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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec le Maître, Patrick Rambaud, le fameux auteur de la Bataille, tente d'inculquer une bonne dose de « sagesse orientale » à notre réflexion occidentale, usée et corrodée.

Nous suivons tout du long (et depuis ses premières heures) le récit initiatique de Tchouang que nous devinons Maître en devenir. Tchouang apprend l'écriture, se construit un métier, travaille sa réputation, apprend la vie (sous toutes ses formes), et finalement vit tranquillement, au gré de ses aventures et mésaventures. L'auteur suit donc une structure simple au premier abord en y mitonnant quelques rebondissements, surtout politiques. Est-ce que l'histoire de Tchouand est passionnante ? Non, et en plus Patrick Rambaud n'y met pas un point d'honneur à rendre l'ensemble intéressant : même si nous sommes plusieurs siècles avant Jésus-Christ dans une Chine franchement inconnue du lecteur français lambda (que je suis totalement sur cette oeuvre), rien n'est totalement étranger en fait ; on suit donc un récit initiatique, d'une naissance à une mort, point final.
Du point de vue du sens, de l'intention de l'auteur, en revanche, il y a sûrement davantage à dire. Nous pourrions résumer en disant que nous avons là une transcription occidentale par Patrick Rambaud d'une sagesse orientale : forcément, nous sommes pleinement dans l'exercice de la « leçon ». le tic de l'auteur semble parfois de placer bons mots à foison et fables sensées à l'avenant, il ne faut pas que le lecteur en soit gêné, car c'est tout l'esprit de cet ouvrage : inculquer quelques bribes de réflexion par saupoudrage.

Le Maître est donc un roman agréable de Patrick Rambaud. Sans être parfait du point de vue de la maîtrise, il permet une première immersion dans la culture chinoise, ce qui est déjà un grand pas. Merci donc à Babelio et les éditions Grasset pour cette offre dans le cadre de l'opération masse Critique.

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Le Maître, par Patrick Rambaud. « Il faut mener sa vie comme une barque vide qui dérive au gré des courants. » Ou « Moi, pour vivre mon âge, je veux être inutile » Voilà des sentences qui résument bien la philosophie, creuse et pleine à la fois, de ce Tchouang Tchéou qui vécut il y a vingt-cinq siècles. L'ouvrage de Patrick Rambaud est plutôt une fable philosophique ou un récit initiatique qu'un roman ou une biographie. Il s'accroche pourtant à son héros, de sa naissance à sa mort.
Nous sommes dans une Chine morcelée en royaumes qui se font la guerre, s'annexent les uns les autres, s'assassinent entre eux, pendant que des brigands féroces écument campagnes et villes. Tchouang est issu d'une famille noble au royaume de Song. On suit ses déambulations, d'abord au palais où il officie dans les cuisines royales comme contrôleur des entrées de victuailles, puis au pays de T'si où il doit s'exiler après un complot à Song. le royaume de T'si est prospère et le roi protège les penseurs. Là prolifèrent de nombreuses écoles philosophiques, parmi lesquelles les adeptes de Confucius, devenu une idole et que l'on ne pouvait que trahir en traduisant sa pensée basée sur l'expérience, en mots bavards. Tchouang critique toutefois l'enseignement du Maître qu'il trouve trop contraignant, ou trop attaché à des rites, à l'ordre, à la piété filiale. le roi Min du T'si envahit le Song et Tchouang revient à son pays d'origine comme Superviseur de Laques. Au lieu de loger au Palais, il s'installe dans les bois, veillant à ce que « l'artificiel ne détruise pas le naturel. », se faisant traiter d'archaïque, accusé de n'être pas de son temps. (on connaît la chanson ! Quoi ? Mais vous voulez revenir à la bougie ?!) Sa probité en fera ensuite un ambassadeur au pays de T'sin, sous le règne d'un dictateur ou d'un Big Brother avant l'heure. Après diverses rencontres et expériences, vie de couple, affrontement avec un brigand, travail de savetier, Il se retire avec un disciple puis d'autres et mène une vie simple, rustique, frugale, dans la nature jusqu'à la fin de sa vie.
Cet ouvrage distille en permanence, aux travers des paroles et des actes de Maître Tchouang, une philosophie que l'on dit appartenir au taoïsme. Tchouang rejette les penseurs, « des brigands, qui ne critiquent pas le monde, mais en sont les produits », trop attachés aux honneurs, à la recherche de la reconnaissance des princes, et fanfaronnant devant le peuple qu'ils méprisaient. Tchouang s'oppose aux croyances, à la tradition, au passé, car cela alourdit le présent et gêne l'initiative. Il faut être vide pour découvrir le monde à chaque instant. La passivité qu'il prône revient à n'agir qu'en fonction des circonstances, et en adéquation avec la nature. La passivité seule permet ainsi l'action juste. Sceptique dans son tréfonds, il ne croit qu'à la relativité des choses, à leur agencement dans un certain équilibre.
Voilà un livre drôle, léger, plein d'anecdotes, qui reste superficiel mais est cependant édifiant. Au fil des pages, on se pose des questions d'aujourd'hui, car Patrick Rambaud s'est ingénié à donner à son récit une tonalité qui fait écho à l'actualité, à soulever des problématiques modernes, à éveiller les consciences.
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Livre sur un personnage totalement inconnue, grand philosophe à sa façon, d'un style de vie tres épuré et proche de la nature, grand amateur de Confucius et ses idées. La lecture y est agréable, elle fait voyager, et plus personnellement, j'ai découvert Rambaud par ce livre.
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Une découverte! Tu adoreras ce livre m'a dit un ami...Et c'est vrai, sa lecture fut une véritable découverte. Je me suis retrouvée dans un moyen-âge chinois marqué par les paroles du Confucius. Tchang-tseu, au milieu de cette époque brutale, essaye de se retirer du monde et de retrouver une certaine sérénité au coeur de la nature.

Je ne suis pas sûre d'être d'accord avec toute la philosophie de Tchang-tseu sur l'oisiveté, mais ce livre m'a quand même bien fait réfléchir à notre monde moderne qui bien souvent passe à côté de l'essentiel tellement il court.
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Sans être transcendant, c'est une histoire qu'on lit avec plaisir et qui fait réfléchir (ou méditer). J'ai pris le temps de m'arrêter sur certains passages que j'ai lus et relus pour m'imprégner et tenter de comprendre cette philosophie. Toutefois j'ai trouvé quelques répliques que qualifierai de "lapalissades" (peut être je n'ai pas tout compris)

Je dirai que c'est une parenthèse parmi toutes mes lectures. Un bon moment de détente.
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C'est toujours avec gourmandise que l'on ouvre un livre de Patrick Rambaud. Cet auteur-Frégoli, renait toujours différent. Tantôt comme le romancier de l'ascension et de la chute de Napoléon, dans le grand style De Balzac rêvant d'écrire La bataille d'Essling, tout ce qui précède et tout ce qui suit. Il peut aussi prendre l'habit de Saint-Simon (le duc) -mâtiné de Canard enchaîné-, pour se faire le chroniqueur scrupuleux et irrésistible du règne de Nicolas Ier. Se glissant dans les fantasmes et le pantoufles de Marcel Aymé, il peut aussi rapporter une étrange rencontre avec lui-même dans L'idiot du village....

Cet écrivain là peut tout faire !

Le Maître, son dernier roman, amène son lecteur 25 siècles en arrière pour accompagner Tchouang Tchéou tout au long de sa vie dans une Chine antique, farouche et agitée.

Doué d'une sagesse naturelle, le héros du roman fréquente avec un égal bonheur amusé les tyrans et les manants, donnant à toute chose sa juste valeur, loin des vaines ambitions. Il préfère la simplicité aux grandeurs, la frugalité aux intempérances (le vin excepté), la contemplation aux agitations.

Picaresque, enjoué, probablement farceur (surgissent dans une bibliothèque, p. 68, les mémoires de Bill Gates...), drôlement dépaysant, mais souvent rustique, le récit prône une sagesse à contre courant des frénésies de son temps- qui ressemble souvent au nôtre. Mais Tchouang Tchéou a vraiment existé entre 300 et 400 ans avant Jésus Christ. C'est un maître du taoïsme. C'est le premier écrivain.

Sous la plume de Rambaud, c'est un peu -en plus truculent- Monsieur Teste dans l'empire du Milieu dont nous parle avec roublardise celui qui se décrit (en quatrième de couverture) comme un « écrivain précaire », bien dans le style de son héros.

Le dernier roman de Patrick Rambaud pourra laisser aussi déconcertés certains lecteurs, qu'il remplira d'aise et de sagesse d'autres. Mais comme un lecteur averti en vaut deux...
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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C'est toujours avec gourmandise que l'on ouvre un livre de Patrick Rambaud. Cet auteur-Frégoli, renait toujours différent. Tantôt comme le romancier de l'ascension et de la chute de Napoléon, dans le grand style De Balzac rêvant d'écrire La bataille d'Essling, tout ce qui précède et tout ce qui suit. Il peut aussi prendre l'habit de Saint-Simon (le duc) -mâtiné de Canard enchaîné-, pour se faire le chroniqueur scrupuleux et irrésistible du règne de Nicolas Ier. Se glissant dans les fantasmes et le pantoufles de Marcel Aymé, il peut aussi rapporter une étrange rencontre avec lui-même dans L'idiot du village....

Cet écrivain là peut tout faire !

Le Maître, son dernier roman, amène son lecteur 25 siècles en arrière pour accompagner Tchouang Tchéou tout au long de sa vie dans une Chine antique, farouche et agitée.

Doué d'une sagesse naturelle, le héros du roman fréquente avec un égal bonheur amusé les tyrans et les manants, donnant à toute chose sa juste valeur, loin des vaines ambitions. Il préfère la simplicité aux grandeurs, la frugalité aux intempérances (le vin excepté), la contemplation aux agitations.

Picaresque, enjoué, probablement farceur (surgissent dans une bibliothèque, p. 68, les mémoires de Bill Gates...), drôlement dépaysant, mais souvent rustique, le récit prône une sagesse à contre courant des frénésies de son temps- qui ressemble souvent au nôtre. Mais Tchouang Tchéou a vraiment existé entre 300 et 400 ans avant Jésus Christ. C'est un maître du taoïsme. C'est le premier écrivain.

Sous la plume de Rambaud, c'est un peu -en plus truculent- Monsieur Teste dans l'empire du Milieu dont nous parle avec roublardise celui qui se décrit (en quatrième de couverture) comme un « écrivain précaire », bien dans le style de son héros.

Le dernier roman de Patrick Rambaud pourra laisser aussi déconcertés certains lecteurs, qu'il remplira d'aise et de sagesse d'autres. Mais comme un lecteur averti en vaut deux...

Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Certes, sans le souffle épique de la trilogie napoléonienne, ce nouveau "roman" de Rambaud est d'une belle composition, agréable à lire. La vie romancée de Tchouang tseu, qui s'appuie largement sur les oeuvres du maître, fourmille de belles anecdotes et de sentences à méditer, longuement méditer, surtout en ces temps obscurs. Manuel du désengagement, de la critique forte et souvent juste de la "civilisation", l'essentiel de la pensée taoïste et de ses applications politiques, largement anarchisantes, se trouve dans ce bel opus, une belle langue, un beau message.
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Je crois bien qu'on devient un maitre à force de fréquenter la vie et de s'en éloigner. C'est ce que semble vouloir nous dire Tchouang qui a grandi à travers les jeux de pouvoir, la guerre, les assassinats à la cour des grands du Ve siècle avant Jésus-Christ, dans la Chine d'après Confucius.

Ce n'est pas que l'oeuvre soit mal écrite, mais Tchouang m'a parlé surtout quand il est devenu simple cordonnier, puis observateur de la nature. C'est peut-être au fond la Vie, le grand maître de cette histoire.

D'autres oeuvres, dans un monde plus moderne, m'ont offert des fragments de sagesse plus inspirants. Je pense à celles-ci : le Petit Prince de Saint-Exupéry, le prophète de Khalil Gibran et L'alchimiste de Paulo Coelho.

Mais je retiens de ce livre quelques belles images et le désir d'être encore sur le sentier !
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Le Maître de Patrick Rambaud est une sorte de conte philosophique
Nous sommes vingt cinq siècles en arrière au pays de Song en Chine.
Cette histoire retrace la vie de Tcheou Tchang de sa naissance à sa mort.
Son enfance tout d'abord sa mère meurt en couche il est élevé dans le pavillon des femmes jusqu'à ses 5ans. Ensuite il intègre la maison paternelle avec ses frères. C'est un garçon discret qui décide de ne jamais se plaindre, qui se sent invisible. à 10 ans il connait les fondements de la pensée chinoise et apprend Conficius. Son père Chou est intendant du prince il lui livre des filles de joie.
Lorsque il sait écrire à ses 15ans ,son père le présente à la cour de Wu le Morose où il lui obtient un poste d'apprenti fonctionnaire. Tchouang surveille les cuisines du palais, il vérifie l'entrée des marchandises. Désireux d'apprendre sans cesse il observe et questionne les gens qui l'entoure. Son connaissance de Confucius se remet en question on "est à présent dans la vraie vie ".
Suite à un complot Tchouang et son père sont obligés de fuir et partent avec des marchands ambulants direction le Ts'i.
Tchouang intègre l'association du Mont Houa il faut juste mimer la sagesse ,réclamer la destruction des armes une manière de flemmarder.
A 20ans, il rentre au Song. Ses frères sont morts. Il devient Superviseur des laques, il a droit à son logement et à deux concubines Xing et Chiny.
Il mène une vie champêtre et méditative jusqu' à ses 30ans. Son père vieillissant lui arrange un mariage avec la jeune Chao Yun 15ans à peine fille de Yi Touen qui a réussi dans l'industrie du sel et le commerce des bestiaux. Son beau père lui présente le duc Tcheng qui en fait son conseiller.Il part en ambassade au Ts'in pour rencontrer le roi Hiao. la dictature l'intimidation y regne on veut un peuple immobile non instruit qui vit dans la crainte. On tente de l'assassiner mais il est secouru par le prince Shang une fois dehors il a une révélation Tchouang a toujours fait ce que l'on lui a demandé il n'a jamais donné son avis il faut que ça change. Il se laisse aller pendant trois mois il va au hasard sans contrainte fait la connaissance d'un gnome l"homme crapaud " qui lui enseigne les techniques pour survivre avec le minimum dans la nature.
Une fois arrivée à Mong où tout le monde le croit mort son beau père l'envoie avec sa femme dans une lointaine villa isolée nommée le Pavillon vert. Ils vécurent en paix jusqu'à l'arrivée d'une épidemie de fièvre mortelle qui emporta son épouse. Seul à présent Tchouang prit son sac et s'en alla au Nord, il trouva un emploi de savetier à Hoa yang mais mis peu à peu l'ecart par les villageois pour avoir insulté un haut dignitaire il parti à nouveau. Il s'installa dans les hautes montagnes où il finira sa vie simplement avec son premier disciple Tse Lou à qui il transmettra sa philosophie.
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