AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,26

sur 66 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
4 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je n'avais jamais entendu parler de cette pièce avant de découvrir son existence dans ce 1er tome des oeuvres complètes de Racine. Après l'avoir lue, je comprends qu'elle soit moins connue que d'autres pièces de l'auteur.

Le propos m'a semblé un peu confus par moments et la fin en contradiction avec ce qui nous est raconté tout au long de la pièce. L'action est partagée entre les histoires de coeur des personnages et la menace omniprésente de la guerre, mais je n'ai pas trouvé de ligne directrice claire à laquelle me raccrocher. Mon intérêt a faibli assez rapidement, je dois l'avouer.

D'autre part, la plume ne m'a pas transportée. On est ici dans un texte en alexandrins rimés. Dans la précédente pièce de Racine que j'ai lue, ça n'enlevait rien à la fluidité des répliques, ni à la musicalité des mots. Ici c'était juste lourd. J'ai trouvé les vers peu inspirés, à l'exception de quelques rimes intéressantes.

Globalement, je me suis plutôt ennuyée, bien que la pièce soit relativement brève. Est-ce un problème de timing? Je n'ai pas l'impression, mais si vous avez lu ce texte, dites-moi ce que vous en avez pensé, peut-être que quelque chose m'a échappé.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          50
L'amour promis par Axiane a quelque chose d'un marché perdu d'avance. Si les rois se battent, ils vont à une mort certaine. Ils pourront obtenir l'amour d'Axiane mais seulement dans la mort. S'ils refusent de combattre, ils vivent mais perdent toute chance avec elle. Néanmoins, Porus peut gagner l'honneur et l'amour dans la mort tandis que Taxile peut gagner la vie de ses hommes et l'intégrité de son royaume. Racine favorise cependant celui qui choisit l'honneur et l'amour et par un retournement de situation, sauve celui qui était perdu et condamne celui qui s'est montré lâche. C'est l'amour qui est le plus méritant. On est loin d'une certaine intelligence politique ou raison d'État qui aurait pu l'emporter sur le reste, peut-être comme aurait pu le faire Corneille. Mais ce renversement pose problème car Taxile n'est pas un personnage qui suscite l'empathie. On aurait pu le rendre plus riche en développant les raisons de son choix (son amour pour son peuple…).
D'autre part, les personnages ne cessent de reprocher à Alexandre ses ambitions démesurées et sa soif de conquête et de gloire. Même si l'on est plus fort, quel besoin y a-t-il de conquérir les pays voisins ? Ce reproche pourrait s'adresser à la politique conquérante d'un pays comme la France. Sa soif de conquête, de gloire, de destruction, est freinée par la belle résistance de Poros et Axiane.
Il y a quelque chose d'assez naïf que ce soit dans l'amour qui guide ces personnages – aussi fou soit-il – ainsi que dans l'esprit politique de ces rois qui ne sont en fait que des adolescents animés uniquement d'amour, d'envie de gloire et de peur. Les dialogues amoureux de Cléofile et Alexandre sont d'ailleurs sans intérêt alors qu'on aurait pu également rehausser l'intérêt du personnage de Cléofile.
En revanche, les descriptions de combat racontées, les bravades de Axiane et Porus, la magnanimité d'Alexandre qui d'une décision transforme deux ennemis acharnés en amis, a quelque chose de celle du Cinna cornélien. Mais cela colle mal au personnage d'Alexandre, mal défini, incohérent, décrit comme orgueilleux, capable autant d'être touché de la détresse d'Axiane que de lui proposer des marchés horribles à Axiane (sauver Porus en acceptant de se marier avec Taxile). Selon la logique, il devrait perdre l'amour de Cléofile pour avoir laisser mourir son frère mais il ne semble même pas en être question.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          00
Ce n'est pas le meilleur Racine, sa première pièce La thébaïde est bien meilleure. Quelle soit méconnue n'est guère étonnant. Mais clémence, les génies n'ont pas que des chefs-d'oeuvres dans leurs besaces.
Commenter  J’apprécie          00
Racine – "Alexandre le Grand" – FB éditions, 2015 (ISBN 978-1515020660)

Une pièce bancale, plutôt mal construite, à l'intrigue bien faible, à tel point qu'elle n'est quasiment jamais éditée séparément, et n'est lisible que dans les éditions regroupant soit le «théâtre complet» soit les «oeuvres complètes» de Racine… Est-elle encore jouée ?
Pas grand-chose à tirer du contenu politique de la pièce.

Sur le plan formel en revanche, on y voit poindre quelques subtilités, quelques rythmes affermis, quelques délicatesses qui trouveront par la suite toute leur place dans les pièces de Racine.

Remarquons par exemple que le drame passionnel est exposé dans la scène 1 de l'acte 1 : le couple consentant - Alexandre et Cléofile -, contraste avec un autre - Porus et Axiane – dans lequel vient s'immiscer le pauvre Taxile, amant malheureux, ces sentiments ne se heurtant pas vraiment avec les devoirs des uns et des autres envers l'Etat. Cela ne fonctionne pas vraiment, mais il est probable qu'il y a là déjà une esquisse de la mécanique racinienne ultérieure.

Dans la rythmique, cette pièce développe des procédés métriques qui deviendront l'une des forces de la tragédie racinienne.
La cassure irrégulière du vers par exemple : [Vers 203-210 – tirade de Porus parlant d'Alexandre] (alternance : quartolet / octolet suivi de sextolet/sextolet)
"Combien de rois / brisés à ce funeste écueil,
"Ne règnent plus qu'autant / qu'il plaît à son orgueil ?
"Nos couronnes / d'abord devenant ses conquêtes,
"Tant que nous régnerions / flotteraient sur nos têtes,
"Et nos sceptres / en proie à ses moindres dédains,
"Dès qu'il aurait parlé / tomberaient de nos mains.
"Ne dites point / qu'il court de province en province,
"Jamais de ses liens / il ne dégage un prince
=> Rythme repris aux vers 235, 260 toujours par Porus

Apparaît aussi l'art de la sentence bien balancée en deux sextolets [vers 335-336 – Axiane à Porus] :
"Contre un fier ennemi / précipitez vos pas,
"Mais de vos alliés / ne vous séparez pas.

Deux vers pour jouer sur deux mots [vers 671-672 – Porus s'adresse à Axianne] : estime ou amour ? :
"Ce coeur qui me promet tant d'estime en ce jour
"Me pourrait bien encor promettre un peu d'amour.

Quatre vers pour une interrogation subtilement formulée [vers 879-882 – Cléofile à Alexandre]
"On attend peu d'amour d'un héros tel que vous.
"La gloire fit toujours vos transports les plus doux.
"Et peut-être, au moment que ce grand coeur soupire,
"La gloire de me vaincre est tout ce qu'il désire.

De la subtilité (regardant vers le futur) opposée à la certitude (bornée au présent) [vers 913-924 – Cléofile à Alexandre] … qui annonce d'ailleurs un autre vers fameux de «Bérénice» :
"Oui, vous y traînerez la victoire captive,
"Mais je doute, Seigneur, que l'amour vous y suive ;
"Tant d'États, tant de mers qui vont nous désunir,
"M'effaceront bientôt de votre souvenir.
"Quand l'Océan troublé vous verra sur son onde,
"Achever quelque jour la conquête du monde ;
"Quand vous verrez les rois tomber à vos genoux,
"Et la terre en tremblant se taire devant vous,
"Songerez-vous, Seigneur, qu'une jeune princesse,
"Au fond de ses États vous regrette sans cesse,
"Et rappelle en son coeur les moments bienheureux
"Où ce grand conquérant l'assurait de ses feux ?

Une lecture qui éclaire la suite... qui sera éclatante puisque Racine enchaînera avec "Andromaque".
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

Phedre

quelle est la relation entre Phedre et Ariane?

Mere/fille
soeur
confidente

10 questions
1185 lecteurs ont répondu
Thème : Phèdre de Jean RacineCréer un quiz sur ce livre

{* *}