Le goût du pain brûlé

Les premières pages m'ont immédiatement rappelé ce tragique fait divers détaillé dans « le diable du ciel » écrit par un journaliste, mais il s'agit simplement de l'entrée en matière à « le goût du pain brûlé » ; la suite ne concerne absolument ce fait en lui-même ; mais le tsunami qui va dévaster la vie de Elias Guérin dont l'épouse est une des victimes de ce crash. Elias Guérin est médecin urgentiste, le lecteur partage son quotidien, avant et après le drame, ses accrochages avec un de ses confrères, le docteur Keller et l'infirmière Sofia Hakiem, personnage clef.
C'est un livre qui traite d'une situation extrêmement douloureuse ! le ressenti et la vie même du Dr Guérin… mais pas que… ce roman, inclassable, n'est pas un polar, mais… ce n'est pas non plus du paranormal mais… Normalement, la lecture terminée, je n'ai aucun problème pour rédiger un retour, là, j'ai un peu de mal ! ce livre qui se lit d'une traite est finalement plus complexe qu'il n'y paraît, il analyse et dissèque le comporte des proches après un tel drame, le comportement de l'entourage au travail, le comportement de la famille de la victime (ici le contexte est un peu particulier, Emma, la victime est allemande et voyageait avec le passeport de son pays d'origine) et bien sûr aucune dépouille pour pouvoir « concrétiser » le deuil ! et puis, pourquoi les machines se détraquent-elles lorsque Elias est dans les parages ? et puis ce goût de pain brûlé qui envahit sa bouche ?
Au passage, un petit clin d'oeil, le mari de l'infirmière (un prof) veut devenir écrivain et réécrit, sans cesse, son livre qui traite de la psychokinèse et qu'il ne réussit pas à publier !
Nick Gardel a changé de style, de pseudonyme, mais reste un excellent auteur, trop méconnu. J'ai vraiment beaucoup aimé « Un goût de pain brûlé » -… à lire sans modération.

Que faire lorsque sa vie s'écroule, ou plutôt son semblant de vie, et lorsque la seule personne qui en justifie l'existence, mieux, qui l'excuse, vient à disparaître ? C'est la question que se pose Elias Guérin, médecin urgentiste, entre misanthropie et alexithymie. Alors qu'il assure une de ses nombreuses gardes hospitalières, il découvre par un flash télévisé que l'avion qui transportait sa femme s'est écrasé. Les informations arrivent au compte-goutte, Elias formait avec elle un couple étrange, se contentant presque de savoir que l'autre existe pour vivre. Elle, de nationalité allemande, a gardé des liens avec sa famille alors que lui n'avait plus personne. Il va devoir apprendre à se créer une nouvelle existence, trouver la force d'avancer, peut-être grâce à Sofia, une infirmière aux airs de dame patronnesse assez rude, mariée deux enfants, qui va le pousser à se battre. Partant d'un fait divers atroce survenu en 2015, le crash du vol de la Germanwings qui a fait 150 victimes, l'auteur écrit un véritable roman sur l'acception du deuil, la résilience, loin, très loin de ce qu'il nous avait habitué à raconter. Une véritable mise en abime de l'âme humaine, un personnage psychologiquement très fouillé en la personne de Guérin, à qui pas grand-chose n'est épargné. On est plus près d'un Claude Sautet que d'un Albert Simonin. un tour de force puisque le lecteur finit par éprouver de l'empathie pour un personnage qui au départ n'en sollicite guère de la part d'autrui. Finalement, c'est au détour d'un kidnapping et d'une obligation de soins à des bandits que Guérin trouvera peut-être la porte vers sa renaissance. Petite nouveauté également, une légère, très légère touche de fantastique vient émailler la vie du médecin après le drame, mais ne vous y trompez pas: le goût du pain brûlé est avant tout un puissant roman dramatique. Un ouvrage d'un auteur qui bien qu'il s'en défende, est finalement plus pluriel, et qui mériterait qu'une bonne fée de l'édition se penche enfin sérieusement sur son cas.
Un grand merci à l'auteur qui demeure un de mes préférés.

Il y a les afficionados qui guettent la sortie d'un Nick Gardel comme il y a ceux qui guettent celle d'un Fred Vargas. Surprise, cette fois, c'est un Pierre Ravenne (du nom du personnage Peter Ravenne ?).

Roman en deux parties. La première décrit la descente d'un veuf, confronté au besoin de normes et de repères simplistes de la société d'une part, à ses propres repères totalement décalés d'autre part. Me rappelle, de manière floue, la lecture lointaine d'un Foenkinos avec un personnage ayant construit un système de protection après une tentative de suicide ratée. Petite gourmandise apéritive de cette partie : de truculents personnages secondaires, qu'on voudrait rencontrer, Vido, Martial, et Sofia qui cessera vite d'être secondaire.
On glisse progressivement, par le style et l'histoire, à la seconde partie : formules percutantes à la Audiard, joie des mots, événements improbables pourtant bien intégrés à une trame narrative digne d'un roman noir classique.

Des lecteurs très différents peuvent donc s'y retrouver, pas seulement ceux qui partagent avec l'auteur un certain bagage culturel, entre musique, roman noir et intérêt des feuilletons des années 70 pour la « télékinésie » ; pas seulement ceux qui ont besoin d'humanité plus que de conformité ou de signes sociaux faciles à lire.

L'épilogue : d'amour et de lasagnes.

Cette lecture me laisse avec un sentiment de vide et d'insatisfaction.

Roman noir ? Pas vraiment
Polar ? Non
Thriller ? Pas du tout
Thème de l'histoire ? Indéfinissable

Franchement, je ne sais ni quoi en penser ni quoi en dire tellement la construction de cette histoire est déconcertante.

L'auteur use et abuse de termes sophistiqués. 3 à la suite dans une même phrase, c'est indigeste.

Il nous entraîne dans les méandres psychologiques du personnage principal suite à la disparition de sa femme durant les 100 premières pages pour ensuite nous donner une bulle d'oxygène qui nous fait penser que ça y est, l'histoire commence enfin. Puis il nous bascule dans une autre histoire sans rebondissements, sans émotions. Au final on se retrouve à fermer le livre avec l'air hébété.

C'est une déception pour moi. Je préfère me consoler avec le bon souvenir de ma rencontre avec L'auteur 😊

Le double effet Kiss cool tu connais?
Elias Guérin est un médecin urgentiste qui perd sa femme dans un crash d'avion.
Tout commence comme une analyse sur l'acceptation du deuil, entre chute et combat pour accepter la réalité. le comportement des autres, entre empathie et ragots divers. La première couche s'installe, et masque totalement la route que va emprunter l'auteur pour continuer son récit.
Le deuxième effet, crée une rupture radicale dans la lecture, et on se retrouve avec deux frangins qui sollicitent l'aide du docteur, de manière certes très autoritaire. Une deuxième partie qui laisse les considérations psychologiques de cotés un temps, pour entrainer le lecteur vers de l'action, comme si une bouffée d'oxygène était libérée d'un coup...

C'est bien écrit, on se laisse prendre dans ce récit qui se lit d'une traite. Un auteur à lire sans hésiter. Je suis fan depuis longtemps, et c'est pas près de changer.