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sur 1204 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La verve de Michel Quint m'a happée, soufflée par ce franc-parler, cette brutalité des mots entre argot et patois. L'époque, surexploitée par tant d'auteurs est évoquée avec justesse et délicatesse par un souvenir bref de quelques poignées d'heures. Une angoisse latente, des descriptions frappantes de réalisme et pourtant on virevolte au bord de la "falaise" avec cet auguste ensoldaté. Et soudain tout prend un sens. Un concentré de vie à l'état brut.
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Quand "Mon père, ce blaireau" devient "Mon père, ce héros".

J'emprunte ce livre à ma médiathèque pour le challenge ABC, parce qu'il est court.
En lisant, je me dis que tout ressemble fortement à un film que j'avais vu mais dont je ne me souviens plus du titre. Surtout le passage mémorable du trou et du soldat allemand autour qui a un comportement humoristique. Je me dis alors que notre Michel Quint ne s'est pas gêné de plagier un film populaire...
Le film était en fait l'adaptation d'un livre, ce livre, et le film porte le même nom, Effroyables jardins ! Film sorti en 2003, avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte et Benoît Magimel.

Je remercie NathalC pour sa critique qui parlait également du film et qui m'a mise sur la voie.

Roman court d'une soixantaine de pages, qui prouve qu'il n'y a pas besoin d'écrire un pavé pour faire ressentir des émotions fortes sur un sujet aussi sérieux : la guerre, et en particulier la seconde guerre mondiale et les actions résistantes.
Le narrateur raconte qu'il avait honte de son père, professeur, qui passait son temps à faire le clown quand l'occasion se présentait. le cousin de son père, cousin Gaston devient le narrateur et lui raconte tout, dans son patois du chnord. Ils ont vécu et survécu à la guerre, et ont fait une rencontre pour le moins peu banale.
L'image du fils pour son père et l'entourage de son père change alors radicalement.
On ne connaît pas toute la vie d'une personne, même ses proches.
Chacun a des secrets et souvenirs enfouis en lui, autant de blessures que de plaisirs.
Idée judicieuse que de commencer le roman d'une façon peu compréhensible (le procès de Maurice Papon), pour ensuite mettre le fils narrateur avant de laisser s'exprimer le cousin Gaston qui balance son sac et ses souvenirs de guerre.

Le devoir de mémoire est et restera toujours aussi indispensable, pour ne pas oublier qu'à cause de la bêtise humaine et le pouvoir, le monde peut basculer du jour au lendemain vers l'obscurantisme.
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J'ai découvert ce court roman de Michel Quint par le jeu de qualité de deux acteurs que j'affectionne : Jacques Villeret et André Dussolier. Ce film de Jean Becker m'avait beaucoup ému. Une histoire d'une simplicité tragique qui entaille profondément l' âme et nous met face à la complexité de l' homme.
Quelques années plus tard, je lis enfin l' oeuvre originale.
Classé dans le genre autobiographique, ce court récit est en fait, au dire de son auteur qui s'en justifie, une fiction. Bien sûr certains souvenirs de l'auteur sont venus nourrir cette histoire ( son père était professeur, il a été dans la résistance...), mais cette oeuvre se veut avant tout un roman riche d'enseignements. C'est une leçon d'humanité.
Tout commence au procès de Maurice Papon, inculpé pour complicité de crimes contre l'humanité.Ce haut fonctionnaire français aurait joué un rôle dans l'arrestation et la déportation de près de 1700 juifs bordelais.
Certains témoins auraient aperçu un clown dans la salle d'audience.
Enfant, le narrateur avait honte de son père qui à chaque occasion enfilait un costume d'auguste et se donnait en spectacle, le piteux spectacle d'un mauvais clown triste. Il détestait les clowns, jusqu'au jour où, après une sortie en famille, son oncle décide de lui raconter l'histoire à l'origine de ce choix. L'enfant écoute attentivement son oncle, son père lui s'installe en retrait et attend la réaction de son gars. Et le récit qu'on lui fait lui offre un regard sur un père totalement différent de celui qu'il connaissait.
Ponctué d'émotions variées, tantôt humoristiques, tantôt nostalgiques, tantôt tragiques, ce court récit nous réjoui et nous émeut. Il nous mène à la réflexion sur la cruauté des hommes, sur les abus en temps de guerre, mais aussi sur l'espérance et l'humanité.
Et tout se finit à ce même procès où le narrateur par devoir de mémoire, rend hommage à tous ceux qui ont souffert par le passé. Lui aussi enfile le costume et le nez rouge du triste auguste... Car la dérision est une arme plus forte que la violence.
Pour finir, je voudrais juste ajouter ceci : la couverture de livre qui me sert à illustrer cette chronique n'est pas celle de l'édition que j'ai lu. Mais je trouve qu'elle est le reflet parfait des mots de Michel Quint.

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Un livre au tout petit nombre de pages mais un grand livre dans son contenu.

J'ai été très touchée par le récit de ce fils qui a honte de son père, instituteur respectable qui aime cependant faire le clown, littéralement. Dès qu'il est appelé pour un évènement, il se pare de ses vêtements, chaussures trop grandes, maquillage et perruque excentrique. Il semble vivre cela comme un devoir, plus que de passer le week-end en famille, ce que son fils a du mal à comprendre. Jusqu'au jour où le récit du passé vient tout éclairer d'une nouvelle lumière...

Que savent vraiment les enfants de la vie et des raisons d'agir de leurs parents ?
Que comprennent-ils de ces adultes parfois ennuyeux et encombrants ?

Ce livre est un très bel hommage à la résistance invisible et pourtant si indispensable face à l'absurdité et à la barbarie. Il vient rappeler que la manière de réagir aux situations, même les plus terribles, peut tout changer.

J'ai beaucoup aimé les différents personnages, ces résistants de l'âme, sans fanfare ni démonstration. Il y a d'ailleurs, sans que j'en dise trop, un personnage de l'ombre dans cette histoire, mais tellement déterminant et bouleversant.

Le texte a une construction assez classique, très efficace ici. Il aborde en quelques pages plusieurs thèmes dont celui très important de la transmission qui peut emprunter des chemins détournés. J'ai aussi apprécié le travail sur la langue qui cherche à retranscrire l'oralité des discours.

C'est un récit agréable à lire, intéressant et émouvant.
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La claque ! Difficile de lire ce livre dont le langage vivant est sculpté par chaque narrateur ! Difficile par l'argot et les expressions utilisées qui donnent rythme et véracité aux propos ! le récit de l'enfant, le récit de l'oncle : deux bonnes raisons de faire vivre le passé et de donner un sens à ce que l'on aime ou fait. Aller jusqu'au bout de la lecture pour être plus plus-que-surpris ! Vous ne le regretterez pas ! Quelle belle façon de nous embarquer !
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Relecture.
Le narrateur, adulte, raconte la honte ressentie dans son adolescence vis à vis de sa famille et de son père en particulier. Celui-ci se déguisait en clown pour chaque fête, anniversaire etc...Il était grotesque et mauvais clown mais rien ne le dissuadait. Ce n'est que plus tard que l'oncle Gaston racontera au fils qui est son père : durant la seconde guerre mondiale, un banal résistant pied nickelé au départ, pris comme otage pas tout à fait par hasard mais pas pour fait de résistance. Peu à peu cet homme-là va développer une conscience aigüe et refuser à jamais l'oubli et le manichéisme.
Un texte court, percutant qui met en valeur les héros ordinaires.
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Effroyable est le mot.

Une demi-heure de lecture qui vous restera probablement longtemps, une histoire si invraisemblable qu'elle est sûrement vraie, l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur et de pire, intimement liés comme si souvent.

Pas un mot de trop et inclassable.
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Un livre poids plume pour un récit qui marque. 80 pages d'humanité qui font du bien.

L'histoire est racontée par un enfant qui ne comprend pas pourquoi son père, si sérieux, se déguise en clown, un auguste médiocre qui lui fait honte.

Puis il y a cette histoire, l'Histoire d'hommes confrontés à l'inhumanité.

Un très beau récit, tout simplement.
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Le narrateur de l'histoire déteste les clowns et plus particulièrement l'Auguste dont son père endosse le costume. Ce que l'adolescent ignore, c'est que se déguiser est un "rituel expiatoire" pour celui qui causa involontairement, avec son frère, la mort d'un innocent.

Effroyables jardins est une sorte de mea culpa, sincère et touchant, offert par un jeune garçon à plusieurs des membres de sa famille, qu'il a mal jugés et traités à tort avec mépris. C'est aussi la révélation progressive d'un secret qui explique en grande partie l'attitude du narrateur qui ignorait tout du passé de résistant de son père et de son oncle, du sacrifice et du courage de sa tante.

Michel Quint nous offre un récit bouleversant, dans un style simple et franc, qui rend hommage au courage, à l'humilité et à la pudeur de ses personnages.
Lien : https://www.figuresdestyle.o..
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Une pépite attrapée par hasard dans ma médiathèque...

Un jeune garçon a honte de son père, instituteur apprécié dans son établissement, qui fait des prestations de "clown" en parallèle de son métier. Il ne comprend pas le plaisir que prend son géniteur à courir dès qu'on l'appelle pour faire le pitre à un goûter d'anniversaire, un arbre de Noël ou autre. Il le maudit de l'obliger à assister à ces piètres spectacles avec sa mère et sa soeur, alors qu'ils pourraient passer une journée plus agréable en famille.
Puis un jour, son oncle l'affranchit de son ignorance ; il lui apprend l'histoire de son père dans laquelle il a eu sa part et le gamin comprend enfin pourquoi son père tient tant à son rôle de clown.

Juste 60 pages à dévorer !

On voit le regard désapprobateur d'un gamin vis-à-vis du paternel, sa vision du monde et son jugement des gens du haut de son dédain d'adolescent. Puis, après la révélation de son oncle, et l'âge venant, ses yeux se sont dessillés et il voit les choses sous un angle différent et avec plus de compassion.

Ce texte est un hommage à son père et son grand-père, suite au procès Papon.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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