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3,67

sur 1331 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le premier mot qui me vient à l'issue de cette lecture est le mot « joli ». Joli couverture (Folio avril 2010). Joli cadre bucolique. Jolie nature. Jolie vue. Jolis sons.
Un environnement poétique et enchanteur dans lequel la douleur s'exprime, puissante et infinie, par des sons sortis d'une viole, maniée par des mains expertes.
Dans ce court texte l'auteur a su nous transporter en décuplant nos sens. Immergé dans cette nature flamboyante on sent les odeurs, on admire la verdure et on écoute la musique présente « pour parler de ce dont la parole ne peut parler » (p113).
C'est une histoire triste supplantée par la beauté de la vie.
Ce livre mérite le détour pour l'empreinte de beauté qu'il nous laisse.
Challenge ABC 2021/2022 - Lettre Q -
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L'histoire d'un vieux maître de musique retiré du monde, dont un élève (plus ou moins scrupuleux) cherche à percer les secrets.

Il y a des livres, vous sentez qu'ils ont quelque chose, une âme. Vous voyez leur valeur, le fait que n'importe qui ne peut pas écrire cela, et que l'éditeur a eu mille fois raison de les publier. Et même, qu'ils vous laisseront quelque chose quand vous les aurez refermés : une petite musique que vous n'oublierez pas.

Et malgré tout, en le reposant, vous vous posez la question : est-ce que je le conseillerais à un ami, ou non ?

Ce petit opuscule fait partie de ces oeuvres qui nagent entre deux eaux. L'idée est originale. le thème intéressant (qu'est-ce que l'art ?). L'écriture fluide, légère et l'époque (1600 et des brouettes) bien traduite.

Mais le tout paraît un peu froid. Un manque d'émotion, dû à des personnages plutôt antipathiques, ou alors à la succession des petits évènements qui s'enchaînent en trop peu de pages, sans trop laisser le temps pour s'attacher. Et puis, ni suspense ni mystère, non plus.
Alors... Un conte sur l'art et sur son essence, davantage qu'un récit ?

A vous de voir si vous êtes taillés pour ce genre de voyage…

Lien : https://marc-torres.fr/
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Il est fréquent que l'adaptation d'un livre au cinéma soit l'occasion de coupes franches dans le texte original. Mais qu'en est-il quand ce livre est une commande d'un cinéaste à un auteur ?

Alain Corneau a demandé à Pascal Quignard de lui écrire un texte pour qu'il puisse le porter à l'écran. Un scénario donc me direz-vous. Pas vraiment... et en même temps si. Ce livre est assez inclassable, presque assez court pour être une nouvelle, mais ne répondant pas aux codes du genre. Trop morcelé pour être un roman, composé de chapitres eux-mêmes très courts, entrecoupés d'ellipses. Ce qui correspondrait le mieux serait sans doute notice biographique, puisque les deux personnages dont il est question ont réellement existé. Pourtant, Quignard fait malgré tout ici oeuvre de fiction. Quand on observe sa bibliographie, on se rend compte qu'il cherche souvent des formes nouvelles, hybrides. L'auteur a pu choisir la forme du traité, du recueil philosophique, mélange d'aphorismes, de poèmes, de contes. Rien d'étonnant donc à ce qu'on ait du mal à définir la forme prise par ces matins du monde, l'influence de la commande scénaristique ayant en plus forcément joué son rôle.

Le livre aborde de nombreuses obsessions de l'auteur: musique baroque, jansénisme. Les réflexions sont profondes dans l'opposition entre la recherche musicale ascétique et le rôle récréatif de cette même musique. L'atmosphère est assez mystique avec les apparitions fantomatiques de Madame de Sainte Colombe et les messages que lui envoie son mari par la musique de sa viole de gambe. Les rapports peinture-musique sont également abordés avec un dialogue intéressant entre les arts.

La recherche formelle via la narration par touches brèves séparés de longues ellipses, tout en étant brillamment menée, m'a tenu à distance des personnages, ne m'a pas permis l'empathie que je recherche le plus souvent dans la littérature. Mais le pari est sans doute réussi, puisque l'ascétisme de Sainte-Colombe cherche avant tout la mise à distance de l'autre, et que le lecteur doit être pour lui un autre bien trop curieux et encombrant.
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Ce n'est pas la période des lectures plaisirs en riquiquis, limite galère !

J'ai un très bon souvenir du film mais à la lecture de l'histoire ce souvenir est plus lié à la musique ! Un bon point pour le texte, les tournures de phrases sont assez similaires à celles utilisées à cette époque et elles permettent de baigner dans l'ambiance.

Ça n'en reste pas moins une petite biographie de Marin Marais qui n'a pas eu, à mon avis, le succès qu'il aurait dû avoir et le souvenir collectif l'oublie souvent au profit de Jean-Baptiste Lully !

Challenge RIQUIQUI 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Pioche dans ma PAL août 2021
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Avec une écriture toute en sobriété et d'un rythme particulier, P.Quignard nous fait revivre les relations entre Sainte Colombe et Marin Marais, ainsi que le rapport de Sainte Colombe à la musique aprèslla mort de son épouse. Ce bref roman m'a donné envie de revoir le film d'A.Corneau. Et j'ai ré-écouté quelques pièces de musique de Sainte Colombe. Paisible, un peu ennuyeux à la longue, un peu comme ce bref roman de P.Quignard.
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Je me faisais tout un monde de ce roman dont j'ai longtemps retardé la lecture.
Me voilà déçue.

Pas vraiment par l'histoire car je la connaissais déjà par le biais du film. Mais plutôt par l'écriture même du roman.
J'imaginais un roman beaucoup plus lyrique. Il m'a manqué la poésie, les envolées musicales, ce je-ne sais-quoi qui fait s'extasier "Comme c'est beau !".

Sans doute avais-je trop idéalisé ce roman...
Pascal Quignard semble vouloir s'approcher d'auteurs du 18eme siècle qui mettent en avant la nature et le sentiment comme Bernardin de Saint Pierre ou même Rousseau, mais on ne peut faire d'un auteur contemporain un auteur classique. La passion de Madeleine pour Marin Marais ne m'a pas vraiment émue et certains passages qui se veulent grivois n'avaient pas vraiment lieu d'être dans ce roman, si ce n'est pour souligner la muflerie de Marin Marais.

Ceci dit, j'ai beaucoup aimé la place accordée à la musique et à la viole de gambe ainsi qu'à la peinture. Pour ceux qui aiment l'art baroque, tout est là.

J'ai également aimé le personnage de Sainte-Colombe. Solitaire, fantasque, violent, amoureux de sa femme décédée et de la musique. Il est le maître incontesté du roman de Quignard et séduit évidemment le lecteur par sa façon bien particulière d'appréhender la musique.

Voilà, c'est fait. J'ai lu Tous les matins du monde. Mais il est inutile d'en faire tout un tapage...
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1650, Madame de Sainte Colombe meurt en laissant deux fillettes et un mari musicien éperdu de chagrin. Réservé, solitaire, colérique parfois, transi d'amour pour sa femme morte trop tôt, celui que nous connaissons comme le maître du compositeur Marin Marais, composa pour elle son fameux « tombeau des regrets ».
Les amateurs de musique baroque trouveront dans ce court récit de quoi satisfaire leur curiosité.
Une belle écriture, un brun austère, à l'image du personnage de monsieur de Sainte Colombe et de sa leçon de viole.
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Monsieur de Sainte Colombe vit seul avec ses filles depuis la mort de sa chère femme. L'amour de la musique est désormais l'unique passion qui illumine ses journées, sa bien-aimée disparue reste sa muse même dans la mort. Elle lui inspire divers morceaux magnifiques qu'il garde pour lui et qu'il joue entre les murs de sa cabane. Refusant de rejoindre la cours du roi afin de partager son talent, il s'isole de plus en plus, vivant loin des mondanités.
Lors d'un excès de colère, il renvoie son élève Marin Marais le jugeant indigne d'être musicien, celui-ci vient en cachette sous l'arbre de la cabane de Sainte Colombe afin de continuer à entendre le maître. Entre temps Marin devient musicien du roi. Ce n'est qu'à la fin de sa vie que monsieur de Sainte Colombe reconnait l'art de son élève, quand enfin il le juge digne de ressentir et d'être sa musique.
Avec un style simple et dépouillé, Pascal Quignard retrace une petite partie quelque peu romancée de la vie de Marin Marais, musicien et compositeur baroque appartenant à l'académie royale de musique sous Louis XIV.
Le personnage central est de Sainte Colombe, homme ombrageux et talentueux, dont on cerne difficilement la personnalité. Toute l'histoire s'articule autour de la relation qu'il a entretenue et qu'il entretient toujours avec sa femme défunte et qui fait de lui un homme moins rude, plus humain. L'amour, la passion et la fidélité tiennent une place dominante dans la psychologie de ce personnage.
Il contraste étrangement avec la personnalité de Marin Marais, plutôt frivole, volage et ambitieux.
Un roman court et sobre peut être un peu trop!
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J'ai trouvé ce roman dans un bac à 0.25cts en boutique d'occasions, le nom sonnait à mes oreilles comme un classique, donc je l'ai pris !
Ma lecture a été cependant mitigée. J'ai apprécié le style d'écriture et certains passages où les descriptions nous donnaient l'impression d'être dans une peinture surannée. D'autres chapitres étaient très poétiques et emprunts d'une grande nostalgie. Cependant, l'histoire en elle même est assez horrible, je n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages. le récit est rapide, les années défilent trop vites pour que ces tranches de vie me touchent.
Je suis donc restée hermétique à ce livre qui n'a pas su me toucher, bien que j'ai apprécié la poésie et la musique qui semblait s'en dégager.
Un petit classique aussi vite lu aussi vite oublié, dans mon cas, tout du moins.
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Un livre tres beau, tres touchant, une touche de musique et de poesie ! J'ai découvert beaucoup de choses sur la musique avec ce livre je m'y suis intéressée vraiment
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