Une histoire plutôt "pittoresque". A vrai dire je me suis faite avoir dans les grandes largeurs, j'ai rien pressenti avant d'arriver presque à la fin, y'a pas à dire c'est bien mené. j'ai beaucoup aimé me faire mener en bateau ;-)
Commenter  J’apprécie         20
On remonte le temps, le 18 juillet 1961 dans ce village qui s'appelle P. un crime horrible vient d'être commis, Joël 16 ans, a été assassiné… un inspecteur de la ville voisine est chargé de l'enquête ! quel plaisir de découvrir cette enquête ! ce livre est un vrai régal ! tous les « codes » des romans policiers sont joyeusement passés aux oubliettes ! une vraie bouffée d'air frais ! mais chut ! il ne faut pas divulgâcher l'intrigue ! à lire absolument, pour moi, c'est l'équivalent d'un feel-good, comparé aux horreurs que j'ai l'habitude de lire !
Commenter  J’apprécie         90
Coup de maître ou ... coup d'épée dans l'eau ?
Romain Puértolas a pris un sacré risque en écrivant le prologue.
Annoncer d'emblée que son histoire n'est pas seulement un roman policier avec un crime, une enquête, un coupable, mais qu'elle réserve un final digne du film Sixième sens.
"- Un coup de théâtre époustouflant ?"
D'ailleurs, si vous ne souhaitez pas connaître la fin du film de M. Night Shyamalan, ne lisez pas ce roman. Parce que niveau spoil, l'auteur s'en donne à coeur joie, comme pour comparer son tour de force aux plus grands romans policiers d'Agatha Christie ( le meurtre de Roger Ackroyd, le crime de l'Orient-Express ).
Et même chose, si vous n'avez pas lu le roman de Steinbeck Des souris et des hommes, la fin vous sera également révélée.
Le problème, quand on annonce à son lecteur que l'histoire comportera une chute inattendue, c'est que ledit lecteur ne lit pas le roman de la même façon.
Il cherche l'astuce.
Il est sur le qui-vive.
Il remarque mieux certains détails, certaines entourloupes, ce qu'on essaie de lui faire croire.
Je ne savais pas quand je l'ai vu pour la première fois que Sixième sens réservait un final particulier, et je me suis donc totalement fait avoir.
Je pense vraiment qu'il était trop prétentieux de la part de Puértolas de dire d'emblée au lecteur que la fin de son roman allait totalement le bluffer.
Si vous ne voyez pas "le truc", vous allez sûrement trouver le livre époustouflant.
Sans cette mise en bouche, je n'aurais pas su qu'il y avait quelque chose à chercher et je serais probablement moi aussi tombé dans le panneau.
Et j'aurais également pu me régaler avec un final qui finalement est retombé comme un soufflet.
Je trouve vraiment dommage que l'auteur ait gâché sa propre surprise par excès d'assurance.
Une fois qu'on sait qu'il cherche à nous piéger, difficile de ne pas remarquer les indices gros comme des maisons.
En même temps, l'auteur n'a jamais été réputé pour sa finesse.
Ceci dit, l'humour reste bien plus subtil que dans les précédents romans.
On sourit toujours, sans que l'auteur ait à forcer la démesure ou la caricature comme dans Re-vive l'empereur ou La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel.
Et même si le lecteur a trop d'indices pour deviner rapidement de quoi il retourne exactement, le livre continue à être drôle.
Il est juste drôle ... autrement.
Comme on s'amuserait d'un quiproquo entre deux personnages qui ne parlent pas du tout de la même chose.
Et puis il reste de toute façon cette fameuse enquête à résoudre, ce meurtre sordide qui a été commis dans le petit village champêtre de P.
En effet, le corps de José, 16 ans, a été retrouvé démembré dans l'usine à confitures appartenant au maire de P.
D'abord égorgé, sa tête et ses membres ont été découpés à la scie à métaux avant d'être mis dans des sacs et transportés.
Un jeune officier de police, Michel, est envoyé sur place par Madame le procureur afin de faire la lumière sur l'horrible crime qui a mis tout le village en émoi.
Qui a pu commettre un crime aussi violent et dénué d'humanité ?
Sophie Masala, la démembreuse de Toulouse ?
Elle n'était pas encore née.
Est-ce que ça pourrait être un des habitants ? Quelqu'un de passage ? José était pourtant apprécié de tous. Tout le monde semble sous le choc.
A commencer par Félicien, son tuteur, qui a pris soin du petit après la mort de ses parents.
Ce n'est pas la première fois que Romain Puértolas s'adonne au genre policier, s'éloignant par ailleurs de plus en plus ( et fort heureusement ) du fakir qui avait fait sa renommée d'incompréhensible façon.
Il avait déjà fait une tentative ( avortée ) avec un policier très très très spécial, un court roman jeunesse, et également avec le loufoque mais ô combien jubilatoire Tout un été sans facebook.
Cette fois, son intrigue se déroule en 1961.
Et confronte un flic de la ville aux méthodes résolument modernes ... aux culs-terreux du coin.
Rat des villes et rat des champs, la célèbre fable De La Fontaine, revue et corrigée par Romain Puértolas. .
Parce qu'il faut dire qu'entre le policier citadin et le policier campagnard - ici représentée par le garde-champêtre Provincio, ça fait des étincelles.
"On n'a pas l'habitude de ce genre d'horreurs. Ici, c'est plutôt la police des fleurs, des arbres et des forêts."
Et que l'enquête, pas encore commencée, est déjà compromise.
"J'ignorais qu'il existait un code des procédures pénales de la campagne !"
En effet, notre enquêteur va être mis sacrément en difficulté puisque les bouseux du trou du cul de la France profonde, aussi gentils et serviables soient-ils, semblent vivre dans un vase clos, à l'écart de toutes les règles de la civilisation.
En effet comment mener l'enquête quand le corps de la victime a déjà été enterré ?
Quand l'autopsie a été réalisée par le médecin / vétérinaire de P. ?
Quand le père de José ne peut pas même justifier de son adoption par un document administratif officiel ?
Michel a beau être brillant, comment faire correctement son travail dans des circonstances aussi farfelues, comme s'il était tombé dans une zone de non-droit ?
Avec pour seul indice des pétales de fleurs rouges à la pointe jaune.
"J'ai l'impression que personne ne peut m'aider dans ce village, ou ne le désire vraiment."
Alors attention, même si je n'ai pas aimé le côté trop présomptueux de l'auteur, pas plus qu'un court chapitre érotique qui arrive vraiment comme un cheveu dans la soupe en détonant totalement avec le reste du contenu, il ne s'agit pas du tout d'un mauvais roman, loin de là.
Même pour les lecteurs qui devinent, certains dialogues absurdes font vraiment sourire. Tout autant que l'aspect décalé voire surréaliste de certaines scènes ou de certains interrogatoires.
Disons juste que pour ces lecteurs-là, aucune relecture ne sera de mise.
"J'aime relire les livres. On y trouve toujours un détail que l'on n'avait pas remarqué la première fois."
Pour autant, le livre vaut le détour.
Pas seulement pour son humour, mais aussi pour l'originalité de sa narration.
Tout en suivant un ordre chronologique et cohérent, celle-ci prend la forme d'une retranscription de ces lointains évènements, sous forme de correspondance avec Madame le procureur.
Correspondance écrite puisque, curieusement, une tempête est responsable de la coupure du réseau téléphonique.
Mais pour autant, le côté épistolaire n'est pas prépondérant. Très organisé, le jeune officier a en effet enregistré chaque interrogatoire à l'aide d'un magnétophone, et ce sont chacune des bandes audios de ces enregistrements qui permettent au procureur comme au lecteur de suivre le déroulé des évènements comme s'ils se déroulaient en direct.
Difficile donc d'avoir un avis tranché sur cette lecture.
La plume de Romain Puértolas continue à s'améliorer, son humour omniprésent a énormément gagné en finesse, et il nous propose malgré tout son second degré un vrai roman policier dans lequel le lecteur dispose exactement des mêmes éléments que l'enquêteur pour trouver le coupable et le mobile.
La police des fleurs, des arbres et des forêts est un roman bien écrit, bien construit, original, intelligent et audacieux auquel on peut pardonner quelques maladresses.
Ce que je ne peux pas pardonner en revanche, c'est cette sensation amère d'arrière-goût parce que j'aurais voulu tomber dans le panneau comme tant d'autres lecteurs mais que l'auteur lui-même m'a privé de ce plaisir.
Par excès de confiance ou péché d'orgueil.
Commenter  J’apprécie         3511
Génial ! Tout le long du livre, j'essayais de chercher qui était le meurtrier, je voulais pas me faire avoir.
Et je pensais pas me faire avoir, et pourtant si, je me suis faites avoir littéralement. Encore plus que j'aurais pu l'imaginer. Une fin qui nous cloue le bec.
Commenter  J’apprécie         20
Livre policier a l'écriture simple.
Un enquêteur est appelé au village de P pour enquêter sur le meurtre de Joël, 16 ans.
Son corps a été retrouvé découpé en 8 morceaux dans des sacs galeries lafayettes, placés dans une cuve de broyage de l'usine a confiture du village.
Lecture simple, facile comme l'enquête avec un revirement bien trouvé : A mourir de rire.
Une fin bien trouvée qui transforme un livre banal en un livre surprenant.
Commenter  J’apprécie         390
Extrait (page 14) :
- Un coup de théâtre final époustouflant ? Rien que ça !
- Oui, quelque chose que l'on essaye de vous dire depuis le début, qui est là depuis le début, et que vous ne comprendrez qu'à la fin. Mais il est alors trop tard et vous vous apercevez que vous vous êtes bien fait avoir. Comme dans un film de M. Night Shyamalan. Vous savez, Sixième sens.
Ainsi commence le nouveau roman de Romain Puertolas (l'auteur du célèbre « fakir ») encore une fois un titre à rallonge et encore une fois un roman distrayant et sans prétentions mais qui fait du bien … et surtout une fin au combien inattendue malgré l'alerte de ce premier chapitre « et vous vous apercevez que vous vous êtes bien fait avoir » car effectivement on se fait « avoir » (du moins cela a été mon cas... comme dans le "sixième sens").
Bravo à Romain Puertolas pour cette histoire jubilatoire qui vous amène à la relire afin de voir les signes avant-coureurs de cette fin si inattendue.
Difficile d'en dire plus sans spolier la fin alors en un mot, je le recommande grandement et pourtant j'étais sceptique car même si le "Fakir" m'a plu je n'ai pas poursuivi la lecture des romans de cet auteur, n'étant pas très adepte de roman léger alors merci @Babelio et @AlbinMichel pour cette excellente histoire et je serais passée à côté d'un excellent moment de lecture .
Commenter  J’apprécie         70