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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la vie il y a des nœuds et des dénouements .
Au fil des nœuds qui étranglent son bonheur, Quoyle, balourd au grand cœur, vogue sur la vie balloté par les flots. Sa barque prend souvent l'eau, sa maison arrimée au rocher de Terre-Neuve, tout comme les souvenirs de ses ancêtres, s'accroche contre vents et marées.

Et puis un jour, ce journaliste du hasard, papa poule à la dérive, s'accroche à une bouée, celle du bonheur simple.

Un voyage à Terre-Neuve à la rencontre des pêcheurs qui perdent parfois le nord mais savent récolter dans leurs filets l'essentiel de la vie. On déguste les homards et la morue, on se serre les coudes, on passe du rire aux larmes, comme du soleil à la tempête de neige. Les hommes et les femmes de là-bas sont bruts et entiers, ils parlent la poésie de la mer ; salée, sauvage, grise, lumineuse, imprévisible et farceuse.

Une lecture qui fait parfois sourire, pleine de tendresse et de poésie. Des mots comme de jolis galets, des dentelles de nuages et de vagues qui nous font prendre le large.
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C'est peut-être à cause de son menton proéminent que Quoyle a du mal à entrer dans sa vie. Bringuebalé de petits boulots en petits boulots, père de deux fillettes turbulentes, cocufié plus que de raison par une femme pour le moins frivole, Quoyle a l'allure du anti-héros parfait. Mais un accident de voiture va accélérer les choses. Sa femme y succombe avec son amant du jour, et voilà Quoyle sur les pas de sa tante, de retour sur les terres tempétueuses de leurs ancêtres à Terre-Neuve. Une baie surnommée la « baie du Balourd » par les autochtones y porte même son nom. Bienvenue chez lui.
Petit à petit, notre anti-héros va cependant prendre de l'épaisseur, et naître enfin à la vie.

Il flotte dans ce roman un air d'optimisme et de possible, agrémenté de drôlerie. L'écriture minimaliste d'Annie Proulx m'a accroché sans en avoir l'air, pour ne plus me lâcher. L'ambiance tumultueuse de Terre-Neuve y est décrite à merveille, les personnages (surtout ceux de l'Eider cancaneur », journal local où Quoyle travaille) sont truculents. C'est le sourire aux lèvres et les yeux rougis par la fatigue que j'ai quitté ce petit monde page 482, la dernière.

(prix pullitzer 94)
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Terre-Neuve, un lieu de pêche depuis le temps des Vikings, un roman de dépaysement, mais surtout un roman très humain.

C'est l'histoire d'un antihéros, Quoyle, un gros homme pas très beau, qui s'est laissé manipuler par le grand amour de sa vie qui est morte avec son amant en lui laissant deux filles. Quoyle quitte la Nouvelle-Angleterre pour Terre-Neuve d'où proviennent ses ancêtres. Il y gagnera sa vie en écrivant dans le journal local et il apprendra tout sur les bateaux, la pêche traditionnelle et un peu de l'histoire de l'île.

Terre-Neuve, c'est une très grande île, au large du Labrador, une terre de roche, aride, battue par les vents. C'est un lieu aussi peu paradisiaque qu'il peut l'être, mais où des gens se sont accrochés, des pêcheurs têtus qui ont survécu malgré tout, mais dont le mode de vie est menacé.

Écrit en 1993 par une Américaine aux racines francophones, ce livre a gagné le Prix Pulitzer et le National Book Award. Il a aussi été adapté au cinéma.

Pour moi, un bon roman, c'est un récit qui m'emporte ailleurs et là, lorsque j'ai levé les yeux de mon livre, j'ai été désorientée, surprise de ne pas voir la mer et ses embruns glacés.

Une bien belle lecture!
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Des noeuds, encore des noeuds, et des dénouements. C'est bien de cela dont il s'agit dans ce roman qui déroule la vie de Quoyle, un colosse malhabile et peu doué pour la vie que l'on rencontre noué de partout – ligoté dans son corps prison, son infirmité sociale, sa douleur d'amant abandonné – et qui peu à peu se délie, se défait des liens qui doucement, à chaque petit événement positif de sa nouvelle vie à Terre-Neuve, se desserrent et tombent un à un.
Voilà un de ces romans qui, bien qu'on l'aborde la gorge serrée tant les premières pages baignent dans un désespoir glauque, donne envie de changer de vie. Ou à tout le moins redonne le sourire et l'espoir que tout est possible pour redémarrer une vie nouvelle après et malgré l'adversité.
Cette sensation lumineuse et paisible est pourtant en contraste avec l'environnement hostile de Tette-Neuve où Quoyle, poussé par sa tante, vient s'établir, l'histoire lourde et violente du lieu (avec en point d'orgue l'épisode vrai et terrible des petits orphelins anglais envoyés en esclavage dans les fermes canadiennes), la déliquescence économique avec les destructions de l'industrie pétrolière comme seul horizon.
Mais c'est tout le talent magique de l'auteure que de montrer qu'à mesure que Quoyle prend vie et se raffermit, l'hostilité du lieu disparait au profit de paysages impétueux et vivifiants, de visages amis attablés devant un «calamburger » dans un rade un peu cradingue mais chaleureux, celui enfin d'une femme qui peut-être, pourrait…
Une petite merveille que ce livre, fragile comme un roc et brûlante comme un iceberg, doublement couronnée du Pulitzer et du National Book Award, à déguster un soir d'hiver pour retrouver la lumière.

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Je ne connais pas Terre-Neuve, mais, après avoir lu ce roman couronné par un prix Pulitzer, j'ai l'impression d'y avoir vécu…

Le début du livre (les 50 premières pages) se déroule dans une petite ville de l'état de New York : Quoyle, phobique au physique plutôt ingrat et à l'enfance traumatisante a épousé une garce dont il accepte toutes les humiliations ; comme il a toujours accepté celles de sa famille et de son entourage, des gens peu reluisants, à l'exception d'un collègue devenu un ami proche et un mentor. Un parcours qui ne prédispose pas à la confiance en soi (« Il survécut à son enfance… Il passa le cap de la trentaine, apprenant à dissocier ses sentiments de sa vie, sans rien en attendre ») !

Après la mort de sa femme et de ses parents, Quoyle se laisse convaincre par une tante qu'il connaissait peu de partir s'installer avec ses deux filles (perturbées par une mère indigne) sur la terre de ses ancêtres, Terre-Neuve… avec, bien sûr, la tante en question qui ne rêvait que de retour au pays de son enfance. Et là, au milieu d'une nature hostile mais grandiose et au sein d'une communauté d'hommes et de femmes rudes, peu raffinés mais ayant le sens de la solidarité ancré en eux, il va se révéler, petit à petit et non sans une multitude de difficultés et de péripéties, ce qu'il est vraiment : un père aimant et un homme bien capable d'inspirer respect, amitié et amour.

Le deuxième personnage principal de ce roman est Terre-Neuve, île de brume, de pluie, de vents, de neige, de tempêtes et de froid où la nature est reine ; la mer, source de vie et meurtrière ; les problèmes économiques qui poussent les autochtones à partir. La vie à Terre-Neuve est très dure et parfaitement imagée par le style simple, rude et sans fioritures de l’auteur ; style poétique également pour les descriptions de la nature (« La brume épaisse à la surface de l’eau brouillait la côte déchiquetée, des plaques rocheuses, comme des longues bandes de métal noir, amarraient la mer à la terre »).

Style original aussi : en introduction de chaque chapitre, l'auteur choisit un noeud de marine (dessin et commentaire) dont la signification ou l'usage illustre le contenu du chapitre qui suit...

‘'C'est un roman d'une poésie et d'une facétie réjouissantes, le sordide et le beau (…) y alternent pour former une communauté humaine imparfaite et terriblement attachante. Les histoires de ces pêcheurs, les naufrages, les sauvetages miraculeux, les crimes commis, tout y est fascinant. Il y a un prosaïsme revendiqué dans ce livre : non le grand amour n'est pas le lot commun mais être bien ensemble c'est déjà beaucoup, non il n'y a pas de véritables héros mais des hommes et des femmes qui peuvent être parfois héroïques et parfois lâches…'' (Laurence Legoupil – Libération).

En bref, un roman original non dénué de poésie, qui commence dans le désespoir et finit dans l'espoir (« Et il arrive parfois qu’un amour existe sans chagrin ni souffrance »).

A lire absolument.
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Voilà un roman où il ne se passe rien d'autre que les choses de la vie assez ordinaire : on perd des proches, on cherche du travail, on élève ses enfants, on s'entr'aide entre voisins, on tombe en amour... Pas d'intrigue, ni de construction complexe pour tenir le lecteur en haleine et pourtant... j'avoue avoir eu hâte de tourner les pages, de lire chapitre après chapitre, de connaître mieux les personnages. Et je suis ainsi entrée petit à petit dans l'univers à la fois inhospitalier et sublime qu'est Terre-Neuve. J'ai lu le roman en français et j'ai apprécié l'écriture, ce qui laisse supposer un excellent travail de traduction. J'ai apprécié aussi, entre autres, de nombreux détails techniques, sur la pêche, sur la construction des bateaux ... et sur le matelotage. (L'édition que j'avais entre les mains n'est pas illustrée, ce qui est dommage. J'aurais aimé comprendre mieux la subtilité des noeuds décrits.)
De l'auteure elle-même, je ne connaissais rien mais j'avais vu le film Brokeback Mountain. Je retrouve la même clairvoyance, une honnêteté dans le propos qui me séduit.
Vous l'aurez compris, c'est un roman qui a su me toucher et qui me donne le goût de la connaître mieux.
En bref, c'est une lecture que je recommande sans réserve.
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Quand un "pauvre type" pas gâté pas la vie décide d'essayer de recommencer tout à Terre-Neuve... ! Un roman original plein d'humour et d'émotion qui dépeint avec rudesse la vie à Terre-Neuve et la lente transformation d'un homme qui avait perdu toute confiance en lui.
J'ai lu ce roman il y a longtemps mais je m'en souviens avec bonheur !
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NOEUDS ET DÉNOUEMENTS d' ANNIE PROULX
Quoyle est un petit journaliste dans la Nouvelle Angleterre, mal dans sa peau, mal dans son corps, il traîne son mal être désespérément. Il finit par se marier avec une vraie garce, ils font deux enfants, deux filles, dont elle ne s'occupe pas et le trompe tant et plus ne repassant à la maison familiale qu'occasionnellement. Un jour, un peu plus bourrée que d'ordinaire elle meurt dans un accident de voiture. C'est l'heure des décisions pour Quoyle. Aidé par sa tante il décide de partir pour Terre Neuve d'où il est est originaire. Il va retrouver une vieille maison familiale en ruines, va la faire retaper et trouver un boulot de journaleux à L' Eider Cancaneur! À partir de ce moment, Quoyle, le balourd, va progressivement prendre une petite place dans cette société de pêcheurs et de locaux mal embouchés, bien alcoolisés mais qui refusent rarement un coup de main ou un conseil à un nouveau venu si emprunté et dont les connaissances maritimes sont à peu près nulles.
C'est l'histoire d'une rédemption, une très belle histoire que celle de Quoyle, grand enfant naïf dans un corps de géant. On rentre très lentement dans ce roman tout en phrases courtes, on évolue avec Quoyle, on tremble pour lui, se demandant quelle tuile va encore lui arriver.
Les noeuds sont ceux qui emberlificotent Quoyle et il aura 450 pages pour les dénouer. Mais les noeuds sont aussi ceux qui rythment chaque chapitre puisqu' Annie Proulx nous y présente un noeud de Marine et la méthode pour le faire et le défaire.
Prix Pulitzer et National Book Award 1994, c'est un livre plein de beauté et d'espoir, vous aimerez Quoyle bien qu'il puisse vous énerver à l'occasion.
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Pour moi, le meilleur Annie Proulx
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Une histoire merveilleuse dans un endroit tout autant merveilleux! Depuis son enfance, Quoyle supporte en silence insultes et humiliations. Lourd et lent il travaille pour un petit journal dans une banlieue lugubre de New York, écrire trois lignes sur le fait divers le plus anodin lui réclame plus d'efforts que de résultats. Sa femme, Petal Bear, le trompe et il le sait. Il supporte cet enfer jusqu'au jour où Pourtant, Quoyle pleure Petal meurt dans un accident de voiture. Elle était partie avec un autre paumé avec la ferme intention de vendre leurs deux fillettes à un pédophile, par chance, les filles n'ont rien! C'est alors qu'une vieille tante le convainc de changer de vie : ensemble, ils retournent au pays de leurs ancêtres, pêcheurs à Terre Neuve : la maison, la baraque familiale, en ruine, accrochée à un rocher et battue par les tempêtes, les attend à Cap Quoyle - en face du petit village de Patte-de-Grappin, à l'extrémité de l'Anse-du-Naufrage. Sur cette côte perdue, le journal local, L'Eider cancaneur, vivote de récits de viols et autres faits divers sordides. Quoyle se retrouve alors projeté dans sa propre histoire : il devient rédacteur de la rubrique « accidents de la route ». Il doit aussi recenser les mouvements de tous les bateaux dans le port. Perspective étrange pour quelqu'un qui ne sait pas nager, et a une peur bleue de la mer. C'est une histoire très belle même dans laquelle Annie Proulx nous parle de l'Amour. L'amour de cet homme pour sa femme qui est pourtant détestable, l'amour qui l'unit à ses filles, l'amour qu'il va développer pour la terre de ses ancêtres. Comme souvent avec cette grande écrivaine, la nature est omniprésente et à couper le souffle et les habitants de l'île se fondent à merveille dans ce paysage! Un livre magnifique de cette grande auteure américaine qui a d'ailleurs été interprété au cinéma.
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