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Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782743607784
296 pages
Payot et Rivages (16/03/2001)
3.73/5   75 notes
Résumé :
L’histoire d’amour de deux cows-boys brutalement brisée par l’intolérance, l’obsession viscérale d’un garçon mal aimé par le rodéo, l’obstination d’un vieux bonhomme qui veut revoir le ranch de son enfance, la solitude d’une jeune fille qui parle aux tracteurs, la folle équipée de trois femmes prêtes à tout… autant de désespoirs, de déchirures, de temps ardus et de joies improbables qu’Annie Proulx raconte avec son talent magistral et sa passion féroce du Wyoming. D... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Par curiosité, je désirais lire la nouvelle dont est issu le film Brokeback Mountain.
C'est chose faite...
J'avoue, j'ai préféré le film à la nouvelle.
Je pense que l'écriture d'Annie Proulx peut plaire à de nombreux lecteurs.
Quant à moi, je me suis arrêtée à la 3ème histoire...
Beaucoup de détails sur la vie dans le Wyoming, je n'ai pas accroché au style d'écriture... J'ai commencé à sauter des passages... Je lisais sans plaisir, j'ai donc stoppé cette lecture...
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Toujours difficile de parler d'un recueil de nouvelles, d'autant plus qu'ici la nouvelle Brokeback Mountain ouvre et domine l'ensemble. le souvenir du film d'Ang Lee, réalisateur subtil et des deux beaux acteurs, est si prégnant que je n'ai pu m'en détacher. Fidéle au court et intense texte.
À la suite on attend d'autres écrits tout aussi troublants.
Densité que l'on retrouve en partie dans la seconde nouvelle, celle qui donne son nom à l'ensemble. Son malheureux héros est lancé dans une recherche de reconnaissance parsemée d'échecs. "Comme tout ranger, il était dans l'attente du désastre".
Peu de mots, les cow-boys du Wyoming sont des taiseux. Tout au plus expriment-ils des réactions. Les courtes descriptions captent l'intensité du moment. L'air, l'horizon, la distance, le ciel tout devient signifiant. le temps s'étire ou se concentre dramatiquement. L'apre aridité des paysages peut alterner avec des cataractes de pluie...."il ne s'y passe rien, pendant des semaines". C'est souvent un détail, une bribe de conversation qui fait basculer le récit. Dans les ranchs isolés du Wyoming, hier ou aujourd'hui, les chevaux, les bouvillons, les, moutons sont les seules occupations. Les destins contrariés par les aléas de la vie se font et se défont en une phrase. Tous les rangers sont prisonniers de l' austère solitude et de la rudesse qui s'est imprimée en eux.
Ils souffrent aussi d'une écriture bric à brac. Un style qui surprend, pas du tout fluide.
Des nouvelles comme des contes, un personnage qui se nomme Aladdin, des histoires invraisemblables, des hallucinations, des incises insolites, - au milieu d'un parcours de vie on apprend que le ketchup est désormais classé comme un légume - des comparaisons improbables "il avait des yeux marron clair, couleur de biscuits à la farine de blé complet" ou encore " L'air était aussi suffocant qu' à l'intérieur d'une penderie bourrée de manteaux d'hiver". Je ne sais comment qualifier ce style. J'ai souvent décroché ne parvenant à m'intéresser aux histoires ou aux personnages.
Et puis, la persévérance paye. La dernière nouvelle décrit sans détour et avec intelligence la fin d'un monde.
Des nouvelles d'une réussite inégale.
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Le Wyoming est une terre infinie où les horizons personnels sont parfois bien étroits. Voilà à peu de chose près ce dont je retire de ces nouvelles assez sombres, au-travers desquelles Annie PROULX offre son regard sur la vie dans cet état des Rocheuses, passé et présent. Ses textes rudes, cyniques et crus décrivent une réalité tragique dans un monde à part. Un monde qui me semble terriblement lointain.
Comme l'histoire d'un gamin passionné mais inapte au rodéo, d'une fille qui dialogue avec son vicieux de tracteur, d'un vieux qui cherche à retrouver le ranch de son enfance... le leitmotiv étant que les traumatismes du passé reviendront forcément tout foutre en l'air à un moment ou à un autre. de bons récits qu'il ne fait pas bon de lire en période de déprime !
À noter que la première des nouvelles : « Brokeback mountain » a fait l'objet d'une adaptation éponyme au cinéma par Ang LEE, avec Heath LEDGER et Jake GYLLENHAAL. Elle raconte une histoire d'amour dure et cruelle entre deux cowboys incapables d'accéder au bonheur car englués dans les codes de leur société. C'est d'ailleurs pour moi la meilleure nouvelle du recueil.
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Tout le monde a entendu parler du film de Ang Lee, Brokeback mountain, sur les deux cowboys homos. Mais ce que l'on ne sait pas forcément, c'est que ce film est tiré d'une des nouvelles d'un recueil de Annie Proulx, une américaine dont la mère était canadienne française. En lisant la nouvelle Brokeback mountain, on verra que le réalisateur a bien collé au texte, court, tout en le développant en un long métrage. Mais les autres nouvelles de ce recueil sont tout aussi intéressantes, voire plus que celle qui a fait connaître Proulx à un public international. L'ouest décrit dans ces histoires n'est pas du tout glamour. Les personnages sont des paumés peu éduqués, vivant dans des mobiles homes et survivant de petits boulots, la plupart du temps comme vachers ou garçons de fermes, dans le Wyoming. Les paysages sont austères et grandioses, mais peints sans romantisme ou grandiloquence. La nature est cruelle. La plupart des personnages sont alcooliques, violents, ont eu des accidents qui les ont mutilés.
Une écriture des grans espaces qui fait penser un peu à celle de Jim Harrisson et de Cormack Mc Arthy, deux autres maîtres du genre. J'aime bien également Harrison, mais je considéère que la réputation de Mc Arthy est surfaite. Je lui préfère de loin Proulx.
PS : Lisant l'anglais dans le texte, je ne puis dire si la traduction rend hommage au style de l'écrivaine, très moderne, à la fois sobre et lyrique.
Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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LES PIEDS DANS LA BOUE d' ANNIE PROULX
Une auteure dont on entend peu parler en Europe, bien qu'elle ait été primé régulièrement aux États Unis. Les cinéastes la connaissent, sans le savoir, c'est l'auteure de la nouvelle ( qui fait partie de ce recueil) Brokeback Mountain adaptée par Ang Lee et oscarisée en 2005.
Les nouvelles rassemblées dans ce livre se passent toutes au Wyoming et donnent l'impression de lire un roman. Un milieu rude, des hommes âpres et violents, comme le climat. Les histoires s'enchaînent sans laisser une grande place à l'amour sauf dans Brokeback Mountain et ses deux cow-boys amoureux. Un monde de ranchers, de vaches et d'éléments déchaînés, une écriture très forte, une auteure à découvrir absolument.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La vie de cow-boy, ou ce qui y est apparenté, fascine toujours, et certains n'hésitent pas à s'y lancer, comme Diamond Felts, le héros de Les pieds dans la boue, quels qu'en soient les coûts : devenu « bullrider » contre la volonté de sa mère, celle-ci lui fait rencontrer un ancien bullrider, ancienne gloire piétinée trente ans auparavant par un taureau.
« Il y avait quelque chose d'anormal dans le maintien de ses épaules, l'inclinaison en avant de son torse par rapport à ses hanches. […] L'homme regarda plus loin, dans le vague, révélant le bulbe aplati de son nez écrasé, une pommette démolie, un creux au-dessus de l'œil gauche qui paraissait aveugle. Sa bouche était plissée sous l'effet de la concentration. »

La souffrance peut aussi être plus cachée, comme ces deux cow-boys de Brokeback Mountain obligés de cacher à tous leur amour, non par honte, mais pour survivre :
« Il y avait ces deux vieux qui s'occupaient ensemble d'un ranch près de la maison, Earl et Rich […]. Tout le monde se moquait d'eux, et pourtant c'était des vieux oiseaux plutôt durs à cuire. J'avais à peu près neuf ans quand on trouva Earl mort dans un fossé d'irrigation. Ils lui étaient tombés dessus avec un démonte-pneu […]. » Or, quelles que soient les précautions qu'ils prennent, ou qu'ils oublient de prendre, tout finit pas se savoir.

La crise économique peut aussi exister dans le Wyoming :
« Partout dans le pays ceux qui jadis mangeaient de la viande rouge de premier choix, les femmes qui servaient du bœuf braisé le dimanche au déjeuner, tous s'étaient mis à la pâte de soja et aux légumes verts, pour prévenir le durcissement des artères, la colibacillose véhiculée par le hamburger, les frisons glacés de la fièvre de Malte. Ce qu'ils lisaient sur la maladie de la vache folle à l'étranger les effrayait. Qui aurait osé faire preuve d'un bel appétit carnivore en ces temps de sensibilité végétarienne exacerbé ? »

Pour survivre, il faut savoir tout faire, comme Leeland, le héros d' « Une vie de travail » : successivement pompiste, militaire, commerçant et éleveur de porcs à la fois, employé dans une entreprise de travaux de voirie, dans une entreprise de stockage de viande, conducteur de poids lourds, de nouveau éleveur de porcs, et ainsi de suite, une vie durant. Pendant ce temps, le monde poursuit sa course :
« Aux informations, le présentateur dit que l'Américain moyen mange 8,6 livres de margarine par an, contre seulement 8,3 de beurre » ; « aux infos, on parle du Vietnam et de Selma, Alabama »; « on raconte quelque chose aux actualités à propos de la cantine scolaire et le ketchup est classé comme un légume » ; « un trou étrange est apparu dans la couche d'ozone. Il confond ozone et oxygène » ; jusqu'à la conclusion : « personne n'a le temps d'écouter les nouvelles. »
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C'était sa propre chemise à carreaux, perdue depuis longtemps, avait-il cru, dans une putain de blanchisserie, sa chemise sale, la poche arrachée, les boutons en moins, volée et dissimulée par Jack à l'intérieur de sa propre chemise, comme deux peaux, l'une à l'intérieur de l'autre, deux en une. Il enfouit son visage dans l'étoffe et respira lentement par le nez et la bouche, espérant y trouver la légère odeur de fumée et de sauge, le goût salé de la sueur de Jack, mais il n'y avait rien à sentir, seulement son souvenir, le pouvoir imaginaire de Brokeback Mountain dont il ne demeurait rien sinon ce qu'il tenait dans ses mains.
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Les pieds dans la boue
Il se hissa par-dessus la barrière, pantelant, le souffle coupé par l'effort et la dépense nerveuse. Il était sorti de la bouche du canon. La violence des mouvements, les prouesses d'équilibre, la sensation de puissance, comme s'il incarnait le taureau et non le cavalier, même la peur, satisfaisaient un appétit physique intence qu'il ignorait avoir en lui. L'expérience avait été exaltante et atrocement intime.
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Brokeback Mountain
Il y avait un espace incertain entre ce qu'il savait et ce qu'il voulait croire, mais il n'y pouvait rien, et quand on ne peut rien y faire il faut vivre avec.
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Cette terre sauvage -- les arêtes indigo des montagnes,
la plaine herbeuse à l'infini, le chaos des rochers pareils à des villes écroulées --vous ébranle l'esprit.

Telle une note profonde imperceptible à l'oreille mais que l'on sent au fond de soi, une serre qui vous saisit aux entrailles.
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Annie Proulx "Entrevista en Colectivo Imaginario - TN"
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