Carrousel-des-Anges, c'est le simple récit de l'existence d'une série de personnages parisiens, de leurs familles, de leurs couples, qui se croisent et se décroisent, sur plusieurs générations. Il n'y a ni intrigue, ni action, ni rebondissement ni autre trame que les hasards de la vie qui tissent le temps qui passe. Et, au-delà de «
La Vie réelle » (titre du cycle dont relève le roman) de ces personnages attachants et évocateurs, par-dessus l'objectivité apparente de la narration – qui tiendrait de
Simenon – , le ton décalé du narrateur apporte subtilement un autre liant : le regard sage, bienveillant, amusé, fataliste et doux-amer de celui a vécu, qui connaît les ficelles de l'existence et que plus rien ne surprend. L'indécision des rapports entre l'auteur (qui n'est pas tout-à-fait le narrateur),
Benjamin Randow (qui pourrait se faire passer pour l'auteur) et le narrateur (qui n'est certainement pas l'auteur) ajoute une consistance au roman et laisse le lecteur-témoin en équilibre sur l'étroite frontière qui le sépare de la fiction. le style est fluide, le papier agréable, les mots emportent et en posant le livre, on sourit…