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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Tout d'abord je souhaite remercier Babelio et les éditions Plon pour cette masse critique privilégiée !

Nous voici plongé en pleine première Guerre Mondiale, quelque part en Picardie. Oui mais pas dans les tranchées ni au front comme cela est souvent le cas : plutôt cette fois-ci de manière plus originale du côté de la prévôté, c'est à dire une brigade de gendarmes mais spécialement conçue pour encadrer les militaires et leurs nombreux écarts en période de guerre notamment en terme d'alcool. La prévôté existe toujours et accompagne les militaires sur les zones de guerre actuelles. Revenons à nos moutons, Léon Cognard est lieutenant et va donc prendre le commandement d'une prévôté picarde lui qui n'a jusqu'alors connu que sa petite brigade bretonne. C'est un sacré personnage, pour dire carrément rebelle et il se contrefiche de la hiérarchie qui de toute façon ne cesse de lui manquer de respect, tout comme les militaires qui prennent alors les gendarmes prennent pour des planqués car pas au front.

L'idée aurait pu être originale et d'ailleurs je n'avais pas connaissance de l'existence de ce corps de la Gendarmerie. Léon est attachant mais je trouve qu'il est noyé dans l'avalanche de détails, de grades, de noms... Il n'occupe finalement pas une place assez centrale pour moi pas plus que son cheval Rossinante qui pourtant faisait de belles apparitions dans les premiers chapitres. Lui non plus malheureusement n'est pas assez présent. Je me suis perdue plusieurs fois au cours de ma lecture et l'écriture ne m'a pas habitée.

Dommage.

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Il est rare que je publie une critique globalement négative. En temps normal, par respect pour le travail de l'écrivain, je ne le fais jamais, mais comme il s'agit d'un ouvrage obtenu grâce à une masse critique, la publication d'un retour de lecture fait partie du deal.
"Place aux Immortels" de Patrice Quélard, roman policier historique dont l'action se situe pendant la première guerre mondiale, publié par les éditions Plon en mars 2021, présente des qualités indéniables. En premier lieu, l'humour avec lequel l'auteur traite d'un sujet grave: la relation que le lieutenant entretient avec son cheval Rossinante, portant le même nom que celui de Don Quichotte. En second lieu, la précision avec laquelle l'auteur retrace le rôle occulte et pourtant primordial qu'ont joué les gendarmes pendant le conflit: surveiller les soldats au front, mais également ramasser le matériel abandonné, diriger les corvées de nettoyage, l'enfouissement des ordures, les travaux de voirie, etc...Evoquant longuement comment ces "planqués" étaient mal perçus, voire même insultés par ceux qui se battaient sur le front. Cet aspect du roman est intéressant.

Et pourtant, malgré ces qualités, je me suis ennuyée, ce qui n'est pas bon signe pour ce genre de littérature. J'ai choisi de lire ce roman parce que la quatrième de couverture annonce une affaire de suicide suspect au sein de l'unité dont le lieutenant Cognard doit assurer la police, intrigue de départ qui me semblait encore plus accrocheuse en temps de guerre, compliquant les investigations.
Or, il faut attendre plus de cent pages pour qu'enfin le noeud de l'histoire pointe le bout de son nez. Entre temps, mon intérêt pour le roman s'était perdu dans les détours empruntés par l'auteur pour amener son lecteur à ce point précis.

Sans nul doute que de nombreux lecteurs auront trouvé plaisir à lire "Place Aux Immortels" et j'en suis heureuse pour Patrice Quélard, dont je respecte le travail de recherches historiques et d'écriture. Mon seul regret est de ne pas en faire partie...
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Avis mitigé. Roman pas désagréable, mais pas inoubliable.

Sur le fond.
Des qualités indéniables : idées originales, notamment le thème central ; un gros travail de documentation quant au rôle des prévôts lors du conflit de 14-18, leurs uniformes, leurs équipements, leur organisation, etc. (apparemment merci M. Louis-Napoléon Panel – avec un tel prénom, forcément ! - que l'auteur cite dans ses remerciements) ; beaucoup d'humour ; une bonne culture (citations de Don Quichotte, de Cyrano, etc.).
Le lecteur apprend, s'il ne le savait déjà, que les gendarmes ne servaient pas seulement de police militaire, mais avaient également la responsabilité du ramassage du matériel abandonné, la gestion des corvées de nettoyage, des travaux de voirie, etc., effectués par les "territoriaux". L'auteur évoque combien ce corps d'armée était mal perçu, voire même insulté par ceux qui se battaient sur le front, parce que considéré comme planqué, porteur des mauvaises nouvelles, empêcheur de se saoûler en rond, et ramasseur de déserteurs.
Cet aspect du roman est intéressant, mais beaucoup trop détaillé pour un roman. Personnellement j'aurais préféré lire un essai sur le sujet. L'auteur a eu la bonne idée d'inséré dans son récit une intrigue policière, enquête sur une mort et un suicide suspects ; mais ces intrigues commencent tard dans le roman et se terminent tôt, pour ressurgir bizarrement en fin de roman. Autour, l'auteur se perd dans une foule de détails sur la prévôté, les permissionnaires, la vie au front, se noie dans de nombreux récits secondaires, patauge dans des considérations philosophiques un peu légères, et s'emporte sur la durée. Il aurait sans doute mieux valu concentrer le récit sur une plus courte période, autour de l'intrigue, et apporter les détails de la vie de la prévôté et des Poilus en filigrane, plutôt que l'inverse.

Sur la forme.
L'écriture assez classique et la construction linéaire concourent à un roman agréable et plutôt facile à lire. Mais quand on écrit un roman dans un contexte historique, il faut arriver à se fondre dans la période (pour celle-ci, cf. l'oeuvre du regretté Pierre Miquel, notamment sur la correspondance des Poilus). Ce n'est pas tout d'essayer de rendre l'accent picard d'une cantinière, encore faudrait il que les hommes du temps n'usent pas de psittacismes et de tics de langage de chroniqueurs TV de ce début vingt-et-unième siècle. Certainement qu'un lettré comme le lieutenant Cognard n'aurait pas utilisé "échanger" à la place de "parler, discuter, converser, etc.", ni "échange" pour "discussion, conversation, entrevue", et n'aurait pas commencé une phrase par "du coup". Noté également plusieurs affreux "comme quoi" et de nombreux "faire" pour "dire", heureusement l'auteur nous épargne l'horrible "de par", merci ! Dernier point, l'auteur présente ses excuses pour l'anachronisme d'une chanson de 1916, chantée en 1915 dans le roman, que n'en fit-il de même pour les anglicismes "brainstorming" attesté en Anglais dans le sens "cogitation collective" seulement à partir de 1947, et "briefing" attesté en 1910, mais popularisé en Anglais seulement entre 1940-45… alors en Français ! (cf. le British Etymology Dictionary) !


* Cela dit, un (des plus mauvais) prix Goncourt (que j'ai lus) faisait commencer des lettres de Poilus par "En même temps, …" !!!
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