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sur 206 notes
Se réveiller, un jour, et ne plus se souvenir.
Oublier qui l'on est.
Oublier d'où l'on vient.
Oublier ce qui nous a façonné.
Comment se (re)construire dans un monde inconnu, sans connaître sa propre identité ?

C'est le sort de son soldat, retrouvé immergé dans la boue, la tête ayant été épargnée.
Retrouvé puis soigné, personne n sait qui il est, sa plaque militaire ayant disparu. Lui-même, une fois qu'il a retrouvé conscience, il est incapable de se souvenir de son nom et de son passé.

Envoyé dans différents centres médicaux aux expérimentations parfois douteuses, il va finalement susciter de l'intérêt auprès du Général Joseph Durand.
Qui mieux qu'un homme, ayant perdu son identité, pour endosser le rôle d'un espion ?
Le soldat, polyglotte, accepte et prend l'identité d'un soldat allemand porté disparu lui aussi.

L'espion se rend alors en Allemagne et il doit affronter des difficultés qu'il n'avait pas imaginé.
D'autant que des fragments de mémoire lui reviennent à l'esprit et plusieurs éléments deviennent flous.
Comment distinguer le vrai du faux ? Ne pas se trahir ?

La fin du roman, que je ne dévoile pas volontairement, est à la fois surprenante et émouvante.
En parallèle, son rôle d'espion nous permet une immersion dans L Histoire et les enjeux de l'après guerre.

Un roman passionnant, haletant, à l'écriture fluide qui pourrait aisément être adaptée au cinéma.
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Un bon roman sur la fin de la guerre de 14. le personnage principal est un soldat blessé et amnésique. Cultivé, il a des souvenirs de littérature, des langues - allemands, français, anglais, russe - qu'il parle très bien. On se rend compte qu'il est français. A travers son histoire qui va le conduire à être espion français en Allemagne et même espion allemand, c'est la fin de la guerre qui nous est racontée et de fort bonne manière.
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très belle fresque historique et sociale qui nous fait plonger dans le sort de l'Allemagne au sortir de la Première Guerre Mondiale, à l'heure où le traité de Versailles se négocie et que la menace rouge qui inquiète pousse un certain nombre d'anciens combattants allemands à aller se battre dans les pays baltes ; le tout sur fond d'espionnage entre la France et l'Allemagne.

L'amnésie du héros, jouet aux mains de ces deux puissances ennemies qu'il sert de manière égale, permet d'illustrer la tension entre la dimension universelle de l'homme et celle façonnée par son enracinement géographique et social, toutes deux éléments nécessaires à la construction de l'identité, mais insuffisants. La complétude de celle-ci ne se trouve que dans la reconnaissance filiale.

La fin du livre est un peu décevante néanmoins.






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Le point de départ de ce roman est le réveil d'un homme dans un hôpital en 1918 , un soldat retrouvé dans un trou d'obus à Verdun , et stupeur pour cet homme, il est incapable de donner son nom , il a oublié son passé, ne lui reviennent en mémoire, peu à peu , que des bribes de connaissances livresques et linguistiques puisqu'il parle aussi bien le français que l'allemand.

Commence pour Charles Hirsheim , son véritable nom , un parcours sombre , envoyé en hôpital psychiatrique , comme de nombreux soldats victimes de traumatismes nerveux, surnommés d'"obusite " et toujours suspects de simulation .

On découvre alors dans cette partie du livre, les traitements barbares à base d'électrochocs et de séances de faradisation effectuées en particulier par le Docteur Gustave Roussy, dont le nom est rattaché à des prouesses médicales toutes autres...
Ce jeune homme, bilingue et cultivé , qui ne se souvient que du nom de son camarade de tranchée, Maurice, tué sous ses yeux , intéresse grandement un officier Joseph Durand qui va l'employer comme espion dans les milieux militaires allemands .

Une part non négligeable du livre est consacrée à des retranscriptions véridiques de réunions d'hommes politiques lors de la préparation du Traité de Versailles : l'américain Woodrow Wilson, l'anglais, Lloyd George, le français Georges Clemenceau et l'italien Orlando . cela permet de vraiment bien situer les enjeux de cette fin de guerre, l'esprit de vengeance de certains voulant démanteler l'Allemagne, faire payer les vaincus , ou leur offrir une porte de sortie honorable . Dans l'autre camp, coté allemand, on comprend aisément leur envie de revanche et le déni de la défaite .

Charles, sous l'identité d'un soldat allemand mort, Gustav Lerner part à Berlin et se retrouve à combattre comme officier dans la Division de fer , engagée dans la guerre de la Baltique .

Pour ce jeune homme, torturé par la recherche de son passé , avec des visions fugitives de la silhouette de sa mère dont il n'arrive pas à voir le visage , cette nouvelle peau qu'on lui fait endosser n'est pas qu'une enveloppe vide, ce n'est pas un robot envoyé dans les lignes ennemis mais un homme libre de ses pensées et puis, en Allemagne, une autre mère recherche son fils ... Qui est- t'il ? Charles dont il ne se souvient que par bribes , Albert comme il avait été baptisé lors de son séjour à l'asile ou Gustav comme ce soldat de nouveau sous le feu de la guerre qui fait resurgir comme des flashs d'autres actions guerrières ?

On laisse , dans ce premier tome cet homme déchiré en proie au doute et à la recherche de son identité profonde .

Une fois encore, un roman qui mêle des événements véridiques à la fiction et contrairement à ce que l'on peut penser, j'ai découvert avec effroi le traitement et les expérimentations sur les soldats transférés dans des "asiles " , balbutiement effrayant de la psychiatrie avec ses électrochocs et autres .

J'ai été happée par l'histoire de cet homme amnésique, encore jeune mais avec déjà un lourd passé et qui continue à être manipulé . J'ai un peu moins adhéré à l'histoire d'amour , même si cela rajoute à notre héros un orage émotionnel supplémentaire .

Il me reste à continuer avec le second tome qui entraine le lecteur vers les horreurs de la Révolution bolchevique , je vais laisser passer un peu de temps ...

Lu en Aout 2022
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Un livre très émouvant qui plonge le lecteur dans l'après guerre en 1918.
Un officier français est accueilli dans une clinique pour cause d'amnésie. Sans identité, sans passé, parfois soupçonné de mensonge - l'amnésie comme prétexte pour ne pas retourner se battre - Charles parle aussi bien le français que l'allemand.
Peu à peu, au rythme du héros, le lecteur est plongé dans la manipulation subie : entre les français qui en font un agent double à Berlin, puis par les allemands qui à leur tour vont vouloir profiter de lui.
Fresque intéressante et soutenue par une écriture d'une fluidité remarquable, c'est un roman que j'ai beaucoup aimé.
Et notamment l'angle des soins médicaux, qui m'a particulièrement intéressée.
J'ai lu un certain nombre de roman de l'époque, mais j'ai appris ici beaucoup.
Et en plus, j'ai trouvé le titre très beau.
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Deux livres en un !

L'histoire de l'après-guerre mondiale de 1914-1918, ou comment les vainqueurs tentent de maîtriser l'Allemagne vaincue, chacun dans son propre intérêt, avec une kyrielle de noms de personnages ayant sans doute existé, mais dont il est impossible de se souvenir. Mais lit-on un roman pour approfondir ses connaissances en Histoire avec un grand H ?

Et puis il y a l'histoire avec un h minuscule, de ce soldat amnésique, manipulé par les arcanes de la politique, plongé malgré lui dans le monde de l'espionnage. Une histoire originale d'un personnage attachant, mais dont le dénouement n'est pas à la hauteur de la situation...

Reste la description insoutenable de la guerre, qui rappelle par moments le "Voyage au bout de la nuit" de Ferdinand Céline, voyage au bout duquel je n'ai jamais pu aller...
Plus jamais ça ! Et pourtant...

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Juillet 1918 : un jeune soldat français se réveille à l'hôpital militaire complètement amnésique. Il ne sait plus qui il est, mais ses facultés intellectuelles sont intactes et révèlent un jeune homme brillant. L'armée décide d'en faire un espion et lui fait revêtir l'identité d'un soldat allemand mort en France. Dans l'espoir de retrouver un jour les siens, le jeune homme accepte la mission. Un roman dense et riche qui porte un lourd secret de famille. un très bon roman d'Antoine Rault.
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Ce roman de l'après première guerre mondiale est intéressant, tant sur le plan historique que sur le plan des valeurs humaines qu'il véhicule.
Historiquement d'abord, le lecteur est emporté au coeur de l'Allemagne de la République de Weimar, en proie à l'humiliation de la défaite, à l'injustice d'être considérée comme seule responsable de la guerre, et à la révolte de devoir subir le poids économique de "réparations" couteuses.
Humainement ensuite, ce livre a pour personnage principal un homme doux, courageux, intègre, né en Alsace, lieutenant dans l'armée française pendant le conflit, maîtrisant parfaitement le français et l'allemand, et qui, à la suite d'un traumatisme psychique, perd une partie de sa mémoire. S'il conserve l'important savoir livresque et culturel qu'il possédait, il est totalement vide de souvenirs personnels, y compris de son nom et de sa nationalité. Il devient alors la victime idéale d'hommes peu scrupuleux qui vont utiliser son handicap et son bilinguisme pour en faire un espion "de choix".
La solitude de ce jeune homme, de ce soldat valeureux, qui est à la recherche constante de son identité, est bouleversante. de Verdun à Berlin, de Berlin à la Lettonie, de Riga à Rostock, puis de nouveau à Berlin, il est le jouet des autres...... mais un "jouet" intelligent qui un jour parviendra à décider de son destin..
Antoine Rault réserve ainsi au lecteur un épilogue inattendu, ou presque, une belle lueur d'espoir qui va s'ouvrir à lui en même temps qu'une reconstruction possible.
J'ai beaucoup aimé ce livre.

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J'avais adoré de Grandes ambitions du même auteur. Ce qui m'avait poussée à tenter la lecture d'un de ses autres romans. Et hélas, je suis presque génée de dire que celui-ci m'a beaucoup moins plu.
J'avais eu le même genre de déception avec Martin Winckler : coup de coeur avec Les Trois médecins et coup de blues avec le Choeur des femmes.

Là le sujet était a priori intéressant, et original : un soldat français amnésique qui accepte d'être espion infiltré chez les allemands, après la Première Guerre Mondiale.
On y croise beaucoup de figures connues, dont un certain nombre de dirigeants, mais aussi Gustave Roussy. J'avoue avoir appris grâce à ce roman, qu'il n'avait pas débuté dans le cancer...même si un hôpital de renom spécialisé dans le traitement de cette maladie porte son nom.

Le côté psychologique du jeune soldat amnésique et tous les questionnements que cela entraine chez lui paraissent légitimes.

Mais je n'ai pas réussi à rentrer complètement dans son histoire, l'angle politique trop présent et la grande Histoire faisant trop d'ombre à l'histoire individuelle. Quant à la fin (pas de panique, je ne dévoile rien), je l'ai trouvée un peu trop vite expédiée.

Bon vous aurez compris, je suis passée à côté. Mais je pense malgré tout que c'est un bon roman, bien écrit et je salue le travail de recherche qui a du être particulièrement conséquent pour l'auteur.

Alors faut-il le lire ? Si vous voulez. Mais je vous recommande plutôt de Grandes ambitions du même auteur.
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Un livre pris à la bibliothèque u peu par hasard. Il était sur un présentoir, la couverture toute colorée et toute rétro m'a attirée, le titre ne m'a pas laissée indifférente, et le résumé a fini à me décider. Je m'aperçois maintenant que ce livre a eu une certaine audience quand il est sorti il y a quelques années, mais j'étais alors passée complètement à côté. Ce fut donc une découverte tardive pour moi, mais une découverte qui en valait la peine.
Le sujet, d'abord, n'est pas banal. Un soldat parlant aussi parfaitement français qu'allemand est retrouvé sur un champ de bataille quelques mois avant l'armistice de novembre 1918. A peine quelques égratignures, mais un blanc complet au niveau des souvenirs. On est sûr qu'il est français puisqu'il avait des chaussettes et un caleçon de l'armée française, mais c'est tout. Personne ne le réclame, c'est une aubaine pour les services d'espionnage français qui l'envoient infiltrer l'armée allemande, pour mieux comprendre comment cette armée ennemie que le traité de Versailles veut réduire à sa portion congrue tente de résister et de continuer à exister. Mais c'est quoi, être patriote, quand on n'a plus de mémoire ? le livre ne répond pas directement à la question, mais en explore les différents aspects. le scénario de ce point de vue-là n'est pas toujours très réaliste, mais il permet de faire avancer le personnage, et au lecteur de cheminer avec lui face à cette question. Qu'est-ce que ne plus avoir de passé, est-ce plus grave ou moins grave qu'être une gueule cassée ? Notre personnage, appelez-le Charles, ou Gustav ou encore Robert, ne veut qu'une chose, savoir que quelqu'un l'attend quelque part, que quelqu'un serait capable de pleurer pour lui, ou de le prendre dans ses bras. Et c'est finalement peut-être la seule patrie qu'il se rêve.
Ensuite, la toile de fond de ce roman historique est elle aussi peu banale. le livre commence donc quelques mois avant la fin de la première guerre mondiale, et s'étend sur environ deux ans. En parallèle de sa petite histoire, Antoine Rault nous décrit la grande histoire, nous fait assister à des réunions entre les chefs d'Etat des pays vainqueurs, nous montre leurs raisonnements. Mais nous voyons, et cela est beaucoup moins fréquent, l'autre côté de la médaille, les vaincus, ce qu'ils ressentent, ce qu'ils veulent. On vit la signature du traité de Versailles comme si on y était, avec tout ce que cela comporte de rancoeurs qu'on ne cherche pas à dissimuler ou d'incompréhensions qu'on ne cherche pas à dissiper. Les logiques de politique étrangère des principaux acteurs s'entrechoquent dans ce qui pourrait être un dialogue de sourds s'il y avait dialogue. 
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