J'ai tourné la dernière page et je suis allé jusqu'à la 4e de couverture, une nouvelle fois. Et j'ai relu, consterné, la critique du Figaro Magazine : « on songe à une version sophistiquée du terrible
Misery de
Stephen King »… peut-être le journaliste a-t-il utiliser le mot songer au sens de rêver ? A ce stade là ce n'est plus du rêve mais du délire.
J'ai rarement lu un livre aussi mal écrit (et le King lui, pour le coup, qu'on aime ou pas ses histoire, sait bigrement bien les écrire). A moins que
le Jardin soit seulement très mal traduit ? J'ai pourtant peur que l'hypothèse soit bien généreuse et que le problème vienne bien de l'auteure. Je clique sur
Hye-Young Pyun, un visage sympathique, sans prétention, joli et jeune pour son âge. Diable, comme c'est difficile d'être dur dans ces cas-là. Et pourtant si je suis honnête je dois bien dire que j'ai trouver ça d'une pauvreté et affligeante. D'abord la forme : mauvais au point d'être révoltant. Je me fiche bien de lire des termes compliqués ou de l'alambiquée… mais l'usage de mots de liaison qu'on s'attend à ne même plus lire dans des power point de rapport d'expert comptable, la formulation d'interrogations systématiques pour seul moyen de faire avancer l'intrigue (ou presque), comme si l'auteure ne savait pas ce qu'elle doit écrire ou (plus grave encore) pour chercher des effets de style digne d'une rédaction de 4e, font de ce style ce qui est, de loin, le plus effrayant dans ce roman d'une nullité aussi profonde que le trou du jardin censé nous effrayer. Les personnages les plus détaillés sont sans saveur (même dans le mal). D'autres sont à peine personnalisés (avec une initiale en guise de nom) ; l'intrigue est cousue de fil blanc (et d'un fil de premier prix). le récit nous dit quoi penser de bout en bout ; aucune place à la finesse d'une progression suggérée par l'évolution des dialogues, des situations et des atmosphères.
Quant à l'histoire en elle-même, elle aurait tout à fait pu être bonne si elle avait été travaillée et si l'intrigue avait été amenée autrement qu'avec la subtilité d'un poids lourd de 60 tonnes. C'est finalement affreusement long pour si peu de pages. Et la seule vraie énigme au fil de cette éprouvante lecture est de savoir comment un tel « roman » peut figurer dans la même collection que ceux de
James Ellroy,
Denis Lehane,
James Sallis ou
Hervé le Corre.
Mon conseil de randonneur : évitez ce jardin. Détour complètement inutile.