Ravalec nous dépeint dans la plupart de ses récits des univers qui semblent à la fois proches et éloignés de nous, en fonction de l'expérience du lecteur. Son monde est bien souvent peuplé de tocards, de magouilleurs, de drogués, de voleurs, mais qui n'apparaissent pas forcément comme de mauvais personnages, juste comme des gens, avec leurs histoires et leurs problèmes.
Le plus, c'est la facilité avec laquelle Ravalec dépeint le monde qui l'entoure avec force et vérité. le moins, c'est que souvent ses histoires, en dépit de personnages très vivants, ne sont pas à tomber par terre.
Les histoires de ce recueil sont une des façons de découvrir Ravalec, mais à mon sens pas la meilleure. Rien ne vaut Les Cantiques de la Racaille, qui reste à mes yeux un chef d'oeuvre, et dont le style d'écriture se retrouve pleinement ici.
A essayer.
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Quinze kilomètres avant l'autoroute, j'ai grillé un stop et une 4L de la gendarmerie nous a fait des appels de phares pour qu'on s'arrête, j'ai continué mais à l'entrée d'un village d'autres ont surgi, ils avaient dû être prévenus par radio, et dans l'émotion je n'ai pas pu redresser on s'est pris un bar-tabac de plein fouet, la terrasse et la devanture, il n'en restait plus rien, on avait tout destroy.
J'ai agité les mains pour indiquer le départ et les concurrents se sont élancés dans l'arène. Des pompes s'échappait toujours le même ronflement infernal, ajouté au bruit et à la fumée des six mobylettes la scène prenait des allures apocalyptiques. Le travesti a glissé en prenant un virage un peu trop brusquement, ploff, et sa monture est partie s'échouer contre un échafaudage. Le sol était en carrelage et les pneus des engins patinaient dessus pire que sur du verglas. Badaboum, s'est écroulé Dents de piano, et Nimbus lui est rentré dedans direct avant de voler lui-même dans les airs et de retomber lourdement sur un des bras de la pompe.
- Magnifique a crié le réalisateur, magnifique, on la refait tout de suite !
La couverture était jaune avec le titre en rouge qui ressortait Le cri primal d'Arthur Janov, et le dessin d'un bébé en train de crier. En arrivant dans ma piaule je me suis jeté sur un dictionnaire, je devais vérifier quelque chose. C'était bien ce que je pensais. Psychothérapie : traitement des psychoses. Psychose c'était le titre d'un film que j'avais vu à la télé, là ils disaient juste maladie mentale en général. J'ai refermé le dictionnaire, le mot d'ordre pour les jours à venir c'était prudence et méfiance.
Je l'ai contemplé, lui et ses Weston impeccables, et les mots pauvre con, grosse tache, sont venus s'inscrire super-fort dans mon cerveau. Pauvre naze, un jour je serai producteur et réalisateur, je ferai des films en pagaille, et tous les gens qui bosseront seront des toxicos, ils auront le sida et je t'emmerde, connard.
Mais ce n'est pas ce qui est sorti. J'ai juste dit c'est mon ami, Luc, les amis ont les a, on le les choisit pas, et il a levé les yeux au ciel d'un air excédé.
https://www.laprocure.com/product/1412535/petitfils-jean-christian-jesus
Jésus
Jean-Christian Petitfils, Vincent Ravalec (illustrateur)
Éditions Fayard
« J'en ai profité pour actualiser le livre [Jésus, 2011] avec les derniers travaux, notamment dans tout ce qui a été fait à Nazareth par l'archéologue Ken Dark – on a retrouvé, on en est à peu près certains, la maison de Marie et Joseph, là où Jésus a vécu, donc à Nazareth – et puis, donc, de l'ouvrir à un public différent, peut-être plus vaste, par ces illustrations. Alors ces illustrations, en effet, elles sont nombreuses. Elles accompagnent le texte et elles ont pour but d'immerger le lecteur dans le texte, et ça a été conçu de cette façon-là par Vincent Ravalec [Illustrateur] et son équipe, qui travaille avec une équipe et qui a utilisé les mécanismes de l'intelligence artificielle. Mais je dirais que c'est une intelligence artificielle contrôlée, très contrôlée… »
©Jean-Christian Petitfils, pour la librairie La Procure
Animation, Guillaume Vanier, libraire à La Procure
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