Enfin lu ! Ce roman qui faisait peur, si renommé, si controversé !
Plusieurs fois, pour ma propre culture et curiosité, j'avais souhaité commencer la lecture de A la recherche du temps perdu de
Proust, mais je me laissais influencée par les personnes (libraires, amis lecteurs...) qui y étaient particulièrement hermétiques.
C'est à l'occasion des 100 ans de la mort de ce grand maître de la littérature française que je me décidai à entamer cette lecture challenge, appréhendant un peu.
Et puis, les premières pages et je me dis : "mais tous ces mauvais commentaires pour cela ? Pour ce genre de phrases ? "
J'étais agréablement surprise car je m'attendais à une écriture très sophistiquée, peu accessible car trop lettrée, trop élaborée. Je m'imaginais, comme le dit la rumeur, de longues phrases à rallonge qui me feraient perdre le fil. Finalement, pas du tout. de belles phrases littéraires oui, un roman original de part son thème qui est justement l'absence de sujet précis, pas d'aventures, pas de récit digne de ce nom, mais de belles phrases sensibles pour apprécier le temps, la philosophie de la vie, la beauté de la nature et de toutes ces petites choses qui nous entourent.
J'ai beaucoup aimé la première partie : Combray. J'ai découvert en
Proust un homme particulièrement sensible, sûrement hypersensible et hypersensoriel, attentif à chaque son, chaque couleur, chaque forme. Tous ces sens se mêlent à son imagination et à sa créativité artistiques et viennent ainsi peindre un tableau de sa vie contemplatif. Je m'imagine A la recherche du temps perdu comme ce tableau contemplatif qui se lit comme on méditerait devant un tableau de peinture. Plusieurs phrases m'ont beaucoup touchées de par leur sensibilité et leur poésie.
J'ai trouvé la deuxième partie surprenante car on parle soudainement de Swann et non plus du narrateur (
Proust). le personnage de Swann est intéressant, on compatit pour sa douleur, sa détresse et on finit par détester Odette autant que cette société mondaine et bourgeoise ridicule et détestable. Un amas de bêtises humaines qui abaisse l'homme à ses pires bassesses.
Néanmoins, que de longueurs dans cette partie ! J'avoue avoir fini par m'ennuyer.
On retrouve en troisième partie l'histoire du narrateur tel qu'on l'avait laissé à la première partie mais la deuxième partie m'avait de ce fait coupé dans mon élan. J'ai retrouvé bizarre cette coupure entre première et troisième partie, comme si Un amour de Swann avait été un roman indépendant lu entre temps.
On y retrouve l'hypersensibilité devant la musicalité des mots, des noms, et les émotions devant chaque paysage, chaque rayon de soleil et chaque petit détail de la vie quotidienne qui viennent bouleverser et émerveiller la vie de celui-ci.
Pour moi, la meilleure partie du roman reste la première partie Combray.
Je suis ravie d'avoir enfin connu la plume de
Proust, bien plus accessible qu'on ne le raconte, et qui, si ce n'est pas un coup de coeur car pas mon genre de littérature, me laissera sans aucun doute un souvenir fort, puissant et durable.
Je lirai petit à petit les prochains tomes, peut-être un par an.
PS : je me suis achetée des madeleines exprès (des madeleines nappées de chocolat...) pour les déguster en les trempant de mon thé, tout en lisant A la recherche du temps perdu, ;) Quoi de mieux pour prendre le temps, profiter de ces petits instants de vie sacrés ?
Heureuse de ma découverte et de ma lecture. Merci !