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« Je n'osais plus le questionner, mais il répondit tout de même.
– J'en ai.
– Des quoi ?
– Des complexes.
– Kéxé ?
Ainsi Monsieur Presle écrivait-il parfois le français afin de mieux m'en faire sentir les subtilités de l'orthographe. Naturellement, en anglais, je prononçai simplement la syllabe :
– Ouatt ?
Joël répondit :
– Oui, des complexes. Je me suis fait expliquer ce que c'était par un étudiant agronome qui connaît bien la question. Je ne vois pas comment je pourrais répéter à une jeune fille de ton âge des choses aussi secrètes. »

Ces choses secrètes sont inscrites dans un mystérieux livre, que Sally (19 ans) souhaite tant lire, et qui se révèlera être « le général Dourakine » de Madame la Comtesse de Ségur née Rostopchine ! Sans trop en dire, on peut supposer que la récurrence des scènes de fessées dans son oeuvre en a perturbé plus d'un, à commencer peut-être par Queneau lui-même.

Cet ensemble de trois textes – « le journal de Sally Mara », le roman « On est toujours trop bon avec les femmes » supposément écrit par elle ainsi qu'un ajout d'aphorismes et de jeux de mots « Sally plus intime » – font donc partie de la veine la plus grivoise de Queneau. Evidemment ses grandes qualités stylistiques font que ces textes se lisent avec beaucoup de plaisir et que les situations, parfois plus que scabreuses, passent comme une lettre à la Poste du XXème siècle.

On est dans une Irlande de fantaisie, avec sa consommation record de « ouisqui » et de Guinness, ses révolutionnaires puceaux et ses jeunes filles délurées, avec lesquelles, c'est bien connu, on est toujours trop bon.

Bon, franchement, le côté vraiment lourd de la chose m'a paru daté. S'il n'y avait pas le style éblouissant de Queneau, je ne serais pas allé au bout de ses élucubrations, qu'on peut difficilement aujourd'hui juger autres que sexistes et même à l'occasion homophobes. Autres temps, autres moeurs !
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De tous les livres de Raymond Queneau, j'ai une affection particulière pour ce journal intime de Sally Mara, soi-disant écrit par une jeune irlandaise qui cherche à découvrir la sexualité. Elle vit dans un monde affreusement patriarcal où les mains aux fesses sont monnaie courante ; la scène inaugurale va encore plus loin dans le harcèlement, et notre jeune vierge ne s'en émeut pas car elle n'y comprend rien. Mais ce qui pourrait rebuter le lecteur contemporain ne le dérange pas, car, comme toujours chez Queneau, les personnages n'ont pas d'existence psychologique, ils ne provoquent pas une identification, et ce qui leur arrive n'est qu'une suite de jeux de mots. le vrai personnage de tous ses livres est le langage.
Et c'est ce plaisir des mots qui me fait ouvrir le journal de Sally Mara à n'importe quelle page dès que j'ai besoin de rire un bon coup. Pour Sally, le français est une langue étrangère, comme la sexualité ; ses phrases sont ponctuées de mots inappropriés et d'allusions salaces involontaires. Elle rapporte les histoires les plus scabreuses en toute naïveté, et on croit entendre le rire de Queneau entre les lignes…
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Toujours un régal à la relecture ! le journal (très) intime de Sally est une merveille : une cousine irlandaise de Zazie, curieuse mais prudente, découvre la vie dans une famille complètement loufoque et auprès de diverses personnes prêtes à déployer tous leurs talents de pédagogues pour cette « volaille à satyre ». Bref, comment l'esprit et le reste viennent aux jeunes filles ! C'est finement observé, drôle, souvent très cru (encore plus cru avec Sally plus intime) et plutôt osé pour l'époque (1950). La langue (tous les niveaux possibles) est une merveille.

Dans On est toujours trop bon avec les femmes (1947, titre digne de la Série noire créée un an plus tard) Queneau raconte la prise d'assaut d'un bureau de poste de Dublin par des Républicains irlandais et leur cohabitation forcée avec une employée restée par hasard sur place. Parodie de roman d'aventures, voire de polar, le texte est vif et l'action enlevée. On parle beaucoup, on boit pas mal de ouisqui et on tire aussi quelques coups (de feu éventuellement). C'est drôle, très irlandais (les révolutionnaires avec leur cri de ralliement « Finnegans wake ! » rendent hommage à la gloire littéraire nationale « un gars de Dublin, un nommé
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Du Queneau pur sucre, si vous aimez vous allez vous régaler. Vous découvrirez d'abord le journal intime de Sally Mara, jeune irlandaise de 18 ans, bien de sa personne, et sacrément vivace là ou çà la démange …. C'est un festival d'intelligence, c'est foutrement vert et diablement bien écrit.

Dans la même veine et du même auteur, suit «On est toujours trop bon avec les femmes »un western gaélique qui pourrait bien se situer en 1916 au moment de l'insurrection républicaine irlandaise. Un petit clone de Sally, du nom de Bertie, illumine de sa fraicheur et de sa fausse innocence ce viril combat qui se terminera comme on s'en doute … mal.

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Ces oeuvres complètes sont composées du Journal intime de Sally Mara, de On est toujours trop bon avec les femmes et de Sally plus intime.

C'est du Queneau sous pseudonyme qui se permet d'être plus salace, plus olé-olé. Mais, c'est toujours le même rythme qui le place en bonne position parmi les écrivains «cinématographiques» tels Boris Vian.

Je suis content d'avoir pu lire ce Queneau qui se prenait pour une autre l'instant d'un journal et d'un roman. Un Queneau qui se propulse dans un autre monde, l'Irlande, avec ses personnages si distincts de ses parigots ou banlieusards habituels.

Des Irlandais, du ouisqui et des révolutionnaires, un mélange explosif dans les pattes de Queneau!

Lien : http://rivesderives.blogspot..
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journal intime de sally mara, sorte d'education sentimentale pour de vraie dans une irlande pour de faux
suivi d'un roman écrit par sally mara, roman de guerre heroico naive ou la vulve est plus forte que l epee
puis des pensees et calembours en vrac par mr oulipo

un queneau sympa, qui montre toujours autant d'art et de maniere dans la langue francaise, plus un gout ludique du lubrique
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Très drôle, plein d'esprit.
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Si vous voulez découvrir l'oeuvre de Raymond Queneau, vous pourriez commencer par lire le Journal intime de Sally Mara, jeune irlandaise de 15 ans qui découvre...la vie. Une sorte de roman d'initiation "foutrement" hilarant.
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