Demain ne veut rien dire
La sirène, démon marin avec tête et poitrine de femme, dont le chant séducteur conduisait les marins au naufrage, est l'écrin parfait choisi par
Mike Hoffman pour attirer les lecteurs.
Ouvrir ce recueil, c'est disparaître au monde. Ces histoires, où règnent illusions et pièges, vont vous faire succomber avec effroi et délice à une multitude de perceptions aussi bien intellectuelles que sensuelles.
L'écriture est stylée et s'appuie sur une belle érudition. Treize histoires c'est le nombre élu, chiffre du changement ou de la transition, voire chiffre maudit, personnellement je l'associe davantage au renouveau, à l'au-delà.
La première nouvelle a donné son titre au recueil et elle est la parfaite illustration de la puissance de l'imaginaire de
Catherine Rabier et de la sensualité de la femme. Puissance que nous retrouvons dans La plante carnivore.
J'ai beaucoup aimé l'omniprésence de la nature, celle qui nous est familière mais surtout mystérieuse, en communion pour ceux qui savent observer, ressentir ; cette nature qui nous ramène à l'essentiel.
Catherine Rabier nous montre une réalité cachée de la vie, celle qui nous nourrit si nous l'appréhendons avec notre instinct.
Les regrets du passé, la nostalgie d'un ailleurs, savoir distinguer le merveilleux en toute chose.
La vie n'a rien de banal si nous conservons une faculté d'émerveillement, accepter une atmosphère insolite, un retour aux sources.
Personnellement, j'ai été bouleversée par La femme qui diverge, La plage et le chant des signes, la puissance n'est rien sans les failles que nous abritons tous, celles qui font vivre ceux qui ne sont plus, en nous et au-delà.
Des histoires ciselées, un vocabulaire riche et précis qui accompagne sans pontifier car il mise sur l'évocation et le ressenti.
Une atmosphère qui vous invite à franchir la frontière, souvent celle que vous avez construit vous-même.
Une belle plume, envoûtante, à suivre.
©Chantal Lafon
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