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3,69

sur 82 notes
Je remercie beaucoup Sevm57 de m'avoir prêté ce roman, me permettant ainsi d'effectuer une très belle découverte. Je partage pleinement son opinion (une très belle écriture, une intrigue passionnante, une fin poignante...jusqu'au parallèle avec Fred Vargas !). J'ajouterai avoir apprécié cette galerie de personnages, l'humanité se dégageant de cette histoire, cette mise sur le devant de la scène de ceux qui sont habituellement dans l'ombre, les laissés pour compte, les marginaux. J'ai partagé la réflexion autour de la foi, si respectable chez certaines personnes, mais si méprisable quand elle est exprimée par des fanatiques. J'ai aimé aussi cette déambulation autour de Notre Dame. Voilà, il me reste désormais à effectuer un petit retour en arrière, en lisant la madone de Notre Dame, le premier volet de cette série...
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Entre Neirynck (pour la réflexion sur le christianisme), Hugo (pour les gueux de ND) et Daeninckx (pour la caution de gauche façon France insoumise), voilà un livre au sujet audacieux. Bien tenté. Mais réussi? Des longueurs, des facilités et malgré de très sympathiques passages (je rejoins Tynn quant à la très marrante multiplication des pizzas), l'impression que d'autres se sont déjà attelés à des sujets proches avec une tout autre maîtrise.
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Des clochards investissent Notre Dame de Paris à la veille de Noël car il fait trop froid à l'extérieur. Tout de suite le ministère de l'intérieur met la police sur le pied de guerre. Alors qu'au départ, les clochards n'avaient pas l'intension de se retrancher ou de faire un coup de force, les voici contraints à devenir preneur d'otage. A l'extérieur, les responsables de l'église se déchirent : certains jugent intolérable que le sanctuaire de Marie soit profané par des infidèles (car certains clochards sont musulmans), d'autres pensent qu'il ne faut pas donner l'assaut à des miséreux en cette veille de Noël. Sur ces évènements, le ministère de l'intérieur mesure la popularité des preneurs d'otages par sondage pour savoir s'il faut intervenir ou non...

Voici un excellent polar social qui nous montre bien l'extrême pauvreté dans la ville de Paris. Les problématiques soulevées sont passionnantes et les personnages nous touchent.
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Je tiens à remercier les éditions Viviane Hamy pour m'avoir fait découvrir la plume d'Alexis Ragougneau et ce formidable polar qui m'a embarqué au coeur de Notre-Dame de Paris, dans ses coulisses gothiques où s'affrontent la corruption et la rébellion, la faim et la chrétienté.

J'ai été happée dès les premières pages et ce, jusqu'à la dernière. Dans une atmosphère lourde de préjugés, l'auteur nous dévoile l'intrigue, les personnages, nous conte l'évènement du 24 décembre où un groupe de SDF envahit Notre-Dame de Paris, sous la houppe de Mouss, que l'on retrouvera écorché et noyé dans la Seine, quelques mois plus tard. Chaque groupuscule nous sera présenté sans ambages, des clochards aux religieux, du juge d'instruction aux flics du 36. Chacun apportera son lot de secrets, de rumeurs et de croyances afin de permettre à Alexis Ragougneau de nous dévoiler, plus qu'il n'était dit, plus qu'on aurait cru, nous dévoilant couche après couche la vérité, jusqu'à l'incroyable et l'horreur à la toute fin. Jamais l'expression « l'habit ne fait pas le moine » n'aura pris autant de sens, que sous la plume D Alexis. Une plume addictive qui sait jouer sur les gammes de l'actualité et celle de l'originalité, qui nous retranscrit son histoire avec naturel et spontanéité, ce qui permet sans aucun doute au lecteur de ressentir un large panel d'émotions, face au destin tragique qui lui est conté.

J'ai remarqué également, durant ma lecture, qu'il était annoté des liens à son précédent livre « La Madone de Notre-Dame », livre qui semblerait déjà contenir certains de nos personnages. Cela n'affecte en rien l'histoire qu'est celle-ci, cependant, ma curiosité a été attisée, et depuis la fin de ce roman, elle me supplie de de la contenter. J'espère pouvoir très vite remédier à cela, étant donné qu' « Evangile pour un gueux » m'a énormément plu.

Pour conclure, un livre que je vous conseille vivement pour cette nouvelle année, et j'en profite pour vous souhaiter de nouveau de très belles lectures pour 2016 !

Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Sous forme de roman précisant dès la première page que : « les événements et personnages dépeints dans ce roman sont imaginés » l'auteur décrit pourtant avec beaucoup de réalisme des faits divers qui pourraient, qui ont, ou qui vont exister.
Une dizaine de SDF affamés, révoltés, qui cherchent à investir Notre-Dame de Paris et qui y parviennent. le décor est posé. Mouss, un jeune famélique prend la tête de la « révolte » et rapidement est considéré comme le Christ qui va les sauver.
Alors on assiste au déploiement irrationnel de la police, des CRS, de tout un cordon de sécurité disproportionné et commence l'outrance des forces déployées comparativement à la dizaine de mendiants. le clergé est clair, on ne rentre pas et on n'investit pas impunément la maison de Marie. Un curé se rapproche d'eux, leur parle et les comprend. Tout se passe bien. Et puis i l y a l'assaut et surtout la fuite de Mouss.
On le retrouvera noyé quelques mois plus tard.
Ses derniers mois de cavale nous laissent un peu frustrés jusqu'à ce que l'on découvre la reconstitution d'un Christ et de son Judas.
Très bien écrit, atmosphère lourde, suspense, un très bon roman, qui loin d'être anodin, ne doit pas être lu « en diagonale » il vaut mieux que cela et puis on tombe nous aussi dans les bas-fonds des alentours de Notre-Dame.
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L'ombre de Hugo plane à l'arrière plan de ce roman policier, vu comme un livre de détente. Mais il vaut mieux qu'un habituel polar. On y parle d'une moderne cour des miracles et du droit d'asile à Notre Dame de Paris. En fait il s'agit d'un chantage des « clochards » pour bénéficier de meilleures conditions de survie dans un monde hostile.
Tout dans ce récit baigne dans une actualité contemporaine : on se souvient de l'abbé Pierre, et de l'Église Saint Bernard accueillant des sans papiers en détresse. On trouve aussi une église et des paroissiens fondamentalistes, hostiles aux conduites humanistes, et liés aux thèmes du front national : identité française, xénophobie, défense et promotion de l'occident chrétien…
Alexis Ragougneau donne à son histoire une tournure évangélique ; le meneur des clochards, un dénommé Mouss, ressemble beaucoup au messie, et son histoire se déroule selon un calendrier liturgique, de Nöel à Pâques, via le vendredi saint, la Cène (avec pizzas), la trahison du mont des oliviers etc.
La trame déroule sur deux strates temporelles :
- l'occupation de la cathédrale par les clochards, c'est le passé de Mouss et de ses compagnons,
- l'enquête sur l'assassinat de Mouss, menée par les membres de la police et de la justice.
Le montage entre les épisodes antérieurs à cette mort et l'enquête se fait essentiellement via les souvenirs douloureux d'un « bon prêtre », famélique comme un crucifié, qui participe aux deux épisodes.

Tous les personnages actuels vivent à la fois dans le passé et le présent ; Un secret douloureux les traumatise. Sacristain, procureur, abbé etc. chacun porte sa croix.

Le style est soigné, sans surcharge, et l'histoire va son train sans faiblir.

J'ai particulièrement apprécié des dialogues vigoureux, des tirades polémiques pertinentes, et une grande habileté dans la parodie des langues de bois : en auteur de théâtre, Alexis Ragougneau restitue avec talent le langage officiel du journal télévisé, du quai des orfèvres, comme des responsables de Civitas (ici "Cohors Christi").

Trouvera-t-on les damnés de la terre idéalisés ? Sans doute, mais le regard de la fille de l'un d'eux remet les pendules à l'heure. Reste que, dans la diversité de leurs parcours, le langage et des pratiques solidaires leur rendent dignité et humanité. Bonne lecture à plusieurs niveaux.
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Peu avant Pâques, un corps est repêché dans la Seine, en plein Paris. Il porte les marques d'un supplice qui n'est pas sans rappeler les stigmates du Christ. Ce corps est celui de Mouss, qui avait été l'égérie des SDF en occupant Notre Dame-de-Paris à la veille de Noël. Dans cette affaire, le père Kern avait eu un rôle essentiel et trouble, à la fois en aidant ces miséreux et en les livrant dans le même temps à la police. Depuis, il se terre, perclus de remords et de culpabilité. C'est Claire Kauffmann qui va instruire le dossier. En sa qualité de juge, elle va devoir démêler le bon grain de l'ivraie, en se méfiant des faux semblants. Car l'habit, décidément, ne fait pas le moine…

« Evangile pour un gueux » est un thriller prenant et captivant écrit en 2016 par Alexis Ragougneau, « auteur de théâtre. En 2014, les Editions Viviane Hamy ont publié son premier roman, La Madone de Notre-Dame ». Cette intrigue est portée par la thématique des sans-abris, laissés pour compte de la société. le regard de l'auteur est lucide, empli de cynisme et en même temps reste empreint de tendresse envers l'humanité et ses travers. Avec brio, une touche humoristique et un style acéré, il dresse le portrait de mondes qui coexistent à la lisière, sans jamais s'interpénétrer : celui d'hommes pressés dans le temps du travail ; celui d'hommes que la vie a laissé en marge, s'engluant dans un présent mortifère : « le quai Saint-Bernard était saturé d'automobilistes. Les passants fonçaient sur le trottoir, pressés, d'humeur routinière, sans un regard pour ces deux hommes à l'arrêt, à contretemps de tout, perchés sur une grille de ventilation du RER. » (p. 222.)
Sur ce décor sociétal sombre, l'auteur vient rajouter une intrigue captivante, emplie de suspens et de mystère croissants. Elle croise le monde des sans-abris et celui de la religion catholique en réécrivant, à sa façon, de manière subversive, un évangile. le père Kern est une figure emblématique du roman noir, en quête de rédemption auprès de miséreux qu'il a contribué, tel un Judas, à livrer aux mains de la police. Rongé par le remords, il tente de se racheter. La juge d'instruction est également un personnage très attachant dans son humanité, oscillant entre le courage et la fragilité du roseau.
Cette intrigue très noire ne verse jamais dans le désespoir, l'auteur montrant pour chaque personnage le sens qu'il se donne au quotidien. Et quand arrive le temps final, la puissance lyrique de l'ouvrage éclot, venant livrer l'alpha et l'oméga de cet « Evangile pour un gueux », évangile qui laisse suffisamment de mystères pour élever Mouss au rang de saint.
Un livre remarquable, subtil et brillant.
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Si j'émettais, il y a moins d'un mois, quelques réserves au sujet du précédent polar de l'auteur, La Madone de Notre-Dame, elles sont à présent toutes levées !
Certes l'auteur rejoue la partition du policier classique mais donne cette fois une vraie épaisseur à ses personnages dont certaines des failles nous sont révélées, gagnant en maîtrise narrative. de la jeune magistrate qui paraissait si coincée au jeune lieutenant Gombrowicz, en passant par le père Kern, tous nous dévoilent un pan de passé ou un trait de caractère...
Cette fois l'intrigue nous emmène dans le monde des SDF autour d'une incursion médiatisée dans Notre-Dame, menée par Mouss, jeune beur, qui mène sa troupe de sans-abri et prend des allures messianiques (comptez les clodos enfermés dans la cathédrale, rien n'est laissé au hasard, jusqu'au "traître" qui endosse le costume de Judas..).
Habituée des polars, j'ai vite deviné les chausse-trappes et anticipé la résolution de cette affaire, ça n'a pour autant rien enlevé à mon plaisir ! Sans doute parce qu'au-delà du crime à résoudre, ce polar offre une vision de notre société qui se délite, prétend à l'humanitaire sans trop se mouiller et questionne sur le "charité" de certains hommes d'Eglise (qui, bien ordonnée...et teintée de politique...)
Un bon rompol finalement, que j'ai dévoré en quelques heures ! A suivre !!!
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« Les clochards sont partout. Ils sont partout et ils voient tout. Ils voient. Ils stockent à l'intérieur. Puis ils se taisent à jamais. »
« Tomber, ça peut arriver à n'importe qui. »

Il avait quelques mois plus tôt, la veille de Noël précisément, été l'élément charismatique d'un mouvement d'occupation de Notre-Dame de Paris pour exiger d'être logé. Mouss, comme ses copains d'infortune est un clodo, un gueux, un sans-abri ; Il squatte comme il peut les quais de Seine.
Seulement, occuper Notre-Dame, exposer au grand jour sa misère et ses galères à quelques heures de Noël n'est pas du goût de tout le monde ; surtout des curés, d'ailleurs !

Le corps de Mouss est retrouvé quelques mois plus tard mutilé dans la Seine.
A l'autre bout de la chaine une juge aux moeurs pas très catholiques, un lieutenant pas indifférent à jolie Madame, et un commissaire pas très commode…Tout ce petit monde -là doit donc faire avec un cadavre d'un homme dont personne ne connait l'identité. Chacun va devoir faire appel à ses souvenir, faire des recoupements, interroger les gens d'Eglise à la mémoire défaillante et faire face à une communauté de sans-abri solidaires et peu portés sur les confidences.

Alexis Ragougneau confronte la justice des hommes à la justice divine. Il met en lumière un milieu religieux pas toujours très catholique, ni toujours très porté sur la compassion à l'égard de ceux que la vie a peut-être abîmés mais restent néanmoins des hommes avec un coeur et des talents cachés. Prenez Stravos, dit le grec, ou le borgne qui peint des icônes…mais pas que….

"Evangile pour un gueux "est un très bon polar, bien écrit et bien ancré dans notre quotidien. Alexis Ragougneau y porte un regard tendre et respectueux aux sans voix et sans toit.

Encore une excellent idée de lecture que je dois à Poirette, mon -presque-fournisseur officiel de polar !

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Un auteur que je ne connaissais pas et un livre que j'ai dévoré d'une traite, tellement j'ai été pris par le fond, la forme, l'histoire, et ses personnages bien campés.
Certes, l'envahissement de Notre-Dame peut rappeler celle antérieure de l'église Saint-Bernard, certes le tandem Gombrowicz -flic ébranlé pour avoir fait feu sur un homme quelque temps plus tôt, quelque peu coincé, qui ne prend plus son arme de service et est amoureux de la belle juge d'instruction Claire Kaufmann (qui préfère les femmes)-, et son supérieur Landard, intuitif, fumeur invétéré en rappellent d'autres, certes ce père Kern - qui semble au milieu de l'histoire- est quelque peu énigmatique, certes cet homme amputé d'un oeil et cet autre au physique impressionnant de brute ont un côté de déjà vus, -déjà lus-, mais Alexis Ragougneau a su, sur le fil du rasoir, ne pas tomber dans les stéréotypes, les redondances, et m'a maintenu en haleine durant toute cette lecture.
Une plongée également dans le monde des SDF, des oubliés, avec leurs codes, d'honneur, de savoir-faire, et surtout de savoir-être. Une cour des miracles qu'un certain Victor Hugo n'aurait pas reniée.
Et que dire des secrets des uns et des autres que Ragougneau livre au compte-gouttes, des imbrications police-politique-église, quand sauver l'apparence et les intérêts l'emporte sur la découverte de la "V"érité?!
Vivement que je trouve un autre des romans de cet auteur.
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