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EAN : 9782246448914
190 pages
Grasset (12/01/2005)
3.15/5   94 notes
Résumé :
Un jour, en parcourant le quotidien qu'il vient d'acheter, notre héros tombe avec surprise sur des informations de 1953. Il croit à une plaisanterie ou à un numéro spécial, mais non,
car d'autres hallucinations vont le replonger définitivement dans les années 1950. Ainsi largué dans le Paris de son enfance, il se sent étranger, puis il se résout à accepter ce sort improbable. Il devient plongeur dans un restaurant des Halles, et il va vite savourer sa supério... >Voir plus
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Victime d'hallucinations visuelles de plus en plus prégnantes, le personnage principal de ce récit dont l'histoire débute en 1995 se retrouve exilé dans le Paris de l'année 1953. Voulant rentrer chez lui après une visite chez son psy, ce dernier est chassé de son immeuble comme un malpropre par la gardienne de l'époque qui le prend pour un vagabond. Heureusement, il croise la route d'un mutilé de la guerre d'Indochine qui prend pitié de son indigence et le fait engager dans le restaurant de quartier ou il exerce ses talents de commis de cuisine. Vite intégré au sein de ce bistrot familial, notre homme va bientôt épater la galerie par son intuition et ses capacités divinatoires pour tout ce qui a trait à l'actualité sociale, sportive et politique de l'époque. Engagé comme conseiller personnel d'un journaliste vedette du Figaro, ce dernier va très vite s'ennuyer dans son rôle et partir à la recherche des souvenirs intimes de l'enfant de sept ans qu'il fut à l'époque. Mais est-ce vraiment une si bonne idée ? Notre héros va apprendre à ses dépens qu'il n'est pas toujours plaisant de remuer les vestiges d'un passé révolu...

Bien que le thème du voyageur temporel piégé malgré lui dans le passé ait été largement exploré, l'auteur nous livre un récit non dénué de saveur qui nous plonge dans une époque surannée où les termes de crise et de nouvelles technologies n'existaient pas encore et où l'homme se prenait à rêver d'un avenir plein de promesses après deux guerres dévastatrices pour l'humanité.
Alors, vivait-on mieux dans les années 1950 qu'à l'aube de l'an 2000 ? L'homme était-il vraiment plus indulgent envers ses semblables et moins destructeur ?
Peut-on réellement se fier à nos souvenirs intimes et n'avons-nous pas une vision déformée par l'écho lointain du passé ?
Loin d'apporter des réponses à ces questions, ce récit teinté de fantastique nous questionne sur la nature de l'homme, le sens de l'existence et sur ce que l'on retient vraiment des leçons de l'histoire... Pas si mal pour un court roman d'une centaine de pages !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Le thème du voyage dans le temps est toujours risqué, mais l'auteur s'en sort ici très bien en se concentrant sur l'aventure humaine plutôt que sur les explications quant à ce prodige. Nous découvrons ainsi notre protagoniste qui, sans trop savoir comment, navigue entre le présent et le passé, entre 1995 et 1953. Une situation à laquelle il s'adapte plus ou moins jusqu'à ce que l'impensable se produise : le voilà coincé en 1953, dans le Paris de son enfance, sans aucun moyen de retourner dans le présent auprès de sa chère femme, Marianne.

Sur un malentendu et grâce à une rencontre, il trouve heureusement un travail dans un restaurant où il sera repéré par un journaliste du Figaro, non pas pour ses talents de serveur, mais pour sa faculté à prédire les événements futurs. Content d'avoir trouvé une personne capable de le faire briller et de le propulser vers des sommets, ce journaliste n'hésitera pas à user et abuser des talents de notre narrateur qui, d'une certaine manière, se complaît dans le rôle ingrat du conseiller personnel et secret. Il faut dire que lui-même aimerait utiliser ses connaissances quant à l'avenir, notamment pour changer quelques événements passés…

Mais après l'exaltation de la connaissance vient la désillusion de l'impuissance, car si dans son esprit tout est simple, dans la réalité, il n'a que de prise sur les événements. Il n'est, en effet, pas si facile de changer le passé, mais est-ce de toute manière souhaitable ? Une question à laquelle il pense vaguement, mais qu'il met très vite de côté jusqu'à une rencontre, une rencontre avec lui-même qui donne un autre tournant à l'histoire. On ressent alors une impression de nostalgie, avec cette question du temps qui passe, de ce que l'on sait, de ce que l'on regrette et de ce que l'on changerait…

Ce retour dans le passé, en plus d'offrir une trame narrative prenante, est un bon moyen pour l'auteur de nous plonger dans ce Paris des années 1950, au charme certain, avec ces métiers dorénavant disparus et une population vivant de manière plus simple sans l'omniprésence de cette télévision qui remplace les conversations. Nous redécouvrons également le contexte national et international mouvementé de cette époque qui, après les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, mène ses propres combats : guerre d'Indochine, grogne sociale avec des grèves de grande ampleur, guerre froide…Tout autant de sujets qui devraient rappeler des souvenirs aux lecteurs qu'ils soient férus d'histoire ou non. Les nombreux clins d'oeil à la littérature m'ont également plu, mais il faut dire qu'avec un protagoniste vivant le nez dans les livres depuis ses sept ans, cela n'a rien d'étonnant.

Assez court, le roman se lit d'une traite d'autant que l'écriture est fluide, les réflexions de l'auteur sur les évolutions sociétales, humaines et urbaines intéressantes, les dialogues entre les personnages réalistes et dynamiques, le jeu entre présent et passé bien amené… La fin, si elle m'a d'abord semblé un peu abrupte dans la mesure où j'aurais apprécié quelques chapitres de plus, a fini par totalement me convaincre. On évite les atermoiements, les longueurs, les digressions pour se concentrer sur notre héros et un avenir que j'ai envie de croire plein de promesses.

En conclusion, L'idiot du village, titre que vous comprendrez en cours de lecture, est une fable teintée de fantastique qui, à travers un protagoniste ordinaire aux prises avec un phénomène extraordinaire, pose un certain nombre de réflexions notamment sur les évolutions de la société et le temps qui passe. La connaissance, arme ou fardeau ? Une question que l'on ne peut que se poser en fin de lecture bien que la fin laisse entrevoir une réponse peut-être un peu plus nuancée, celle du renouveau.
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On est en 1995. Un couple pour lequel tout va pour le mieux. Jusqu'au jour où... le narrateur achète le journal du jour et il daté de 1953... En rentrant chez lui, il découvre dans sa chambre une jeune fille qu'il ne connait pas et le décor a changé, le papier peint date des années 50... En regardant par la fenêtre, il voit l'ancien magasin du marchand de pommes de terre... Il en parle à sa femme et à son ami psy mais on le rassure en parlant de surmenage et d'hallucinations possibles suite à sa forte fièvre récente. Il enquête et apprend que cette jeune fille qu'il a vue a bien existé. Il arrive un jour où il ne peut plus entrer chez lui, la clef ne fonctionne pas. Il a fait un nouveau retour en arrière mais cette fois ne revient pas à la réalité ! Il est obligé de trouver un logement, un emploi... bref de se reconstruire une nouvelle vie mais en 1953...
C'est bien écrit, drôle, original et intrigant. On a le plaisir de voyager dans le vieux Paris des années 50.
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Un tout petit bouquin de 125 pages qui se lit vite.
Certains passages sont très bons, mais je reste sur ma faim.
La vieillesse et le retour à l'enfance sous forme de roman...l'idée est bonne, mais ça ne restera hélas, qu'une bonne idée.
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Le narrateur, à la suite d'une mauvaise grippe, est sujet à des hallucinations qui le ramènent en 1953. Comme vous pouvez l'imaginer, ces moments de délire sont des expériences troublantes. Un jour, l'homme bascule carrément dans le passé et se retrouve largué dans le Paris de son enfance. Réduit à l'état de vagabond, il trouve un travail de plongeur dans un restaurant. A ce moment de l'histoire, il est adulte et analyse les années 50 avec son regard des années 2000. Il peine à s'intégrer, sa connaissance de l'avenir biaisant son rapport aux autres. Il éprouve alors le besoin de partir à la recherche du jeune garçon qu'il était en 1953. Il retourne dans le quartier de son enfance et retrouve l'enfant qu'il était…



« Ah, si c'était à refaire ! » Voilà une réflexion que l'on entend souvent. S'il était possible de tout reprendre à zéro, nombreux sont ceux qui choisiraient d'autres chemins. Dans cette fantaisie romanesque (c'est le sous-titre du roman), l'auteur se penche sur cette idée. La balade dans un Paris d'antan enchantera certainement les nostalgiques des années 50. A titre personnel, n'ayant pas connu cette époque, j'ai apprécié la promenade, sans plus. C'est bien écrit mais l'histoire m'a paru un peu « tirée par les cheveux ». Je me demande d'ailleurs si j'ai bien cerné le message que voulait faire passer l'auteur…

Plaisant, mais sans plus.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Celui ou celle qui croit venir d'un autre temps n'a presque jamais été esclave ou scolopendre, mais marquise, chevalier ou grand prêtre d'Osiris. Le passé, proche ou lointain, n'est qu'une succession d'images fantasques et fardées, un tissu de légendes, des reconstitutions qui omettent l'essentiel : une certaine permanence de la dureté, la force accablante du présent, la laideur, la futilité, toutes sortes de misères.
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J'ai souvent pensé aux hommes et aux femmes qui ont vécu dans ces étages, qui ont ouvert mes fenêtres, qui ont dormi dans notre chambre. Combien d'abandons, de rires, de cris, de déchirures, de fêtes ? Combien de comédies et de drames dont la pierre garde le souvenir? L'âme de la maison se cache dans ses murs, entre les tuyaux du chauffage et les réseaux de fils électriques.
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L'idiot possédait un savoir inutile, dont il se contentait, ce qui pourrait définir la sagesse que je cherche, moi, exilé dans le temps, avec ce nouveau destin qui m'incommode.
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La nuit n'efface rien. Les ennuis du jour s'amplifient dans le silence et dans l'obscurité. La nuit avive les piqûres de moustique, les démangeaisons et les angoisses.
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... par le soupirail sortent des odeurs chaudes de confitures ; je respire une bouffée de framboise quand j'aperçois, venant de la boulangerie au coin de la rue Lord-Byron, un garçon en culottes courtes de jersey gris, avec une frange à la Marlon Brando sur le front, un museau de fouine, renfrogné ou égaré dans ses imaginations. Aucun doute : c'est bien moi et cela me pétrifie.
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"Emmanuel le Magnifique" (Grasset, 2019)
Un soleil nouveau s?est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l?an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l?histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l?embonpoint d?employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d?embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d?espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure...Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d?un règne si neuf qu?il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Patrick Rambaud est l?auteur d?une ?uvre romanesque importante. On lui doit entre autres, une célèbre série sur Napoléon. Derniers livres publiés : Quand Dieu apprenait le dessin (2018) et Chronique d?une fin de règne (2017).
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