur côté. Certaines références leur sont inconnues, tout comme à nous. Heureusement, leur curiosité va les pousser à se renseigner et éclaircir ainsi notre lanterne.

L'histoire du scénario n'enchante pas spécialement, et perturbe même via certains côtés. Cependant, les messages qu'elle renvoie importent et intriguent. La musique s'invite aussi dans la partie, et trouve du sens.

Le scénar est avant tout une création dingue d'un auteur qui aime créer et mettre son imagination au service du rêve, une activité dont nous avons tous bien besoin en ces temps troubles.

[Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=53087

J'ai mis la note de : 15/20]
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
Commenter  J’apprécie          20
Je remercie l'auteur de m'avoir proposé son livre à la lecture. Ayant travaillé dans l'audiovisuel et étant très intéressé par les oeuvres qui mélangent les arts, je ne pouvais que répondre oui quand M. Pratx m'a demandé une critique.
Le préambule, la préface, l'introduction, le site dédié, sont très clairs dès le début : ce livre se veut une expérience qui ne laissera pas indifférent ses lectaires. Ce fut mon cas, et on est transporté à droite à gauche, à tel point que je ne sais toujours pas quoi en penser objectivement. En tout cas, j'ai été impressionné par l'équilibre fragile que l'auteur a réussi à atteindre entre les différents personnages, narrateur compris, et niveaux de narration.

En commençant ma lecture, j'ai envoyé à l'auteur une liste de films qui me faisaient penser à certains points abordés dans le roman. Après tout, les personnages et le narrateur ne cessent de le faire, eux ! Alors pourquoi pas moi ? Et j'ai eu comme réponse que le livre était prévu pour avoir plusieurs niveaux de lecture. Dommage pour moi, j'étais tellement pris dans le jeu de l'analyse d'oeuvre, comme les personnages d'ailleurs, que je n'ai eu sans doute qu'une lecture basée sur la différence entre réalité et fiction, entre fiction cinématographique et fiction littéraire, et sur l'entremêlement de l'auteur et du narrateur.
D'ailleurs, à un moment, l'auteur décide de provoquer un incident, il nous prévient d'avance, et le fait subir à ses personnages. Déjà, j'ai beaucoup aimé ce côté impulsif, un peu comme Mr Oizo qui commence Rubber par un long monologue sur "regarde, c'est moi le chef, je m'en fous un peu de ce que tu penses vu que tu restes malgré tous tes désirs, simple spectateur". En plus, je dois reconnaître que cette scène saugrenue arriva pile quand je commençais à décrocher.
Car mon "mais" le plus gros autour de ce roman serait sans doute qu'il y a beaucoup trop de débats entre chaque étape de lecture du scénario. Et en plus le narrateur s'en mêle régulièrement, ajoutant ses propres remarques ou partant clairement sur autre chose. A première vue, on pourrait croire à des cassures de rythme insupportables, mais je les trouve très bien maîtrisées. A part en deux ou trois endroits, elles venaient à propos ou comme pour offrir une transition en traveling. Mon "mais", du coup, si c'est maîtrisé, viendrait peut-être des propos tenus par les personnages autant du roman que du scénario... Pour être honnête, j'ai eu l'impression trop de fois de revivre les débats houleux et ô combien passionnés que j'ai pu avoir avec mes ami.e.s étudiant.e.s, artistes, etc. du coup, le problème serait-il que l'auteur a proposé des dialogues trop réalistes ? Sans doute. En tout cas c'est ce que reprochent au bout d'un moment les voix-off.

Je n'ai plus grand chose d'autre à dire de cohérent sans raconter en détail le livre et les films auxquels il m'a fait pensé. Je me contenterai donc de finir en disant que les lectaires de ce roman doivent se préparer mentalement pour ce voyage qui ne se fera pas sans risque. Il faut savoir parfois abandonner sa raison, et sa philologie, pour supporter de se faire trimballer entre les multiples niveaux de fiction de ce livre. A la fin, chacun de nous se reconnaîtra dans l'un des personnages du roman. A quel point ce livre va vous marquer, ou non, dépend aussi un peu de vous.
Commenter  J’apprécie          30
Je tiens tout d'abord à remercier l'auteur pour l'envoie de son roman!

C'est une lecture que j'ai grandement appréciée. J'ai aimée suivre Olivier et Alena dans leur petit tour d'Europe et j'ai tout autant apprécié découvrir les réflexions de Lola, les jumeaux et les autres lors de la lecture de ce scénario.

Avec le Scénar nous nous retrouvons plongé dans une histoire assez spéciale dans la façon dont elle est racontée. On a l'impression de lire deux histoires en une et je trouve ça génial et original!!
Par moment nous ne savons d'ailleurs plus si nous sommes dans la fiction ou la "réalité", les 2 histoires s'entremêlent avec brio car l'auteur ne nous perd jamais.

En revanche n'étant pas cinéphile j'ai dû passé à côté de pas mal de référence même ça ne m'a pas empêché d'apprécier cette lecture.
Le seul petit point négatif pour moi est la fin, j'ai un sentiment d'inachevé... Après je n'en ais peut-être pas saisie toute la subtilité, je ne sais pas.

Cela reste néanmoins un livre que je recommanderai à tous les cinéphiles et les personnes qui recherchent une histoire originale.
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord, je tiens à remercier l'auteur qui m'a gentiment proposé de lire son livre en échange d'un avis. D'un naturel curieux, je suis sortie de ma zone de confort habituelle, "Le Scénar" ne correspondant pas vraiment à mes goûts littéraires.

Deux étudiants, Théo et Léo, frères jumeaux ont trouvé dans la salle informatique, un clé USB, contenant le texte anonyme d'un scénario de cinéma. Ils décident de partager leur trouvaille avec leur amie Lola, qui poursuit des études cinématographiques. Ensemble, ils se mettent à lire et à décortiquer ce scénario au nom bien étrange : "Velorex". Mais qui en est donc l'auteur ?

Grand plongeon au coeur d'une intrigue assez inhabituelle dans laquelle trois "récits" s'entremêlent : la découverte du scénar par des étudiants, le scénar en lui-même et les interventions de l'auteur.
J'ai beaucoup apprécié le "Vélorex" : un "road movie" politico-fantastique atypique, mené par Olivier et Aléna à bord de leur étrange véhicule, le tout pimenté par des "voix off".
Une mention spéciale, pour Emo, un adorable chaton qui ne fait pas seulement partie du décor comme on aurait pu l'imaginer...

L'écriture est directe et fluide, tout en s'adaptant aux trois styles de récits rassemblés dans l'histoire. Pas de temps mort. L'auteur papote, parfois, un peu trop à mon goût, mais c'est un détail.

Cette balade bien sympathique m'a donné l'envie de prendre la route dans une "oeuvre d'art" vers Čachtice, d'y découvrir le fameux château de la Comtesse sanglante (ses fantômes, peut-être aussi), avec Kate Bush dans les oreilles ...


Commenter  J’apprécie          277
J'ai été contactée par l'auteur Philippe Pratx qui m'a aimablement proposé de m'envoyer son dernier roman afin que j'en fasse une critique. Je remercie sincèrement M.Pratx pour cette initiative, pour moi inédite.

L'exercice n'est pas évident, car je dois dire que ce livre est sans doute l'un des plus étranges qu'il m'ait été donné de lire ! Totalement inclassable, le Scénar, c'est une « histoire dans l'histoire » où s'entremêlent les styles et les thèmes, dans un foisonnement qui donne parfois le vertige : road trip, Velorex, communisme, couple, fantômes, cinéma, chaton, crimes, Prague, musique, fantastique, salle informatique, Venise, imperméable, Trotski, ectoplasmes, huis clos, flashback… ce roman ressemble à un cadavre exquis, ou à un monologue d'Edouard Baer sous Ecstazy qui aurait décidé d'inventer une histoire à partir d'un Kamoulox.

Sans jamais se prendre au sérieux, dans une verve qui rappelle les dialogues de Michel Audiard, l'auteur prend plaisir à interrompre constamment l'un et l'autre de ses récits pour interpeller le.la lecteur.trice, commenter une expression, analyser les musiques qui ponctuent le scenario, se moquer gentiment de ses personnages ou les invectiver pour qu'ils reprennent le cours de leur (en)quête. D'abord déroutantes, ces digressions s'avèrent souvent poétiques, drôles, voire jubilatoires, parfois mystérieuses et intrigantes. J'avoue qu'il m'est arrivé de relire certaines de ces remarques trois ou quatre fois pour tenter d'en percer le sens véritable. Je ne prétends pas y être parvenue à chaque fois, d'ailleurs !

Malgré ces ruptures de rythme, ou peut-être grâce à elles, on se surprend, comme les personnages du roman, à se prendre au jeu, à vouloir découvrir où nous conduit (au sens strict comme au sens figuré) ce mystérieux scenario, dont la lecture aspire un cortège de protagonistes dans des situations de plus en plus surréalistes. J'achève cette lecture avec le sentiment -pas désagréable, mais déstabilisant- d'avoir exploré brièvement un univers parallèle, ce qui est suffisamment rare pour ne pas regretter le voyage ! Et à ma liste des « expériences à vivre  » pourtant déjà bien fournie, je vais rajouter « faire un tour dans un Velorex », et ça, c'est pas gagné...
Bien joué, M.Pratx !
Commenter  J’apprécie          20
Une lecture très agréable en cette période.
La construction du roman est très originale et plaisante. J'ai beaucoup aimé ce mode de mise en abyme. Nous observons un groupe d'amis qui découvre eux-mêmes un scénario dans une clé USB égarée. Nous le découvrons au même rythme que les protagonistes. le rythme et la forme sont assez bien maitrisé pour nous donner la sensation de nous trouver dans cette salle informatique avec eux. Divers réflexions assez intéressantes sont amenées au cours de l'histoire. L'auteur joue avec les différents points de vue pour élargir les opinions et pistes de réflexions.
J'ai beaucoup aimé le scenar en lui même. On suit un couple qui traverse l'Europe en vélorex. Une jolie épopée ou l'on s'imprègne des paysages pittoresques et champêtres. On sent au fil de l'histoire quelque chose planer dans les deux dimensions, sans savoir ce qu'il pourrait arriver, ce qui tient le lecteur accroché à la lecture. le revirement de situation à la fin du roman est étonnant, bravo. Avec "le scenar", j'ai eu l'impression de me plonger dans les univers de Boris Vian et Edgar Allan Poe. Merci à l'auteur de m'avoir partagé son travail !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (58) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7102 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}