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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Monsieur Ma, modeste libraire d'un petit quartier de Shanghai, n'a jamais fait de mal à une mouche. Parce qu'il possède un livre non traduit en chinois, qui plus est à propos d'un médecin russe contre-révolutionnaire, le docteur Jivago, il est pourtant arrêté un soir de 1962 et condamné à trente ans d'emprisonnement pour subversion. Libéré au bout de vingt ans, il surprend tout le monde en se lançant dans une nouvelle activité…


En soixante pages, tout est dit sur le quotidien de ce petit quartier et de ses modestes habitants, dont la vie peut à tout instant basculer de la manière la plus inattendue et la plus arbitraire. Une simple parole d'apparence anodine, et la répression foudroie l'un d'eux sans qu'on l'ait vue venir, dans l'impuissance coupable des voisins. Soulagés d'y avoir encore échappé pour cette fois, tous se cramponnent à leurs efforts d'invisibilité, qui leur permettront, peut-être, de ne pas être les prochains sur la liste.


L'ironie n'est pas absente de cette narration qui fait écho aux persécutions subies par l'auteur et son père dans la Chine maoïste des années soixante. A malin, malin et demi. Même si les romans sont interdits pendant la Révolution culturelle, c'est bien un livre qui aura ici le dernier mot, l'ignorance et la bêtise des uns ne pouvant l'emporter définitivement sur l'appétit de connaissances des autres. A cette histoire, une morale : « Il n'est pas facile d'être ignorant » et « Lire des livres est toujours profitable ».

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Faut-il lire les auteurs exilés ou les auteurs habitant encore le pays pour bien comprendre la vie dans les régimes autoritaires ? Lire un auteur chinois exilé nous permet de nous assurer d'avoir un propos exempt d'auto-censure (quoique) mais nous ne pouvons nous empêcher de nous dire que le regard de ces expatriés est aussi faussé par la distance avec le quotidien qui s'installe après leur départ. Liberté ou authenticité, est-ce vraiment un choix ?

Petite introduction thématique pour ce très très court roman (60 pages)... disons donc une nouvelle. Qiu Xialong, dont la famille était ciblée par le régime, a pu profiter d'études aux États-Unis en 1988... pour y rester suite aux évènements de Tian an Men. Il continue à écrire sur son pays depuis les années 2000, via une série de romans avec un angle policier, mais aussi quelques nouvelles, le tout publié en France par Llana Levi, une éditrice que j'apprends à aimer depuis que je l'ai rencontré à la Comédie du Livre de cette année, par l'entremise de mon attirance pour les livres de Kim Thuy.

Ce livre contourne la difficulté précédemment évoquée puisque l'histoire se déroule en deux temps (1962 et 1982), avec pour point de départ l'arrestation d'un libraire sans histoire. En peu de pages, l'auteur parvient à nous faire ressentir toute l'injustice ressentie par un quartier, toute la crainte et les compromissions que suppose un régime tel que la Chine de Mao. La puissance de la littérature et toute la crainte qu'elle amène dans ce genre de système politique est également particulièrement bien retranscrite, avec une économie de moyens rendue possible par ce destin en deux époques dont je ne révèlerais pas ici le secret. L'introduction des deux époques par un bulletin sommaire d'informations du moment permet de plonger très facilement dans le contexte sans avoir besoin d'être un spécialiste en histoire chinoise contemporaine.

Cette lecture est en tout cas une belle introduction à l'oeuvre d'un auteur qui présente l'avantage non négligeable d'une initiale originale (merci la retranscription occidentale de la langue chinoise pour ça !) qui ne pourra que plaire aux adeptes d'un certain challenge ABC !
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Un livre très instructif sur le monde très fermé de la République populaire de Chine où les rumeurs et les on-dits peuvent provoquer des malheurs non mérités.

Les personnages sont délicatement décrits sans emphase, le style est régulier et vif, la critique sous-jacente assez incisive sans être frontale. Dans cette histoire de quartier, tout est nuance et demi-teinte.

Un aperçu de l'auteur qui m'a donné envie d'aller piocher dans d'autres de ses ouvrages. Une subtilité aigre-douce.
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Pendant un court moment, puisque la nouvelle se lit très vite, Qiu Xiaolong nous transporte dans une petite rue Chinoise qui n'a rien de particulier. Juste des gens ordinaires et une vie de tous les jours. Une immersion en quartier Chinois bien moins anodine qu'il n'y paraît, car l'auteur en dit long sur la République Populaire de Chine, le tout dans un esprit très Chinois car de nombreuses choses sont dites de manière détournées. Une critique des travers et des dérives de la Chine de Mao toute en finesse et en subtilité. J'ai passé un agréable moment dans cette petite rue grâce à la plume simple et raffinée de Monsieur Qiu Xiaolong qui a su créer une ambiance et faire voyager son lecteur en si peu de mots.
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Je ne peux pas vous dire grand chose pour ne pas gâcher votre lecture vu que ce petit livre de poche fait seulement 60 pages.

C'est tout de même une belle lecture, le texte est bien écrit et on en apprend sur les dernières années de l'époque Mao, le totalitarisme du parti et ses dérives, comment les gens ont pu être brisés par des idées, mais aussi comment le peuple chinois a pu se relever après des années d'oppression.

Je vous conseille vraiment de lire cette petite nouvelle si vous en avez l'occasion.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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C'est un texte très court mais fort instructif pour avoir une première approche de l'ambiance régnant en Chine pendant les années Mao : les gens étaient arrêtés pour pas grand chose, pouvaient faire vingt ans de prison alors qu'ils étaient innocents ou se retrouvaient traînés dans la boue (au sens propre comme au figuré). Ce climat de tension, de peur, d'espionnage des voisins devaient être invivable. L'auteur a montré avec brio l'ironie et surtout le ridicule de la situation et des motifs d'arrestation.
Mais malgré tout, Qiu Xiaolong nous laisse une petite lueur d'espoir. En effet, l'entraide existait tout de même entre certaines personnes à cette époque, et le peuple chinois essayait de trouver des côtés positifs à chaque chose.
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En 1962, alors que Monsieur Ma s'occupe tranquillement de sa petite librairie d'un quartier de Shanghai avec son épouse adorée, il est arrêté par la police, accusé d'« activités subversives », terme bien pratique pour dire tout et n'importe quoi et donner le droit aux autorités chinoises d'arrêter qui ils veulent. le voisinage ne comprend pas pourquoi cet homme si gentil, si calme, si discret est soupçonné, ni de quoi. Il semblerait juste qu'il ait possédé dans ses rayons un livre interdit et que des comploteurs se retrouveraient dans sa boutique : d'ailleurs, Monsieur Ba laisse les clients lire gratuitement chez lui, sans rien acheter, n'est-ce pas louche ?

Un de ces lecteurs fidèles décide de mener discrètement sa propre enquête, pour comprendre les raisons de l'emprisonnement du libraire passionné.

Quand Monsieur Ba est enfin libéré vingt ans plus tard, ce n'est plus le même homme. Vieilli, affaibli, il décide de ne pas rouvrir sa librairie, mais choisit à la place de créer un autre commerce…

Un tout petit livre qui nous plonge dans la Chine en nous donnant une impression de conte, comme si on entrait dans un monde révolu, totalement suranné, mais au charme indéniable (bien que cette période politique ait été vraiment pas charmante du tout !). L'écriture est belle, douce, lente, et on aime ce libraire sage qui voit et comprend le monde et les gens à travers ses lectures, mais ne juge pas, reste humble.

Une très jolie lecture !

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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60 pages d'immersion totale en Chine dans une époque d'oppression et de dénonciation. Pour clôturer mon challenge, il me fallait absolument tomber sur cet auteur. Alors j'ai jeté mon dévolu sur ce court roman qui est bien écrit et qui retransmet bien l'ambiance et la culture chinoise. Pour une raison ne tenant pas debout et avec toute son innocence, Mr Ma a vraiment eu une bonne fortune dans son terrible malheur.
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