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sur 786 notes
Quatrième lecture de Racine et quatrième quasi-coup de coeur !
Je ne me lasse toujours pas de ses sublimes tragédies. Alors que, il ne faut pas se mentir, elles se ressemblent quand même toutes un peu. Mais malgré tout à chaque lecture on arrive à entrer pleinement dans l'histoire, à en voir les caractéristiques uniques, et à saisir les enjeux spécifiques.
Je ne me lasse pas de la poésie des vers, des complots tortueux, de l'atmosphère sous tension et des amours brûlants.
Ici on est pendant la guerre de Troie, un de mes épisodes historique préférée, où Iphigénie, fille d'Agamemnon et future épouse d'Achille, doit être sacrifiée aux Dieux pour que les Grecs puissent gagner la guerre. Va commencer alors une lutte contre la montre afin de trouver une alternative et sauver Iphigénie, et où chacun des protagonistes y mettra du sien, en faveur ou...défaveur de celle-ci.
Comme chaque fois c'est à la fois entrainant et esthétiquement plaisant.
Encore une grande pièce du grand Maître.
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Une pièce déjà beaucoup critiquée et par des gens très compétents...
En tout cas, elle est écrite dans une langue très élégante (Il faudrait que je m'entraîne); mais ce n'est pas précieux, c'est du vrai beau langage.
Une vraie tragédie grecque, revisitée (On n'a rien inventé, sauf ce mot) par Racine qui a manifestement un talent pour rendre intéressant un thème qui au départ n'attire pas de façon absolue.
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Racine présente dans cette pièce une adaptation de l'Iphigénie d'Euripide, fille du roi Agamemnon et étant destinée à être sacrifiée pour que puissent partir les Grecs. Cet épisode précède donc la guerre de Troie et s'inscrit dans la malédiction lancée sur la famille des Atrides.
Discours grandiloquents, personnages écrasés par leur destin, grandeur d'âme, transports amoureux, de jalousie, d'avidité de gloire : la plume de Racine se sent et se ressent d'un bout à l'autre de la pièce.
Ma seule déception est la tragédie "ratée", puisqu'en fin de compte, Racine réussit le subterfuge de sauver Iphigénie en introduisant un autre personnage inconnu de la pièce grecque originelle.
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Ah ! Ces belles héroïnes du théâtre classique ! Comment ne pas les aimer ? Qu'elles soient filles, soeurs, amies, amantes, fiancées, ou bien qu'elles soient mères, épouses, veuves, belles-mères, ou maîtresses, elles jouent toutes un rôle de femme dans un monde d'hommes (elles jouent, ou « on » leur fait jouer, et « on » ne désigne pas seulement le dramaturge !), et ce seul fait devrait leur accorder tout notre intérêt et toute notre affection. D'autant plus que, les pauvres, elles sont plus souvent victimes que gagnantes dans ces histoires ;
Prenez Iphigénie. Moi je l'aime bien, Fifi. Faut dire qu'elle n'a pas de chance, cette môme : déjà la famille, je vous dis pas : le père Agamemnon, qui s'intitule modestement le Roi des Rois, pense que, puisqu'il a la plus grosse… couronne, il est le plus fort, le plus intelligent, et qu'il a toujours raison ; la mère Clytemnestre, on sait ce qu'elle vaut, c'est pas du reluit-seul, comme on dit chez moi ; son frère et sa soeur, ce sont Oreste et Electre, autant dire des gens… euh… à problèmes (même s'ils n'arriveront que plus tard). Son « fiancé », c'est Achille, oui le Chichille de l'Iliade, qui l'aime bien – jusque-là ça va – mais qui est lui-même l'objet des voeux d'Eriphile, la meilleure amie d'Iphigénie !
Agamemnon, qui ne brille pas par sa sagacité, croit dur comme du fer le devin qui lui demande de sacrifier Iphigénie pour s'assurer un bon voyage vers Troie. du fait, il pense annuler les fiançailles d'Iphigénie et Achille, mais c'est déjà trop tard, tout le monde est là. Quand il parle d'amener Iphigénie à l'autel, il est le seul à penser que ce n'est pas pour le mariage, mais pour le sacrifice. Petit à petit, les autres commencent à comprendre, y compris Iphigénie. Que vouliez-vous qu'elle fît, Fifi ? C'est une fille à papa, avec un respect filial édifiant doublé d'un réel patriotisme, elle accepte le sacrifice. du coup c'est papa qui est ébranlé, surtout qu'Achille pousse une grosse colère (c'est son truc, la colère, à Achille). Alors il met en place un stratagème pour essayer d'arranger les choses… Mais il y en a qui vont y laisser des plumes…
Une des plus belles pièces de Racine (avec toutes les autres). En lisant le thème, on aurait pu se dire, le thème, c'est Agamemnon tiraillé entre son amour paternel et la raison d'état. Que nenni, mes amis ! Agamemnon, il n'a pas tellement le beau rôle, dans la pièce, il est hésitant, et finalement il fait passer son intérêt politique avant toute chose. Non, la vraie héroïne c'est bien notre Fifi : elle est prête à endosser le martyre pour la cause commune (le départ de la flotte) et privée (elle laisse le champ libre à Eriphile et Achille). Mais elle va trouver encore plus chevaleresque qu'elle…
En écrivant cette chronique, je me faisais la réflexion que finalement, la tragédie au XVIIème siècle, coïncidait avec la pensée de Pascal : le coeur a ses raisons que la raison ignore. Ce que je dis là n'a aucune valeur historique, vu que nos auteurs écrivaient déjà bien avant la publication des pensées (1670) : mais avouez que la coïncidence est frappante : le coeur et la raison restent les deux pôles de la tragédie : si on tire plus du côté de la raison, on va vers un théâtre plus cérébral, plus pensé, plus « masculin », on va vers Corneille. Si on tire du côté du coeur, on va vers un théâtre plus sensuel, plus vécu, plus « féminin », on va vers Racine. Les profs de français qui me lisent ne seront peut-être pas d'accord, et ils auront sans doute raison, mais ce rapprochement m'a paru assez évident pour le soumettre à mes amis et amies babélionautes.
Pour en revenir à notre Fifi, je ne résiste pas à vous donner la version de l'histoire par Georges Fourest (qui avait déjà passé le Cid à la moulinette) :

IPHIGENIE
Les vents sont morts : partout le calme et la torpeur
et les vaisseaux des Grecs dorment sur leur carène
qui cinglaient vers l'Asie au pourchas de la reine
Hélène que ravit Pâris, l'hôte trompeur.


Ivre, d'une fureur qu'Ulysse en vain réfrène,
Agamemnon, le roi des rois, l'homme sans peur
déplore en maudissant la mer toujours sereine
qu'on n'ait pas inventé les bateaux à vapeur.


Mais sa fille, à ses pieds, la douce Iphigénie
fermant ses yeux dolents de douceur infinie
s'endort comme les flots dans le soir étouffant…

Lors, ayant dégainé son grand sabre, le maître
des peuples et des rois jugule son enfant
et braille :"Ca fera baisser le thermomètre!"

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Ma seconde lecture de cette auteur. le style reste toujours aussi remarquable, mais je dois avouer avoir été moins captivé par l'histoire.

La lecture est parfois difficile, sans doute à cause de la longueur de nombreux vers qui semblent interminables.

Voir jouer cette pièce doit surement nous donner un tout autre aspect, surement plus prenant que la lecture n'a pu l'être.

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Sur cette pièce souffle l'air du large. La mer et la guerre de Troie en sont l'horizon et non l'espace clos d'un palais.
Un père, une fille : pour que les vents se lèvent vers la gloire, Agamemnon doit sacrifier sa fille Iphigénie. La valse-hésitation d'Agamemnon est un peu trop systématique et le mythe incarné dans le vers racinien en atténue l'horreur ("Je tue ma fille ou je ne la tue pas ?"). La soumission d'Iphigénie, sa piété filiale sont d'ailleurs effrayantes.
Mais cela reste une pièce magnifique, avec de superbes personnages. Eriphile la captive est amoureuse d'Achille qui a mis sa patrie à feu et à sang, et hait Iphigénie, sa protectrice qui est aussi sa rivale. Achille se montre hostile à une gloire qui irait contre son amour. Les fidélités et les ambitions s'affrontent.
Finalement c'est le destin caché qui décide. le dénouement inattendu et un peu laborieux sauve l'héroïne. le futur du mythe reste cependant à advenir, hors-texte : Clytemnestre ne pardonnera jamais à son mari le consentement au sacrifice de leur fille ; on connait la suite ...
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En tant que fan de mythologie grecques, j'ai plutôt bien aimé découvrir cette oeuvre à l'occasion du challenge solidaire. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas lu de pièce classique et j'ai aimé retrouver la musique des alexandrins. Je connaissais le contexte général de la pièce, mais pas le détail des relations entre les personnages, notamment entre Iphigénie et Achille. J'ai trouvé l'évolution d'Agamemnon poignante.
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Ma deuxième pièce favorite de Racine après Andromaque. Plus passionnée et positive que la pièce d'Euripide, cette tragédie donne au mythe toute la puissance de la souffrance maternelle, du dilemme paternel et de la sublime résignation de l'héroïne. A lire, à voir, à relire et à revoir.
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Le sujet de cette tragédie la rend très difficile à donner comme sujet d'étude . cette histoire de père qui sacrifie sa fille pour mener à bien une guerre et l'attitude de la susdite qui encourage son géniteur pusillanime au nom de sa gloire ne passe plus. Et encore moins le sacrifice final de sa rivale .Reste la beauté du vers racinien ;
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Pour moi, Racine est un véritable génie littéraire! Je ne peux que m'extasier devant sa maîtrise totale de la langue (les subtilités, les nuances, dans le choix des mots, la beauté et la sonorité des mots choisis, la fluidité du langage, le rythme précis et l'effet de cet ensemble de mots et de phrase sur le lecteur...). J'admire énormément cet auteur qui amène le genre (tragédie) à un point de perfection qui ne saurait être égalé!
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